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Lamassu

Lamassu (en akkadien) et Lamma/Lama (en sumérien) désignent une figure protectrice de la Mésopotamie ancienne.

Le ou la Lamassu/Lam(m)a peut prendre diffĂ©rents aspects selon les lieux et les Ă©poques : il peut s'agir d'un ĂŞtre fĂ©minin ou masculin, humain ou hybride. Les Lam(m)a/Lamassu sont souvent associĂ©(e)s Ă  d'autres divinitĂ©s protectrices, les Udug/Shedu. Au sens large, une ou un Lam(m)a/Lamassu est un ĂŞtre protecteur qui peut aussi bien ĂŞtre associĂ© Ă  une personne, servant alors de sorte d'« ange gardien Â», d'escorte protĂ©geant contre les ennemis et forces malĂ©fiques, ou apportant la chance, protĂ©geant la personne dans son sommeil, qu'Ă  un bâtiment, en particulier Ă  son entrĂ©e, mais aussi dans certains cas Ă  des villes, des pays ou encore des personnages divins. Dans les reprĂ©sentations, il s'agit souvent de figures fĂ©minines, mais aussi dans le cas des palais nĂ©o-assyriens de taureaux androcĂ©phales colossaux, dans tous les cas placĂ©(e)s de manière privilĂ©giĂ© au niveau de portes d'Ă©difices dont ils servaient de dĂ©fense magique. On sait par les textes qu'il existait de nombreuses reprĂ©sentations de ces divinitĂ©s protectrices, notamment des figurines sous diffĂ©rentes formes (or, argent, bronze, lapis-lazuli, bois, ivoire, etc.).

La déesse protectrice Lam(m)a

La seule représentation assurée d'une divinité protectrice féminine désignée comme Lam(m)a est une stèle d'époque kassite mise au jour à Uruk, dans le temple d'Ishtar, déesse à laquelle elle avait été vouée par le roi Nazi-Maruttash (1307-1282 av. J.-C.). Il s'agit d'une déesse vêtue d'une robe à volants et coiffée d'une tiare à cornes symbolisant la divinité, avec deux mains levées, signe de prière. À partir de cet exemple, A. Spycket a proposé que les figures féminines semblables apparaissant notamment dans la glyptique et la statuaire à partir de l'époque akkadienne, et en particulier dans les scènes de présentation (courantes notamment à l'époque paléo-babylonienne) devaient être considérées comme des Lam(m)a[1]. Cette opinion est couramment suivie et dans la terminologie artistique ces figures féminines sont souvent désignées comme des Lam(m)a[2].

Les Lamassu gardien(ne)s de portes en Assyrie

Le terme Lamassu désigne dans les inscriptions de l'époque néo-assyrienne, aux côtés du terme Shedu, par la séquence d'idéogrammes DALAD.DLAMMA, les statues colossales de taureaux et lions androcéphales ailés qui gardaient les portes des palais royaux et des temples. De ce fait les statues colossales en calcaire mises au jour dans ces édifices sont couramment désignées par ce terme. On sait par les textes qu'il existait des représentations similaires en cuivre. Les textes mentionnent également des Lamassu féminines (SAL.DLAMMA.MEŠ) en albâtre ou cuivre, placées là encore au niveau des portes de palais royaux.

Références

  1. A. Spycket, « La déesse Lama », Revue d'assyriologie et d'archéologie orientale, vol. 54,‎ , p. 73-84
  2. (en) Jeremy Black et Anthony Green, Gods, Demons and Symbols of Ancient Mesopotamia, Londres, , p. 115

Bibliographie

  • (en) D. Foxvog, W. Heimpel et A. D. Kilmer, « Lamma/Lamassu. A. I. Mesopotamien. Philologish. », dans Reallexicon der Assyriologie und Vorderasiatischen Archäologie, vol. VI, Berlin, De Gruyter, 1980-1983, p. 446-453
  • A. Spycket, « Lamma/Lamassu. B. Archaölogisch », dans Reallexicon der Assyriologie und Vorderasiatischen Archäologie, vol. VI, Berlin, De Gruyter, 1980-1983, p. 453-455

Voir aussi

Articles connexes

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