Laurent Laffargue
Laurent Laffargue, né le à Bazas, en Gironde, est un metteur en scène de théâtre et d'opéra, directeur artistique, comédien et réalisateur français.
Naissance |
Casteljaloux, Lot-et-Garonne |
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Lieux de résidence | Paris, Bordeaux |
Activité principale | Metteur en scène, comédien |
Activités annexes | Directeur artistique, réalisateur |
Années d'activité | 1992 - |
Collaborations |
Edward Bond, Joseph Doherty, Arnaud MĂ©thivier |
Formation | Conservatoire de Bordeaux |
Distinctions honorifiques |
Prix des Rencontres Charles Dullin, prix Jean-Jacques Gautier, Ordre des Arts et des Lettres |
Site internet | Compagnie du Soleil Bleu |
Scènes principales
- 1992 : L'Épreuve de Marivaux
- 1998 : Sauvés d'Edward Bond
- 1999 : Le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare
- 2012 : Les Noces de Figaro de Mozart
- 2013 : Molly Bloom, la chair qui dit oui de James Joyce
Biographie
Laurent Laffargue grandit à Casteljaloux. Son enfance et son adolescence dans cette ville du Lot-et-Garonne constituent une large source d'inspiration : il la met en scène à travers deux spectacles[1] et son premier long métrage autofictionnels. Il se forme au conservatoire à rayonnement régional de Bordeaux à 18 ans[2].
Dramaturge
En 1992, il crée la compagnie du Soleil Bleu[3]. L'Épreuve de Marivaux obtient le prix du public au festival Turbulences de Strasbourg[4].
De 1994 à 1998, il est artiste-associé en résidence au théâtre national de Bordeaux en Aquitaine.
Après les auteurs Marivaux en 1992, Molière en 1994 ou Feydeau en 1995, il s'intéresse aux contemporains que sont Edward Bond[3] qu'il rencontre à Cambridge, le néoclassique Harold Pinter[3] et Pauline Sales en 1999.
Des échanges avec Bond, naît le recueil Entretien avec Edward Bond qui sera lu au théâtre, et une mise en scène, Sauvés, dans une nouvelle traduction en 1998. Ce spectacle obtient le prix des Rencontres Charles Dullin[4].
En 2000, il signe un cycle consacré à Shakespeare[3] : le diptyque intitulé Nos nuits auront raison de nos jours : Othello et Le Songe d'une nuit d'été, puis en 2004 Beaucoup de bruit pour rien avec Arnaud Méthivier[5].
En 2002, il fait connaître le théâtre de l'australien Daniel Keene[3], introduit en France et traduit par l'agent littéraire Séverine Magois[6], avec Terminus au théâtre des Abbesses[7]. Dans le bar Terminus, la serveuse Johanna (Muriel Amat) tombe amoureuse de John (Emmanuel Salinger). Il la console. Elle ne sait pas qu'il a étranglé[8] le jeune frère de Johanna, encore enfant, pour lui prendre son canari. Océane Mozas joue la courtisane moribonde[9]. Céline Sallette fait également partie de la distribution. Joseph Doherty compose la musique et interprète Neil. Laurent Laffargue remporte le prix Jean-Jacques-Gautier[3] - [10].
Après un nouveau détour chez Feydeau en 2005, il revient à des auteurs plus contemporains, Luigi Pirandello en 2006, Ingmar Bergman[11] en 2008, mais aussi Eduardo De Filippo.
De 2009 à 2012, à l'invitation de Didier Bezace, il est artiste associé au théâtre de la Commune d'Aubervilliers[2].
En 2013, il adapte le dernier chapitre du roman-fleuve Ulysses[12] de James Joyce, le « soliloque de Pénélope », avec son ex-compagne Céline Sallette[2] (Marion/Molly) seule en scène qui cosigne l'adaptation.
En 2017, il crée Jester[13], une adaptation du roman L'Infinie Comédie (en) de David Foster Wallace, avec Antoine Basler (Hal, l'avocat toxicomane) et Déborah Joslin (Docteur Pat) au Glob Théâtre[14] Bordelais.
En 2018, il crée Point d'infini à Bordeaux[15], Bayonne[16] et Montbéliard[17] où il donne son premier rôle de comédienne de théâtre à Marie-Ange Casta dans une création musicale à l'accordéon d'Arnaud Méthivier. En , Laurent Laffargue signe sa première collaboration franco-chinoise avec "Fille de la terre", création originale à la frontière du théâtre, de l'opéra et de la danse, issue d'une collaboration très étroite avec l'Institut Français de Chine. Il s'agit de la toute première production internationale qui met en jeu des artistes chinois de la Compagnie de chant et de danse de Shenzhen créée au MixC World Theatre. En , Laurent Laffargue reprend pour la première fois à l'Opéra de Canton, le plus célèbre opéra de Mozart, "Don Giovanni", dans le cadre de la clôture du Festival Croisements en Chine du Sud et du Festival d'Art de Guangzhou. Cet opéra avait été créé en 2002 à l'Opéra national de Bordeaux en coproduction avec l'Opéra national de Lorraine et le Théâtre de Caen. Depuis 2008, il poursuit son travail d'accompagnement d'artistes au sein de la Pépinière du Soleil Bleu avec, entre autres : Solenn Denis et Erwan Daouphars (Le Denisyak), Baptiste Amann (L'Annexe), Antoine Basler, Aurore Jacob et Anne-Laure Thumerel.
Metteur en scène d'opéra
En 1999, Laurent Laffargue signe sa première mise en scène d'opéra avec Le Barbier de Séville[3] de Rossini à l'opéra national de Bordeaux, repris en au grand théâtre de Bordeaux.
En 2002, il met en scène Don Giovanni de Mozart, repris au théâtre de Caen et à l'opéra de Nancy et de Lorraine[3].
En 2005 à Strasbourg, il monte Les Boréades de Rameau à l'opéra national du Rhin et, en 2007 à Bordeaux, met en scène La Bohème de Puccini.
En 2010, il imagine Carmen de Bizet à la frontière du Mexique[18].
En 2012, il y signe son doublé mozartien avec Les Noces de Figaro[2], création qui sera l'objet du documentaire Les Noces de Figaro, journal d'une création diffusé le sur France 3[19] et la reprise de Don Giovanni[20].
RĂ©alisateur
En 2013, il réalise son premier film, un court-métrage intitulé Le Verrou, exercice de style autour du tableau éponyme de Fragonard, visant à imaginer deux hypothèses sur l'histoire d'amour mutuel ou non des personnages représentés dans l’œuvre. Le film, qui met en scène Céline Sallette et Thibault Vinçon, est diffusé sur France 2.
En 2015, son premier long métrage Les Rois du monde (Casteljaloux), tourné à Casteljaloux, est une adaptation de ses deux spectacles Casteljaloux I[1] et II, dans lesquels il présente son adolescence et les tribulations de ses congénères, dans des anecdotes tirées de faits réels. Il met en scène notamment Sergi López (Jeannot), Céline Sallette (Chantal[2]), Éric Cantona (Jacky), Romane Bohringer (Marie-Jo) et Guillaume Gouix (Jean-François).
Théâtre
- 1992 : L'Épreuve[4] de Marivaux
- 1993 : Feydeau a 20 ans : Par la fenĂŞtre et Amour et piano de Georges Feydeau
- 1994 : Tartuffe[5] de Molière, création au théâtre national de Bordeaux en Aquitaine
- 1995 : Le Gardien[5] d'Harold Pinter, Bordeaux
- 1996 : Le Monte-plats d'Harold Pinter, La Boite Ă Jouer, Bordeaux
- 1997 : La Fausse Suivante de Marivaux
- 1997 : Entretien avec Edward Bond de Laurent Laffargue, théâtre national de Bordeaux
- 1998 : Sauvés d'Edward Bond, création au théâtre auditorium de Poitiers
- 1999 : Dépannage de Pauline Sales, création au festival Les Chantiers de Blaye[21]
- 2000 : Nos nuits auront raison de nos jours : Le Songe d'une nuit d'été[5] et Othello ou le Maure de Venise[5] de William Shakespeare, théâtre de Bordeaux (mise en scène reprise en 2002 au MC93 Bobigny)
- 2001 : Homme pour homme[5] de Bertolt Brecht, création à La Coursive Scène Nationale - La Rochelle
- 2002 : Terminus[5] de Daniel Keene, création au théâtre de Toulouse et aux Abbesses
- 2003 : Paradise - Codes Inconnus I[5] de Daniel Keene, création à La Coursive, composition de
- 2004 : Beaucoup de bruit pour rien[5] de William Shakespeare, dans la traduction de Jean-Michel Déprats, création au théâtre de la Ville
- 2005 : Mais n'te promène donc pas toute nue ! et Hortense a dit : « Je m'en fous ! » de Georges Feydeau, création au théâtre de l'Ouest Parisien - Boulogne-Billancourt
- 2005 : Feu la mère de madame et Léonie est en avance de Georges Feydeau, création au théâtre de l'Ouest parisien
- 2006 : Les Géants de la montagne[22] de Luigi Pirandello, création au théâtre de la Ville
- 2008 : Après la répétition d'Ingmar Bergman, création à La Coursive (mise en scène reprise en 2009 au théâtre de la Commune - Aubervilliers) avec Céline Sallette (Anna)[11]
- 2008 : La Grande Magie[23] d'Eduardo De Filippo, création au Grand T Scène Nationale - Nantes
- 2009 : Quai Ouest de Bernard-Marie Koltès, lecture, création à l'Arsenal pour le festival Metz en scènes
- 2010 : Casteljaloux I[1] de Laurent Laffargue seul en scène[3], création au théâtre de la Commune[2]
- 2011 : Casteljaloux II[1] de Laurent Laffargue, création à La Filature - Mulhouse avec dix comédiens[3]
- 2012 : Pulsions, spectacle de cirque avec la 24e promotion du centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne, tournée nationale[24]
- 2013 : Molly Bloom, la chair qui dit oui d'après James Joyce (dans la traduction de Tiphaine Samoyault), création à La Coursive
- 2014 : Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux, création au théâtre de l'Ouest parisien, tournée pendant trois ans
- 2017 : Jester d'après L'Infinie Comédie de David Foster Wallace, création au Glob Théâtre de Bordeaux
- 2018 : Point d'infini de Laurent Laffargue, mise en scène de l'auteur, création au théâtre de Bordeaux, tournée à Bayonne et Montbéliard
Opéra
- 1999 : Le Barbier de Séville de Rossini, opéra national de Bordeaux
- 2002 : Don Giovanni[5] de Mozart, opéra de Bordeaux (reprise en 2007 au théâtre de Caen et à l'opéra national de Nancy et de Lorraine)
- 2005 : Les Boréades de Rameau, opéra national du Rhin, La Filature Mulhouse, opéra de Strasbourg
- 2007 : La Bohème de Puccini, opéra de Bordeaux (reprise en 2014 et en 2017)
- 2009 : Le Couronnement de Poppée de Monteverdi, opéra de Klagenfurt, Autriche
- 2010 : Carmen de Bizet, opéra de Bordeaux, Nuremberg
- 2012 : Les Noces de Figaro et Don Giovanni[20] de Mozart, opéra de Bordeaux
Filmographie
Courts métrages
- 2004 : Blonde et brune de Christine Dory
- 2010 : Petit tailleur de Louis Garrel : le metteur en scène
- 2012 : Le pays qui n'existe pas de Cécile Ducrocq : le père de Jeanne[25]
- 2013 : Le Verrou de Laurent Laffargue
- 2013 : La Femme de Rio de Emma Luchini et Nicolas Rey : Yves Kléber
Long métrage
- 2015 : Les Deux amis de Louis Garrel : le metteur en scène
Télévision
- 2000 : Le BaptĂŞme du boiteux de Paule Zajderman
- 2012 : Les Noces de Figaro, journal d'une création[19] de Jeanne Oberson et Fabrice Main, documentaire France 3 : lui-même
Court métrage
- 2013 : Le Verrou
Long métrage
Distinctions
RĂ©compenses
- 1992 : prix des régions et du public au festival « Turbulences » de Strasbourg pour L'Épreuve[4]
- 1998 : prix des Rencontres Charles Dullin pour Sauvés[4]
- 2002 : prix Jean-Jacques-Gautier[10]
- 2006 : la compagnie du Soleil Bleu est nommée dans la catégorie Molière de la compagnie pour Du mariage au divorce[26]
- 2007 : le Soleil Bleu est sélectionné pour le prix Adami
DĂ©coration
Notes et références
- Armelle Héliot, « Laurent Laffargue, préfiguration en solo », sur Le Figaro, (consulté le ) : « Tel quel son Casteljaloux joué par lui seul est intéressant. Il y a là de vraies qualités d'écriture, de véritables qualités de jeu. »
- Céline Belliard, « Avec « Les Rois du Monde », Laurent Laffargue tourne une page », sur Rue89 Bordeaux, (consulté le ).
- « Laurent Laffargue », sur Première, (consulté le ).
- Géraldine Cazorla, « Vie culturelle », sur L'Express, (consulté le ) : « Sa première pièce, L'Épreuve, de Marivaux, rafle le prix des régions et celui du public au festival Turbulences, à Strasbourg (1992). »
- Caillon, Burton et Laffargue 2005.
- Viguié 2010.
- « Terminus création » [PDF], sur Théâtre de la ville, (consulté le ), p. 13.
- Mambrino 2002.
- « De l'assassinat réel ou virtuel », sur L'Humanité, (consulté le ) : « Océane Mozas, la grâce incarnée, dans un rôle dont elle sublime la convention ».
- « 4. Les missions économiques, sociales et culturelles de la SACD. Les prix Plaisir du théâtre et Jean-Jacques Gautier » [PDF], sur Sacd, (consulté le ) : « depuis 1989 – un prix de révélation (le Prix « Jean-Jacques Gautier »). (...) Laurent Laffargue », p. 30.
- Armelle Héliot, « "Après la répétition" ou Bergman en toute lucidité », sur Le Figaro, (consulté le ) : « Céline Sallette que l'on connaît notamment par les spectacles de Laurent Laffargue, longue silhouette d'adolescente vite grandie et déjà bousculée intérieurement par les tortures de l'amour, du désir, est une merveilleuse Anna. »
- Armelle Héliot, « Céline Sallette, à l'Est, du nouveau », sur Le Figaro, (consulté le ) : « 7 avril : dernière représentation de Molly Bloom, l'épilogue d'Ulysse dans une traduction de Tiphaine Samoyault et une mise en scène de Laurent Laffargue, que j'ai commencé de jouer le 21 mars dernier. »
- Yves Kafka, « « Jester », L’infinie comédie de la folie partagée », sur Inferno magazine, (consulté le ).
- « Jester », sur Glob Théâtre (consulté le ).
- Joël Raffier, « Théâtre : "Point d’infini", quatre étapes pour un deuil, par Laurent Laffargue », sur Sud-Ouest, (consulté le ).
- « POINT D’INFINI, au théâtre de Bayonne les 23 et 24/01 », sur Biarritz-guide, (consulté le ).
- « Point d'infini », sur Montbeliard-zoom, (consulté le ).
- Philippe Cloutet, « "Carmen" nouvelle production de l’Opéra de Bordeaux », sur Aquitaine online, (consulté le ) : « Elle bricole, elle transgresse, elle allume… totalement borderline, la Carmen de Laurent Laffargue zone à la frontière du Mexique et des Etats-Unis. »
- Christophe Roux, « Les noces de Figaro, journal d'une création », sur France 3, (consulté le ).
- Catherine Darfay, « Mozart en double », sur Sud Ouest, (consulté le ) : « Et même metteur en scène, Laurent Laffargue, qui compte bien clore la trilogie avec un prochain « Cosi fan tutte ». »
- « Dépannage Pauline Sales », sur Sacd Entractes, (consulté le ).
- Pirandello 2007.
- Filippo 2008.
- Lionel Gonzalez, « Pulsions : Spectacle de fin d'études des élèves du Centre national des arts du cirque », sur France 3, (consulté le ).
- « Le pays qui n'existe pas », sur Année zéro, (consulté le ).
- « Les Molieres 2006 », sur Theothea, (consulté le ) : « Compagnie Le Soleil Bleu/Laurent Laffargue Du mariage au divorce ».
- « Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres janvier 2014 », sur Ministère de la culture et de la communication, (consulté le ) : « Monsieur Laurent LAFFARGUE Directeur artistique et metteur en scène d'opéras ».
Voir aussi
Bibliographie
- Jean Mambrino, Théâtre : Terminus, de Daniel Keene, Mise en scène Laurent Laffargue, au Théâtre des Abbesses, t. 397, S.E.R., coll. « Etudes » (no 9), , 120 p. (ISSN 0014-1941, OCLC 909781918, présentation en ligne, lire en ligne), p. 253-256
- Florent Viguié, L’auteur australien Daniel Keene et sa traductrice Séverine Magois : Une médiation réussie, Société française des traducteurs services, coll. « Traduire pour le théâtre » (no 222), , 148 p. (ISSN 2272-9992, OCLC 972037539, DOI 10.4000/traduire.436, présentation en ligne, lire en ligne), « §29 : Du premier rayonnement à la consécration : une chaîne de rencontres », p. 22-37
- Laurent Caillon (dir.), Olivia Burton et Laurent Laffargue, Entretiens : paroles de metteurs en scène : Didier Bezace, Laurent Laffargue, Laurent Hatat, Jacques Nichet, Aubervilliers : Théâtre de la Commune, coll. « Les petits cahiers de la Commune » (no 12), (1re éd. 2005), 76 p. (OCLC 469840684, BNF 39944063, présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), p. 27-43
- Luigi Pirandello (trad. de l'italien), Les Géants de la montagne : mise en scène de Laurent Laffargue, Paris, L'Avant-Scène théâtre, , 95 p. (ISBN 978-2-7498-1011-9, présentation en ligne)
- Eduardo De Filippo (trad. de l'italien), La Grande Magie : mise en scène de Laurent Laffargue, Paris, L'Avant-Scène théâtre, , 133 p. (ISBN 978-2-7498-1086-7, présentation en ligne)
Liens externes
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