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Loi Salduz

En droit belge, la loi dite "Salduz"[1] du [Note 1] est une loi de mise en conformitĂ© de la procĂ©dure pĂ©nale avec la jurisprudence de la Cour europĂ©enne des droits de l'homme et plus prĂ©cisĂ©ment l'arrĂȘt Ă©ponyme : l'arrĂȘt Salduz.

Loi Salduz
Présentation
Titre Loi modifiant le Code d'instruction criminelle et la loi du 20 juillet 1990 relative Ă  la dĂ©tention prĂ©ventive afin de confĂ©rer des droits, dont celui de consulter un avocat et d'ĂȘtre assistĂ©e par lui, Ă  toute personne auditionnĂ©e et Ă  toute personne privĂ©e de libertĂ©
Référence Numac : 2011009606
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Langue(s) officielle(s) Français et néerlandais
Type Loi ordinaire
Branche Droit pénal et droits de l'homme
Adoption et entrée en vigueur
Promulgation
Publication
Entrée en vigueur

Lire en ligne

Texte sur le site du Moniteur belge.

Cette loi comme son titre l'indique[Note 1] « impose en principe la prĂ©sence d’un avocat aux cĂŽtĂ©s de tout suspect interrogĂ©, spĂ©cialement lorsqu’il est privĂ© de libertĂ© »[1]. Elle est entrĂ©e en vigueur le .

Avant et aprĂšs Salduz

Initialement, les conditions dans lesquelles un suspect est entendu par les services de police en Belgique étaient uniquement définies par la loi Franchimont, entrée en vigueur en [2]. Cet état de fait est modifié par l'entrée en vigueur le de la loi Salduz, qui vient implémenter dans le systÚme judiciaire belge la décision de la cour européenne des droits de l'homme[3].

Cette modification permet au suspect de demander l'assistance d'un avocat avec qui il pourra avoir une concertation confidentielle préalable à l'audition d'une durée de trente minutes. Elle permet également à l'avocat d'assister à la premiÚre audition[4].

En , prĂ©alablement Ă  son entrĂ©e en vigueur, le Commissaire Divisionnaire de la police fĂ©dĂ©rale, Paul Van Thielen, critique l'arrĂȘt Salduz en faisant Ă©tat du fait que cela aura pour consĂ©quence de ralentir les enquĂȘteurs dans leur travail lors des deux heures d'attente avant qu'un avocat se prĂ©sente sur place et lors de la concertation confidentielle. Mais Ă©galement que cela limitera le nombre de policiers sur le terrain. Il estime le coĂ»t supplĂ©mentaire pour les services de police de 13 millions d'euros par an. Il propose de limiter les changements de la loi Salduz aux seuls crimes susceptibles d'ĂȘtre jugĂ©s par la cour d'assise[5].

Le la cour constitutionnelle, saisie par la ligue des droits de l'homme, rend un jugement modifiant quelque peu la loi Salduz, Ă  savoir qu'Ă  prĂ©sent les personnes entendues en qualitĂ© de suspect sans privation de libertĂ© doivent expressĂ©ment ĂȘtre informĂ©es qu'elles peuvent quitter les locaux de police Ă  tout moment, la loi est Ă©galement Ă©largie Ă  certaines infractions de roulage[6]. Une partie des pourvois de la ligue des droits de l'homme ne sont pas suivis, laquelle demandait notamment la prĂ©sence d'un avocat pour les tĂ©moins ou encore l'accĂšs au dossier rĂ©pressif avant mĂȘme l'audition[7].

En pratique

Dans la pratique, en Belgique, plusieurs catégories Salduz ont été mises en place pour bien délimiter les droits accordés à chaque personne entendue par les services de police en vertu de la loi Salduz. Ces catégories vont de I à IV. Le tableau ci-dessous reprend ces derniÚres en spécifiant les droits qui leur sont accordés[8].

Il est à noter qu'en plus de ces droits, tous ceux accordés par la loi Franchimont restent d'application.

Catégories[8] Concerne Droits supplémentaires accordés par la loi Salduz Renonciation
Salduz I Les victimes, civilement responsables, sources et témoins, à qui aucune infraction n'est imputable. - Information succincte donnée à la personne sur les faits pour lesquels elle est entendue.

- Personne informĂ©e qu'elle n'est pas obligĂ©e de s'accuser elle-mĂȘme.

Salduz II Suspects, non privĂ©s de libertĂ©, d'une infraction passible d'une peine de prison de moins d'un an, non susceptible de mener Ă  la dĂ©livrance d'un mandat d'arrĂȘt. - Droits accordĂ©s Ă  la catĂ©gorie I.

- Droit de garder le silence.

- Droit de recevoir une déclaration écrite des droits accordés par la loi Salduz.

- Droit d'aller et venir en sa qualité de suspect "non privé de sa liberté.

Salduz III Suspects, non privĂ©s de libertĂ©, d'une infraction passible d'une peine de prison d'un an ou plus, susceptible de mener Ă  la dĂ©livrance d'un mandat d'arrĂȘt. - Droits accordĂ©s aux catĂ©gories I et II.

- Droit à la concertation avec un avocat préalablement à l'audition.

- La personne peut renoncer au droit Ă  la concertation en signant un document Ă©crit, pour peu qu'elle soit majeure. En effet, un mineur ne peut faire usage de la renonciation.
Salduz IV Les suspects, privés de liberté, d'une infraction quelle qu'elle soit. - Information succincte donnée à la personne sur les faits pour lesquels elle est entendue.

- Personne informĂ©e qu'elle n'est pas obligĂ©e de s'accuser elle-mĂȘme.

- Droit de garder le silence.

- Droit de recevoir une déclaration écrite des droits accordés par la loi Salduz.

- Droit à la concertation confidentielle avec un avocat pour une durée de 30 minutes préalablement à l'audition.

- Assistance de l'avocat lors de l'audition.

- Concertation confidentielle supplémentaire durant l'audition, à la demande du suspect ou de l'avocat, pour une durée maximum de 30 minutes.

- La personne peut renoncer au droit Ă  la concertation confidentielle et Ă  l'assistance de l'avocat durant l'audition, en signant un document Ă©crit, pour peu qu'elle soit majeure.

Notes et références

Notes

  1. Plus prĂ©cisĂ©ment : « loi modifiant le Code d'instruction criminelle et la loi du 20 juillet 1990 relative Ă  la dĂ©tention prĂ©ventive afin de confĂ©rer des droits, dont celui de consulter un avocat et d'ĂȘtre assistĂ©e par lui, Ă  toute personne auditionnĂ©e et Ă  toute personne privĂ©e de libertĂ© »

Références

  1. Laurent Kennes, « La « loi Salduz » passée au crible de la Cour constitutionnelle : trois annulations, deux interprétations et plusieurs rejets », sur http://www.justice-en-ligne.be, (consulté le ).
  2. « DécÚs du bùtonnier Michel Franchimont, pÚre de la réforme du code pénal », sur www.lalibre.be (consulté le )
  3. « Ce qui changera le premier janvier 2012 en Belgique », sur 7s7 (consulté le )
  4. « L’arrĂȘt Salduz | A vos cas », sur blogs.rtl.be (consultĂ© le )
  5. « L'arrĂȘt Salduz vivement critiquĂ© », sur 7s7 (consultĂ© le )
  6. « La loi Salduz annulée en partie », sur www.lalibre.be (consulté le )
  7. « Loi Salduz: "AprĂšs une premiĂšre analyse, nous sommes déçus par l'arrĂȘt" », sur www.lalibre.be (consultĂ© le )
  8. Claude Bottamedi et Christophe Romboux, Vade-mecum du policier de terrain 2014, Kluwer, , 657 p. (ISBN 9789046554227), Pages 341 Ă  390

Voir aussi

Articles connexes

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