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Madeleine Vernet

Madeleine Vernet est le pseudonyme de Madeleine Eugénie Cavelier, née le à Le Houlme, alors en Seine-Inférieure, morte le à Levallois-Perret, éducatrice, écrivaine, et militante pacifiste libertaire française.

Madeleine Vernet
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nom de naissance
Madeleine Eugénie Clémentine Victorine Cavelier
Nationalité
Activités
signature de Madeleine Vernet
Signature

Biographie

Carte postale de l’orphelinat ouvrier L’Avenir Social créé par Madeleine Vernet.
La manchette de Ce qu'il faut dire du 2 avril 1916.

Madeleine Cavelier passe son enfance à Barentin où ses parents ont acheté un petit commerce. Quand sa mère devient veuve, elle s’installe à Pissy-Pôville et, pour survivre, accueille quatre fillettes de l’Assistance Publique. Cette situation décidera de la vocation d’éducatrice de Madeleine Vernet. Elle écrit bientôt des articles dans Pages libres, le journal de Charles Guieysse, où elle s’insurge contre les abus dont sont victimes les enfants de l’Assistance. En représailles, les fillettes seront retirées à sa mère.

Madeleine Vernet qui n’a pas réussi à créer l’orphelinat de ses rêves en Normandie, part pour Paris, où elle exerce le métier de comptable. Elle entreprend des démarches auprès de journalistes, de syndicalistes, se lie avec les milieux libertaires, rencontre Georges Yvetot, Marcel Sembat, Albert Thomas, et en 1906, fonde à Neuilly-Plaisance (déplacé ensuite à Épône) l’orphelinat L'Avenir social avec Louis Tribier (qu’elle épousera un peu plus tard).

Elle collabore au Libertaire, aux Temps nouveaux (elle s’y oppose au néo-malthusianisme), publie des brochures, des poésies, des romans, devient conférencière, soutenue, malgré leurs désaccords, par des féministes comme Nelly Roussel et Marie Bonnevial.

Pendant la Première Guerre mondiale, elle déploie une grande activité pacifiste, accueille le fils de Marie Mayoux et François Mayoux, instituteurs en Charente emprisonnés pour antimilitarisme, défend Hélène Brion[1], collabore à Ce qu'il faut dire, le journal de Sébastien Faure, à Mère éducatrice, puis participe à la fondation de la Ligue des femmes contre la guerre[2].

En 1922, les communistes sont majoritaires au conseil d'administration de l’orphelinat et Madeleine Vernet doit bientôt abandonner son poste de directrice. L’orphelinat deviendra L'Orphelinat ouvrier, installé à La Vilette-aux-aulnes jusqu'en 1938.

Projet de loi Paul Boncour de 1927

Le 7 mars 1927, la Chambre des députés vote, à 500 contre 31, un projet de loi qui prévoit la mobilisation en temps de guerre « de tous les Français, sans distinction d’âge ni de sexe. » Pour la première fois en France, une mobilisation (non-combattante) féminine est envisagée.

Madeleine Vernet s’insurge :

« Alors qu’on a pu faire la démonstration que toute guerre était une défaite, même pour les victorieux, que la force violente restait inopérante pour assurer la paix, nos hommes politiques ne trouvent rien de mieux que d’organiser la guerre en mobilisant toutes les forces vives du pays. Désormais, du berceau à la tombe, le devoir de tout Français sera d’être « un bon soldat ». »

Elle distingue deux types de féministes. Elle appartient à la seconde et Hélène Brion à la première.

« D’une part, il y a les féministes-suffragistes qui déclarent : « Nous repoussons la loi parce qu’on ne nous accorde pas nos droits politiques. N’étant pas citoyennes, nous n’avons pas à être soldats ! » Cela revient à peu près à dire que ces féministes accepteraient d’être militarisées si on les déclarait électeurs. D’autre part, il y a les féministes pacifistes et antimilitaristes qui déclarent ne pas vouloir payer leur bulletin de vote de l’obligation de tuer. »

— Madeleine Vernet, « Comment la France prépare le désarmement », La Mère Éducatrice, n° 2-3, février-mars 1927, cité par Marie-Michèle Doucet, « Les femmes pacifistes et les parlementaires français : l’exemple du projet de loi Paul-Boncour de 1927 », Parlement[s], Revue d'histoire politique, n° 26, 2017/2, p. 107-123.

Elle fonde en 1927 le journal La Volonté de paix qui paraîtra jusqu’en 1936, date à laquelle il fut interdit après le procès de Louis Tribier pour activités antimilitaristes.

En 1935, elle siège au comité directeur de la Ligue internationale des combattants de la paix.

Elle meurt le à Levallois-Perret[3] et est enterrée dans le cimetière de Barentin[4].

Ĺ’uvres

  • L'Avenir social, sociĂ©tĂ© philanthropique d'Ă©ducation mixte et laĂŻque, 1906.
  • ĂŠtre mère !, Le Libertaire, n°45, 8 au [5].
  • L'Avenir social : cinq annĂ©es d'expĂ©rience Ă©ducative 1906-1911, prĂ©faces de Marcel Sembat et Marie Bonnevial, Épone, Édition de L'Avenir social, 1911.
  • Les Sans-famille du prolĂ©tariat organisĂ©, prĂ©faces d'Albert Thomas et Georges Yvetot, EpĂ´ne, l'Avenir Social, 1911
  • Le Problème de l'alcoolisme, La RĂ©novatrice, 1913
  • Une Belle Conscience et une sombre affaire
    brochure clandestine consacrée en 1917 à Hélène Brion - Extraits en ligne : extraits
  • L'Amour libre, Édition de L'Avenir social, 1920, (OCLC 489701844).
  • Anthologie populaire. Choix de poĂ©sies sociales et philosophiques des auteurs classiques, modernes et contemporains prĂ©sentĂ©es par Madeleine Vernet. Volume 1. Pages contre la guerre, EpĂ´ne, Ă©ditions de l'Avenir social, 1921
  • Tous les mĂ©tiers, pièce-revue en 1 acte sur des chansons de Maurice Bouchor, Épone, Éditions de L'Avenir social, 1921
  • Le Rameau d'olivier, contes pour la paix, prĂ©face de FĂ©licien Challaye, images et dessins de Sarah Menant, Levallois-Perret, Éditions de La Mère Ă©ducatrice, 1929
  • De l'objection de conscience au dĂ©sarmement, les thèses de la volontĂ© de paix, Levallois-Perret, Éditions de La VolontĂ© de paix, 1930, (OCLC 458503492).
  • La Nouvelle Équipe, roman de la guerre et de la paix Fac-similĂ© disponible sur Wikisource TĂ©lĂ©charger cette Ă©dition au format ePub TĂ©lĂ©charger cette Ă©dition au format PDF (Wikisource), Levallois-Perret, Éditions de La Mère Ă©ducatrice, 1931
  • L'Arc-en-ciel, contes pour la rĂ©conciliation, prĂ©face de Michel Corday, illustrations de Pierre Rossi, avec 2 estampes de Rouen de H. Madelaine, Levallois-Perret, Éditions de La Mère Ă©ducatrice, 1933
  • MaĂ®tre Calvet, roman du terroir normand, Rouen, H. Defontaine, 1937
  • Agar et IsmaĂ«l, Mignolet, 1939
  • Poèmes de l'Ă©ternelle amante, Rouen, les Amis de M. Vernet, 1946
  • CĂ©lestin Planchout, roman, Rouen, 1947

Articles

Bibliographie

  • Oakleigh Welply, Madeleine Vernet : fĂ©minisme et pacifisme du dĂ©but du siècle Ă  la Seconde guerre mondiale, IEP, 1997
  • Nicole Racine, Michel Trebitsch, Françoise Blum, Intellectuelles. Du genre en histoire des intellectuels, Bruxelles, Éditions Complexe, 2004.
  • Hugues Lenoir, Madeleine Vernet, Paris, Éditions du Monde libertaire, 2014.
  • AmĂ©lie Meffre, Les combats de Madeleine Vernet, La Nouvelle Vie ouvrière, 2 aout 2014, texte intĂ©gral.

Sources

  • Olivier Postel-Vinay, « Ă€ LEVALLOIS-PERRET : une vieille dame digne Â», Le Monde, [lire en ligne]
  • Geneviève Fraisse, Les Cahiers du Grif, no 14-15, 1976, p. 34-38.

Notices

Lien externe

Notes et références

  1. Extraits du texte de Madeleine Vernet consacré à Hélène Brion
  2. Organisation non mixte, les hommes pouvaient apporter leur soutien, mais seules des femmes pouvaient être adhérentes
  3. « Madeleine Vernet (1878-1949) », sur @narlivres
  4. Claude-Paul Couture et Marianne Enckell, « VERNET Madeleine [CAVELIER Madeleine, Eugénie, Clémentine, Victorine] [épouse Tribier, dite] [Dictionnaire des anarchistes] », sur Le Maitron,
  5. Collectif, Communautés, naturiens, végétariens, végétaliens et crudivégétaliens dans le mouvement anarchiste français, Brignoles, Invariance, 1994, sommaire.
  6. René Bianco, Répertoire des périodiques anarchistes de langue française : un siècle de presse anarchiste d’expression française, 1880-1983, thèse de doctorat, université d’Aix-Marseille, 1987, 3503 pages, L’Encyclopédie anarchiste.
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