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Le Labo Goop

Le Labo Goop (ou Le Labo Goop avec Gwyneth Paltrow au Québec) (The Goop Lab) est une émission de télévision documentaire en six épisodes rendue disponible le sur Netflix, produite par la compagnie de produits de consommation Goop. Elle met en vedette des employés de la firme faisant l'essai de certains produits et services controversés, tels la guérison par l'imposition des mains et la voyance.

Elle a été mal reçue par la critique, étant accusée de faire la promotion de traitements pseudo-scientifiques.

Sujets traités

Le Labo Goop fait la promotion de la compagnie de distribution de produits santĂ© et bien-ĂȘtre Goop, fondĂ©e par Gwyneth Paltrow. La sĂ©rie est produite par Paltrow, Elise Loehnen, Andrew Fried, Shauna Minoprio et Dane Lillegard pour Boardwalk Pictures[1] - [2].

Chaque épisode commence par un avertissement apparaissant à l'écran pour indiquer que la série ne présente pas de conseils médicaux. Les thÚmes traités et les praticiens qui font des démonstrations de leurs techniques font cependant fréquemment allusion à des bienfaits pour la santé, voire à la prévention et guérisons de maladies graves[3] - [4].

Épisodes et sujets traitĂ©s
TitreSujets traités
Trip jamaïcainUtilisation thérapeutique des hallucinogÚnes
Le Froid qui réchauffeApplication thérapeutique de la cryogénie
Tout le plaisir est pour nousSexualité féminine
La Vie saineLongévité
Le Pouvoir de l'énergieGuérison par l'énergie
Intuition et ClairvoyanceVoyance

RĂ©actions

La façon dont la série accorde de la légitimité à des praticiens de pseudo-sciences et traitements à l'efficacité improbable a suscité de vives réactions de la part de vulgarisateurs scientifiques.

  • Pour Olivier Bernard, la sĂ©rie est « le paradis de la pseudoscience en matiĂšre de santĂ© » et le produit d'une approche marketing dĂ©libĂ©rĂ©e. Timothy Caulfield estime qu'il s'agit d'un « Ă©norme publireportage » pour l'entreprise et reprĂ©sente « une Ă©rosion de la pensĂ©e critique »[5].
  • Jonathan Jarry, de l'Organisation pour la science et la sociĂ©tĂ© de l'UniversitĂ© McGill, estime qu'en gĂ©nĂ©ral, aucune preuve scientifique n'appuie les marchandises vendues par cette « immense compagnie qui est dĂ©diĂ©e Ă  vendre un style de vie exorbitant »[6]. Il reproche Ă  la sĂ©rie d'utiliser des anecdotes plutĂŽt que de prĂ©senter des preuves et de confondre science et pseudoscience: « Goop propulse les spectateurs bien au-delĂ  de l'ouverture d'esprit, directement vers la crĂ©dulitĂ© »[7].
  • Timothy Caulfield met plutĂŽt l'accent sur la situation de conflit d'intĂ©rĂȘts qui est crĂ©Ă©e par Paltrow, qui vend des produits basĂ©s sur les affirmations pseudo-scientifiques dont la sĂ©rie fait la promotion: « Il faut combattre davantage les effets nĂ©gatifs que les conflits d’intĂ©rĂȘts peuvent avoir sur la recherche biomĂ©dicale et la pratique clinique. Mais nous devons Ă©galement reconnaĂźtre que de profonds conflits d’intĂ©rĂȘts existent dans le domaine de la mĂ©decine alternative. Nous ne devrions pas donner de passe-droit Ă  ceux et celles qui sont engagĂ©s dans cette industrie – y compris Paltrow et Goop[8]. »

Le directeur gĂ©nĂ©ral des services de santĂ© britanniques, Simon Stevens, a vivement rĂ©agi Ă  la mise en ligne de la sĂ©rie sur Netflix, estimant que « Gwyneth Paltrow donne de la crĂ©dibilitĂ© Ă  des charlatans qui font la promotion de traitements qui n’ont jamais Ă©tĂ© testĂ©s[9] - [10]. »

Les leaders d'opinion et les critiques de télévision n'ont été guÚre plus charitables.

  • Dans Le Journal de MontrĂ©al, Sophie Durocher boucle sa chronique avec une condamnation : « Avant, les vendeurs de remĂšdes miracles se promenaient de village en village et mentaient comme des arracheurs de dents. Aujourd’hui, ils sont
 sur Netflix »[11].
  • Le magazine Femina recommande de regarder la sĂ©rie « avec un esprit critique, Ă  prendre comme une Ă©mission comique[12]. »
  • Rachel Moss Ă  Huffington Post insiste sur la confusion qui est crĂ©Ă©e entre ce qui est dĂ©montrĂ© scientifiquement et les thĂ©ories farfelues: « Des scientifiques qualifiĂ©s apparaissent aux cĂŽtĂ©s d’experts autodĂ©clarĂ©s. Des faits sont prĂ©sentĂ©s en parallĂšle de thĂ©ories ou d’opinions personnelles[13]. »

De nombreux commentateurs ont rappelĂ© que Goop a Ă©tĂ© forcĂ©e de payer une amende de US$145 000 en 2018, pour avoir faussement attribuĂ© des propriĂ©tĂ©s mĂ©dicales Ă  certains de ses produits[5] - [11] - [12].

Le professeur de marketing Sylvain SĂ©nĂ©cal a soulignĂ© que la controverse entourant les pratiques relevant de l'Ă©sotĂ©risme prĂ©sentĂ©es dans la sĂ©rie ajoutent Ă  la notoriĂ©tĂ© de la marque Goop, dĂ©jĂ  bien servie par le fait d'ĂȘtre dirigĂ©e par une vedette du cinĂ©ma. Du moins jusqu'Ă  ce que quelqu'un dĂ©cĂšde en consĂ©quence de l'utilisation d'un service mis en vedette par la sĂ©rie, il prĂ©dit que la sĂ©rie restera disponible[14].

L'épisode traitant de la sexualité des femmes a été généralement mieux reçu, la gynécologue Jennifer Gunter saluant la participation d'une experte reconnue (Betty Dodson) offrant de l'information juste et utile: « Les images de la vulve et du vagin, tout cela est bien utile, puisque de nombreuses femmes souscrivent à de fausses perceptions de l'orgasme féminin qui incluent beaucoup de sons et de contorsions. Mais Gunter a trouvé les trois premiers épisodes trop ennuyants pour continuer à écouter, en plus de faire la promotion de techniques non scientifiques [4]. »

Références

  1. (en) « Gwyneth Paltrow-Hosted 'The Goop Lab' Reveals First Trailer » [archive du ], sur The Hollywood Reporter, (consulté le ).
  2. (en) Kevin Burwick, « ‘The Goop Lab’ Trailer Brings Gwyneth Paltrow to Netflix This January » [archive du ], sur TVweb, (consultĂ© le ).
  3. (en) Kasey Edwards, « What we haven't learned from Belle Gibson » [archive du ], Brisbane Times, (consulté le ).
  4. (en) Jennifer Gunter, « Goop’s pseudoscience ministry comes to Netflix » [archive du ], STAT News, (consultĂ© le ).
  5. Ariane LacoursiÚre, « Goop Lab: «Diffuser ce genre de pseudoscience est dangereux» » [archive du ], La Presse, (consulté le ).
  6. Michaël Labranche, « Un expert pourfend la pseudoscience de l'actrice Gwyneth Paltrow » [archive du ], TVA nouvelles, (consulté le ).
  7. (en) Jonathan Jarry, « The Goop Lab Experiments With Viewers’ Credulity » [archive du ], sur Office for Science and Society, (consultĂ© le ).
  8. Timothy Caulfield, « Le Goop Lab de Gwyneth Paltrow : une infopub pour son entreprise douteuse », sur The Conversation, (consulté le ).
  9. Esther Degbe, « "The Goop Lab" de Gwyneth Paltrow: Les services de santé britanniques mettent en garde » [archive du ], sur HuffPost, Huffington Post (français), (consulté le ).
  10. Renaud Michiel, « Gwyneth Paltrow et ses charlatans font polémique » [archive du ], sur Le Matin, (consulté le ).
  11. Sophie Durocher, « Gwyneth Paltrow parle trop » [archive du ], Le Journal de Montréal, (consulté le ).
  12. « Netflix lance une émission axée sur «Goop» (et on est consternées...) » [archive du ], sur femina.ch, Femina, (consulté le ).
  13. Rachel Moss, « "The Goop Lab" de Gwyneth Paltrow n'a rien d'une série scientifique » [archive du ], sur Huffingtonpost.fr, Huff Post (français), (consulté le ).
  14. Marissa Groguhé, « The Goop Lab: juste assez de controverse » [archive du ], La Presse, (consulté le ).

Liens externes

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