Accueil🇫🇷Chercher

Linckia laevigata

Étoile de mer bleue, Comète de mer bleue

Linckia laevigata est une espèce d'étoiles de mer tropicale de la famille des Ophidiasteridae, caractérisée par ses longs bras et sa couleur bleu vif.

Description

Une Linckia laevigata aux îles Tonga.

C'est une Ă©toile rĂ©gulière aux bras allongĂ©s, de section arrondie et de diamètre presque constant, avec un disque central très rĂ©duit. Elle mesure 20 Ă  30 cm de diamètre[2] voire jusqu'Ă  40 centimètres[3]. La coloration gĂ©nĂ©rale est gĂ©nĂ©ralement d'un bleu cobalt vif plus ou moins teintĂ© de pois lĂ©gèrement plus sombres, mais peut dans certains cas tirer vers le violet ou le brun clair, voire le rose. les juvĂ©niles peuvent porter des taches plus sombres. Au toucher, le tĂ©gument est rugueux. Ces Ă©toiles portent un unique madrĂ©porite. Sur la face orale, les sillons ambulacraires sont bien visibles au centre de chaque bras, et protĂ©gĂ©s de chaque cĂ´tĂ© par une rangĂ©e de petits tubercules en boutons arrondis. Les bras sont fins et cylindriques, et leur pointe arrondie est souvent redressĂ©e. Certains spĂ©cimens ont parfois plus ou moins de 5 bras, du fait de la prĂ©dation et de la dĂ©fense par autotomie ; des Ă©toiles Ă  4 ou 6 bras sont ainsi frĂ©quentes. Pour les mĂŞmes raisons, les bras peuvent ĂŞtre de longueurs inĂ©gales[4].

  • Dans certains endroits, cette Ă©toile peut ĂŞtre rose (ici Ă  Mayotte)
    Dans certains endroits, cette Ă©toile peut ĂŞtre rose (ici Ă  Mayotte)
  • SpĂ©cimen Ă  4 bras.
    Spécimen à 4 bras.
  • Sillon ambulacraire.
    Sillon ambulacraire.

Habitat et répartition

Cette étoile est très commune dans tout le bassin Indo-Pacifique tropical[5].

On la rencontre sur les fonds rocheux ou dans les rĂ©cifs de corail, entre la surface et une trentaine de mètres de fond[4] (parfois jusqu'Ă  60 m[5]), mais plus souvent Ă  faible profondeur.

Écologie et comportement

Un parasite commun de cette espèce : le mollusque Thyca crystallina.

La reproduction est gonochorique, et mâles et femelles relâchent probablement leurs gamètes en mĂŞme temps grâce Ă  un signal phĂ©romonal, en pleine eau, oĂą Ĺ“ufs puis larves vont Ă©voluer parmi le plancton pendant quelques semaines avant de rejoindre le sol. Une larve se mĂ©tamorphosant en juvĂ©nile va mettre en moyenne 3 ans Ă  atteindre la maturitĂ©, ce qui en fait une Ă©toile Ă  la croissance très lente[6]. Les juvĂ©niles sont bruns tachetĂ©s avec le bout des bras bleu sombre, et sont très difficiles Ă  distinguer de l'espèce proche Linckia multifora[7].

Ces étoiles ont cependant aussi accès à un mode de reproduction asexué[8] : ces étoiles sont connues pour leur remarquable capacité régénératrices, leur permettant de se défendre contre leurs prédateurs par autotomie. Ainsi, à partir d'un seul bras, l'étoile peut se régénérer complètement[9] - [7].

Ces étoiles ont un régime microphage relativement omnivore à tendance herbivore[6], à base d'algues filamenteuses, de détritus, et de débris organiques[3]. Elles deviennent donc plus abondantes après les blooms algals ou les événements biologiques favorables au développement de micro-algues, comme les invasions d'Acanthaster planci[6].

Certains petits animaux comme la crevette nettoyeuse Periclimenes soror vivent parfois en symbiose avec cette étoile[3]. D'autres animaux sont des commensaux sans effet bénéfique sur l'étoile, voire des parasites comme les gastéropodes Thyca crystallina (famille des Eulimidae), qui vivent accrochés sur le tégument de la face orale de cette étoile[10], ou le ver polychète Asterophilia culcitae[6].

Elle peut être la proie de nombreux prédateurs, comme la crevette arlequin dévoreuse d'étoiles Hymenocera picta. En cas d'agression, elle abandonnera facilement un bras pour se sauver.

  • JuvĂ©nile en Australie.
    Juvénile en Australie.
  • Très jeune individu.
    Très jeune individu.

L'Ă©toile bleue et l'Homme

Cette étoile est très visible, arborant un bleu vif et ne cherchant pas beaucoup à se dissimuler. Considérée comme un bel animal, elle est ainsi souvent prisée des plongeurs et des photographes sous-marins. Malheureusement, ce succès lui coûte : elle est l'étoile de mer la plus braconnée pour le commerce en aquariophilie (elle représente à elle seule 3 % du commerce mondial pour les aquariums), et est aussi souvent récoltée pour être momifiée et vendue comme souvenir à des touristes, éventuellement teinte (elle perd sa belle couleur naturelle en séchant), ce qui met sa population en danger, d'autant plus que son cycle de vie lent ne permet pas une exploitation commerciale durable[6].


Références taxinomiques

Bibliographie

  • S. T. Williams, « Species boundaries in the starfish genus Linckia », Marine Biology, SpringerLink, vol. 136, no 1,‎ , p. 137–148 (DOI 10.1007/s002270050016, lire en ligne, consultĂ© le ).

Liens externes

Référence

  1. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 20 mai 2014
  2. Collectif (trad. Michel Beauvais, Marcel Guedj, Salem Issad), Histoire naturelle [« The Natural History Book »], Flammarion, , 650 p. (ISBN 978-2-0813-7859-9), Étoile de mer bleue page 317
  3. SeaLifeBase, consulté le 20 mai 2014
  4. Annie Heckmann, « Linckia laevigata », sur sousLesMers.
  5. World Register of Marine Species, consulté le 20 mai 2014
  6. (en) Christopher Mah, « Three Things You might not have known about the Blue Linckia, a.k.a. Linckia laevigata », sur Echinoblog, .
  7. DORIS, consulté le 22 février 2014
  8. S. T. Williams, « Species boundaries in the starfish genus Linckia », Marine Biology, SpringerLink, vol. 136, no 1,‎ , p. 137–148 (DOI 10.1007/s002270050016, lire en ligne, consulté le ).
  9. Susan Scott, « Starfish have amazing power of regeneration », Ocean Watch, (consulté le )
  10. (en) Christopher Mah, « P is for Parasitic Snail ! Enter: The Eulimidae », sur Echinoblog, .
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.