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Magallana angulata

Magallana angulata (anciennement Crassostrea angulata), appelée également huître portugaise, est une espèce d’huître d'origine asiatique. Probablement introduite au XVIIe siècle au Portugal, elle a été cultivée en Europe à la fin du XIXe siècle. Après une épizootie due à un iridovirus, Crassostrea angulata a presque disparu à la fin des années 1960 et l'espèce a été remplacée par Crassostrea gigas (huître creuse du Japon)[1] - [2]

Histoire en France

Photo publiée en 1908 dans les Annales de la Société des sciences naturelles de la Charente- Maritime. Banc d'huîtres portugaises, introduites, près La Rochelle ; étagées les unes sur les autres. Les générations inférieures sont mortes et envahies par de la vase.

Au milieu du XIXe siècle, la surexploitation des bancs naturels d'huîtres plates de la côte atlantique a entraîné leur raréfaction. Les ostréiculteurs du bassin d'Arcachon apprennent qu'il existe, à l'embouchure du Tage dans la baie de Lisbonne, des huîtres en grande quantité et à bas prix. En 1857, ils reçoivent l'autorisation d'importer l'huître creuse portugaise. Destinées initialement uniquement à la culture, ces huîtres à l'élevage plus abondant vont bientôt former de grands gisements sur tout le littoral français, supplantant les huîtres plates qui, décimées par des parasitoses, régressent tout le long du XXe siècle[3].

De 1920 à 1970, grâce à la Portugaise, l'ostréiculture connaît son âge d'or dont l'histoire repose sur un mythe, celui de la colonisation des côtes françaises par les huîtres portugaises provenant de la cargaison du navire Le Morlaisien. En , ce bateau à vapeur doit se réfugier dans l'estuaire de la Gironde en raison d'une tempête. Au bout de quelques jours, les autorités du service sanitaire de Bordeaux donnent l'ordre de couler la cargaison pourrissante en haute mer mais le capitaine la jette dans l'estuaire. Depuis cette mésaventure, la Portugaise se serait répandue naturellement sur le littoral. En réalité, sa colonisation résulte d'introductions accidentelles ou volontaires dans les parcs à huîtres mais aussi de la dérive des larves planctoniques hors des parcs[4].

L'huĂ®tre japonaise Crassostrea gigas est introduite en France Ă  partir de la fin des annĂ©es 1960 pour remplacer l'huĂ®tre portugaise qui a Ă©tĂ© dĂ©cimĂ©e par deux maladies d'origine virale au cours de cette dĂ©cennie. Plus prolifique que la portugaise, elle verdit plus facilement, et son Ă©levage peut se faire aussi bien « Ă  plat Â» (sur le sol) qu'en surĂ©lĂ©vation (dans des poches posĂ©es sur des tables)[5], ce dernier diminuant les opĂ©rations de production[6].

Phylogénie

Plusieurs analyses phylogĂ©niques font apparaĂ®tre l'« huĂ®tre portugaise Â» comme un morphotype local de la Magallana gigas (« huĂ®tre creuse japonaise »)[7] - [8].

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

Notes et références

  1. http://www.hysea-anr.fr/Modeles-biologiques/Les-huitres-Crassostrea-gigas-et-C.-angulata
  2. Huvet, Arnaud, « Différenciation génétique de deux huîtres creuses Crassostrea gigas et… », sur ifremer.fr, (consulté le ).
  3. Jean Prasteau, Charentes et merveilles, Éditions France-Empire, , p. 526.
  4. Jean Chaussade, Jean-Pierre Corlay, Atlas des pĂŞches et des cultures marines, Ă©ditions Ouest-France, p. 89.
  5. Cet élevage en surélevé n'a pas supplanté l'élevage à plat car parce que le terrain de certaines baies, trop meuble, ne supporte pas le poids des tables, ou parce que l'emploi du surélevé modifie l'hydrodynamisme et accélère l'envasement.
  6. Jean Lavallée, « Changements sociaux et économiques dans le bassin de Marennes-Oléron », Norois, no 168,‎ , p. 645.
  7. (en) Ó Foighil1, D., Gaffney, P.M., Wilbur, A.E. & Hilbish, T.J. (1998). Mitochondrial cytochrome oxidase I gene sequences support an Asian origin for the Portuguese oyster Crassostrea angulata. Marine Biology, 131 (3) : 497-503. Résumé
  8. (en) Reece, K.S., Cordes, J.F., Stubbs, J.B., Hudson, K.L. & Francis, E.A. (2007). Molecular phylogenies help resolve taxonomic confusion with Asian Crassostrea oyster species. Marine Biology, DOI 10.1007/s00227-007-0846-2. Résumé
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