Lanfranco Ricci
Lanfranco Ricci, né à Belgirate le et mort à Rome le , est un orientaliste, un traducteur, un archéologue, un professeur d'université italien.
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Biographie
Lanfranco Ricci, qui avait presque vingt ans quand l'Italie a commencé la seconde guerre italo-éthiopienne, pour la conquête militaire de l'Empire éthiopien, ne s'est pas fait capturer par la propagande politique e par le rêve fasciste d’un Empire Italien en Afrique ; mais par les émotions qui provenaient de la spiritualité de l'Église orthodoxe éthiopienne.
A l'Université de Rome « La Sapienza » il avait suivi des cours indo-européens, sous la direction de Carlo Formichi ; il avait ensuite obtenu son diplôme avec Carlo Conti Rossini (co-patron de thèse Carlo Alfonso Nallino) : il avait donc vécu la brève saison d'études, au cours des années Trente, à l'Université de Rome, plus tard définie (parmi les étudiants) « dei tre Carli ».
Le soldat
En , Lanfranco Ricci fut transféré dans le Corps des troupes coloniales de l'Afrique Orientale Italienne, à Al-Aqiq. Capturé par les Anglais en , il fut prisonnier au Kenya. Libéré en , il rentra en Italie : il n'avait pas perdu huit années de sa vie, car il portait en dot, à l'université italienne, un patrimoine linguistique d'une valeur exceptionnelle : il parlait et écrivait correctement le gueze (langue liturgique de l'Église orthodoxe éthiopienne), l'amharique (langue administrative de l'Éthiopie), le somali (langue chamito-sémitique), le tigrigna (langue parlée au Corne de l'Afrique), et il comprenait une dizaine de dialectes locaux.
En , Enrico Cerulli rentra en Italie : il travaillé à la Bibliothèque apostolique vaticane, à laquelle il fit le don des manuscrits éthiopiens qu'il avait collectés. On préparait, à l'intérieu de cette bibliothèque, un travail de recherche et de connaissance sur les églises séparées orientales, à travers la lecture d'anciens codes : les fruits de ces études se verraient bien des années plus tard, au temps du Concile Vatican II.
Le professeur universitaire
Après la douloureuse parenthèse de la Seconde Guerre mondiale, Lanfranco Ricci a commencé à publier ses premières études de littérature éthiopienne, en amharique et en guèze, sur la revue « Rassegna di studi etiopici », qu'il a ensuite dirigée, de à .
Pour connaître les étapes de sa carrière académique, il faut consulter la nécrologie, écrite par Yaqob Beyene[1]. De à , Lanfranco Ricci a été assistant volontaire à la chaire d'Histoire et de langues de l'Abyssinie, à l'Université de Rome ; de à , il a été lecteur extraordinaire à la même chaire ; de à il a été professeur de Langue et littérature amharique, à l'Université de Naples - L'Orientale, où il a enseigné jusqu'à sa retraite. Il a été aussi professeur d'Archéologie éthiopienne et de Langue et littérature somali et tigré, dans cette même université.
Il a été un collaborateur du « Dizionario Enciclopedico Italiano » et du « Lessico Universale Italiano ».
Il a collaboré aussi au programme éditorial CSCO (Corpus Scriptorum Christianorum Orientalium), avec la traduction d'œuvres de Walatta Petros (-), saint de l'Église éthiopienne orthodoxe et du Negus d'Éthiopie Zara Yaqob (-).
Expédition archéologique en Éthiopie
Ses recherches archéologiques visent en particulier la civilisation éthiopienne. En , il a dirigé une mission archéologique en Éthiopie, pour trover les traces d'une culture préaksumite. Encore une fois, il a suivi son instinct de chercher une nouvelle voie et, en laissant de côté le site archéologique d'Axum, avec ses obélisques, il a préféré faire des fouilles dans la voisine localité de Seglamièn et sur la colline de Bieta Giyorgis, où il a trouvé des traces d'une civilisation qui s'est prolongée du IXe/VIIIe siècle au Ve/IVe siècle av. J. C.
Lanfranco Ricci a ensuite conseillé a Rodolfo Fattovich de s'intéresser à l'archéologie des hauts plateaux éthiopiens et de continuer les fouilles. Les deux chercheurs ont ensuite publié ensemble les résultats de leurs missions archéologiques[2].
Autres mandats scientifiques
- : Associé à la British Academy, pour l'Afrique, l'Asie et le Moyen-Orient.
- : Membre de l'Académie des Lyncéens.
Œuvres
Une bibliographie de ses écrits a été publiée en - par Gianfrancesco Lusini[3]. Alessandro Bausi a ensuite ajouté des œuvres successives et il a même récupéré des écrits échappés à Gianfrancesco Lusini[4].
Traductions
- (it + gez) Il libro della luce del Negus Zarʼa Yāʼqob / edito a cura di Carlo Conti Rossini, col concorso di Lanfranco Ricci, vol. I, II, Louvain, Secrétariat du CorpusSCO, 1964-1965.
- (it + gez) Vita di Walatta Piētros (Gadla ʼemna Walatta Pētros), Louvain, Secrétariat du CorpusSCO, .
- (it + gez) Miracoli di Zar'a Buruk / traduzione e commento storico di Lanfranco Ricci, Louvain, Secrétariat du CorpusSCO, (ISBN 2801701092).
Livres en collaboration
- (it) « Letterature dell'Etiopia », dans Storia delle letterature d'Oriente, vol. I, Milano, F. Vallardi, , p. 803-911.
- (it) « Fonti orali e agiografia », dans Fonti orali : antropologia e storia / a cura di B. Bernardi, C. Poni, A. Triulzi, Milano, Angeli, , p. 407-415.
- (en) « Ethiopian Christian Literature », dans The Coptic Encyclopedia, New York, Aziz S. Atiya, , p. 975-979.
- (it) « Iscrizioni paleoetiopiche », dans Semitic Studies: In Honor of Wolf Leslau, vol. II, Wiesbaden, Harrassowitz Verlag, (ISBN 3-447-03168-9, lire en ligne), p. 1291 segg..
Articles
- (it) « Studi di letteratura etiopica e amarica », Rassegna di Studi Etiopici, Roma, Istituto per l'Oriente C. A. Nallino, vol. 6, no 2, , p. 162-188.
- (it) « La leggenda della Vergine al Libano e del Santo Gigår », Rassegna di Studi Etiopici, Roma, Istituto per l'Oriente C. A. Nallino, vol. 8, 1949-1950, p. 83-118.
- (it + gez) « Le Vite di Ěnbāqom e di Yoḥanněs abbati di Dabra Libānos di Scioa », Rassegna di Studi Etiopici, Roma, Istituto per l'Oriente C. A. Nallino, vol. 13, , p. 91-120[5].
- (it) « Ritrovamenti archeologici in Eritrea », Rassegna di studi Etiopici, Roma, Istituto per l'Oriente C. A. Nallino, vol. 14, .
- (it + gez) « La Vita di Enbāqom e l'Anqasa Amin », Rassegana di Studi Etiopici, Roma, Istituto per l'Oriente C. A. Nallino, vol. 24, 1969-1970, p. 233-241.
- (it) « Enbāqom apprendista ? », Rassegana di Studi Etiopici, Roma, Istituto per l'Oriente C. A. Nallino-Istituto Universitario Orientale, vol. 31, , p. 252-257.
- (it) « Enrico Cerulli », Rassegna di studi etiopici, Roma-Napoli, Istituto per l'Oriente C. A. Nallino-Istituto Universitario Orientale, vol. 32, , p. 6-44.
Notes
- In memoriam 2008, p. 217-220.
- (it) Lanfranco Ricci et Rodolfo Fattovich, « Scavi archeologici nella zona di Aksum. A. Seglamièn », Rassegna di studi etiopici, Napoli-Roma, Istituto per l'Oriente-Istituto universitario orientale, vol. XXX, , p. 117-169, tav. XV - (it) Lanfranco Ricci et Rodolfo Fattovich, « Scavi archeologici nella zona di Aksum. B. Bieta Giyorgis », Rassegna di studi etiopici, Napoli-Roma, Istituto per l'Oriente-Istituto universitario orientale, vol. XXXI, , p. 123-197, tav. XV.
- (it) Gianfrancesco Lusini, « Scritti di Lanfranco Ricci », dans Yaqob Beyene (curatelle de), Etiopia e oltre. Studi in onore di Lanfranco Ricci, Napoli, Istituto Universitario Orientale. Dipartimento di Studi e Ricerche su Africa e Paesi Arabi, 1994-1995, VII.XXIII.
- In memoriam 2008, p. 221-222.
- A suivre : année 1955-1958, volume 14, pages 169-107.
Annexes
Références
- (it) Yaqob Beyene, « Personalia. In memoriam Lanfranco Ricci (1916-2007). Nota bibliografica di Alessandro Bausi », Aethiopica, Wiesbaden, Harrassowitz, , p. 217-220 et 221-222.
- (it) Yaqob Beyene (curatelle de), Etiopia e oltre. Studi in onore di Lanfranco Ricci, Napoli, Istituto Universitario Orientale. Dipartimento di Studi e Ricerche su Africa e Paesi Arabi, 1994-1995 (lire en ligne)
- (it) Dizionario Biografico degli Italiani, « Ricci, Lanfranco », sur treccani.it (consulté le ).