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Les Parents terribles (film, 1948)

Les Parents terribles est un film français réalisé par Jean Cocteau et sorti en 1948.

Les Parents terribles

Titre original Les Parents terribles
RĂ©alisation Jean Cocteau
Scénario Jean Cocteau
Acteurs principaux
Sociétés de production Les Films Ariane
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Drame
Durée 109 min
Sortie 1948

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Dans un grand appartement parisien, où se côtoient le désordre d’un couple âgé et l’ordre de la tante Léonie, vieille fille, Michel est l’enfant choyé de cette étrange « roulotte » qui semble rouler à l’écart du monde. Yvonne idolâtre son fils jusqu'à en oublier son mari. Elle s’oublierait elle-même si elle ne devait pas s’occuper de son traitement à l’insuline…

Lorsque Michel découche pour la première fois, c’est pour avouer à sa mère (qu'il surnomme « Sophie ») qu'il aime Madeleine, une jeune femme qu'il souhaiterait lui présenter. D’abord réticente, car jalouse et exclusive, Yvonne finit par capituler devant le chagrin de son fils et l’insistance de sa sœur Léonie. On découvre entre-temps que Madeleine a déjà un « vieil amant » avec lequel elle veut rompre et qui n’est autre que Georges, le père de Michel… La tante Léo va tenter d’ordonner cette tragique comédie de la vie…

Fiche technique

Distribution

Autour du film en 1948

  • En 1938, Jean Cocteau s'amuse Ă  Ă©crire une pièce de boulevard. Elle fait scandale et est interdite sous l'Occupation : image immorale de la famille. En 1948, pour conserver Ă  jamais le jeu Ă©blouissant de ses comĂ©diens, Cocteau la filme. Nouveau scandale : du théâtre filmĂ© au temps du nĂ©orĂ©alisme ! Or ce film est tout sauf du théâtre filmĂ©, puisque la mise en scène mĂ©tamorphose en tragĂ©die ce qui n'Ă©tait qu'un drame bourgeois. Les personnages deviennent des fauves, des enfants, des romanichels. LĂ©o et Yvonne, les deux sĹ“urs en qui s'incarnent l'ordre et le dĂ©sordre, s'affrontent comme s'affrontaient jadis CrĂ©on, et Antigone. Michel devient le meurtrier involontaire de sa mère, comme Ĺ’dipe celui de son père. Et le destin a pris le visage implacable de Gabrielle Dorziat. — Une contribution de Claude-Marie TrĂ©mois
  • Pour le porter Ă  l’écran en 1948, Cocteau choisit un format très proche du théâtre, allant mĂŞme jusqu'Ă  ouvrir le film par les trois coups, ne modifiant qu’assez peu le texte et confinant l’ensemble Ă  deux appartements avec le parti d'un huis clos glauque et asphyxiĂ© oĂą se dĂ©chirent cinq personnages[2]. Une atmosphère lourde qui n’est pas sans Ă©voquer certaines adaptations de Tennessee Williams. Le dĂ©cor, volontairement chargĂ© et vieillot, donne l’impression de se resserrer sur les personnages, de former une sorte de carcan. Le drame qui s’est nouĂ© est extrĂŞmement puissant, digne d’une tragĂ©die grecque, avec une interprĂ©tation très forte d’Yvonne de Bray, grande actrice de théâtre et inspiratrice de la pièce originale.
  • Lors du tournage de la sĂ©quence finale, oĂą l'on voit Michel (Jean Marais) et Madeleine (Josette Day) aux pieds de Sophie(Yvonne de Bray) qui vient de mourir, la camĂ©ra opère alors un travelling arrière qui montre l'appartement s'Ă©loigner. La scène tournĂ©e, les dĂ©cors sont dĂ©montĂ©s. Le lendemain, lors du visionnage des rushes, on s'aperçoit que le travelling est ratĂ©, l'image tremble, car la camĂ©ra avait Ă©tĂ© posĂ©e sur un chariot au lieu de l’être sur travelling, plus stable. Trop tard, impossible de reconstruire les dĂ©cors car le coĂ»t aurait Ă©tĂ© exorbitant pour une unique scène. C'est alors que Jean Cocteau a une idĂ©e gĂ©niale. Tout en gardant la sĂ©quence telle quelle, il rajoute un texte avant le mot fin en commentant que le drame s'est dĂ©roulĂ© dans cette « roulotte qui continue sa route, les romanichels ne s'arrĂŞtent pas » (ajout d’un mixage-son de claquements de sabots de cheval sur bitume et grincements de la roulotte)[1] - [3].
  • En 1948, âgĂ© de 35 ans, Jean Marais avait hĂ©sitĂ© Ă  reprendre le rĂ´le de Michel, qu'il avait jouĂ© au théâtre dix ans auparavant, car il se trouvait trop vieux : « Aurais-je vingt deux ans Ă  l'Ă©cran ? »[4].
  • Le tournage a eu lieu dans une chambre de la rue des Petits-HĂ´tels oĂą habitait Marais avec sa mère de 1932 jusqu'Ă  sa rencontre avec Cocteau en 1937[5].

Une version télévisuelle en 1980

  • « Je suis nĂ© deux fois, le et ce jour de 1937 quand j’ai rencontrĂ© Jean Cocteau » aimait Ă  dire Jean Marais en parlant de son mentor, de son Pygmalion.
  • Après la disparition de Jean Cocteau en 1963, Ă  son tour Jean Marais assurera la continuitĂ© et la fidĂ©litĂ© de ce couple devenu mythique. Le , au Théâtre Antoine Ă  Paris, Marais mit en scène « Les parents terribles » et interprĂ©ta, cette fois Ă  l’âge de 64 ans, le rĂ´le de Georges, le père de Michel.
  • Trois ans plus tard, en 1980, une version tĂ©lĂ©visuelle[6]de cette pièce a Ă©tĂ© diffusĂ©e sur la 3e chaĂ®ne, rĂ©alisĂ©e par Yves-AndrĂ© Hubert avec : Jean Marais (Georges), Lila Kedrova (Yvonne), Anne Ludovik (Madeleine), France Delahalle (LĂ©o) et François Duval (Michel)

Notes et références

  1. Source : témoignage de Claude Pinoteau dans le bonus Apprentissage de la mise en scène du DVD Les Parents terribles de Jean Cocteau, TF1 Vidéo, 2010, DVD zone 2, PAL, Dolby Digital 2.0 mono, son et image remastérisés (EAN 3384442216104)Document utilisé pour la rédaction de l’articleBonus : Souvenirs de tournage de Claude Pinoteau — Essais inédits (Jean Marais, Yvonne de Bray, Marie Déa, Germaine Dermoz).
  2. Christian Dureau, Jean Marais, l’éternelle présence, Éditions Didier Carpentier, 2010, page 33 (ISBN 978-2-84167-645-3)
  3. Jean Marais, Histoires de ma vie, Éditions Albin Michel, 1975, page 184 (ISBN 2226001530)
  4. Carole Weisweiller et Patrick Renaudot, Jean Marais, le bien-aimé, Éditions de La Maule, 2013, page 116
  5. Christian Soleil, Jean Marais, la voix brisée, Éditions Arts graphiques, 2000, page126 (ISBN 2-910868-42-7)
  6. Télé 7 Jours No 1063 du , page 53

Liens externes

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