Louis Gabriel Raoul de Mailly-Nesle
Louis Gabriel Raoul de Mailly-Nesle d'Orange, né le à Paris 8e arrondissement et mort le à Paris 16e arrondissement[1], était un aviateur français. Il combattit durant la Première Guerre mondiale et fut pilote de records dans l’entre-deux-guerres.
Louis Gabriel Raoul de Mailly-Nesle d'Orange | |
Naissance | Paris 8ème arrondissement |
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Décès | Paris 16ème arrondissement |
Origine | France |
Arme | AĂ©ronautique militaire |
Grade | lieutenant |
Années de service | 1915 – 1940 |
Conflits | Première Guerre mondiale |
Biographie
Fils d'Arnould Adrien Joseph, prince d'Orange, marquis de Mailly-Nesle, et de Suzanne Hectore Marie Alexandrine de Cholier de Cibeins, domiciliés à Requeil (Sarthe), Louis Gabriel Raoul de Mailly-Nesle d'Orange est étudiant avant-guerre. Né en 1892, il appartient à la « classe 1912 » et il est recensé au bureau de recrutement du Mans (Sarthe) sous le matricule 577. Engagé volontaire pour trois ans au 6e régiment de cuirassiers, à compter du , il est nommé brigadier le [1].
Première Guerre mondiale
Nommé maréchal des logis, il est affecté au 271e régiment d'infanterie le . Il passe dans l'aéronautique militaire comme élève pilote, le . Il obtient son brevet de pilote militaire (no 2606) à l'école d'aviation militaire de Pau, le . Il effectue un stage de perfectionnement à l'école d'aviation militaire d'Avord. Il est pilote dans l'escadrille N.95 (future escadrille 461) du au puis pilote au GDE du au . Pilote dans l'escadrille N.12 du au , il est blessé en combat aérien, aux commandes d'un Nieuport 17, le . Il reçoit la Croix de Guerre et une citation à l'ordre de l'aéronautique, en date du . Nommé sous-lieutenant à titre temporaire, le , il est affecté au détachement d’aviation de la mission militaire française en Russie, le . Pilote dans l'escadrille N.581 du au , il fait la rencontre de Louis Coudouret. Leur amitié perdurera après la guerre. Rapatrié de Russie pour maladie, le , après rétablissement complet il devient pilote à l'escadrille SPA 112 du au . Il est grièvement blessé par éclats de bombes aux deux jambes lors d'un bombardement par l’aviation allemande du terrain d'aviation d'Auvillers, le . Hospitalisé à l’arrière du front, il est en convalescence jusqu'en [1].
Entre-deux-guerres
Nommé lieutenant à titre temporaire, le , il est démobilisé le . Il est affecté, dans la réserve, au 35e régiment d'aviation d'observation de Lyon-Bron (11e escadrille), le . Puis, toujours dans la réserve, il est affecté, au 22e régiment d'aviation de bombardement de nuit de Luxeuil, le , et ensuite au 34e régiment d'aviation d'observation du Bourget, le [1].
Placé en non-activité pour infirmité temporaire, le , il perçoit une pension d'invalidité pour les séquelles de sa blessure au genou droit, attribuée par la 3e commission de réforme de la Seine, le . Il est domicilié au 49, rue Galilée à Paris, à compter du [1].
Il est rappelé à l'activité et affecté à la 4e compagnie au 1er groupe d'ouvriers aéronautiques (GOA) de Dugny-Le Bourget, le . Il accomplit une période volontaire d'entrainement, du 16 au , puis une seconde à la direction d'entrainement d'Orly du 17 au , une troisième (toujours à Orly) du 16 au . Il est affecté, dans la réserve, au 1er bataillon de l'Air (changement de dénomination du 1er GOA), le , puis à la 11e compagnie de l'Air de Villacoublay, le . Il accomplit une période volontaire à la 11e compagnie de l'Air de Villacoublay du 7 au . Il est affecté, toujours dans la réserve, à la base aérienne de Villacoublay, le , puis à la base aérienne d'Étampes, le . Il est rappelé à l'activité et affecté à la 1re compagnie de l'Air, le , puis au bataillon de l'Air no 117, le [1].
Pilote de raids
En 1928, Louis de Mailly-Nesle achète l’un des trois Bernard 191 GR (Grand Raid) à moteur Hispano-Suiza du constructeur Adolphe Bernard. L’avion porte le no 1. Il compte l'utiliser pour une traversée sans escale de l’océan Atlantique nord d’est en ouest, de l’Europe vers les États-Unis. Il s'associe avec son ancien compagnon d’armes sur le front Russe, Louis Coudouret, enthousiasmé par ce projet. Leur avion, entièrement peint en rouge pour être plus facilement repérable en cas d'atterrissage forcé, arbore à l’avant du fuselage son nom de baptême « France », et le dessin de la célèbre cigogne de Guynemer et Fonck sur une bande tricolore bleu-blanc-rouge, pour rappeler le passage de Louis Coudouret à la SPA 103. Louis Coudouret et Louis de Mailly-Nesle s’adjoignent les services d’un navigateur de renom, le capitaine Louis Mailloux[2].
Le , leur premier essai est un échec : leur taux de montée étant trop faible, ils n’arrivent pas à passer au-dessus des lignes électriques voisines du terrain. Ils passent sous la première et coupent la seconde. Il ne leur reste plus qu’à vidanger leur carburant et à revenir se poser[3].
Louis de Mailly-Nesle renonce à l'aventure, mais Louis Coudouret et Louis Mailloux persévèrent. Cela sera fatal à Louis Coudouret. En , comme le ministère de l'Air, créé le , a interdit les raids transatlantiques qui ont déjà causé trop de morts, les deux aviateurs emmènent le France à Séville en Espagne, d'où ils espèrent prendre le départ vers l’Amérique à la fin du mois de juin. Sans raison particulière, Louis Mailloux est rappelé séance tenante en France, permission supprimée, sans doute pour empêcher ce raid[4]. De plus les autorités espagnoles n’accordent pas l’autorisation de décoller. Louis Coudouret doit rentrer en France avec l'avion, mais s’écrase en route à Saint-Amant-de-Bonnieure, en Charente, à une trentaine de kilomètres au nord-est d’Angoulême. Louis Coudouret meurt durant son transport à l'hôpital[2].
Distinctions
- Chevalier de la LĂ©gion d'honneur
- Croix de guerre 1914-1918[5]
- Citation à l'ordre de l'aéronautique, en date du [1] :
« Officier ayant toujours fait preuve des plus belles qualités morales, a accompli de nombreuses reconnaissances à longue portée dans les lignes ennemies. Pilote de chasse d'une admirable énergie, est pour tous un bel exemple de dévouement, d'abnégation et de courage, a été grièvement blessé au cours d'un bombardement par avions. »
Vie privée
Il se marie avec Marie Carmen de la Rochefoucauld (1902-1999) à Paris 7e arrondissement, le [1]. Ils auront trois enfants, deux garçons (Gilles et Arnould) et une fille (Laure)[5].
Notes et références
- « Escadrille N 581 – SAL 581 » (consulté le )
- « Bernard 191 GR n°1 "France" », sur Passion pour l'aviation, (consulté le ).
- Didier Lecoq, « Neuf tués dans la collision de deux Bloch 210 de Tours », sur Aéroplane de Touraine, (consulté le ).
- Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, Paris, Tallandier, , 1129 p. (ISBN 2-84734-060-2), p. 666.
- « Louis Gabriel Raoul DE MAILLY-NESLE », sur Geneanet (consulté le ).
Articles connexes
Liens externes
- « Escadrille N 581 – SAL 581 » (consulté le ).