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Louis Saget

Louis-Joseph-Edouard Saget, né le à Paris XVIIe, et décédé le , est un haut fonctionnaire français.

Louis Saget
Louis Saget en 1955, maire de Tananarive
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  95 ans)
Vaucresson
Nationalité
Activité

Il est administrateur de la France d’outre-mer au Sénégal, à Madagascar et aux Comores. Après une période en France à la Cour des comptes, il est nommé en Côte française des Somalis en septembre 1966, pour «rétablir l'ordre» après les émeutes qui ont suivi le passage du général de Gaulle sur le territoire en août.

Il est ensuite conseiller-maître et président de section à la Cour des comptes, directeur du cabinet civil et militaire du ministre d’Etat chargé de la Défense nationale, Michel Debré ; président de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (ANAH), qu'il crée en 1971. Il prend sa retraite en 1984.

Biographie

Origine et formation

Né dans une famille picarde de Saint-Quentin (Aisne), fils de Pierre Saget, industriel, et de Jeanne Barbare, Louis Saget étudie à Paris, à l'école Gerson et au lycée Janson-de-Sailly. Licencié en droit (1938), certificats d’études supérieures de géographie économique (1938), d’ethnologie (1938) et de sociologie (1939), licencié ès lettres (1939) (Sorbonne), diplômé d’études supérieures de droit public (1939) ; il est élève de l'École nationale de la France d'outre-mer (ENFOM) de 1936 à 1939, dont il est breveté.

Seconde Guerre mondiale

Après une préparation militaire supérieure (1937-1939), il est élève officier à Saint Maixent-l’Ecole. Il devient aspirant de réserve le . Il est mobilisé du au . De au , de nouveau mobilisé, il est envoyé au Sénégal, au Maroc, en Algérie, puis débarque en Corse le .

Carrière administrative

Dans l'administration coloniale, il est en poste au Sénégal de 1941 à 1943, puis à Madagascar et aux Comores de 1948 à 1962. Il intègre ensuite la Cour des comptes en France. Il repasse dans les colonies de 1967 à 1969 à Djibouti. Il retourne ensuite en métropole où il crée notamment l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat.

Principales responsabilités exercées

  • 1942 : adjoint au directeur de la SĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale de l’A.O.F.
  • 1948 : chef du district de Marovoay (Madagascar).
  • 1953 : administrateur-maire et chef de la circonscription autonome de DiĂ©go-Suarez.
  • 1955 : administrateur-maire de Tananarive.
  • 1957-1959 : chef de province de DiĂ©go-Suarez () et membre du conseil de gouvernement de Madagascar.
  • 1959 -1960 : premier conseiller auprès du haut-commissariat gĂ©nĂ©ral de Madagascar (), puis auprès de la haute reprĂ©sentation de la RĂ©publique française Ă  Madagascar.
  • 1960-1962 : chef du territoire et gouverneur de l’archipel des Comores (), puis haut-commissaire ().
  • 1962-1970 : conseiller rĂ©fĂ©rendaire de 1er classe Ă  la Cour des comptes[1] (-)
  • 1966-1969 : gouverneur et chef du territoire de la CĂ´te française des Somalis Ă  Djibouti (), puis haut-commissaire du Territoire français des Afars et des Issas.
  • : conseiller maĂ®tre Ă  la Cour des comptes.
  • - : directeur du cabinet civil et militaire de Michel DebrĂ©, ministre d’Etat chargĂ© de la DĂ©fense nationale[2]
  • 1971-1978 : prĂ©sident de l’Agence nationale pour l’amĂ©lioration de l’habitat.
  • 1982-1984 : prĂ©sident de section Ă  la Cour des comptes.
  • 1984 : membre du comitĂ© du contentieux fiscal, douanier et des charges.
  • : admis Ă  faire valoir ses droits Ă  la retraite.

DĂ©corations


Mandats Ă©lectoraux

  • 1969 - 1995 : conseiller municipal de MĂ©rĂ©ville (chef-lieu de canton au sud de l’Essonne).

Action Ă  Djibouti en 1966 et 1967

Il est nommé à Djibouti alors que se déroule la répression des émeutes indépendantistes d', lors de la visite de de Gaulle. Il remplace René Tirant pour faire face aux troubles, compte tenu de son action face aux nationalistes à Madagascar[3]. Son adjoint est Jean-Maurice Comte, lui aussi un administrateur colonial qui a fait sa carrière à Madagascar.

L'Éthiopie proclame le droit à l'autodétermination du peuple de Djibouti, douze jours après la visite de Charles de Gaulle à Hailé Sélassié[1].

C'est sous la responsabilitĂ© de Louis Saget qu'est organisĂ© le rĂ©fĂ©rendum du [4], qui voit le « oui » l'emporter par 61 %. Les autoritĂ©s françaises font expulser prĂ©alablement des milliers de Somaliens « Ă©trangers » pour mieux Ă©viter toute interfĂ©rence prĂ©judiciable aux rĂ©sultats[5]. L'annonce des rĂ©sultats du vote est suivie du soulèvement d'une partie de Djibouti, des expulsions massives (3 000 personnes [6]) et une forte rĂ©pression policière[7].

Ĺ’uvres

Louis Saget a rédigé de nombreux documents et articles, selon la liste suivante :

  • The colonies and the French Constitution, article publiĂ© dans la revue Empire- Journal of the Fabian colonial bureau, vol. 9 n°2, , Londres.
  • Aspects gĂ©ologiques, article publiĂ© dans la Revue de Madagascar, n°16, 3e trimestre 1953, Tananarive.
  • Madagascar et ses provinces : article (1955)
  • Discours Ă  l’occasion de l’installation de l'assemblĂ©e provinciale de DiĂ©go-Suarez, le , Tananarive.
  • La Cour des Comptes et l’Outre-mer, contribution Ă  l’ouvrage Histoire de l’Administration française – la Cour des Comptes, Paris, C.N.R.S., 1984.
  • Cecil Rhodes, Premier ministre du Cap, Thèse 1938
  • Le district de Marovoay en 1949
  • Note sur la dĂ©mographie du district de Marovoay
  • Discours d’ouverture de la session Ă  Tananarive de la commission internationale pour la coopĂ©ration culturelle et technique en Afrique au Sud du Sahara (C.C.T.A.) 1956
  • Harangues climatĂ©riques Ă  Madagascar, aux Comores, Ă  Djibouti (1947-1969)
  • Monographie sur DiĂ©go-Suarez 1959
  • Etude sur l'Islam dans la province de Majunga 1951 (exemplaire Ă  l'AcadĂ©mie des Sciences d'Outre-Mer, rue de LapĂ©rouse, Paris)

Références

  1. L'Express, Numéros 785-796, p. 28.
  2. Notin, Jean-Christophe,, Le maître du secret : Alexandre de Marenches, Paris, Tallandier, 555 p. (ISBN 979-10-210-3129-6, 9789791021036 et 9791021031, OCLC 1030779675, lire en ligne)
  3. Virginia Thompson and Richard Adloff, Djibouti and the Horn of Africa, (ISBN 978-0-8047-0650-6), p. 88
  4. Virginia Thompson and Richard Adloff, Djibouti and the Horn of Africa, (ISBN 978-0-8047-0650-6), p. 96
  5. Mordechai Abir, Oil, power and politics: conflict in Arabia, the Red Sea and the Gulf, Routledge, 1974, (ISBN 978-0-7146-2990-2), p. 143
  6. Imbert-Vier (Simon), Tracer des frontières à Djibouti. Des territoires et des hommes aux XIXe et XXe siècles, Karthala, Paris, 2011, 479 p., p. 341.
  7. André Laudouze, Djibouti: nation-carrefour, 1982, page 54

Bibliographie

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