La cumparsita
La cumparsita (diminutif de comparsa, petite parade de rue, en espagnol) est un des plus cĂ©lèbres airs de tango uruguayen du monde, composĂ© fin 1915 dĂ©but 1916 par le musicien uruguayen Gerardo Matos RodrĂguez (es) (1897-1948), enregistrĂ© en 1916 par Roberto Firpo chez Odeon Records.
Enregistré |
Novembre 1916 Studio d'enregistrement de Max GlĂĽcksmann Ă Buenos Aires en Argentine |
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Durée | 3:47 |
Genre | Tango (musique), Tango de salon, Musique latine, chanson d'amour, Milonga pampeana |
Format | Disque 78 tours |
Auteur | Roberto Firpo, Enrique Maroni, Pascual Contursi |
Compositeur | Gerardo Matos RodrĂguez (es) |
Label | Odeon Records |
Clip vidéo
[vidéo] Carlos Gardel - La Cumparsita sur YouTube
[vidéo] La Cumparsita remix - Leçon de Tango par Richard Gere et Jennifer Lopez - Shall We Dance? (2004) sur YouTube
Surnommé « le tango des tangos » ou « le tango de tous les tangos » cette chanson d'amour latine extrêmement populaire en Uruguay et en Argentine[1], rendue célèbre en 1927 sous le nom Si supieras par Carlos Gardel, est reprise et adaptée par de nombreux interprètes à travers le monde, en particulier par l'argentin Pascual Contursi (es)[2]. Elle devient l'hymne populaire et culturel de l'Uruguay, par décret présidentiel du .
Histoire
Ce morceau fut composĂ© sans parole vers 1915-1916 par Gerardo Matos RodrĂguez (es) (1897-1948) (jeune Ă©tudiant uruguayen en architecture de 18 ans) pour ses amis du petit orchestre d'harmonie universitaire de Montevideo « Federacion de los Estudiantes del Uruguay »[3] (« FĂ©dĂ©ration des Ă©tudiants d'Uruguay »).
Les querelles sur l'histoire des paroles de La cumparsita sont nombreuses. Peu après, toujours en 1916, Ă la demande de Matos Rodriguez, Roberto Firpo fait un arrangement musical et Ă©crit des premières paroles au cafĂ© La Giralda de Montevideo en Uruguay. La chanson a Ă©tĂ© jouĂ©e pour la première fois en public par Roberto Firpo et son orchestre. Mais le morceau est restĂ© peu connu jusqu'en 1924, quand les Argentins Enrique Maroni et Pascual Contursi (es) Ă©crivirent de nouvelles paroles pour l'intĂ©grer Ă l'un de leurs spectacles « Si tu savais, que dans mon âme, je conserve toujours cette tendresse, que j'ai eu pour toi..., Depuis le jour oĂą tu es partie, je sens l'angoisse dans ma poitrine, dis-moi, petite, qu'as-tu fait, de mon pauvre cĹ“ur ?... » La cumparsita fut ensuite enregistrĂ© avec un succès international fulgurant par Carlos Gardel en 1927. Matos RodrĂguez avait vendu les droits d’auteur de la partition Ă la filiale argentine de Casa Ricordi ; mais cette vente ayant eu lieu alors qu’il Ă©tait encore mineur, il put la faire annuler. Il Ă©crivit d'autres paroles qui furent enregistrĂ©es par Roberto DĂaz.
Origine du nom
Cumparsita est une variante orthographique de comparsita, diminutif de comparsa[4] à la fois danse de carnaval et formation de musiciens et de danseurs ; cumparsita est la prononciation des immigrés italiens de la région[5].
De part et d’autre du Rio de la Plata
Ce morceau est très populaire en Argentine et en Uruguay, au point que les deux pays s'en disputent parfois la propriété. Ainsi, à l'exposition universelle de Séville en 1992, la délégation argentine protesta contre l'insistance mise par l'Uruguay sur l'origine montévidéenne de cette chanson ; en 2000, le choix de La cumparsita pour l'entrée des athlètes argentins au défilé inaugural des Jeux olympiques de Sydney de 2000 fut l'objet de protestations du gouvernement uruguayen[6]. On appelle souvent la cumparsita, de façon plus consensuelle, « l'hymne du Rio de la Plata ».
Cette popularité n’a pas empêché Astor Piazzolla de déclarer qu'il s’agissait du « pire des tangos jamais écrits[5] ». Jorge Luis Borges l'a qualifiée de « baliverne navrante que beaucoup de gens aiment parce qu'on leur a fait croire qu'elle est ancienne »[7] Ces deux commentaires sont sans doute venu du fait que la Cumparsita, à l'inverse de la majorité des tangos de cette époque, a été écrite musicalement comme une simple marche (c'était l'objectif d'origine) et non avec une ligne rythmique de habanera. Par la suite, le morceau a été arrangé de façon plus sophistiquée pour arriver aux versions populaires d'aujourd'hui.
La cumparsita en France
Elle est reprise et enregistrée par de nombreux interprètes, dont Luis Mariano, Franck Pourcel, ou Julio Iglesias[8]...
- 1930 : Jean Wiéner et Clément Doucet (du duo classique et jazz Wiener et Doucet) l'enregistrent à deux piano [9].
- 1962 : Léo Ferré l'évoque dans sa chanson Mister Giorgina « Toi les frangines qui viennent guincher, Avant d'se faire comparsiter, Tu les regardes avec tes doigts, T'as l'œil qui joue en do en fa, La comparsita... »
Radio et cinéma
Elle est reprise comme musique de film dans de nombreux films de cinéma, ou émissions de radio, dont :
- 1938 : La Guerre des mondes, d'Orson Welles (au début de cette célèbre émission de radio)
- 1945 : Escale à Hollywood, de George Sidney, avec Frank Sinatra, Kathryn Grayson, et Gene Kelly (Zorro, joué par Gene Kelly, danse une version arrangée en sérénade, flamenco, et claquettes, sous le balcon de Kathryn Grayson [10])
- 1950 : Boulevard du crépuscule, de Billy Wilder
- 1959 : Certains l'aiment chaud, de Billy Wilder, avec Marilyn Monroe et Tony Curtis (danse entre Daphnée et Osgood)
- 1998 : Tango, de Carlos Saura
- 1999 : Man on the Moon, de Miloš Forman, avec Jim Carrey, Danny DeVito, et Courtney Love
- 2004 : Shall We Dance?, de Peter Chelsom (tango remixé de Richard Gere et Jennifer Lopez[11])
- 2006 : Dance with Me, de Liz Friedlander, avec Antonio Banderas (en version remixée)
Bibliographie
- Pierre Monette, Le Guide du tango, Montréal, Triptyque / Paris, Syros Alternatives, 1991, (ISBN 2-86738-754-X)
Notes et références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « La cumparsita » (voir la liste des auteurs).
- « Porque », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
- [(es) [http://www.todotango.com/spanish/biblioteca/cronicas/la_cumparsita.asp Roberto Firpo] et sa collaboration sur le thème La cumparsita.
- Voir, en haut de page, l'illustration de référence de la première page de l'édition pour piano, arrangement fait par l'auteur en 1916.
- comparsa sur Larousse.fr
- Article de presse de Pagina12
- [(es) http://www.lobuenodeuruguay.com/la_cumparsita.html La bueno de Uruguay], La lucha por La Cumparsita
- J. L. Borges, « Dialogue sur un dialogue », trad. Paul et Sylvia Bénichou, L'Auteur et autres textes, Gallimard, coll. L'imaginaire, 1983, p. 25
- [vidéo] La Cumparsita - Julio Iglesias - Taratata (1997) sur YouTube
- « La cumparsita (G.H.M. Rodriguez) Jean Wiener, Clément Doucet, pianos », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
- [vidéo] Escale à Hollywood Gene Kelly - La Cumparsita (1945) sur YouTube
- [vidéo] La Cumparsita - Richard Gere et Jennifer Lopez - Shall We Dance? (2004) sur YouTube
Voir aussi
Liens externes
- La cumparsita, origine et paroles
- [vidéo] La cumparsita - Tito Schipa (1930) sur YouTube
- Ressources relatives Ă la musique :
- MusicBrainz (Ĺ“uvres)
- (en) AllMusic
- (en) SecondHandSongs
- (mul) Todo Tango