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Le Jeu des dictionnaires

Le Jeu des dictionnaires était une émission humoristique belge de radio diffusée chaque jour de la semaine entre 17 h 15 et 18 h sur les ondes de la radio publique belge La Première de 1989 à 2011.

Historique

La première émission a été diffusée en 1989, et le dernier enregistrement a eu lieu le à Wemmel.

Le principe de l'émission est assez simple : un invité (en général une personnalité culturelle) doit trouver la bonne définition d'un mot français rare parmi quatre propositions faites par les membres de l'équipe de l'émission. Une seule de ces définitions est la bonne ; les trois autres donnent lieu à des sketchs et autres histoires drôles, parfois complètement burlesques.

L'Ă©mission est extrĂŞmement populaire au point que plusieurs centaines de personnes se massent Ă  chacun des enregistrements qui ont lieu la plupart du temps hors des studios de la RTBF un peu partout en Belgique francophone.

Cette émission, animée à l'origine par Jacques Mercier assisté de Virginie Svensson, l'est depuis par Véronique Thyberghien, vu le départ à la retraite de Jacques Mercier, et a reçu au fil du temps le concours de plusieurs personnalités belges, comme Jules Metz, Pierre Kroll, Juan d'Oultremont, Soda, Philippe Geluck, Marc Moulin, Hugues Dayez, Raoul Reyers, Laurence Bibot, Nathalie Uffner, Jean-Jacques Jespers, Éric De Staercke, Aurélia Dejond, Jean-Luc Fonck, Gilles Verlant ou, récemment, Miam Monster Miam, Frédéric Jannin, Serge Honorez, Gilles Dal, Thomas Gunzig, Chloé Von Arx et Pointbarre Delphine. Alain Debaisieux assure les interventions sonores pendant l'enregistrement à l'aide de samples et autres musiques.

La fin de l'émission fut annoncée le par les dirigeants de la RTBF-Radio et de La Première, Francis Goffin et Jean-Pierre Hautier[1].

Le , Le Jeu des dictionnaires a fait son grand retour au profit d'une œuvre caritative (l'asbl DoucheFLUX) après six ans d'absence. L'équipe s'est exceptionnellement reconstituée pour l'occasion à Woluwe-Saint-Lambert, au Centre culturel Wolubilis, lors de deux représentations en direct devant un public[2] - [3] - [4].

La Semaine Infernale

Une fois par semaine, l'émission, sous le nom de la Semaine infernale, prenait un tour plus polémique et passait en revue l'actualité politique belge.

La Télé Infernale

Le Jeu des dictionnaires a connu plusieurs tentatives d'adaptation en télévision, sans succès comparable à celui de l'émission radiodiffusée.

La Télé Infernale (LTI) lancée en 2004-2005 sur la Une, première chaîne télé de la RTBF, réunit six membres de l'équipe autour de Jacques Mercier, lesquels se proposent de distraire le téléspectateur au moyen de saynètes filmées, parodies, détournements, etc. Depuis la rentrée , la Télé Infernale n'est plus diffusée.

Les différents univers présents

S’agissant d’une émission humoristique, les chroniqueurs énonçant une fausse définition présentent souvent celle-ci sous forme d’un sketch, d’une parodie ou placent leur définition au sein d’un univers imaginaire comportant différents personnages. Certains chroniqueurs ont ainsi réutilisé les mêmes personnages durant plusieurs années.

Laurence Bibot

  • L'Ă©mission de radio Échange et changes : Ă©mission de radio pendant laquelle les auditeurs sont invitĂ©s Ă  rĂ©agir par tĂ©lĂ©phone Ă  propos de thèmes aussi variĂ©s que « le mal vivre », « pas jolie mais bourrĂ©e de charme » ou encore « la varicelle du nouveau-nĂ© ». Laurence Bibot interprète l'animatrice Suzette, le responsable de la « mise en ondes » Jean-Pierre, les diffĂ©rents auditeurs intervenant ainsi que les divers bruitages (djingles, aboiements de chiens, etc.).
  • Chrystelle, la baby-sitter : sĂ©rie de sketchs racontant les aventures de Chrystelle, baby-sitter, qui se fait draguer par le papa de la famille oĂą elle travaille. Ă€ l'occasion d'un autre sketch, c'est Clifford, petit ami de Chrystelle, qui la remplace (parce qu'elle Ă©tudie un examen) ; ce dernier se fait alors draguer par la maman.
  • Madame Gawenda : parodies des messages diffusĂ©s via haut-parleurs dans les supermarchĂ©s, Ă  destination du personnel ou de « notre aimable clientèle ».

Juan d'Oultremont

  • La clinique du Docteur Derscheidt : clinique pour les dĂ©pressifs chroniques et les neurasthĂ©niques profonds oĂą existent diffĂ©rents ateliers comme l’ablĂ©pharie, l'atelier pyrotechnique de la clinique. Ă€ chaque dĂ©finition, un nouvel atelier.
  • Le neveu Gregory : l'enfant que Juan « dĂ©teste le plus au monde ». C'est le neveu et filleul imaginaire de Juan. Ce dernier cherche systĂ©matiquement Ă  lui offrir des cadeaux pour l’électrocuter ou, de façon plus gĂ©nĂ©rale, le faire passer de vie Ă  trĂ©pas.
  • La « sĹ“ur qui fait de l'Ă©quitation » : la sĹ“ur imaginaire de Juan, mère de Gregory.
  • Les spermatozoĂŻdes : Juan nous fait dĂ©couvrir au fur et Ă  mesure chaque espèce de spermatozoĂŻde. Cela commence par les spermatozoĂŻdes tĂ©moins de JĂ©hovah, forains, preneurs d’otages, princiers, etc.
  • Les rĂ©flexions philosophiques : chaque rĂ©flexion commence par « C’est dingue » et a souvent un rapport avec JĂ©sus
  • Les dĂ©clarations urbi et orbi en 77 langues diffĂ©rentes
  • Les enterrements commentĂ©s des membres de l'Ă©quipe
  • Les hommes « tout petits », qui, avec leurs tout petits bras, vivent dans les clignoteurs des voitures pour allumer et Ă©teindre la lumière très vite ou d'autres qui, installĂ©s dans le monnayeur du caddy, tirent de toutes leurs forces pour maintenir la pièce en place, le temps que l'on fasse ses courses. Ă€ chaque dĂ©finition, une nouvelle fonction pour ces hommes.
  • Les animaux sont des couillons : jeu dans lequel Juan imite le cri d'un animal. Le but du jeu consiste Ă  trouver de quel animal il s'agit ainsi que les circonstances dans lesquelles il a Ă©tĂ© poussĂ©.
  • Le prince Tchowdi : allusion dĂ©tournĂ©e au prince Philippe ainsi qu’à tous les autres membres de la famille royale belge, tels que son frère le prince Wowdi, le roi Ring-sortie-twee, la reine Ohlala ou encore la princesse Astableif qui a Ă©pousĂ© l’archiduc Gewurztraminer-vendanges-tardives, etc.

Frédéric Jannin

  • Le Parrain (avec Sergio Honorez) oĂą une filleule tente de convaincre son (vieux) parrain d'arrĂŞter de siffloter Ă©ternellement la mĂŞme rengaine surannĂ©e. Ce sketch, mĂ©lange de français et de wallon, s'ouvre sur la musique du Parrain de Francis Ford Coppola.
  • Flashback : Parodie de l'Ă©mission Flashback de La Première, prĂ©sentĂ©e dans sa version originale par Jacques Bauduin et Claude Delacroix.
  • La Sixième Oreille : Parodie de l'Ă©mission La Troisième Oreille sur La Première prĂ©sentĂ©e dans sa version originale par Marc Danval.

Marc Moulin

  • Les rĂ©flexions du sage Li-Mou-Sine.
  • L’immonde Maurice Vlak : l’homme qui fume des canaris, qui mord dans les carrosseries de ses voisins et dont le passe-temps favori est d' « aller Ă  la toilette ».

Raoul Reyers

  • L'Ă©lève Sadomazo : duo avec Catherine Ronvaux oĂą elle fait l'institutrice et Raoul l'Ă©lève. On a souvent des phrases pouvant ĂŞtre prise Ă  double sens.
  • Les fumeurs (avec FrĂ©dĂ©ric Jannin) : deux vieux cancĂ©reux des poumons qui parlent du tabac en prenant une voix très rauque (aspirant au lieu d'expirer).
  • Radio Verviers 104.4 : radio qui fait la promotion constante d'un salon de coiffure Ă  la rue Crapaurue situĂ© Ă  Verviers.
  • Super Wallon : un super-hĂ©ros au service de la Wallonie. Raoul Reyers y raconte au moyen d'une scène banale les problèmes rĂ©currents de la RĂ©gion.
  • Freddy, un obsĂ©dĂ© sexuel qui tĂ©lĂ©phone Ă  une personne du tĂ©lĂ©phone rose interprĂ©tĂ©e par AurĂ©lia Dejond.

Philippe Geluck

  • Le coucou wallon : il se diffĂ©rencie du coucou commun par son cri Coucou gamin
  • Les philosophes quĂ©bĂ©cois : quelques rĂ©flexions philosophiques telles que « Le dĂ©but d’la fin s’enchaĂ®ne avec la fin du dĂ©but lorsque le milieu n’est pas ben long » qu’il dĂ©clame avec l’accent.

Pierre Kroll

  • Les extraits d'Ă©vangile : Pierre Kroll met au goĂ»t du jour des extraits d'Ă©vangile en lisant les numĂ©ros de verset Ă  voix haute.
  • Les chauves-souris : bĂŞtises, sottises, âneries, blagues, insanitĂ©s, inventions, mensonges et quelques vĂ©ritĂ©s sur ces petits animaux fascinants qui n'ont des problèmes que pour dĂ©fĂ©quer la nuit la tĂŞte en bas.
  • James Bond : rencontres imaginaires entre James Bond et Mister Q, le gĂ©nial accessoiriste, qui sont autant de prĂ©textes pour prĂ©senter des gadgets dĂ©lirants (mais secrets) et autres mĂ©chants-qui-veulent-dĂ©truire-le-monde.

Jean-Jacques Jespers

  • Les « agaceries de JJJ » : Jean-Jacques Jespers prĂ©sente aux protagonistes de la bande quelques expressions ou pièges de la langue française, simples en apparence, mais qui se rĂ©vèlent Ă©videmment extrĂŞmement coriaces.
  • « C'est une fois de plus l'Ă©tymologie qui va nous aider » : phrase par laquelle Jean-Jacques Jespers, fĂ©ru d'Ă©tymologie et de toponymie, entame rĂ©gulièrement ses dĂ©finitions.

Miam Monster Miam

  • 12-18, l'Ă©mission oĂą l'on Ă©coute les jeunes sans prĂ©jugĂ©s (mĂŞme si on pense que ce sont tous des fainĂ©ants) : Miam parodie ainsi l'Ă©mission radiophonique de la RTBF Quand les jeunes s'en mĂŞlent. Il y interprète l'animateur et Raoul Reyers incarne le jeune, en gĂ©nĂ©ral, idiot ou affublĂ© d'une caractĂ©ristique physique monstrueuse, qui s'appelle toujours Raoul.
  • Ventriloquie magazine : Miam y interprète des ventriloques, parodies de chanteurs cĂ©lèbres, par exemple Johnny et son froc en cuir qui parle ou Demis et sa touffe de poils.
  • La Vingt-neuvième Dimension : « une balade auditive et poĂ©tique rĂ©alisĂ©e, montĂ©e, racontĂ©e, Ă©crite, scĂ©narisĂ©e, inventĂ©e par StĂ©phane Dupond et Dupont ». Il s'agit d'une parodie de l'Ă©mission La Quatrième dimension de StĂ©phane Dupont, sur La Première.
  • Le rappeur 50 centimes : rappeur de la banlieue liĂ©geoise qui se prend pour un gangster viril.
  • Les hommes-Ĺ“ufs, parodie des conflits linguistiques en Belgique.

Gilles Dal

  • Les interviews du DalaĂŻ Lama.
  • Les accidents rue de Ninove.
  • Les malaises vagaux.
  • Le jeu de l'ami Dal : il s’agit de faire deviner aux autres membres de l’équipe si deux personnes cĂ©lèbres de l’Histoire ont vĂ©cu Ă  la mĂŞme Ă©poque et auraient ainsi pu se rencontrer ou, variante, si une personne cĂ©lèbre aurait pu profiter d’une avancĂ©e technologique apparue Ă  une certaine Ă©poque.

Thomas Gunzig

  • Les Schtroumpfs.
  • Scarlett Johansson : l'actrice se retrouve transformĂ©e en un accessoire utile du quotidien.
  • La fiancĂ©e avec une fonction supplĂ©mentaire : il rajoute des fonctions au fiancĂ© comme l'auto-reverse.

Univers communs

Il s'agit d'univers qui ont été partagés entre plusieurs membres de l'équipe.

  • La saga des moutons retournĂ©s : crĂ©Ă©e initialement par Philippe Geluck et enrichie par Juan d'Oultremont, Marc Moulin, Pierre Kroll et Olivier Monssens. Chaque espèce de mouton retournĂ© proposĂ© lors d'une dĂ©finition doit ĂŞtre homologuĂ© par la Mouton Retourned Academy of Saint-Martin in the Fields dont Philippe Geluck est un des membres Ă©minents. En voici la liste homologuĂ©e :
    1. Le mouton qu'on a pris par les pattes et qu'on a mis sur le dos
    2. Le mouton qui boude dans son coin et qui tourne le dos
    3. Le mouton qui après avoir vécu 12 ans dans la ville est retourné dans son village
    4. Le mouton retourné classique, celui dont la peau est retournée
    5. Le mouton à qui on a raconté une histoire tragique et qui en est tout retourné
    6. Le mouton qui après être passé par un dompteur de moutons est retourné à l'état sauvage
    7. Le mouton qui est retourné durant la cuisson sinon ça brûle
    8. Le mouton retourné en verlan qui donnait le tonmou
    9. Le mouton qui vit en Australie avec la tĂŞte en bas et les pattes vers le haut
    10. Le Mouton-Rothschild retourné
  • Les frasques sexuelles de Jacques Mercier. Plusieurs chroniqueurs, en particulier Philippe Geluck, Marc Moulin, Olivier Monssens et Juan d’Oultremont, ont bâti une lĂ©gende autour de Jacques Mercier, par exemple en Ă©voquant sa lĂ©gendaire Ford Escort brun mĂ©tallisĂ©, dont la banquette arrière aurait Ă©tĂ© le théâtre de nombreuses aventures, en n’hĂ©sitant pas Ă  le prĂ©senter au besoin comme un pervers ou un obsĂ©dĂ© sexuel affublĂ© d’un organe gĂ©nital surdimensionnĂ©.

Émissions liées

Notes et références

  1. Jean-Francois Lauwens, « Le « Jeu des dictionnaires », c’est fini »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Le Soir, (consulté le ).
  2. Wolubilis, « La Langue Française en Fête : le jeu des dictionnaires », sur www.wolubilis.be, (consulté le ).
  3. Lola Lemaigre, Au.M. et K.T., « Monsieur Dictionnaire n’a pas dit son dernier mot: Rencontre avec Jacques Mercier », sur www.lalibre.be, La Libre Belgique, (consulté le ).
  4. RTBF, « Jeu du dictionnaire »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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