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Mado Robin

Madeleine Marie Robin, dite Mado Robin, née le à Yzeures-sur-Creuse et morte le à Paris, est une cantatrice soprano française. Elle fut surnommée « la voix la plus haute du monde », pouvant atteindre le double contre-ut même si elle ne se contentait que largement de son contre-si bémol, surprenant les publics du monde entier[1].

Mado Robin
Description de cette image, également commentée ci-après
Mado Robin en 1944 (photo studio Harcourt)
Nom de naissance Madeleine Marie Robin
Naissance
Yzeures-sur-Creuse, Indre-et-Loire (France)
Décès
Paris 17e (France)
Activité principale artiste lyrique
soprano colorature
Style
Années d'activité 1937 - 1960
Buste de Mado Robin Ă  Yzeures-sur-Creuse.

Elle fut emportée par un cancer peu de temps avant d'interpréter pour la 1500è représentation le rôle-titre de Lakmé.

Biographie

Jeunesse et formation

La famille de Mado Robin possédait depuis 1925 le château des Vallées à Tournon-Saint-Pierre, près d'Yzeures-sur-Creuse. Elle passe sa jeunesse avec ses deux sœurs, élevée dans un environnement musical, entre les études à la ville et les séjours à la campagne. À treize ans, ses capacités vocales l'amènent à travailler sa voix avec Mme Fourestier. Remarquée par le baryton italien Titta Ruffo, celui-ci la recommande à son ami Mario Podesta[2], qui la forme alors au bel canto.

Après deux années d’initiation, elle remporte en 1937 le premier prix du concours des sopranos de l’opéra de Paris. En 1942, avec l'aide de Mario Podesta et la maison de disques Pathé-Marconi, elle donne un récital salle Gaveau à Paris. Elle atteint la consécration en 1944, avec ses débuts au music-hall, sur la scène de l'A.B.C., et à l'Opéra de Paris, dans le rôle de Gilda de Rigoletto.

Elle est invitée par le préfet des ruines Edouard Lebas au théâtre de Coutances pour célébrer la reconstruction de la ville à la fin des années 1940.

Carrière internationale

Elle devient célèbre dans le monde entier pour ses excursions dans la stratosphère vocale en parvenant à donner un contre-contre-ré, la note la plus aiguë jamais chantée. Elle était souvent surnommée avec respect « The French stratospheric colorature ». Un célèbre journal américain titrait alors « Elle a franchi le mur du son ». En 1952, elle enregistre Lakmé sur disque Decca.

Très présente à la radio en France dès les années 1950, puis à la télévision, elle crée en 1951 Rossignol d'Igor Stravinsky à l'opéra de Monte-Carlo.

Elle triomphe en 1954 dans le rôle de Rosine lors de représentations exceptionnelles du Barbier de Séville à l'opéra de Marseille, où le jeune Roberto Benzi dirige son premier ouvrage lyrique complet, avec Michel Dens (Figaro), Michel Sénéchal (le Comte Almaviva), Raymond Armond (Bartholo), André Huc-Santana (Basile). Elle fait également de nombreuses tournées à l'étranger, notamment à San Francisco et à Los Angeles, où, la même année, elle chante Lucia di Lammermoor de Donizetti, puis en Union soviétique, où elle donne en 1959, treize concerts en vingt jours, interprétant Rigoletto de Giuseppe Verdi en russe. Par ailleurs, elle ne dédaigne pas de chanter dans les fêtes populaires, notamment au profit d'œuvres sociales et des prisonniers durant la Seconde Guerre mondiale, dans sa région natale et au Blanc.

Une voix exceptionnelle

Reynaldo Hahn, directeur de l'opĂ©ra de Paris disait Ă  son sujet qu'avec cette chanteuse on ne transpose jamais[1]. Son contre-si bĂ©mol Ă©merveilla le public de nombreuses salles de spectacles Ă  travers le monde. Elle atteignait la hauteur du rĂ©6, soit 2 320 vibrations Ă  la seconde. D'autres chanteuses ont atteint cette note, mais elle fut la seule Ă  rĂ©ussir une carrière internationale sur les scènes lyriques. Ses cordes vocales, Ă©tudiĂ©es par des scientifiques avaient une Ă©paisseur d'un centimètre. Seule Erna Sack pouvait atteindre Ă  l'Ă©poque de telles notes.

RĂ´les

Ses rôles les plus marquants sont Gilda dans Rigoletto, Rosine dans Le Barbier de Séville, Olympia dans Les Contes d'Hoffmann, la Reine de la Nuit dans La Flûte enchantée, Leila dans Les Pêcheurs de perles et surtout Lakmé dans l'opéra du même nom.

Femme de cœur

Mado Robin était très appréciée pour sa modestie et sa gentillesse toute naturelle. Elle passait ainsi de nombreuses heures à prendre soin de ses collègues chanteurs auxquels elle apportait réconfort et soutien. Selon son agent, Robert Deniau, « elle a toujours semblé s'excuser d'avoir du talent ».

Vie privée

Mariée à 17 ans avec l'Anglais Alan Smith, mort peu de temps après la fin de la Seconde Guerre mondiale dans un accident de voiture, elle en eut une fille, Michelle.

Mort

En 1960, lors d'une reprise que l'Ă©tablissement a prĂ©vu de lui dĂ©dier pour son 42e anniversaire, elle doit assurer la 1 500e reprĂ©sentation de LakmĂ© Ă  l'OpĂ©ra-Comique. Le , dix-neuf jours avant la première, au 11bis rue Ampère, Mado Robin succombe Ă  un cancer gĂ©nĂ©ralisĂ© qui la rongeait depuis des mois. La nouvelle de sa mort se propage dans tous les théâtres de Paris le soir mĂŞme.

Elle est enterrée au cimetière d'Yzeures-sur-Creuse.

Hommages

Un musée lui est consacré dans sa commune natale. Inauguré en , il détaille sa vie à l'aide de nombreux objets-souvenirs comme des costumes ou de vieux tourne-disques lui ayant appartenu. Près de là s'élève un buste à son effigie, œuvre de Jacques Walter, de l'atelier Ricwal.

Le Centre Paris Anim’ Mado Robin dans le 17e arrondissement de Paris lui rend hommage[3].

Marianne MĂ©lodie produit en 2010 un documentaire sur Mado Robin La Voix la plus Haute du Monde et les 50 ans de sa mort[4].

Distinctions et prix

  • Elle obtient le 1er prix au concours de l'opĂ©ra de Paris en 1937.
  • Elle reçoit le Grand prix du disque de l'AcadĂ©mie Charles-Cros en 1952.
  • L'astĂ©roĂŻde 33343 a Ă©tĂ© baptisĂ© Madorobin. Il est suivi par l'astĂ©roĂŻde 33344 MadymesplĂ©, 33345 Nataliedessay et 33346 Sabinedevieilhe, les 4 sopranos françaises les plus rĂ©putĂ©es, ayant interprĂ©tĂ© le rĂ´le de LakmĂ© Ă  l'opĂ©ra comique.

Enregistrements

  • LakmĂ© de LĂ©o Delibes avec l'orchestre Radio-lyrique et les chĹ“urs de la RTF dirigĂ© par Jules Gressier avec Mado Robin pour LakmĂ©, Camille Maurane pour FrĂ©dĂ©ric, Nadine Sautereau pour Ellen, Charles Richard, Denise Monteil, Gabrielle Ristori, Pierre Savignol, RenĂ© Lenoty, Albert Caurat et Pierre Roy. Enregistrement radiophonique analogique des 24 et au Studio Armand Moissant Ă  Paris, Rodolphe Productions en collaboration avec l'INA. RĂ©f RPC 32426/27 2 CD.
  • Mado Robin - CD 1 Airs d’opĂ©ra Direction Eugène Bigot - CD 2 Airs et duos d’opĂ©ra Direction Richard Blareau - CD 3 La Traviata - Verdi Pierre Dervaux, Salle Wagram, 1960 - CD 4-5 LakmĂ© ChĹ“urs et orchestre sous la direction de Jules Gressier, Paris 1955 - CD 6 Rigoletto – Verdi Orchestre Radio-Lyrique de la RTF direction Robert Benedetti, Paris 1956 - CD 7 L’École des Maris Emmanuel Bondeville Orchestre et ChĹ“urs du Théâtre National de l’OpĂ©ra-Comique Direction : Albert Wolff, Paris 1954 - CD 8 MĂ©lodies et airs populaires Les 78 tours, 1942-1959

Malibran Ref: F17004

Références

  1. « Robin Mado », sur www.artlyriquefr.fr (consulté le )
  2. Mario Podesta sur artlyriquefr.fr
  3. « Le centre – Centre Paris Anim’ Mado Robin » (consulté le )
  4. « MADO ROBIN LA VOIX LA PLUS HAUTE - DVD », sur ESC Editions & Distribution (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Mado Robin, une voix au firmament, biographie auto-Ă©ditĂ©e par Christian Daumas en 2000.
  • Philippe et Pierrette Miranda-Renonciale, Madeleine Marie, dite Mado Robin : 1918-1960, Centre gĂ©nĂ©alogique de Touraine, 2011 (ISBN 2908808560)

Liens externes

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