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Langue des signes inuit

La langue des signes inuit (en inuktitut : Inuit Uukturausingit, IUR, abrĂ©gĂ© parfois comme ᐃᓄᐃᐆᒃ, Inuiuuk ; en anglais : Inuit Sign Language, ISL) est la langue des signes utilisĂ©e par les Inuits sourds et entendants du territoire du Nunavut au Canada.

Langue des signes inuit
Inuit Uukturausingit
ᐃᓄᐃᐆᒃ (Inuiuuk)
Pays Canada
RĂ©gion Nunavut
Nombre de locuteurs Sourds : 47 (2000)[1]
Total : plus de 140[2]
Classification par famille
Codes de langue
IETF iks
ISO 639-3 iks
Glottolog inui1247
Carte
Image illustrative de l’article Langue des signes inuit
Localisation des locuteurs

C'est une langue en voie de disparition, la plupart de ses locuteurs Ă©tant ĂągĂ©s de plus de 50 ans, les plus jeunes utilisant la langue des signes amĂ©ricaine.

Caractéristiques

James MacDougall, Ă  la suite de la demande d'expertise sur le fait qu'un Inuit sourd puisse comparaĂźtre devant un tribunal, dĂ©couvre qu'un certain nombre d'Inuits sourds, qui n'ont pas reçu d'Ă©ducation dans le sud du Nunavut ni appris la langue des signes amĂ©ricaine (ASL), communiquent avec une langue des signes locale[3]. Il dĂ©couvre aussi qu'un nombre significatif de personnes hors des familles comportant un sourd utilisaient aussi la langue des signes inuit et Ă©taient capables de communiquer avec les sourds, pouvant parler de sujets variĂ©s et exprimer des Ă©motions. MacDougall observe que les Inuits ne parlant pas le mĂȘme dialecte utilisent aussi l'IUR pour communiquer et suggĂšre que ce n'est pas inhabituel pour les chasseurs nomades et les personnes vivant dans des endroits isolĂ©s[4].

Variétés

Il existe des variations dialectales entre les différentes collectivités inuit, mais tout porte à croire qu'il existe un fort degré d'intercompréhension entre les divers dialectes[5].

Utilisation

En 2000 il n'y aurait que 47 sourds se servant de l'IUR comme moyen principal de communication[1], Schuit estime qu'au moins deux fois plus de personnes entendantes l'utilisent aussi, donnant un nombre de locuteurs total supérieur à 140[2].

Seulement un tiers des Inuits sourds utilisent l'IUR, les autres utilisant un mélange d'anglais codé manuellement (en) (en anglais : Manually Coded English, MCE) ou l'ASL[6].

La langue des signes utilisée dépend principalement du degré d'éducation : les personnes de moins de 50 ans qui ont été éduquées dans les pensionnats pour sourds du sud du Canada ont appris l'ASL et le MCE. Certaines connaissent certains signes inuits mais n'utilisent pas cette langue réguliÚrement. De nos jours, les enfants inuits sourds fréquentent l'école ordinaire de leur communauté d'origine, avec l'aide d'un interprÚte qualifié en ASL et ne connaissent pas l'IUR, ce qui contribue à la mise en danger de la langue[7].

Il y a un fort taux de surditĂ© au Nunavut : dans le sud du territoire, environ 0,1 % de la population est complĂštement sourde[8] tandis que dans certaines communautĂ©s inuits le taux peut monter de 0,5 [9] Ă  0,6 %[10]. En 2000 MacDougall estime qu'au Nunavut il y avait 155 sourds pour un total d'environ 27 000 habitants[1]. La surditĂ© peut ĂȘtre hĂ©rĂ©ditaire, mais aussi ĂȘtre causĂ©e par des accidents ou des maladies[10]. Selon MacDougall, elle « est d'autant plus Ă©levĂ©e au Nunavut Ă  cause des Ă©pidĂ©mies de mĂ©ningite »[8].

Reconnaissance légale

À la suite des travaux de MacDougall, l'IUR est reconnue et protĂ©gĂ©e dans la section 15 de la Charte canadienne des droits et libertĂ©s[8].

Références

Annexes

Bibliographie

  • (en) Dennis Coon, Psychology : A Journey, , 672 p. (ISBN 0176472746 et 9780176472740, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne).
  • (en) Roland Pfau, Markus Steinbach et Bencie Woll, Sign Language : An International Handbook, vol. 37 de HandbĂŒcher zur Sprach- und Kommunikationswissenschaft / Handbooks of Linguistics and Communication Science, , 1126 p. (ISBN 3110261324 et 9783110261325, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne).
  • (en) Joke Schuit, « Inuit sign language », dans Julie Bakken Jepsen, Goedele De Clerck, Sam Lutalo-Kiingi et William B. McGregor (dir.), Sign Languages of the World : A Comparative Handbook, Walter de Gruyter, coll. « De Gruyter Handbook », , 1018 p. (ISBN 1614518173 et 9781614518174, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne), p. 431-448.
  • (en) Joke Schuit, Anne Baker et Roland Pfau, « Inuit Sign Language: a contribution to sign language typology », ACLC Working Papers, Amsterdam Center for Language and Communication,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • (en) Joke Schuit, « Signing in the Arctic: External influences on Inuit Sign Language », dans Ulrike Zeshan et Connie de Vos (dir.), Sign Languages in Village Communities : Anthropological and Linguistic Insights, Walter de Gruyter, , 413 p. (ISBN 978-1-61451-203-5, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne), p. 181-208.

Liens externes

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