Maladie des agglutinines froides
La maladie des agglutinines froides est une maladie auto-immune caractérisée par une forte concentration d'anticorps circulant, le plus souvent des IgM, dirigées contre les érythrocytes[1]. C'est une forme d'anémie hémolytique auto-immune, plus précisément de celles où les anticorps lient uniquement les hématies entre elles à basse température, généralement entre 28 et 31 °C.
Spécialité | Hématologie |
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CIM-10 | D59.1 |
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CIM-9 | 283.0 |
DiseasesDB | 2949 |
eMedicine | 135327 |
MeSH | D000744 |
Mise en garde médicale
Elle a été décrite pour la première fois en 1957[2] - [3].
Cause
Deux formes d'agglutinines froides existent :
- la forme primaire est par définition idiopathique, c'est-à -dire une maladie pour laquelle aucune cause n'est connue[4] ;
- la forme secondaire d'agglutinines froides est le résultat d'une cause sous-jacente :
- pour les adultes, c'est souvent à cause de syndrome lymphoprolifératif comme les lymphomes et les leucémies lymphoïdes chroniques, ou à cause d'une infection. La maladie de Waldenström peut être également une cause d'apparition d'agglutinines froides,
- pour les enfants, la maladie des agglutinines froides est souvent secondaire à une infection, comme la pneunomie mycoplasmique induite par le Mycoplasma pneumoniae, la mononucléose, et le VIH.
Physiopathologie
Tout le monde a des anticorps qui circulent dans le corps, orientés directement contre les hématies, mais leur concentration sont souvent trop faible pour déclencher la maladie (titrage en dessous 64 à 4 °C). Chez les gens atteint de cette maladie, ces anticorps sont en bien plus grande quantité (titrage au-dessus de 1 000 à 4 °C).
À la température du corps, entre 28 et 31 °C comme en hiver, et parfois à 37 °C, les anticorps, généralement les IgM, se lient aux polysaccharides des glycoprotéines à la surface des globules rouges (habituellement les anticorps I, anticorps i, et anticorps Pr). La liaison entre les globules rouges et les anticorps active la voie classique d'activation du système du complément. Si la réponse du système du complément est suffisante, les globules rouges sont abîmés par la formation du complexe d'attaque membranaire. Lors de la formation du complexe d'attaque membranaire, beaucoup de protéines de complément sont insérées dans la membrane des globules rouges, formant des pores qui conduisent à l'instabilité de la membrane et à une hémolyse (destruction des hématies dans les vaisseaux sanguins).
Si la réponse du complément n'est pas suffisante pour former le complexe d'attaque membranaire, alors une lyse extravasculaire va être favorisée à la lyse des hématies. À la place de la formation d'un complexe d'attaque membranaire, des protéines du complément (particulièrement les C3b et C4b) sont déposés sur les hématies. Cette opsonisation augmente la distinction de globules rouges par les phagocytes dans le foie, la rate, et les poumons, conduisant à l'hémolyse des globules rouges par ces derniers.
Les individus atteints de la maladie des agglutinines froides présentent les signes d'une anémie hémolytique.
Description
Les premiers symptômes sont souvent une acrocyanose, survenant après l'âge de 40 ans[5].
Traitement
Le rituximab permet d'obtenir une rémission dans la moitié des cas mais avec de nombreuses rechutes à un an[6]. L'association avec de la fludarabine [7] ou avec de la bendamustine[8] permet d'augmenter l'efficacité mais avec d'importants effets secondaires.
Le sutimlimab, un anticorps monoclonal dirigé contre la fraction C1 du système du complément, permet d'arrêter l'hémolyse et ses conséquences[9].
Notes et références
- « Cold Agglutinin Disease: Overview - eMedicine Pediatrics: General Medicine » (consulté le )
- (en) Gertz MA, « Cold agglutinin disease », Haematologica, vol. 91, no 4,‎ , p. 439–41 (PMID 16585009, lire en ligne)
- (en) Dacie JV, Crookston JH, Christenson WN, « Incomplete cold antibodies role of complement in sensitization to antiglobulin serum by potentially haemolytic antibodies », Br. J. Haematol., vol. 3, no 1,‎ , p. 77–87 (PMID 13413095, DOI 10.1111/j.1365-2141.1957.tb05773.x)
- (en) Berentsen S, Beiske K, Tjønnfjord GE, « Primary chronic cold agglutinin disease: an update on pathogenesis, clinical features and therapy », Hematology, vol. 12, no 5,‎ , p. 361–70 (PMID 17891600, PMCID PMC2409172, DOI 10.1080/10245330701445392, lire en ligne)
- Swiecicki PL, Hegerova LT, Gertz MA, Cold agglutinin disease, Blood, 2013;122:1114-1121
- Berentsen S, Ulvestad E, Gjertsen BT et al. Rituximab for primary chronic cold agglutinin disease: a prospective study of 37 courses of therapy in 27 patients, Blood, 2004;103:2925-2928
- Berentsen S, Randen U, VĂĄgan AM et al. High response rate and durable remissions following fludarabine and rituximab combination therapy for chronic cold agglutinin disease, Blood, 2010;116:3180-3184
- Berentsen S, Randen U, Oksman M et al. Bendamustine plus rituximab for chronic cold agglutinin disease: results of a Nordic prospective multicenter trial, Blood, 2017;130:537-541
- Röth A, Barcellini W, D’Sa S et al. Sutimlimab in cold agglutinin disease, N Engl J Med, 2021;384:1323-1334
Source de la traduction
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Cold agglutinin disease » (voir la liste des auteurs).