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Manifestations contre la corruption depuis 2017 en Roumanie

Les manifestations contre la corruption depuis 2017 en Roumanie ont Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©es le et se succĂšdent depuis[1] - [2] - [3] contre l'introduction d'un dĂ©cret modifiant le Code pĂ©nal et facilitant les amnisties et les grĂąces, notamment en cas d'abus de pouvoir, initiĂ© par le ministre de la justice Florin Iordache[4]. La signature de ce dĂ©cret le [5], fit descendre dans la rue, durant la premiĂšre semaine de , plusieurs centaines de milliers de personnes refusant cette politique complaisante envers la corruption des oligarques, et exaspĂ©rĂ©es par la volontĂ© de ne pas poursuivre le dirigeant du PSD (principal parti issu de la nomenklatura), Liviu Dragnea, alors poursuivi pour emplois fictifs[5]. Le prĂ©sident Klaus Iohannis soutient publiquement les manifestants[6]. Florin Jianu, ministre de l'Économie et des Entreprises, dĂ©missionne[7]. À la suite de ces protestations, le gouvernement, dirigĂ© par Sorin Grindeanu, annule le dĂ©cret le [5] et le Florin Iordache dĂ©missionne Ă  son tour[8] - [9], mais cherche dĂ©sormais, en profitant de la majoritĂ© parlementaire du PSD et de ses alliĂ©s, Ă  multiplier les amendements visant Ă  prescrire ou amnistier une par une les procĂ©dures en cours ; la succession de Florin Iordache est assurĂ©e par Ana Birchall qui annonce qu'elle n'empĂȘchera pas la lutte anti-corruption mais que le gouvernement ne renoncera pas Ă  modifier le Code pĂ©nal[10].

Manifestations depuis 2017 en Roumanie
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Manifestation sur la place de la Victoire (Bucarest) le 22 janvier 2017.
Informations
Date Depuis le 18 janvier 2017
Caractéristiques
Participants Manifestants en Roumanie et dans divers pays oĂč se trouve une importante diaspora roumaine (Allemagne, Belgique, Canada, Espagne, États-Unis, France, Italie, Grande-Bretagne)
Revendications
  • Abrogation d'un dĂ©cret de rĂ©duction de certaines peines de prisons, notamment en cas d'abus de pouvoir
  • DĂ©mission du Gouvernement Grindeanu
Nombre de participants

600 000

(le 5 février 2017)
Bilan humain
Blessés 5
Arrestations 79

Contexte

En Roumanie, la dĂ©mocratie est de type parlementaire semi-prĂ©sidentiel : le prĂ©sident nomme le Premier ministre qui forme le gouvernement, mais tout doit ĂȘtre approuvĂ© par le Parlement qui a le dernier mot. AprĂšs l'effondrement de la dictature, la nomenklatura des apparatchiks, devenus des oligarques dans la nouvelle Ă©conomie de marchĂ©, n'a jamais perdu le pouvoir Ă©conomique ni la majoritĂ© ou une forte influence parlementaire, mĂȘme dans les brĂšves pĂ©riodes (1996-2000 et depuis 2014) oĂč la prĂ©sidence a Ă©tĂ© assurĂ©e par des candidats de l'opposition issue de la dissidence. Il n'y a jamais eu de lustration (Ă©carter des responsabilitĂ©s quiconque s’est compromis avec la dictature) et le Front de salut national fondĂ© par l’ex-communiste Ion Iliescu s'est transformĂ© en un parti social-dĂ©mocrate qui applique une politique Ă©conomique libĂ©rale (larges privatisations, indĂ©pendance de la Banque centrale), se rapproche fortement de l’OTAN et de l’Union europĂ©enne, mais oublie la composante sociale. Cela paupĂ©rise une partie de la population : la corruption rampante provoque la colĂšre et le dĂ©sespoir des couches populaires et l’adhĂ©sion en Ă  l’Union europĂ©enne n'empĂȘche pas la Roumanie d'ĂȘtre touchĂ©e de plein fouet par la crise financiĂšre des annĂ©es 2010, mĂȘme si les mĂ©dias occidentaux ne lui accordent pas la mĂȘme attention qu’à la GrĂšce. Les mesures drastiques d’austĂ©ritĂ© (rĂ©duction des salaires de 25 %, rĂ©duction de 20 % des retraites dĂ©jĂ  trĂšs faibles, passage de la TVA de 19 % Ă  24 %, augmentation de toutes les taxes et impĂŽts, licenciement sans indemnitĂ© de 200 000 fonctionnaires) mĂšnent Ă  l’élection prĂ©sidentielle roumaine de 2014 de l'opposant Klaus Iohannis, mais le social-dĂ©mocrate Victor Ponta, ayant la majoritĂ© au Parlement, garde la direction du gouvernement[11] jusqu'Ă  ce que les manifestations contre la corruption l'obligent, dĂ©jĂ  en , Ă  dĂ©missionner en faveur de Liviu Dragnea puis du gouvernement Grindeanu qui poursuivent la mĂȘme politique.

Notes et références

  1. « Des milliers de Roumains dans la rue contre la corruption », sur la-croix.com, .
  2. (ro) « Protest anunțat astăzi Ăźn Piața Victoriei Ăźmpotriva ordonanței de urgență pe justiție: ”Abrogați și apoi plecați” », sur G4Media.ro, (consultĂ© le )
  3. (ro) « Aproximativ 100 de persoane protestează zilnic Ăźn Piața Victoriei », sur G4Media.ro, (consultĂ© le )
  4. (ro) « Protestations contre l'ordonnance sur les grĂąces et la modification du Code pĂ©na : les manifestanse rassemblent devant les siĂšges du PSD et de ses alliĂ©s », Știrile TVR, .
  5. Adrien LeliĂšvre, « Pourquoi la Roumanie est secouĂ©e par des manifestations gĂ©antes ? », lesechos.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  6. (ro) « Protestation à Bucarest : les 15.000 manifestants devant le siÚge PSD ont été rejoints Place de l'Université par le président Klaus Iohannis. LIVE VIDEO », Gùndul, .
  7. (ro) « Démission de Florin Jianu ».
  8. (en) Kit Gillet, « Démission du ministre roumain de la justice suite aux manifestations », The Guardian, 9 februarie 2017.
  9. (en) Cosmin Stan, Kara Fox, « Démission du ministre roumain de la justice suite aux réformes controversés », CNN, 9 februarie 2017.
  10. (ro) « Ana Birchall n'empĂȘchera pas la lutte anti-corruption mais le gouvernement ne renonce pas Ă  modifier le Code pĂ©nal », Digi24, .
  11. (en) Roxana Mihăilă, « Internal party struggles will form the backdrop to Romania’s presidential election in November », London School of Economics and Political Science, .

Articles connexes

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