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Les Dents du diable

Les Dents du diable (titre anglais original The Savage Innocents) est un film de Nicholas Ray sorti en 1960. Il s'agit d'une adaptation du roman Top of the World de l'écrivain suisse Hans Ruesch qui narre une aventure dramatique avec meurtre et poursuite qui se déroule dans le monde polaire des Inuits confrontés à la civilisation occidentale.

Les Dents du diable

Titre original The Savage Innocents
RĂ©alisation Nicholas Ray
Scénario Franco Solinas
Baccio Bandini
Nicholas Ray
Hans Ruesch
Acteurs principaux
Sociétés de production Société Nouvelle Pathé Cinéma
Appia Films
Gray Films
Magic Film
Pays de production Drapeau de l'Italie Italie
Drapeau de la France France
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Aventure, policier, drame
Durée 110 minutes
Sortie 1960

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Fiche technique

Distribution

Production

Réalisé en 1959-1960 pour Paramount Pictures par Nicholas Ray qui en est le scénariste principal, le film est une coproduction internationale regroupant des intérêts britanniques, italiens et français. Tourné en extérieur dans l'Arctique canadien avec des intérieurs tournés dans les studios britanniques de Pinewood et dans les studios de Cinecitta à Rome.

La vedette du film est Anthony Quinn, un Inuit nommé Inuk, qui tue un missionnaire qui a refusé sa femme (l'actrice japonaise Yoko Tani) offerte selon les traditions de hospitalité inuite. Le meurtrier est pourchassé dans les régions de l'Arctique polaire par deux policiers canadiens dont l'un mourra de froid tandis que l'autre sera secouru par Inuk. Il sera dès lors placé dans un cas de conscience, partagé entre la volonté d'accomplir sa mission de justice et la générosité à l'égard du meurtrier qui lui a sauvé la vie. Peter O'Toole qui joue ce personnage a exigé de ne pas figurer au générique du film parce que sa voix avait été doublée (c'était son premier rôle au cinéma).

L'affiche est réalisée pour la France par Yves Thos.

Distinctions

Le film a été présenté en sélection officielle en compétition au Festival de Cannes 1960[1].

RĂ©ception

La rĂ©ception du film a Ă©tĂ© mitigĂ©e. Par exemple le critique du New York Times reproche Ă  Nicholas Ray d'avoir rĂ©alisĂ© un « drame amer qui, s'il ne laisse pas les spectateurs indiffĂ©rents, peut produire chez beaucoup un sentiment de rejet choquĂ© devant des scènes inutilement provocantes Â»[2]. On a aussi commentĂ© l'opposition entre les règles de la civilisation reprĂ©sentĂ©es par les policiers et le missionnaire et l'innocence de l'Ă©tat de nature des Inuits (c'est le sens du titre »The Savage Innocents », les innocents sauvages). Loin d'exprimer l'authenticitĂ© du monde inuit, Nicholas Ray dĂ©veloppe une position philosophique, idĂ©aliste et romantique. Ainsi Inuk dĂ©couvrant l'usage du fusil va trahir le mode de chasse traditionnel (on chasse pour se nourrir) et entrer dans la civilisation occidentale destructrice puisqu'il va chasser les renards pour vendre leurs peaux au comptoir de fourrures tenu par les blancs : Nicholas Ray organise d'ailleurs dans son film une opposition claire entre le grand silence blanc des paysages de neige et l'intĂ©rieur confinĂ© et bruyant du poste de traite oĂą l'agresse le son d'un disque de rock and roll. L'incomprĂ©hension du christianisme prĂŞchĂ© par le missionnaire participe de la mĂŞme intrusion et de la mĂŞme confrontation : la scène est d'ailleurs le pivot du film puisque l'Inuit Inuk tue le missionnaire qui touche Ă  son honneur en n'acceptant pas son prĂ©sent (rappelons-le, il lui offre sa femme) en cognant sa tĂŞte contre le mur d'un igloo et tout bascule dans le drame[3].

Le film de Nicholas Ray ne constitue sans doute pas un chef d’œuvre[4] : la volontĂ© dĂ©monstrative qui l'emporte sur l'exotisme a fait considĂ©rer le film comme progressiste et il a Ă©tĂ© mieux reçu en Europe qu'en AmĂ©rique. Par ailleurs si le lyrisme et la beautĂ© des paysages polaires font consensus[5], l'interprĂ©tation d'Anthony Quinn est discutĂ©e : elle est saluĂ©e comme « magistrale Â» par certains et comme « outrancière Â» par d'autres[6].

Influences

Bob Dylan admirateur du film, a écrit en 1967 la chanson Quinn the Eskimo (The Mighty Quinn) en hommage à l'interprétation d'Anthony Quinn.

Notes et références

  1. « La Sélection - 1960 - Compétition », site officiel du Festival de Cannes
  2. Eugene Archer, « Savage Innocents », The New York Times, 25 mai 1961.
  3. The mighty Quinn DVD review of The Savage Innocents, Slarek
  4. « Les dents du diable ne figure pas parmi les chefs-d'Ĺ“uvre de Nicholas Ray...n’en reste pas moins un beau film Â»
  5. « Les Dents du diable est un film poétique à force d'être prosaïque. » Claude de Givray, Arts, 21 septembre 1960
  6. http://www.allocine.fr/film/critiquepublic_gen_cfilm=5505.html

Liens externes

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