MĂ©moriaux du mur du ghetto de Varsovie
Les mémoriaux du mur du ghetto de Varsovie – sont un ensemble de 22 plaques commémoratives rappelant les limites ghetto de Varsovie dans les quartiers Wola et Śródmieście.
Type |
Group of monuments (d) |
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Fondation |
Les monuments commémorent dans l'espace urbain de la Varsovie d'aujourd’hui les points extrêmes du quartier juif. Ils sont créés à la place des portails, des ponts de bois au-dessus des quartiers aryens et des bâtiments importants pour les habitants du ghetto.
Histoire et projet des mémoriaux
Les employés de l’Institut historique juif et le conservateur-restaurateur de la capitale (pol. Stołeczny Konserwator Zabytków) sont les promoteurs des mémoriaux du ghetto. Les projets sont élaborés par Eleonora Bergman et Tomasz Lec en coopération avec Ewa Pustoła-Kozłowska (la répartition des mémoriaux) et Jan Jagielski (les informations historiques mises aux plaques et le choix des photographies)[1].
Chaque mémorial se compose de trois éléments :
- d’une plaque de bronze d’une taille 60 sur 60 cm qui présente les contours du terrain du ghetto et le plan des rues de Varsovie d’avant-guerre (avec le lieu où se trouve le mémorial marqué).
- de bandes de béton d’une longueur de 25 mètres avec une inscription de fonte en deux langues MUR GETTA 1940/GHETTO WALL 1943 mises au trottoir ou au gazon qui indiquent les localisations des fragments du mur du ghetto. La date 1940-1943 n’est que symbolique, car la plupart d’endroits ont été exclus du ghetto dans les années 1941-1942, par contre l’un a été inclus au ghetto en , et les deux en .
- d’une plaque de Plexiglas d’une taille 36 sur 50 cm qui contient une courte information en polonais et en anglais à propos du rôle des plusieurs endroits dans l’histoire du ghetto, des photographies de l’époque et une courte description de l’histoire du quartier juif :
« Suite à la décision des autorités allemandes, le ghetto a été coupé du reste de la ville le . Le terrain, entouré de mur, comptait au début 307 ha, ensuite il a été réduit successivement, à partir du janvier 1942 il a été divisé en deux parties appelées le grand et le petit ghetto. À peu près 360 000 Juifs de Varsovie et 90 000 arrivés d’autres villes y ont été entassés. Environ 100 000 d’eux sont morts de faim. En été 1942, les Allemands ont déporté et assassiné dans les chambres à gaz à Treblinka près de 300 000 personnes. Le le soulèvement du ghetto a éclaté, jusqu’à mi-mai les insurgés et la population civile périssent dans le combat ou dans les bâtiments du ghetto incendiés régulièrement. Le reste de la population a été assassiné en 1943 dans les camps de concentration de Majdanek, Poniatowa et Trawniki. Peu de personnes ont survécu.
À la mémoire de ceux qui ont souffert, ont combattu et sont morts.
La ville de Varsovie, 2008 »
La plupart de plaques sont montées sur des poteaux blancs en béton, d’une hauteur de 230 cm, plantés sur le pavement. Les autres sont fixées sur les murs des bâtiments.
Les mémoriaux sont réalisés entre avril et [2]. Au début, le projet consistait à marquer les frontières du ghetto dans les 21 localisations. La vingt-deuxième plaque, inaugurée le dans le cadre de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste, a été posée sur le fragment du mur de ghetto dans la rue Sienna[3].
Le projet est financé par la ville de Varsovie et le Ministère de la Culture et du Patrimoine national (pol. Ministerstwo Kultury i Dziedzictwa Narodowego)[4].
Localisations
- Ulica Władysława Andersa, à l'angle d'Ulica Świętokrzyska – la plaque commémore l'une des principales portes du ghetto, rue Nalewki à l’époque. Le à 5h30 du matin, les troupes allemandes accompagnées des troupes lettones et ukrainiennes sous la direction de Ferdinand von Sammern-Frankenneg sont entrées au ghetto par cette porte. Elles se sont heurtées à la résistance armée de combattants juifs[5] qui a fait naître le soulèvement du ghetto de Varsovie.
- Ulica Bielańska, à l'angle de la rue A.Corazzi – le ghetto englobe la grande synagogue de Varsovie et la Bibliothèque Centrale Judaïque. Ce fragment du quartier Śródmieście a été exclu du ghetto le .
- Ulica Bonifraterska (pl), près d'Ulica Międzyparkowa (pl), à l’angle des rues Bonifraterska et Żoliborska il se trouve le coin nord-est du ghetto. Au-dessus du côté nord de la rue Przebieg on a construit une des quatre passerelles en bois du ghetto de Varsovie[6].
- Ulica Chłodna (pl), à l'angle d'Ulica Elektoralna – la plaque commémore le bâtiment des tribunaux municipaux (exlus du ghetto) et la rue Biała. Ce bâtiment était un lieu de rencontres des habitants du ghetto avec des personnes venus du dehors ; jusqu’au il était également un point d’échappement des Juifs à la zone aryenne[7]. Après la guerre, la rue Biała, menant au bâtiment des tribunaux, a été reconstruite environ 200 mètres vers l’ouest.
- Ulica Chłodna, près d'Ulica Żelazna (pl) – la plaque commémore l’exclusion du ghetto en du terrain limité par des rues Leszno, Wronia, Grzybowska et Żelazna, et en conséquence la division du quartier juif en deux parties : le grand et le petit ghetto. À cet endroit se trouvait aussi un des symboles de l’Holocauste – le pont en bois au-dessus de la rue Chłodna, mis à disposition des habitants du ghetto le [8].
- 41 rue Chłodna – jusqu'en , au long du bâtiment dans la rue Wronia. Cet endroit marque la limite ouest du ghetto et l'emplacement d'une des 22 portes (en usage jusqu’au mois de ). Après l'expulsion de ce fragment du quartier Wola du ghetto en , la limite a été déplacée au milieu de la rue Żelazna.
- Plac Defilad n°1 (le côté est de l’aile nord-est du Palais de la Culture et de la Science avec le théâtre Studio Stanisław Ignacy Witkiewic (pl) – la limite sud-est du ghetto le long des bâtiments a été déplacée le au milieu de la rue Sienna.
- Aleja Piotra Drzewieckiego, près de la Plac Żelaznej Bramy – à partir de cet endroit vers l’ouest jusqu’à la rue Zachodnia passait le couloir (exclu du ghetto), avec des halles marchandes Mirowski, la caserne Mirowski, l’église de St-Charles-Boromée et la rue Chłodna, qui divisait le ghetto en deux parties[9]. Les plaques commémoratives sur le mur sud des halles « Hale Mirowskie » marquent la limite nord du petit ghetto qui est passée le long des bâtiments.
- Ulica Dzika (pl), près d'Aleja Jana Pawła II – là se trouvait l'angle nord-ouest du ghetto (après un petit déplacement de la limite du ghetto vers le nord en ).
- Ulica Dzika, à l'angle d'ulica Stawki – la plaque rappelle la localisation de la porte menant vers Umschlagplatz (à partir du ).
- 55 Ulica Freta (du côté dUlica Franciszkańska (pl)) – là , se trouvait l’extrémité est du ghetto. Tout l’espace de Nowe Miasto a été exclu du ghetto en .
- Ulica Młynarska (pl), le mur du cimetière juif (près de la frontière avec le cimetière musulman caucasien (pl) – le mur du cimetière juif, le long de la rue Młynarska et Cimetière de Powązki, marquait la limite nord-ouest du ghetto (jusqu’au moment de l’exclusion du cimetière du ghetto en ).
- 49/51 Ulica Okopowa (pl) du côté d'Ulica Mordechaja Anielewicza (pl), le mur du cimetière juif – une autre commémoration de la nécropole et du stade du club sportif Skra, adjacent au cimetière. Le stade était un seul grand terrain non bâti dans le ghetto. Il est devenu un lieu des tombes individuelles et des fosses communes des victimes et un lieu d’exécution. Il est commémoré aussi par le Monument des martyres Juifs et Polonais (pl). Le stade est aussi un lieu d'enterrement des victimes de l'Insurrection de Varsovie.
- 53 rue Sienna – la plaque du côté aryen (la cour du lycée Henryk Sienkiewicz d’aujourd’hui) commémore la limite du ghetto indiquée par les restes du mur entre les immeubles à 53/55 Sienna. La limite sud a été repoussée vers le milieu de la rue Sienna le .
- L'Aleja Solidarności entre l'Opéra de chambre de Varsovie (pl) (le numéro 76b) et le bâtiment appelé Dom Dysydentów (le numéro 76a), siège de l'église évangélique réformée – la plaque commémore une « enclave évangélique » (exclue du ghetto) : L'église évangélique, Dom Dysydentów, le palais de Działyński (pl), l'hôpital évangélique et quelques autres bâtiments dans la rue Mylna de l’époque. Cette enclave, entourée des murs de ghetto, a été reliée de l'est avec une zone aryenne par un étroit passage à travers la propriété à 5 rue Przejazd, détruite en . Ce passage a permis au clergé et aux paroissiens d'apporter de l'aide aux Juifs du ghetto[10].
- Ulica Stawki, près d'Ulica Okopowa (pl) – la limite du ghetto s’étendait le long du côté sud de la tannerie Tamler et Szwede (78 Ulica Okopowa).
- Ulica Świętokrzyska, à l'angle d'Ulica Nowiniarska (pl) – à cet endroit il se trouve l'unique fragment conservé du mur de la partie nord du ghetto.
- La rue Świętokrzyska, square Bolesław Kontrym Żmudzin – la limite est de la partie sud du ghetto a été située entre des propriétés de la rue. En , le mur du ghetto a été déplacé vers l’ouest, dans la rue Bagno.
- Ulica Twarda (pl), à l'angle d'Ulica Złota (pl) – à cet endroit-là , se trouvait l'extrémité sud-ouest du ghetto et une de ses 22 portes (en usage entre le et le ).
- 63 rue Żelazna, le bâtiment de l’usine métallurgique Duschik i Szolce[11] (du côté d'Ulica Grzybowska (pl)) - à cet endroit-là , se trouvait une des portes conduisant au petit ghetto.
- La rue Żelazna, à l'angle de l'avenue Solidarnośc – les plaques sur le bâtiment d'avant-guerre, où se trouvaient les écoles numéro 10, 17, 56 et 119 à 88[12] rue Żelazna (l’Office du quartier Wola à 90 l'avenue Solidarności d’aujourd’hui) commémorent une des plus importantes portes du ghetto (à l'intersection des rues Żelazna et Leszno) et le bâtiment de la société Collegium (84 rue Leszno) où le Département du Travail et de la Statistique du Conseil juif avait son siège[9]. Le bâtiment constituait une enclave du ghetto dans la zone aryenne. En , il a été liée avec le ghetto par la passerelle en bois à la hauteur du premier étage, au-dessus de la rue Żelazna.
Références
- (pl) Linia pamięci. „Stolica”. 4/2008. s. 23. ISSN 0039-1689
- (en) « Inauguracja projektu Upamiętnienia Granic Getta Warszawskiego | Warszawa - oficjalny portal stolicy Polski », sur www.um.warszawa.pl (consulté le ).
- (pl) « Uciekła z getta, teraz odsłoniła tablicę », Życie Warszawy,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (pl) « Wyborcza.pl », sur warszawa.wyborcza.pl (consulté le ).
- Bernard Mark: Walka i zagłada warszawskiego getta. Warszawa: Wydawnictwo Ministerstwa Obrony Narodowej, 1959, s. 257.
- Engelking, Barbara, 1962-, Getto warszawskie : przewodnik po nieistniejącym mieście, Wydawn. IFiS, (ISBN 83-87632-83-X et 9788387632830, OCLC 48630627, lire en ligne)
- (pl) Nalewajko-Kulikov, Joanna, 1976-, Strategie przetrwania : ĹĽydzi po aryjskiej stronie Warszawy, Warszawa, Wydawn. "Neriton", , 195 p. (ISBN 83-88973-80-0 et 9788388973802, OCLC 59755201, lire en ligne)
- Czerniaków, Adam, 1880-1942. et Mazal Holocaust Collection., Adama Czerniakowa Dziennik getta warszawskiego : 6. IX. 1939-23. VII. 1942, Państwowe Wydawn. Nauk, (ISBN 83-01-05094-2, 9788301050948 et 8301030429, OCLC 10506160, lire en ligne)
- Leociak, Jacek,, Spojrzenia na warszawskie getto : Karmelicka, (ISBN 978-83-62020-26-3 et 8362020261, OCLC 729248710, lire en ligne)
- Barbara Stahlowa: Parafia Ewangelicko-Reformowana w Warszawie (Informator). Warszawa: Parafia Ewangelicko-Reformowana w Warszawie, 2009, s. 3.
- Krasucki, Michał., Warszawskie dziedzictwo postindustrialne, Fundacja "Hereditas", (ISBN 978-83-931723-5-1 et 8393172357, OCLC 782524060, lire en ligne)
- Mączewski, Ryszard., Warszawa między wojnami : opowieść o życiu stolicy 1918-1939, Księży Młyn Dom Wydawniczy, (ISBN 978-83-61253-51-8, 8361253513 et 9788361253525, OCLC 505275432, lire en ligne)
Sources
- (pl) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en polonais intitulé « Pomniki granic getta w Warszawie » (voir la liste des auteurs).