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Louise Lambrichs

Louise L. Lambrichs, de son nom complet Louise Lambert Lambrichs, est une romancière et essayiste française née le à Boulogne-Billancourt[1] dans les Hauts-de-Seine.

Louise L. Lambrichs
Naissance
Boulogne-Billancourt France)
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture français
Genres

Ĺ’uvres principales

  • Le Jeu du roman (1995)
  • Ă€ ton image (1998)
  • Nous ne verrons jamais Vukovar (2005)

Louise L. Lambrichs s'est particulièrement illustrée dans le domaine de la réflexion sur la pensée médicale et les relations entre médecine et psychanalyse, puis s'est mobilisée lors de la guerre en Yougoslavie pour comprendre les racines idéologiques de ce conflit. Elle a fini par mettre en cause le traitement de ce conflit par le Tribunal Pénal International, fondé lui-même sur un déni majeur passé jusqu'ici inaperçu. En marge de son travail de romancière, elle poursuit son travail d'éclairage de l'opinion, pour lever ce déni et combattre la répétition mortifère.

Biographie

Premières années

Louise L. Lambrichs naît en 1952 dans une famille orientée vers la littérature. Son père, Georges Lambrichs, est un éditeur, écrivain et critique littéraire belge, tandis que sa mère, Gilberte Lambrichs, traductrice, publie ses textes (pièces de théâtre, nouvelles, roman) sous le pseudonyme de Constance Delaunay[1].

À l'âge de 8 ans, Louise L. Lambrichs est naturalisée française[2]. Elle est scolarisée à l'école primaire du 85, boulevard Raspail[3], puis au lycée Victor-Duruy[4] à Paris et s'engage après le baccalauréat dans des études de philosophie[1].

Engagements et travaux

Après ses études, Louise L. Lambrichs se tourne un temps vers l'enseignement, puis occupe des postes de rédactrice, d'attachée de presse et de chef de fabrication[1] chez différents éditeurs. Au cours de sa carrière, elle a notamment publié des articles critiques dans les journaux La Croix (sous le nom « Louise Lambert ») et Le Monde de l'éducation. À la fin des années 1980, elle publie son premier roman, Le Cercle des sorcières.

Peu avant le déclenchement de la guerre en ex-Yougoslavie en 1991, Louise L. Lambrichs et son compagnon Mirko Grmek s'inquiètent des discours nationalistes et de la propagande du régime de Milošević. Au cours de la guerre et encore après le conflit, Louise L. Lambrichs critique fortement les décisions prises par l'ONU et par le gouvernement français sous la présidence de François Mitterrand. Elle accuse en particulier François Mitterrand de soutenir le régime de Belgrade, en toute ignorance de l'idéologie mise en œuvre par Milošević, et elle montre - comme d'autres l'ont fait, tel David S. Rohde - que les décisions de l'ONU ont aidé les nationalistes serbes dans la réalisation de leur objectif de conquête territoriale en Bosnie et en Croatie. Louise Lambrichs conteste la version des faits selon laquelle les responsabilités des Républiques issues de l'ex-Yougoslavie auraient des responsabilités comparables, et elle désigne l’État serbe dirigé par Milošević comme le premier agresseur, les Croates et les Bosniaques n'ayant fait au départ que se défendre de façon légitime. En 2005, elle publie une analyse d'ensemble de cette guerre dans l'ouvrage Nous ne verrons jamais Vukovar, dans lequel elle met en évidence le mécanisme de répétition génocidaire. Cet ouvrage prend pour point de départ une analyse et une interprétation de l'œuvre et des positions de Peter Handke, auteur autrichien qui s'est illustré par ses doutes persistants quant à la culpabilité de Milošević. Cette analyse des textes et des prises de position de Peter Handke avait été précédemment publiée en 2003 dans l'ouvrage Le cas Handke, conversation à bâtons rompus.

Louise L. Lambrichs s'intéresse particulièrement à la pensée et à l'épistémologie médicales, à l'histoire de la médecine, à l'épistémologie médicale et à la psychanalyse. De 2000 à 2005, elle enseigne l'Histoire de la pensée médicale à la faculté de médecine de Créteil[5].

En 2002, elle coécrit avec Caroline Eliacheff le scénario du film La Fleur du mal réalisé par Claude Chabrol et sorti en 2004[6].

En 2010, elle soutient à la Sorbonne une thèse sur travaux, La littérature à l'épreuve du réel, dans laquelle elle explique comment et suivant quelle méthode elle a pu mettre au jour le mécanisme de répétition génocidaire dans les Balkans. Cet essai transdisciplinaire, qui reconstruit l'ensemble de son trajet, a été publié aux Éditions Universitaires Européennes.

En 2011, Louise L. Lambrichs devient chargée d'enseignement à l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po), où elle enseigne « L'Art littéraire » deux heures par semaine au sein des « ateliers artistiques » proposés par l'IEP[5]. Outre une réflexion sur les thèmes de la vérité, du réel et de l'imaginaire, l'accent est mis sur la littérature relative à la guerre en ex-Yougoslavie, et sur les prises de position diverses des écrivains.

Publications

  • 1987 : Le Cercle des sorcières, La DiffĂ©rence (roman)
  • 1993 : La VĂ©ritĂ© mĂ©dicale : Claude Bernard, Louis Pasteur, Sigmund Freud : lĂ©gendes et rĂ©alitĂ©s de notre mĂ©decine, Robert Laffont, rĂ©Ă©ditĂ© en 2001
  • 1993 : Journal d'Hannah, La DiffĂ©rence, rĂ©Ă©ditĂ© dans diffĂ©rentes collections (roman)
  • 1995 : Le Jeu du roman, La DiffĂ©rence, rĂ©Ă©ditĂ© chez Points Seuil en 1998, roman ayant obtenu le Prix Renaudot des lycĂ©ens[7] en 1995.
  • 1995 : Le Livre de Pierre : Psychisme et cancer, La DiffĂ©rence (essai)
  • 1996 : Petit cryptionnaire des expressions françaises, La DiffĂ©rence (hors commerce)
  • 1998 : Ă€ ton image, Éditions L'Olivier, rĂ©Ă©ditĂ© en 2004 chez Éditions du Seuil, roman adaptĂ© au cinĂ©ma (voir Ă€ ton image) en 2004.
  • 1998 : Les RĂ©voltĂ©s de Villefranche, Éditions du Seuil, Ă©tude cossignĂ©e avec Mirko Grmek au sujet de la mutinerie de septembre 1943 d'un bataillon de Waffen SS croates envoyĂ©s Ă  Villefranche-de-Rouergue.
  • 2001 : Mirko D. Grmek, un humaniste europĂ©en engagĂ©, au sein de l'ouvrage La Vie, les maladies et l'histoire de Mirko Grmek
  • 2001 : Chemin faisant, Inventaire/Invention
  • 2001 : NaĂ®tre... et naĂ®tre encore, Éditions Albin Michel
  • 2002 : AloĂŻs ou La nuit devant nous, Éditions L'Olivier (roman)
  • 2003 : Le cas Handke, conversation Ă  bâtons rompus, Inventaire/Invention, essai dans lequel l'auteure analyse la personnalitĂ© et l'Ĺ“uvre de Peter Handke pour comprendre ce qui le pousse Ă  prendre la dĂ©fense de la Serbie lors de la guerre en ex-Yougoslavie.
  • 2005 : Nous ne verrons jamais Vukovar, Éditions Philippe Rey, essai engagĂ© dans lequel l'auteure explique sa lecture de la guerre en ex-Yougoslavie, et analyse les erreurs et la « mauvaise foi » des autoritĂ©s internationales et françaises. Les 78 premières pages de l'ouvrage correspondent Ă  la prĂ©cĂ©dente publication de l'auteure parue sous le titre Le cas Handke, conversation Ă  bâtons rompus[8].
  • 2006 : L'Invention sociale: Ă€ l'Ă©coute de Bertrand Schwartz, Éditions Philippe Rey
  • 2007 : L'effet papillon, Inventaire/Invention
  • 2009 : Puisqu'ils n'en diront rien : La violence faite aux bĂ©bĂ©s, Bayard Centurion
  • 2010 : La littĂ©rature Ă  l'Ă©preuve du rĂ©el, Éditions Universitaires EuropĂ©ennes
  • 2011 : Le Livre de Pierre, psychisme et cancer, nouvelle Ă©dition revue et augmentĂ©e, Seuil
  • 2012 : Chemin faisant, Éditions Jets d'encre (nouvelle Ă©dition augmentĂ©e, avec des dessins de Granjabiel).
  • 2013 : Le rĂŞve de Sonja, roman, La Rumeur Libre
  • 2013 : Petit cryptionnaire des expressions françaises, Editions Jets d'encre (nouvelle Ă©dition augmentĂ©e, avec des dessins de Granjabiel)
  • 2014 : Histoire de la pensĂ©e mĂ©dicale contemporaine, Évolutions, dĂ©couvertes, controverses, Seuil
  • 2014 : Comme en 14? Contribution Ă  l'Ă©criture de notre histoire, La Rumeur Libre
  • 2016 : Escapade, Conversation 2015-2016 (avec Ph. Bouret), La Rumeur Libre
  • 2016 : Le concept de pathocĂ©nose de M. D. Grmek, Une conceptualisation novatrice de l'histoire des maladies (dir. avec J. Coste, EPHE, Paris, et B. Fantini, Institut d’Histoire de la mĂ©decine et de la SantĂ©, Genève), Droz, Genève
  • 2017 : Quelques lettres d'elle, La Rumeur Libre (roman)
  • 2019 : Malpensa, La Rumeur Libre (roman)
  • 2020 : Bris & collages, Editions PĂ©tra (poèmes)

Notes et références

  1. Louise Lambrichs, BiblioMonde.net
  2. Nous ne verrons jamais Vukovar, p. 20
  3. Nous ne verrons jamais Vukovar, p. 123
  4. Nous ne verrons jamais Vukovar, p. 87
  5. Louise Lambrichs, Linked in
  6. La Fleur du mal, Cinémotions.com
  7. Louise L. Lambrichs, Evene.fr
  8. Note de l'éditeur Inventaire/Invention au début l'ouvrage Nous ne verrons jamais Vukovar

Liens externes

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