Lac de Gérardmer
Le lac de Gérardmer se situe sur la commune de Gérardmer. Il se déverse dans la Vologne par l'intermédiaire d'un court émissaire, la Jamagne.
Lac de Gérardmer | ||
Le lac de Gérardmer. | ||
Carte topographique | ||
Administration | ||
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Pays | France (massif des Vosges) | |
Région | Grand Est | |
Département | Vosges | |
Géographie | ||
Coordonnées | 48° 04′ 10″ N, 6° 51′ 10″ E[1] | |
Type | Lac d'origine glaciaire | |
Superficie | 1,16 km2 |
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Longueur | 2,2 km | |
Largeur | 750 m | |
Altitude | 660 m | |
Profondeur | 38,4 m |
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Volume | 19,51 millions de m3 | |
Hydrographie | ||
Alimentation | Ruisseau du Phény (Rive sud)
Ruisseau de Mérelle (Rive ouest) Ruisseau du Chêne (Rive nord) Ruisseau de Cheny (Rive est) |
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Émissaire(s) | La Jamagne vers la Vologne | |
Géographie
C'est un lac sans île, d'origine glaciaire. Il est attenant à la ville, au sud-ouest.
Caractéristiques
- Longitude : 06° 93' E - Latitude : 48° 04' N
- Altitude : 660 m
- Surface : 115,5 ha
- Longueur maximale : 2 020 m
- Largeur maximale : 750 m
- Profondeur maximale : 38,40 m (entre Kattendycke et Croix Meyon)
- Volume : 19 510 000 m3
Le lac de Gérardmer a une forme elliptique étirée et orientée est-ouest. Le tour du lac avoisine 5 500 mètres.
Formation de la vallée des lacs
Au cours du quaternaire, le massif vosgien a connu des glaciations successives, mais c'est pendant la dernière phase, les retraits glaciaires après la glaciation de Würm (80 000 à 10 000 ans av. J.-C. environ) que sont nés les trois lacs :
- le premier, le lac de Retournemer est un lac de cirque glaciaire. Il est bloqué par un verrou granitique ;
- le deuxième, le lac de Longemer occupe un bassin creusé dans l'ancien lit du glacier et entravé par des dépôts morainiques ;
- le troisième, le lac de Gérardmer est retenu par une importante moraine terminale bosselée bloquant définitivement la vallée vers l'aval.
Hydronymie
La mer dudit Giralmer (1593), la mer de Gérardmer (1622), La Grand Mer (XVIIe siècle).
Si les deux premiers ont reçu leur nom de la tradition de parcours pastoraux réactualisée, le plan d'eau qu'on longe ou le plan d'eau d'où l'on ne peut que retourner, il n'est pas attesté par les documents écrits que le nom du dernier, le plus grand, soit lié à un tour complet ou gyration. Dans l'esprit montagnard, ce serait l'hypothèse la plus logique : la visite ou le pèlerinage au lac consistait à en faire le tour. Il est dénommé simplement le lac, mais les locuteurs gallo-romains comme les anciens habitants au Moyen Âge ont employé aussi mer"" qui indique par élusion l'étendue d'eau remarquable et sacrée. Ils ont même tacitement précisé après le XIVe siècle qu'il s'agissait de la mer de (saint) Gérard, un des saints patrons de leur église comme les locuteurs alsaciens l'ont traduit à leur manière "Geroldsee" en transformant Gérard en Gérald.
Il est fréquent d'entendre les deux prononciations: Gérard-mere ou Gérard-mé. L'étymologie et l'histoire dialectale ne justifient que la seconde prononciation apparentée au mansus ou petit domaine gallo-romain pour les habitations et le centre ancien. Pour le lac, il faut être prudent. La toponymie gérômoise est essentiellement d'origine gallo-romaine du Ier siècle, mais transmise par un cadastre périodiquement retranscrit et adaptée par évolution phonétique, elle se laisse facilement comprendre.
Un étang est une petite étendue d'eau ou mérelle en gallo-romain, il est présent dans les toponymes de roches "tête de Mérelle" ou "haut de Mérelle" près de l'étang tourbière au-dessus de la rive ombrée du lac. "L'adroite du lac" désigne simplement l'adret du lac, l'endroit (exposé) au soleil. "Ramberchamp" désigne un campus ou "espace ouvert et suffisamment plane" à l'envers, soit sur le rivage de l'ombre ou de l'ubac. Les "Roches noires" désignent encore un rivage rocheux important à l'envers, mais par l'adjectif le plus simple qualifiant l'ombre.
La Roche Morand indique la direction du soleil mourant pour un habitant du "domaine de Gérard" devenu Gérardmer.
Environnement
C'est un des lacs européens qui a fait l'objet d'immersion d'armes et de munitions susceptibles de relarguer des produits toxiques. Des dizaines de tonnes d'armes et de munitions ont été immergées dans un site unique au nord-est du lac. Dans les années 1980 et 1990, des plongeurs du centre de déminage de Colmar ont nettoyé la vase et extrait plusieurs tonnes de munitions. Le lac est considéré comme « nettoyé » jusqu'à une vingtaine de mètres de profondeur en 2014[2].
Les autres lacs les plus touchés semblent être les lacs suisses, mais dont les munitions sont plus récentes et donc moins corrodées.
Selon l'office de tourisme[3] et sous réserve de changements de réglementation ou d'interdictions locales, la baignade est autorisée, en respectant certaines conditions, et la pêche est autorisée dans le domaine piscicole de la Vallée des Lacs (classé en 1re catégorie), avec carte journalière ou permis vacances. Au sud du lac, une station de pompage prélève de l'eau pour alimenter le réseau d'eau potable. À la suite d'une sécheresse exceptionnelle à l'été 2022, la ville cesse de pomper l'eau du lac à la mi-novembre 2022 après trois mois de pompage ininterrompu, une première[4].
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site du Pays de la Déodatie : Découverte virtuelle et navigation cartographique sur l'Est des Vosges : Saint-Dié-des-Vosges, Gérardmer...
- Arrêté préfectoral/Pêche
- Liste des masses d'eau superficielles et des masses d'eau souterraine concernant le lac de Gérardmer
- Gérardmer possède le plus grand lac naturel du Massif des Vosges.
Notes et références
- « Carte IGN classique » sur Géoportail.
- Alix DROUIN-ENGLINGER, « Il reste des bombes au fond du lac », sur vosgesmatin.fr, (consulté le ).
- Site de l'Office de tourisme.
- « Vosges : Gérardmer cesse de pomper l'eau de son lac », sur LaProvence.com, (consulté le )