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Le Roi Soleil

Le Roi Soleil est une comédie musicale produite par Dove Attia et Albert Cohen, mise en scène et chorégraphiée par Kamel Ouali[1]. Cette comédie musicale raconte la vie et les amours de Louis XIV, dit « le Roi Soleil ». La première du spectacle a eu lieu le au Palais des sports de Paris. La dernière a eu lieu le au Palais omnisports de Paris-Bercy après 2 saisons à Paris et 2 tournées en France, Belgique et Suisse. La comédie musicale du Roi Soleil a remporté à deux reprises le NRJ music awards du Groupe/duo francophone de l'année en 2006 et en 2007[2].

Le Roi Soleil
Image décrite ci-après

Lyrics Lionel Florence, Patrice Guirao
Musique Dove Attia, Cyril Paulus, Benoît Poher, Rod Janois, William Rousseau, Antoine Essertier, Philippe Hattemberg, Stéphane Brunello, Pierre Jaconelli, Olivier Schulteis
Mise en scène Kamel Ouali
Chorégraphie Kamel Ouali
DĂ©cors Alain Lagarde
Costumes Dominique Borg
Lumières Xavier Lauwers
Production Dove Attia, Albert Cohen
Première
Palais des Sport Ă  Paris
Dernière
Nb. de représentations 380
Langue d’origine francais
Pays d’origine Drapeau de la France France
Airs
  • ĂŠtre Ă  la hauteur - Louis XIV
  • Je fais de toi mon essentiel - Louis XIV et Marie Mancini
  • Tant qu’on rĂŞve encore - Louis XIV et Madame de Maintenon
  • Un geste de vous - Monsieur le frère du Roi, Madame de Montespan et Louis XIV
  • La vie passe - La troupe

Histoire

Acte I

L’histoire est introduite par Molière, qui plaint les conditions de vie du peuple de Paris du XVIIe siècle, lesquelles sont la raison principale et déterminante du déclenchement de la Fronde, un soulèvement populaire lancé contre le cardinal de Mazarin. Soudain, il est interrompu par ladite Fronde, sous les commandes du duc de Beaufort François de Vendôme (Contre ceux d’en haut). Mais, au son des canons, la révolte est matée par les autorités. Isabelle, la fille du peuple et amoureuse de François, assiste impuissante aux morts tués par les canons (Qu’avons-nous fait de vous ?).

Dans la scène suivante, dans le salon du subversif poète Scarron, on boit, on chante, on rit fort. Scarron, âgé et très malade, demande la main de la belle mais très jeune Françoise d’Aubigné (Je serai lui). On apprend aussi que le duc de Beaufort est exilé par le cardinal Mazarin.

Le jeune Louis XIV est sacré roi de France à Reims (Être à la hauteur). Sauf que le pouvoir lui est confisqué par sa mère Anne d’Autriche et Mazarin, qui mettent en doute la capacité du jeune monarque à régner seul. De toute façon, la Cour rend hommage au nouveau roi, et Monsieur, son frère, chante la comédie humaine (Ça marche).

Louis apprend l’amour auprès de Marie Mancini, une émigrée italienne sans naissance et nièce de Mazarin (Où ça mène quand on s’aime). Au début de son règne, le jeune monarque veut s’affirmer ; il décide alors de partir à la guerre à la tête de son armée, en dépit de Mazarin et de sa mère, mais Marie est prise par une mauvaise intuition (Encore du temps). Hélas, l’intuition dit vrai : Louis tombe à la guerre. Tout le monde le croit mort (Requiem Aeternam) ; par conséquent, la Cour l’oublie pour se tourner vers Monsieur, qui refuse de porter la couronne (À qui la faute).

Tout à coup, Louis revient miraculeusement à la vie. C’est à ce moment-ci qu’il tombe éperdument amoureux de Marie – qui ne l’a pas oublié – et la demande instantanément en mariage (Je fais de toi mon essentiel). Pourtant, Anne d’Autriche et Mazarin mettent fin au lien amoureux en condamnant Marie à l’exil et en forçant le jeune roi à épouser l’infante d’Espagne (S’aimer est interdit). C’est ainsi que le premier acte finit par la douleur de la séparation : Louis XIV apprend alors qu’il a sacrifié son destin d’homme à celui de roi.

Acte II

1661 : Mazarin est mort (Repartir). Louis XIV, affermi dans toute son autorité, après s’être débarrassé de sa mère, peut enfin régner seul. Sous le nom du Roi-Soleil (Pour arriver à moi), il déclare à ses ministres : « À partir d’aujourd’hui, l’État, c’est moi ! ».

Dans ce deuxième acte, il va se perdre dans les bras de nombreuses femmes, dont la sulfureuse Madame de Montespan (Un geste de vous), et vivre dans le luxe en oubliant son peuple, qui va payer un lourd tribut à la construction d’un rêve démesuré, le château de Versailles. Colbert prévient le roi que les dépenses sont très lourdes, mais Louis est aveuglé par ses rêves de grandeur et de magnificence. Par conséquent, le royaume est au bord de la révolte. Il est annoncé aussi que le duc de Beaufort n’est pas étranger à l’agitation qui règne. Accompagné de Madame de Montespan, qui lui rappelle la Fronde menée contre Mazarin, Louis décide de le faire arrêter. Isabelle se trouve ainsi contrainte une nouvelle fois d’assister impuissante à l’emprisonnement de son amoureux. Par ailleurs, la scène est aussi un clin d’œil à l’affaire du masque de Fer, puisqu’un masque est mis sur le visage du duc (Entre ciel et terre).

Des épisodes mouvementés ébranlent la paix instaurée dans le royaume, comme l’affaire des poisons. Louis devient très amoureux de Françoise d’Aubigné, dite « Madame de Maintenon », veuve Scarron et gouvernante des enfants illégitimes qu’il a eus avec Madame de Montespan (Alors d’accord). Jalouse de cette attention, Madame de Montespan célèbre alors une messe noire officiée par la sorcière La Voisin (J’en appelle). Malgré cela, le roi réalise ce qu’il n’a pas pu réussir avec Marie Mancini – il aime toujours Françoise d’Aubigné et la demande en mariage envers et contre tous. Aussitôt, il donne l’ordre de mettre fin aux messes noires et signe la disgrâce de Madame de Montespan. Hélas, Françoise, malgré tout l’amour qu’elle porte au roi, refuse d’être sa maîtresse (Personne n’est personne).

Au même instant, le château de Versailles est enfin achevé. On chante alors l’installation de Louis et de sa cour dans ce magnifique palais (Et vice Versailles).

L’infante d’Espagne, épouse du Roi-Soleil, s’éteint. Louis refuse de se remarier avec une princesse de sang royal, et décide alors d’épouser Françoise (La vie passe). Celle-ci accepte – ainsi, le roi Louis XIV, le plus grand monarque français de tous les temps, réussit enfin à accomplir bien plus que son destin de roi, son destin d’homme (Tant qu’on rêve encore).

Artistes

Le final. Louis XIV n'est pas joué par Emmanuel Moire mais exceptionnellement, ici, par sa doublure, Emmanuel Dahl

Interprètes principaux

Seconds rĂ´les

Doublures

  • Louis XIV : Emmanuel Dahl
  • Madame de Montespan : Lydia Dejugnac
  • Le duc de Beaufort : Virgile Ledreff
  • Marie Mancini, Madame de Maintenon et Isabelle : Blandine Aggery
  • Monsieur, le frère du Roi : Mehdi Kerkouche (danseur)
  • Molière : François Chouquet
  • Mazarin : Massimiliano Belsito (danseur)
  • Anne d'Autriche : Marjorie Ascione (danseuse)
  • La Voisin et Mlle de Lisieux : Sarah Gelle (danseuse)
  • Ninon de Lenclos : GĂ©raldine Couf (danseuse)
  • Scarron : Baptiste Oberson

Chansons

Acte I

  • PrĂ©lude versaillais (instrumental).
  • Contre ceux d'en haut (M. Rim avec l'intervention de V. Petrosillo).
  • Qu'avons-nous fait de vous ? (V. Petrosillo avec l'intervention de M. Rim).
  • Je serai Ă  lui (C. Andria).
  • ĂŠtre Ă  la hauteur (E. Moire).
  • Ça marche (C. MaĂ©).
  • OĂą ça mène quand on s'aime (A.-L. Girbal, E. Moire).
  • Encore du temps (V. Petrosillo, A.-L. Girbal).
  • Requiem Aeternam (en latin) (V. Petrosillo, M. Rim, A.-L. Girbal).
  • Ă€ qui la faute (C. MaĂ©).
  • Je fais de toi mon essentiel (E. Moire avec l'intervention de A.-L. Girbal).
  • S'aimer est interdit (A.-L. Girbal, E. Moire).

Acte II

  • Repartir (M. Rim, V. Petrosillo, C. Andria)
  • Le ballet des planètes (instrumental)
  • Pour arriver Ă  moi (E. Moire)
  • Un geste de vous (L. Ansaldi, C. MaĂ© avec l'intervention d'E.Moire)
  • Le bal des monstres (instrumental)
  • Entre ciel et terre (M. Rim, V. Petrosillo)
  • Alors d'accord (C. Andria et un enfant)
  • La danse de l'aigle (instrumental)
  • J'en appelle (L. Ansaldi)
  • L'arrestation (instrumental)
  • Personne n'est personne (V.PĂ©trosillo, C.Andria)
  • Lyric Box (instrumental)
  • Et vice Versailles (C.MaĂ©)
  • La vie passe (E.Moire, C.Andria)
  • Tant qu'on rĂŞve encore (La Troupe du Roi Soleil)
  • Rappels : ĂŠtre Ă  la hauteur et Je fais de toi mon essentiel (La Troupe du Roi Soleil)

Scènes de comédie et intermèdes musicaux

Acte I

La révolte, Canonade, La mazarinade, Présentation de Françoise, Anne et Mazarin, Mazarinade suite, Anne et Mazarin, Hommage au roi, Le roi et Marie, On parle du roi et de Marie, Départ pour la guerre, La bataille, Le roi va mieux, Les amants surpris.

Acte II

Confession de Mazarin, L'État c'est moi, Présentation de Montespan, Triomphe de Montespan, Montespan chez la Voisin, Françoise gouvernante, La fête à Versailles, La colère de Montespan, Le roi et l'enfant, Louis et Francoise, Le bannissement de Montespan, La lettre, Conclusion de Molière.

Le traitement de l’histoire dans Le Roi Soleil

L’interprétation historique

La Fronde
  • La Fronde est prĂ©sentĂ©e d’entrĂ©e comme un mouvement populaire, une rĂ©volution avant l’heure. Or, la Fronde est d’abord une guerre de pouvoir au plus haut sommet de l’État (Gaston de France et CondĂ© contre Mazarin et Anne d’Autriche), relayĂ© par le Parlement de Paris et par les corporations commerçantes de Paris, rĂ©voltĂ©es contre l’augmentation des impĂ´ts. L’interprĂ©tation des faits est ici passablement anachronique et rappelle fortement la rĂ©volution de 1830 telle qu’elle est traitĂ©e dans Les MisĂ©rables de Victor Hugo. Le duc de Beaufort y est mĂŞme dĂ©peint comme un rĂ©volutionnaire romantique, associĂ© Ă  une fille du peuple, Isabelle.
  • Le règne de Louis XIV est prĂ©sentĂ© comme un Ă©pisode de l’histoire dĂ©nuĂ© de relief : les aspects positifs de son bilan (faveur des arts et des sciences, grands chantiers, modernisation du pays) comme ses Ă©pisodes nĂ©gatifs (ruine du pays par les campagnes guerrières du roi, la rĂ©vocation de l’Édit de Nantes, institutionnalisation de l’esclavagisme) sont complètement laissĂ©s de cĂ´tĂ© au profit d’une vie de cour plutĂ´t tranquille. L’affaiblissement de la noblesse, la centralisation de la France et l’absolutisme de son roi, qui sont les faits majeurs du règne de Louis XIV, sont Ă  peine Ă©voquĂ©s. L’importance croissante de la religion, sous l’influence notamment de Madame de Maintenon, n’est pas mentionnĂ©e. Cependant, on ne peut pas qualifier ces omissions d’imprĂ©cisions ou d’erreurs historiques, mais elles ne donnent pas une idĂ©e bien complète de l’importance du règne de Louis XIV dans l’histoire de France. On admettra toutefois que dans le contexte d'un spectacle musical de divertissement, ce n'est pas la portĂ©e pĂ©dagogique qui prime.
  • Monsieur, le frère du roi, est prĂ©sentĂ© de manière plutĂ´t classique comme le fĂŞtard inconsĂ©quent et fantaisiste que sa mère avait fait de lui pour l’écarter du trĂ´ne. Son pouvoir financier (Ă©gal Ă  celui du roi), son talent de militaire et son influence très particulière sur la cour ne sont pas Ă©voquĂ©s.
  • La plupart des personnages fĂ©minins sont Ă©galement Ă©dulcorĂ©s, notamment celui de Marie Mancini et surtout Madame de Maintenon, qu’on prĂ©sente comme une candide victime de Madame de Montespan, et dont l’influence sur Louis XIV et la fin de son règne n’est que peu Ă©voquĂ©e.

Les faits

  • L’intoxication alimentaire qui faillit coĂ»ter la vie au roi lors de la prise de Bergues est transformĂ©e en blessure de guerre (ce n’est pas dit, mais lourdement sous-entendu).
  • Le duc de Beaufort, cousin bâtard du roi, devient l’Homme au masque de fer, hypothèse dĂ©jĂ  apparue dans la littĂ©rature sous la plume de Lagrande-Chancel mais n’ayant jamais Ă©tĂ© Ă©voquĂ©e par des historiens, ne serait-ce que pour ses anachronismes.
  • Le vieillissement du roi (qui est un homme d’âge mĂ»r lorsqu’il Ă©pouse Madame de Maintenon) n’est pas montrĂ©.
  • Les personnages masculins de la pièce ne portent pas la moustache caractĂ©ristique de l’époque.

Autour du spectacle

La troupe de la comédie musicale, NRJ Music Awards 2006

Après quelques échecs plus ou moins importants (Les Demoiselles de Rochefort, Belles belles belles), la comédie musicale en France attendait un succès véritable, et tout est fait pour que ce soit le Roi Soleil qui l'obtienne. L'équipe est en partie celle des Dix Commandements (un très grand succès, déjà), le spectacle a été préparé pendant deux ans, avec un budget de six millions d'euros et le soutien de nombreux médias, notamment NRJ et TF1. Le spectacle occupe plus de cent cinquante professionnels confirmés, dont cinquante cinq rien que sur scène. Les décors, et surtout les costumes, sont extrêmement soignés, ainsi que les chorégraphies réalisées par Kamel Ouali.

Préparé par une importante présence médiatique de ses chansons, le spectacle est tout de suite un succès et est représenté 380 fois[3] devant un total d'un million six cent mille spectateurs environ[4].

L'album se vend Ă  près d'un million d'exemplaires et les singles qui en sont extraits se distribuent plutĂ´t bien : ĂŠtre Ă  la hauteur (150 000 ex.), Je Fais de toi mon Essentiel (300 000 ex.), Tant qu’on rĂŞve encore / Un geste de Vous (150 000 ex.), La vie passe (100 000 ex.).

Le DVD collector de la comédie musicale est édité en 2006 et comprend un making-of du spectacle réalisé par Pascal J. Jardel.

Références

  1. « Kamel Ouali "Le Roi Soleil" : la comédie musicale est dans les bacs. », sur http://www.musiqueradio.com/ (consulté le )
  2. « Biographie Le Roi Soleil », sur http://www.nrj.fr/ (consulté le )
  3. Chiffre donné par un interprète du spectacle dans une émission musicale
  4. Estimation relayĂ©e par de nombreux mĂ©dias. Le chiffre donnĂ© par le site officiel est de 800 000 spectateurs en France en 2006 entre 2005 et 2007

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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