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Lapphyttan

Lapphyttan, ou parfois Lapphyttejarn, est un lieu-dit de la paroisse Karbenning (sv), dans la municipalité de Norberg, en Suède, connu pour être un ancien site de production de fer. Des fouilles réalisées dans les années 1970 et 1980 y ont exhumé les restes d'un des plus vieux hauts fourneaux européens, daté entre 1150 à 1350.

Lapphyttan
Localisation
Pays Drapeau de la Suède Suède
Type Industrie métallurgique médiévale
CoordonnĂ©es 60° 04′ 37″ nord, 16° 04′ 24″ est
Géolocalisation sur la carte : Suède
(Voir situation sur carte : Suède)
Lapphyttan
Lapphyttan
Histoire
Époque Moyen Âge

De nos jours, le musĂ©e mĂ©diĂ©val de Bergslagen (sv) y met en scène un haut fourneau mĂ©diĂ©val, le Nya Lapphyttan (le « nouveau Lapphyttan Â»). Cette reconstitution est associĂ©e au hameau de montage Olsbenning, au sein de l'Ă©comusĂ©e de Bergslagen.

Hameau Olsbenning

Le vieux hameau de montagne Olsbenning se situe Ă  environ 1,7 km au sud de Lapphyttan. Le toponyme est documentĂ© depuis 1539, et un refuge est signalĂ© sur le site. Mais cette agglomĂ©ration est bien plus ancienne puisque les vestiges de trois fonderies, probablement mĂ©diĂ©vales, ont Ă©tĂ© trouvĂ©s dans le village[1].

Au début du XVIIe siècle, deux martinets y sont opérationnels. La proximité d'une rivière permet en effet l'accès à l'énergie hydraulique, et les montagnards y établissent leurs fermes. Six domaines de montagne remontent à 1722, certains étant plus anciens encore. Différents hauts fourneaux y sont aussi exploités, le dernier étant reconstruit en 1832 et éteint en 1876[1]. Le site comprend également une scierie qui fonctionne jusque dans les années 1930.

Un fort intérêt local pour cette histoire ancienne a permis de constituer en 1998 un écomusée autour du Bergsmansbyn Olsbenning (le « hameau de montagne Olsbenning »). Depuis 2000, cet écomusée a été regroupé avec le Nya Lapphyttan[1].

Olsbenning est une exploitation de montagne typique, avec des fermes consistant en de grandes maisons à colombages, parfois flanquées de petites annexes. Ces fermes se répartissent autour des champs et des prairies.

Lapphyttan

La présence de huit propriétaires se partageant l'atelier d'affinage de Lapphyttan suggère que ceux-ci se sont conformés à la charte de 1354 du roi Magnus IV de Suède, qui réglemente la production d'acier. Celle-ci autorise un maximum de huit copropriétaires, et si l'un d'eux en détenait moins d'un huitième, sa part appartenait au roi. La production y est donc collective, mais la vente et l'affinage y intègrent des intérêts privés.

Des fouilles menées entre 1978 et 1983 ont mis évidence l'existence d'un complexe métallurgique complet. Celui-ci comporte notamment un haut fourneau, des bâtiments pour le stockage du charbon de bois et du minerai de fer, des fosses pour le grillage du minerai, une habitation dotée d'une écurie et huit fourneaux d'affinage. Les soufflets du haut fourneau sont entrainés par une roue à aubes. Des vestiges de fossés, de tas de laitier y sont également identifiés. Une datation par le carbone 14 amènent à situer l'utilisation de certaines parties vers la fin des années 1100, et le reste du complexe de 1200 et 1300, ce qui en fait alors le plus ancien haut fourneau européen connu.

Les fouilles ont permis de dĂ©couvrir plusieurs boules de fonte brute (grise ou blanche) de 1 Ă  2 cm de diamètre, prĂ©sentes autant Ă  proximitĂ© des hauts fourneaux que des fours d'affinage. Un filet de fonte solidifiĂ©e sortant d'un haut fourneau a Ă©tĂ© Ă©galement dĂ©couvert. Près de 70 blocs de fer affinĂ©, contenant un peu de phosphore et pesant 200 Ă  300 g chacun, ont Ă©galement Ă©tĂ© trouvĂ©s. Ils ont Ă©tĂ© identifiĂ©s comme du fer osmond, qui Ă©tait alors exportĂ© dans toute l'Europe au poids rĂ©glementĂ© de 300 Ă  350 g[2].

Le site de Lapphyttan a Ă©tĂ© distinguĂ© par le prix « Patrimoine industriel de 2013 », afin de reconnaĂ®tre l'importance historique des dĂ©couvertes faites au moment des fouilles, ainsi que les expĂ©riences et reconstitutions rĂ©alisĂ©es afin de mieux comprendre la production mĂ©diĂ©vale de fer Ă  grande Ă©chelle. Ce prix distingue Ă  la fois le site historique de Lapphyttan, et la reconstitution moderne de Nya Lapphyttan[3].

  • SchĂ©ma des vestiges du haut fourneau de Lapphyttan, opĂ©rationnel entre 1150 et 1350.
    Schéma des vestiges du haut fourneau de Lapphyttan, opérationnel entre 1150 et 1350.
  • Vestiges du haut fourneau en 2009.
    Vestiges du haut fourneau en 2009.
  • Panneau explicatif du site en 2013
    Panneau explicatif du site en 2013
  • Vestiges d'un foyer d'affinage en 2013.
    Vestiges d'un foyer d'affinage en 2013.

Nya Lapphyttan

Le Nya Lapphyttan (le « nouveau Lapphyttan Â») est une reconstitution du haut fourneau mĂ©diĂ©val de Lapphyttan. Elle date des annĂ©es 1990, la première mise Ă  feu ayant Ă©tĂ© faite en 1994, suivie de nouvelles tentatives en 1996, 1998 et 2002. Ces essais n'ont pas abouti Ă  des rĂ©sultats probants, l'un n'ayant donnĂ© qu'une loupe chargĂ©e d'inclusions avec quelques coulĂ©es occasionnelles de laitier en fusion[1].

Le Nya Lapphyttan correspond Ă  l'ensemble du complexe mĂ©tallurgique, avec les fours, les forges, les zones de stockage et les bâtiments d'habitation, tel que le site de Lapphyttan Ă©tait constituĂ© au Moyen Ă‚ge. Un laboratoire est installĂ© dans le magasin de stockage. Les campagnes d’essai se succèdent depuis plusieurs annĂ©es, gĂ©nĂ©ralement en Ă©tĂ©, et durent une Ă  deux semaines. Le travail est supervisĂ© par l'association Järnet pĂĄ Lapphyttan[4]. Pendant la campagne d'automne 2012, il a Ă©tĂ© possible d'extraire de la fonte en fusion du haut fourneau. Tous ces essais ont Ă©tĂ© suivis par le Jernkontorets berghistoriska kommittĂ© (le « ComitĂ© de l'histoire des montagnes du Jernkontoret (de) ») et font l'objet de publications, Ă  l'instar d'autres recherches sur l'histoire de la mĂ©tallurgie suĂ©doise[5].

Le site est restĂ© très actif. Si aucun essai n'est fait en 2014 Ă  cause des risques de feux de forĂŞt[6], la campagne de 2015 donne un record de production, avec environ 30 kg produits le dernier jour[7]. En 2016, une nouvelle roue Ă  aubes est montĂ©e. Remplaçant la roue d'origine arrivĂ©e en fin de vie, elle est construite suivant une description d'Emanuel Swedenborg faite au XVIIIe siècle[8].

  • Centre d'accueil des visiteurs.
    Centre d'accueil des visiteurs.
  • Le haut fourneau de Nya Lapphyttan.
    Le haut fourneau de Nya Lapphyttan.
  • Une vue du creuset du haut fourneau en 2012, avant la coulĂ©e de la fonte.
    Une vue du creuset du haut fourneau en 2012, avant la coulée de la fonte.
  • La nouvelle roue Ă  aubes montĂ©es en juillet 2016.
    La nouvelle roue à aubes montées en .

Notes et références

  1. (sv) Dag Celsing, « 'Framtidshyttan - dolda strukturer och lokala processer », Bebyggelsehistorisk tidskrift,‎
  2. (en) Alan Williams, The Sword and the Crucible : A History of the Metallurgy of European Swords up to the 16th Century, Brill, (ISSN 1385-7827, OCLC 929715032), p. 189-190
  3. (sv) « Svenska Industriminnesföreningen »
  4. [PDF](sv) « Föreningen Järnet på Lapphyttan beskriver funktion och drift år 2008 », Järnet på Lapphyttan,
  5. (sv) Sankte Örjens Gille, Med hammare och fackla (ISSN 0543-2162), « Det tidiga bergsbruket i Norberg (de Ing-Marie Pettersson Jensen) »
  6. (sv) Bo Sundelin, « Föreningen Järnet på Lapphyttan: Blogg »,
  7. (sv) Bo Sundelin, « Föreningen Järnet på Lapphyttans Facebook-hemsida »,
  8. (sv) Bo Sundelin, « Elias Berg har som sitt examensarbete byggt ett nytt vattenhjul åt Nya Lapphyttan i Norberg. », Fagersta-posten,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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