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Louis Kotra Uregei

Louis Kotra Uregei, surnommé LKU ou Loulou (né le à Nouméa[1] et mort le [2] au Plessis-Robinson[3]), est un homme d'affaires français, homme politique et syndicaliste kanak indépendantiste de Nouvelle-Calédonie.

Louis Kotra Uregei
Illustration.
Fonctions
Président du Parti travailliste de Nouvelle-Calédonie
–
13 ans, 11 mois et 3 jours
Prédécesseur Aucun (fonction créée)
Membre du Congrès de la Nouvelle-Calédonie
–
9 ans, 7 mois et 11 jours
Élection
RĂ©Ă©lection

Groupe politique Non-inscrits
Président de l'USTKE
–
Prédécesseur Aucun (fonction créée)
Successeur GĂ©rard Jodar
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Nouméa
Date de décès
Lieu de décès Le Plessis-Robinson
Nationalité Française
Parti politique Parti travailliste
Profession Homme d'affaires

Biographie

Syndicalisme

Louis Kotra Uregei dĂ©couvre les idĂ©es de gauche et le communisme en particulier pendant sa courte pĂ©riode Ă©tudiante Ă  l'issue de laquelle il rentre en Nouvelle-CalĂ©donie pour y fonder le l'Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploitĂ©s (USTKE), syndicat indĂ©pendantiste associĂ© au FLNKS jusqu'en 1989 et rapidement devenu l'un des plus importants de Nouvelle-CalĂ©donie. Ses dĂ©tracteurs, tant pro qu'anti-indĂ©pendantistes, lui reprochent d'user de mĂ©thodes radicales, d'ĂŞtre intransigeant dans le dialogue social, de mĂŞler trop fortement revendications syndicales et politiques, mais aussi, selon l'avocat et universitaire spĂ©cialiste de l'outre-mer français Jean-Loup Vivier, « d'utiliser le syndicat pour gĂŞner ses concurrents et servir ses propres entreprises Â». Par exemple, un important conflit social en juillet- est lancĂ© par l'USTKE. Est ainsi organisĂ© le blocage du port autonome de NoumĂ©a, d'axes de communications routières, de l'aĂ©roport international de NoumĂ©a - La Tontouta et des accès aux rĂ©serves de carburants, ainsi que des cessations de service Ă  la station locale de RFO, dans la collecte des dĂ©chets et au Centre hospitalier territorial. La revendication porte sur la dĂ©nonciation d'un accord passĂ© entre trois affrĂ©teurs et la compagnie maritime et sociĂ©tĂ© d'acconage Sofrana Unilines, ce qui, pour le syndicat, menace les emplois de Manutrans, dirigĂ©e par Louis Kotra Uregei et concurrente de la Sofrana (par ailleurs elle aussi propriĂ©tĂ© d'une personnalitĂ© politique locale, Didier Leroux, anti-indĂ©pendantiste devenu le mois prĂ©cĂ©dent membre du gouvernement nĂ©o-calĂ©donien chargĂ© de l'Ă©conomie). Le conflit s'arrĂŞte lorsque Manutrans obtient le marchĂ© d'acconage des bâtiments de l'un des trois affrĂ©teurs. Le syndicat et son fondateur sont alors ouvertement critiquĂ©s par des responsables indĂ©pendantistes kanak. Le membre du gouvernement et prĂ©sident du conseil d'administration du port autonome GĂ©rald Cortot, membre du FLNKS et en son sein de l'Union calĂ©donienne (UC), dĂ©clare qu'il est « ennuyeux que l'outil public soit pris en otage par rapport Ă  des problèmes d'ordre personnel Â». Plus tard, pour un nouveau blocage au port, Paul NĂ©aoutyine, le prĂ©sident de l'assemblĂ©e de la Province Nord et chef de file d'une autre composante du FLNKS, demande l'intervention des forces de l'ordre pour dĂ©loger le syndicat. En retour, Uregei et l'USTKE critiquent le FLNKS en lui reprochant de se notabiliser et en prĂ©sentant ses dirigeants comme des « politicards dits indĂ©pendantistes [...] devenus des alliĂ©s zĂ©lĂ©s du pouvoir colonial Â». Louis Kotra Uregei entretient Ă©galement de solides rĂ©seaux en mĂ©tropole, notamment au sein de l'extrĂŞme-gauche anticapitaliste et du mouvement altermondialiste, incarnĂ©s par le soutien et l'amitiĂ© de JosĂ© BovĂ©[4].

Politique

En 2007, Louis Kotra Uregei fonde le Parti travailliste de Nouvelle-CalĂ©donie avec le soutien de nombreux membres de l'USTKE et certaines personnes originaires de la sociĂ©tĂ© civile. Il mène la liste de ce mouvement Ă  Lifou pour les Ă©lections municipales de , arrivant en deuxième position derrière la liste FLNKS du maire sortant et prĂ©sident de province NĂ©ko Hnepeune lors des deux tours, avec successivement 1 043 voix (18,82 % des suffrages exprimĂ©s) puis 1 533 votes (25,4 %) pour 4 Ă©lus, devenant ainsi conseiller municipal.

De même, il est la tête de liste de son parti dans les îles Loyauté à l'occasion des élections provinciales du . Il obtient alors 2 872 voix, le résultat le plus important obtenu par les travaillistes au cours de ce scrutin, soit 20,06 % des suffrages exprimés et 2 sièges sur 14. Il est pour sa part élu à l'assemblée de province et au Congrès pour la première fois. Le scrutin des îles Loyauté étant annulé par le Conseil d'État le en raison d'irrégularités dans les procès-verbaux des opérations de dépouillementet de recours injustifiés au vote par procuration, en infraction au code électoral, dans certaines communes[5].

Une Ă©lection partielle est donc organisĂ©e le : la liste travailliste, toujours menĂ©e par Louis Kotra Uregei, arrive en seconde position juste derrière l'UC et augmente son score de mai de plus de 400 voix (avec 3 295 votes) et de 3 points (23,44 %), gagnant ainsi un siège supplĂ©mentaire. L'ensemble des autres formations Ă©lues (l'UC, le LKS et l'Union pour le Renouveau de Jacques LaliĂ©) s'allient pour reconduire NĂ©ko Hnepeune Ă  la prĂ©sidence de l'AssemblĂ©e provinciale, laissant le Parti travailliste seul dans l'opposition.

À partir de 2009, le Parti travailliste et LKU se rapprochent du groupe FLNKS (dominé par l'UC) de Rock Wamytan au Congrès. Ils s'allient pour le renouvellement du bureau de cette institution le , Uregei devenant l'un des deux secrétaires, puis présentent des listes communes pour les élections des 9e, 10e et 11e gouvernements formés depuis l'Accord de Nouméa, en mars- (l'un des membres du parti, Georges Mandaoué, est alors élu au sein de ces exécutifs). Le , alors que Rock Wamytan obtient la présidence du Congrès avec le soutien du Parti travailliste mais aussi des anti-indépendantistes du Rassemblement-UMP et de l'Avenir ensemble, Louis Kotra Uregei devient pour sa part le 6e vice-président de l'Assemblée territoriale. Cette élection est annulée par le Conseil d'État, et un nouveau renouvellement est organisé le : Rock Wamytan est réélu président, tandis que Louis Kotra Uregei passe de la 6e à la 8e vice-présidence. Il obtient de plus la semaine suivante la présidence de la commission intérieure des Sports. Au renouvellement suivant du bureau du Congrès, le , qui voit Rock Wamytan perdre la présidence de l'institution au profit de Gérard Poadja de Calédonie ensemble, Louis Kotra Uregei perd sa vice-présidence et redevient questeur. Il en démissionne toutefois le , estimant son parti lésé par les deux groupes politiques issus du FLNKS (notamment le fait de n'avoir pas obtenu d'abaisser le quota minimal pour former un groupe afin d'en faire bénéficier les quatre élus travaillistes, mais aussi un trop faible nombre de présidences de commissions accordées à son mouvement selon lui).

Pour les Ă©chĂ©ances de 2014 (municipales de mars puis provinciales de mai), mettant en avant le slogan de son parti « Kanaky 2014 Â», il soutient la constitution de listes « nationalistes Â» dans les communes majoritairement anti-indĂ©pendantistes (en fait essentiellement d'union avec l'UC, le RDO et la DUS, tactique contestĂ©e Ă  plusieurs endroits par le Palika, notamment Ă  NoumĂ©a) et dans la Province Sud, ainsi que la dĂ©marche portĂ©e par le prĂ©sident du Congrès Rock Wamytan de contester la prĂ©sence de 6 720 personnes sur la liste Ă©lectorale spĂ©ciale permettant de voter aux provinciales et jugĂ©es indĂ»ment inscrites par Rock Wamytan). Dans 11 communes, le Parti travailliste dĂ©cide de partir seul, notamment Ă  Lifou oĂą Louis Kotra Uregei brigue pour la seconde fois la mairie.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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