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Laboratoires Bell

Nokia Bell Labs — Bell Telephone Laboratories ou AT&T Bell Laboratories —, plus connus sous l'appellation de Bell Labs, ou Les Bell Labs), furent fondés en 1925 et implantés à Murray Hill dans l'État américain du New Jersey. En 2009, ils font partie du centre de recherche et développement d'Alcatel-Lucent racheté en 2016 par Nokia.

Nokia Bell Labs
logo de Laboratoires Bell
Logo des Laboratoires Bell depuis l'acquisition par Nokia d'Alcatel-Lucent.
illustration de Laboratoires Bell

Création 1879
Fondateurs Alexander Graham Bell
Forme juridique société anonyme
Siège social Murray Hill, New Jersey (2008)
Drapeau des États-Unis États-Unis
Direction Marcus Weldon
Actionnaires Nokia
Activité Recherche
Société mère AT&T (1925-1996)

Western Electric (1925-1983) Lucent Technologies (1996-2006) Alcatel-Lucent (2006-2016) Nokia

Sociétés sœurs Nokia Networks, Nokia Technologies, Alcatel-Lucent
Filiales Nokia Bell Labs France
Site web www.bell-labs.com

Les Laboratoires Bell ont dĂ©posĂ© jusqu'en 2012 plus de 29 000 brevets[1]. Les recherches menĂ©es par les Laboratoires Bell ont pris une importance capitale dans des domaines tels que les tĂ©lĂ©communications (rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique, transmission tĂ©lĂ©visuelle, communications satellite, etc.) et l'informatique (Unix, C et C++, etc.). Ce sont des Laboratoires Bell que proviennent aussi le transistor, la cellule photoĂ©lectrique, le laser et le dĂ©veloppement des communications par fibre optique.

Historique

Antécédents

Le pavillon Volta de Bell Ă  Washington, D.C. (1893).

Le Laboratoire A. G. Bell, Ă©galement connu sous le nom de Volta Bureau est crĂ©Ă© Ă  Washington Ă  la demande d'Alexander Graham Bell. En 1880, le gouvernement français avait dĂ©cernĂ© le prix Volta (en), dotĂ© de 50 000 francs-or, Ă  Bell pour l’invention du tĂ©lĂ©phone. Celui-ci les employa Ă  la construction du laboratoire Volta[2]. Ses collaborateurs, Charles Sumner Tainter et Chichester Bell (en), s'y consacraient Ă  l'analyse sonore, Ă  l'enregistrement et Ă  la retransmission du son. Bell rĂ©investit une part considĂ©rable du produit de ces recherches Ă  l'Ă©ducation ainsi qu'Ă  la reconnaissance du handicap de surditĂ©[2]. En 1884, l’American Bell Telephone Company crĂ©a un dĂ©partement de mĂ©canique Ă  partir du dĂ©partement de l'Ă©lectricitĂ© et des brevets, formĂ© un an plus tĂ´t[3] - [4].

Le Laboratoire Volta et le Bureau Volta occupaient d'abord la maison familiale d'Alexander Melville Bell, son père, au no 1527 de la 35th Street à Washington, dont l'écurie fut reconvertie en quartier-général en 1889[2]. En 1893, Bell construisit un nouvel immeuble (non loin de là, au no 1537) pour y installer spécifiquement le laboratoire[2] : cet immeuble a été classé Monument historique en 1972[5] - [6] - [7].

Organisation

En 1925, les Laboratoires de recherche de Western Electric furent regroupés avec une partie du service d'ingénierie d’AT&T pour former Bell Telephone Laboratories, Inc., en tant qu’entité distincte. Le premier président de la recherche en fut Frank B. Jewett, qui demeura à ce poste jusqu'en 1940. Bell Laboratories était détenu à parts égales par AT&T et Western Electric Company. Sa principale mission consistait à concevoir et réparer les matériels fabriqués par Western Electric pour les compagnies d'exploitation de Bell System, y compris les commutateurs téléphoniques. L'assistance aux compagnies téléphoniques allait jusqu'à l'édition des Bell System Practices (BSP), une collection complète de manuels techniques. Bell Labs agissait également comme bureau d'études, obtenant l'adjudication de contrats fédéraux, comme le Projet Nike et le programme Apollo. Quelques collaborateurs étaient affectés à la recherche fondamentale, ce qui n'était pas ordinaire, d'autant que plusieurs prix Nobel furent issus de cette pépinière.

Premier transistor, Laboratoires Bell, 1947.
Site des Laboratoires Bell Ă  Murray Hill.

Jusque dans les annĂ©es 1940, la principale implantation de la sociĂ©tĂ© Ă©tait le Bell Labs Building Ă  New York, mais par la suite les chercheurs furent dĂ©localisĂ©s sur plusieurs sites Ă  travers le New Jersey : Murray Hill, Holmdel, Crawford Hill, le Deal Test Site, Freehold, Lincroft, Long Branch, Middletown, Neptune, Princeton, Piscataway, Red Bank et Whippany. De tous ces centres, seuls subsistent Murray Hill et Crawford Hill (les centres de Piscataway et de Red Bank ont Ă©tĂ© revendus Ă  Telcordia Technologies, quant au centre de Whippany, il a Ă©tĂ© rachetĂ© par Bayer[8]). La plus forte concentration d'employĂ©s (environ 11 000 salariĂ©s) a Ă©tĂ© atteinte en 2001 sur le site de Naperville-Lisle, dans la banlieue de Chicago. Les autres grands centres Ă©taient Indianapolis (Indiana) ; Columbus (Ohio) ; North Andover (Massachusetts) ; Allentown (Pennsylvanie) ; Reading (Pennsylvanie) ; et Breinigsville (Pennsylvanie); Burlington (Caroline du Nord) (actif de 1950 Ă  1978 avant le transfert Ă  Greensboro dans les annĂ©es 1980) et Westminster (Colorado). Depuis 2001, plusieurs de ces sites ont fermĂ©.

Le Bell Labs Holmdel Complex, œuvre de l'architecte finlandais Saarinen, ancien campus des Laboratoires Bell situé à Holmdel, dans le New Jersey.

Le complexe Holmdel, 175 000 m2 de locaux s'Ă©tendant sur plus de 190 ha, a fermĂ© ses portes en 2007. Cet immeuble de verre avait Ă©tĂ© conçu par l'architecte Eero Saarinen. Au mois d', Somerset Development a rachetĂ© ce buiding pour en faire un complexe mixte de commerces et de logements, mais les perspectives se sont assombries avec la prise de conscience des rigiditĂ©s introduites par Saarinen dans l'utilisation des locaux, et le dĂ©labrement progressif des bureaux[9].

Bell Labs chez Lucent Technologies puis Alcatel-Lucent

Le , les activitĂ©s de conception et de fabrication d'Ă©quipements de tĂ©lĂ©communications de AT&T sont revendues et regroupĂ©es dans une entitĂ© indĂ©pendante nommĂ©e Lucent Technologies. Les Bell Labs ont apportĂ© du prestige Ă  la nouvelle compagnie, ainsi que les revenus obtenus par les milliers de brevets dĂ©posĂ©s. Bell Labs a accumulĂ© plus de 31 000 brevets lors de son existence, certains concernent le dĂ©veloppement de la LED et la dĂ©couverte de la mesure du son. Le , le groupe français Alcatel annonce l'acquisition de Lucent Technologies et ses filiales dont les Bell Labs, donnant ainsi naissance au numĂ©ro deux mondial des infrastructures de tĂ©lĂ©communications. Cette absorption doit dĂ©boucher sur une restructuration et la suppression de 8 800 emplois dans les douze mois qui suivent[10].

En 2014, Alcatel-Lucent annonce l’ouverture de plusieurs centres Bell Labs dans le monde dont un à Tel Aviv, en Israël, centré sur la recherche sur le cloud et les nouveaux défis de l’évolution des réseaux de télécommunications[11].

En 2015, Alcatel-Lucent Bell Labs crée « Le Garage », un espace destiné à l'innovation, au cœur du pôle scientifique et technologique Paris-Saclay et inaugure un centre Bell Labs à Cambridge, au Royaume-Uni[12].

Nokia Bell Labs

En , la multinationale finlandaise Nokia a acquis plus de 95 % des droits de vote et du capital d'Alcatel-Lucent. La marque Alcatel-Lucent disparaît progressivement et les Laboratoires Bell deviennent les Nokia Bell Labs.

Chercheurs ayant travaillé pour les Laboratoires Bell

Références

  1. « Alcatel-Lucent : la mine d’or des brevets hypothéqués », sur usinenouvelle.com (consulté le ).
  2. Robert V. Bruce, Bell: Alexander Bell and the Conquest of Solitude, Ithaca, New York, Cornell University Press, 1990 (ISBN 0-8014-9691-8).
  3. « Bell Labs », sur US Solar Institute.
  4. « A Capsule History of the Bell System: Research, Manufacture and Western Electric », sur The Porticus Centre/Beatrice Co.
  5. « Volta Bureau »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur National Historic Landmark summary listing, National Park Service (consulté le ).
  6. « National Register of Historic Places Inventory-Nomination: Volta Bureau » [223 KB], sur National Park Service et Accompanying three photos, exterior, from 1972 [PDF].
  7. « Volta Laboratory & Bureau » [archive du ], sur Washington D.C. National Register of Historic Places Travel Itinerary listing (consulté le ).
  8. « It's official! Bayer buys Alcatel-Lucent site in Hanover Twp. », The Hanover Eagle, no 16 mai,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Ronda Kaysen, « Future takes shape for Bell Labs site », New York Times, no 11 septembre,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Wikiwix's cache », sur archive.wikiwix.com (consulté le ).
  11. « Alcatel-lucent : Ouverture d'un nouveau centre Bell Labs à Tel Aviv », sur tradingsat.com (consulté le ).
  12. « Interview de Jean-Luc Beylat, président d'Alcatel-Lucent Bell Labs France », L'Opinion,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie

  • (en) Jon Gertner, The Idea Factory: Bell Labs and the Great Age of American Innovation, 2012-2013, Penguin (ISBN 978-0-1431-2279-1)

Articles connexes

Liens externes

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