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Louis Héry

Louis-Émile Héry est un fabuliste français né à Redon[1] le [2] - [3] et mort à Saint-Denis de La Réunion le [1] - [3]. Il est connu pour être l'auteur des premiers textes jamais écrits en créole réunionnais[4].

Louis Héry
Biographie
Naissance
Décès
(à 55 ans)
Nationalité
Activités

Biographie

Carrière d'instituteur

Originaire d'Ille-et-Vilaine, Louis Héry arrive sur l'île du sud-ouest de l'océan Indien que l'on appelle alors île Bourbon et que l'on nomme aujourd'hui La Réunion, en 1820[3] pour y diriger une propriété et une usine à sucre que possèdent deux de ses cousines[1] - [3] à La Montagne, un quartier de Saint-Denis[1], en tout cas si l'on en croit Jacob de Cordemoy[3]. Sur place, comme il n'apprécie pas sa fonction, il se fait professeur au collège royal puis retourne en France pour préparer le diplôme de bachelier ès lettres[1].

Muni de ce nouveau diplôme, il revient à Bourbon deux ans après pour y poursuivre sa carrière d'enseignant. Mais la paie qu'il reçoit et la discipline de l'établissement ne le satisfont pas. Aussi abandonne t-il son poste pour créer une école privée à Sainte-Suzanne, qu'il transfère peu après à Saint-André. En 1844, il finira par quitter ses fonctions d'instituteur de campagne afin de revenir occuper une chaire de rhétorique française au Collège royal, chaire qu'il occupera jusqu'à sa mort en 1856[1].

Parcours littéraire

Louis Héry se lance dans la créolisation de fables connues et les publie dès 1828 sous le titre Fables créoles dédiées aux dames de l'île Bourbon[3]. Ce recueil de poèmes inspiré par les Fables de Jean de La Fontaine est le premier texte jamais écrit en créole réunionnais, une langue parlée qu'il choisit peut-être pour rivaliser avec les Essais d'un bobre africain écrits par François Chrestien (en) en créole mauricien quelques années plus tôt[4]. Héry a moins recours au créole réunionnais par souci littéraire que par humour : le créole n'y est utilisé « que pour amuser la galerie »[5], et il faudra donc attendre encore quelques décennies pour qu'une vie littéraire proprement réunionnaise se développe dans la colonie[6]. Originellement imprimé par l'imprimerie Lahuppe, l'ouvrage est réédité et augmenté en 1849, 1856 et 1883[4].

Louis Héry fait partie des premiers à traiter de l'existence de sources thermales à Cilaos dans ses écrits. Il soutient vers 1828 qu'elles étaient déjà connues du temps du gouverneur Pierre Bernard Milius, car celui-ci aurait chargé le botaniste Nicolas Bréon d'explorer l'une d'elles en 1819[7]. En outre, Louis Héry fut plus tard membre de la Société des Sciences et Arts de La Réunion fondée en 1855 par Louis-Antoine Roussin, notamment[8]. Il agrémenta d'ailleurs de ses textes les lithographies de ce dernier[9].

Å’uvres

Références

  1. Les Esclaves de Bourbon : La Mer et la montagne, Prosper Ève, Karthala, Paris, 2003 – (ISBN 978-2845864566).
  2. état civil, Redon
  3. « Pokosa ? komansa ? », Témoignages, .
  4. « « L'écriture créole »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ) », Jean-Louis Joubert, « Littérature de l'océan Indien »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ), Edicef, Vanves, 1991.
  5. Georges Gauvin, « Il était une fois... Louis Héry, auteur de fables en créole réunionnais », sur Témoignages.RE - https://www.temoignages.re, (consulté le )
  6. « « Vie littéraire »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ) », Jean-Louis Joubert, « Littérature de l'océan Indien »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ), Edicef, Vanves, 1991.
  7. « « Thermalisme »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ) », Ville de Cilaos.
  8. « « Héry, Louis »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ) », « Littérature réunionnaise »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  9. « Antoine Roussin », Journal de l'île de La Réunion.

Voir aussi

Bibliographie

  • « La poésie réunionnaise et mauricienne en langues créoles : entre proximité et éloignement », Frédérique Helias, Revue de littérature comparée, 2006.

Articles connexes

Liens externes

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