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Leo Borchard

Leo Borchard (en russe : Лев Львович Боргард, Lev Lvovitch Borchard) est un chef d'orchestre russe, né le à Moscou et mort le à Berlin.

Leo Borchard
Naissance
Moscou, Empire russe
Décès (à 46 ans)
Berlin, Allemagne de l'Ouest
Activité principale Chef d'orchestre
Collaborations Orchestre philharmonique de Berlin

Biographie

Leo Borchard est né à Moscou de parents allemands. Il passe son enfance à Saint-Pétersbourg où il reçoit une solide formation musicale. En 1920, après la Révolution russe, il émigre définitivement en Allemagne. À Berlin, il est l'élève d'Hermann Scherchen et d'Eduard Erdmann[1], puis co-répétiteur de Bruno Walter au Städtischer Oper de Charlottenburg (1925) et d'Otto Klemperer[2] à l'Opéra Kroll, puis travaille à la radio de Königsberg. Le , il dirige une première fois l'Orchestre philharmonique de Berlin. En 1935, il est interdit d'activité par le régime nazi pour « manque de fiabilité politique »[3]. Pendant cette période, il enseigne et fréquente les musiciens Boris Blacher et Gottfried von Einem[3].

En 1938, il entre dans la clandestinité et participe activement à la résistance en fondant un groupe nommé Oncle Émile qui aide les Juifs de Berlin. Malgré les risques considérables, il ne quitte pas Berlin, même aux derniers jours de la guerre.

Le , au Titania-Palast (de), trois semaines seulement après la signature de l'armistice, en remplacement de Wilhelm Furtwängler exilé en Suisse, il dirige le premier concert de la Philharmonie de Berlin de l’après-nazisme, dans un programme comprenant l'ouverture du Songe de Mendelssohn, le concerto en la majeur de Mozart et la Symphonie no 4 de Tchaïkovski. Il a dirigé aussi les vingt-et-un suivants ; mais il disparaît tragiquement le , tué accidentellement dans le secteur américain, pendant le couvre-feu, par une patrouille américaine. Sa compagne, la journaliste allemande Ruth Andreas-Friedrich et le chauffeur ont survécu[4].

photo : pierre tombale
Tombe de Leo Borchard à Berlin-Steglitz.
photo : plaque commémorative à Berlin
Plaque à Berlin sur le domicile de Leo Borchard à Berlin-Steglitz.

Dès le , son successeur Sergiu Celibidache dirige pour la première fois la Philharmonie.

Hommages

  • Gottfried von Einem, Capriccio pour orchestre, op. 2 : « Leo Borchard in Freundschaft gewidmet ». L'œuvre est créée à Berlin le .
  • En , une plaque, apposée sur la maison de Ruth Andreas-Friedrich et Leo Borchard, est inaugurée.
  • En 1990, l'école de musique de Berlin prend nom de Leo-Borchard-Musikschul, en l'honneur du chef d'orchestre. Il s'agit aujourd'hui de la plus grande école de musique d'Allemagne.
  • Claudio Abbado, en hommage commémoratif du cinquantenaire de sa disparition, a dédié les concerts de la Philharmonie de Berlin des 5 et , avec au programme, la sixième symphonie de Gustav Mahler, sous-titrée « Tragique ».

Ouvrages

Borchard a traduit deux ouvrages du russe et écrit un livret pour son ami Boris Blacher.

  • Nina Berberova, Tchaïkovski, histoire d'une vie solitaire [Geschichte eines einsam Lebens] – traduit du russe et édité par Leo Borchard. Berlin, Kiepenheuer 1938 (OCLC 72005860)
  • Anton Tchekhov, Histoires de la vie quotidienne [Geschichten vom Alltag] – traduit du russe et préfacé par Leo Borchard. Berlin, Kiepenheuer 1938 (OCLC 162731836)
  • Der Großinquisitor [Le Grand Inquisiteur], oratorio d'après Dostoïevski (1942) de Blacher (OCLC 1478005)

Discographie

photo : étiquette d'un disque 78 tours
Delibes par Borchard, étiquette Telefunken.

Borchard a enregistré 35 faces de 78 tours pour Telefunken, mais presque aucun des disques prévus ne furent publiés. Tahra[5] - [6] a republié les extraits de Casse-noisette ; ainsi que trois ouvertures de Weber, Alexandre Glazounov et Tchaïkovski, issus d'archives radio des 17 et .

Bibliographie

Monographie
  • (de) Matthias Sträßner (de), Der Dirigent Leo Borchard : eine unvollendete Karriere, Berlin, Transit, , 295 p. (ISBN 3-88747-144-X, OCLC 48536252, présentation en ligne)
  • (de) Ruth Andreas-Friedrich, Der Schattenmann – Tagebuch Aufzeichnungen 1938-1945 [L'homme de l'ombre – journal intime]. Surhrkamp Verlag, 1947
Article
Note discographique

Notes et références

  1. Friedrich 2003, p. 3
  2. (en) Peter Heyworth, Otto Klemperer, His Life and Times : Volume 1, 1885-1933, Cambridge, Cambridge University Press, , 486 p. (ISBN 0-521-24488-9, lire en ligne), p. 385
  3. Friedrich 2003, p. 4
  4. Friedrich 2003, p. 6
  5. (OCLC 123527494)
  6. (en) Revue du disque par Jonathan Woolf (2004) sur musicweb-international.com.

Liens externes

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