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Ludovic Beauchet

Biographie

Famille

Né le au domicile de ses parents, rue Saint-Pierre à Verdun, Marie-François-Ludovic Beauchet est le fils d'Anne-Céleste Millot et de Louis-Augustin Beauchet (1825-1893), régent au collège de cette ville meusienne[1].

Carrière académique

Élève de la faculté de droit de Nancy, Ludovic Beauchet obtient en 1874 le 2e prix du concours général des facultés de droit[2]. Docteur en 1876 puis agrégé en 1879, il est d'abord attaché à la faculté de Dijon avant d'être chargé de cours à son alma mater en 1880. Cinq ans plus tard[3], il y est nommé professeur de procédure civile[4]. Il y enseignera également le droit international privé[5] et la législation coloniale.

Envoyé en mission en Suède, où il est chargé de cours à la högskola de Stockholm en 1888, il traduit plusieurs ouvrages de droit du suédois au français[5] et publie une Histoire de la propriété foncière en Suède (1904), qui lui vaut son admission à la Société royale des sciences d'Uppsala et à l'Académie royale suédoise des belles-lettres, d'histoire et des antiquités[6].

D'une autre mission, cette fois-ci en Grèce, il rapporte une Histoire du droit privé de la république athénienne (1897), ouvrage récompensé par l'Académie des inscriptions et belles-lettres (Prix Saintour, 1898), par l'Académie des sciences morales et politiques (Prix Kœnigswarter, 1899) et par la Société des études grecques[6].

Collaborateur de la Nouvelle revue historique du droit français et étranger, il est l'auteur de nombreux ouvrages de droit international et d'histoire du droit[6].

Il est également membre de la Société des études de Constantinople, de l'Institut de droit international et de l'Université de Florence[6], ainsi que membre hors cadre de l'École française d'Athènes (1895), membre correspondant du Comité des travaux historiques et scientifiques et membre correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques (1913)[5]. En 1893, il est décoré des palmes d'officier de l'instruction publique[7].

Carrière politique

Caricature de Beauchet en tenue de lord-maire (Le Cri de Nancy, 7 novembre 1908[lire en ligne]).

Républicain libéral, antidreyfusard, mais opposé à l'antisémitisme, Beauchet adhère à la Ligue de la patrie française (LPF)[8], dont il a signé le manifeste en [9]. Lors des élections municipales de 1900, Beauchet est élu conseiller municipal de Nancy à la fois sur la liste de la LPF et sur celle, majoritaire, de l'Union nationale républicaine, menée par Hippolyte Maringer[10].

Lors des élections législatives de 1902, Beauchet se présente dans la circonscription de Commercy face au député républicain progressiste sortant, Raymond Poincaré. Bien qu'il affiche la même étiquette que son adversaire[11], Beauchet est clairement identifié comme le candidat des nationalistes car il bénéficie du soutien de la LPF[12] et de celui du député nationaliste de Bar-le-Duc, Henry Ferrette, qui met à son service Le Patriote meusien[11]. Au cours de la campagne, très vive, on reproche à Beauchet de ne pas avoir accompli de service militaire[13]. Solidement implanté, Poincaré est largement réélu dès le premier tour par 57 % des votants, contre 22,5 % à Beauchet, 19 % au libéral Paul Salmon-Legagneur (fils de l'ancien député et sénateur Charles-Auguste Salmon), conseiller général du canton de Vigneulles, candidat des catholiques, et moins de 0,1% pour le socialiste Prosper Férandelle, candidat de l'USR[14].

Ă€ Nancy, avant les Ă©lections municipales de 1904, la majoritĂ© sortante se scinde entre un « comitĂ© d'union rĂ©publicaine et d'intĂ©rĂŞts municipaux », proche de l'Alliance rĂ©publicaine dĂ©mocratique et donc favorable au Bloc des gauches, et un « comitĂ© rĂ©publicain de l'anti-Bloc » soutenu par les catholiques de l'Action libĂ©rale et les nationalistes de la LPF[15]. RĂ©Ă©lu sur cette seconde liste marquĂ©e Ă  droite, Beauchet est Ă©lu maire le par 35 voix sur 36. Il conserve ce mandat après la victoire de sa liste « libĂ©rale et progressiste Â» aux Ă©lections municipales de 1908[4].

L'un des temps forts de la magistrature de Ludovic Beauchet est l'organisation, Ă  l'initiative de la Chambre de commerce et d'industrie, de l'Exposition internationale de l'Est de la France de 1909.

Vers la fin de son second mandat, ses problèmes de santĂ© l’amènent Ă  dĂ©lĂ©guer une partie de ses obligations Ă  son premier adjoint, Henri Michaut[16]. En mai 1912, il est mis en ballotage au premier tour puis battu au second par la liste d'« Entente rĂ©publicaine Â» menĂ©e par FrĂ©dĂ©ric Schertzer, conseiller gĂ©nĂ©ral de Nancy-Nord (RĂ©publicain de gauche).

Affecté par cette défaite et affaibli par la maladie, Beauchet quitte la politique et l'enseignement avant sa mort, survenue le . Il est inhumé trois jours plus tard au cimetière de Préville après des obsèques célébrées en l'église Saint-Sébastien[17].

Publications

  • Étude sur la condition de la mère en droit romain et en droit français (thèse de doctorat), 1876.
  • Programme du cours d'histoire gĂ©nĂ©rale du droit français, public et privĂ©, Nancy, 1882.
  • Étude historique sur les formes de la cĂ©lĂ©bration du mariage dans l'ancien droit français, Paris, 1883.
  • « Origines de la juridiction ecclĂ©siastique et son dĂ©veloppement en France jusqu'au XVIe siècle », Nouvelle revue historique de droit, 1883, p. 387–503.
  • Histoire de l’organisation judiciaire en France : Ă©poque franque, Paris, Arthur Rousseau, 1886 (consultable en ligne sur Gallica).
  • Formation et dissolution du mariage dans le droit islandais du Moyen Ă‚ge, Paris, 1887.
  • Loi de Vestrogothie (traduit du suĂ©dois), Paris, Laros et Forcel, 1889 (consultable en ligne sur Gallica).
  • Code pĂ©nal de Finlande du (traduit du suĂ©dois), Nancy, 1890.
  • Pandectes françaises (traduit du suĂ©dois), 3 volumes, 1890.
  • Donations et testaments, 3 volumes, 1890.
  • Codes maritimes scandinaves (traduit du suĂ©dois), Paris, 1895.
  • Études sur l'ancien droit attique : de la polygamie et du concubinat Ă  Athènes, Paris, Larose, 1895 (consultable en ligne sur Gallica).
  • Histoire du droit privĂ© de la rĂ©publique athĂ©nienne, 4 volumes, 1897 (consultables en ligne sur Gallica).
  • Transportation et colonisation pĂ©nale Ă  la Nouvelle–CalĂ©donie, 1898.
  • TraitĂ© de l'extradition, 1899.
  • Histoire de la propriĂ©tĂ© foncière en Suède, 1904.
  • Les Octrois et la dĂ©centralisation municipale, 1907.
  • La Loi d’Upland (traduit du suĂ©dois), 1908.

Notes et références

  1. Archives départementales de la Meuse, état civil de Verdun, registre des naissances de 1855, acte no 23 (vue 8 sur 405).
  2. Journal des débats, 7 novembre 1874, p. 3.
  3. Le Siècle, 18 mars 1885, p. 2.
  4. Le Journal de la Meurthe, 8 janvier 1914, p. 2.
  5. Notice de l'annuaire prosopographique du Comité des travaux historiques et scientifiques (consulté le 16 août 2019).
  6. Dictionnaire biographique illustré de Meurthe-et-Moselle, p. 35-36
  7. Le Siècle, 15 juillet 1893, p. 3.
  8. L'Est républicain, 4 mai 1900, p. 1.
  9. Le Temps, 6 janvier 1899, p. 2.
  10. L'Est 1républicain, 7 mai 1900, p. 1.
  11. Roth, p. 125.
  12. La Libre Parole, 21 avril 1902, p. 2.
  13. Roth, p. 129.
  14. La Petite RĂ©publique, 30 avril 1902, p. 3.
  15. L'Est républicain, 1er mai 1904, p. 1.
  16. L'Est républicain, 18 avril 1912, p. 2.
  17. L'Est républicain, 11 janvier 1914, p. 3.

Voir aussi

Bibliographie

  • AmĂ©dĂ©e Hauvette, « Notice », Revue internationale de l'enseignement, vol. 34,‎ , p. 89-92.
  • Dictionnaire biographique illustrĂ© de Meurthe-et-Moselle, Paris, Flammarion/Raoul Wagner, 1910, p. 35-36.
  • Gaston Gavet, Ludovic Beauchet, professeur (1879-1914), Nancy, UniversitĂ© de Nancy, facultĂ© de droit, , 31 p.
  • Aline Logette, Histoire de la FacultĂ© de droit de Nancy, Nancy, UniversitĂ© de Nancy, facultĂ© de droit, , p. 162-163.
  • François Roth, Raymond PoincarĂ©, Paris, Fayard, 2000, p. 125, 129-130.
  • Jean-Jacques Clère, « Beauchet », dans Patrick Arrabeyre, Jean-Louis HalpĂ©rin et Jacques Krynen (dir.), Dictionnaire des juristes français (XIIe-XXe siècle), Paris, PUF, coll. « Quadrige », , p. 55.
  • Jean-Marie Carbasse, « L'agrĂ©gation des FacultĂ©s de droit », Revue de droit public, no 2,‎ , p. 300-319.
  • Antoine Astaing et Julien FlorĂ©mont, « Ludovic Beauchet », dans Isabelle Guyot-Bachy et Jean-Christophe Blanchard (dir.), Dictionnaire de la Lorraine savante, Metz : Éditions des Paraiges, 2022, p. 51-52

Liens externes

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