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La RazĂłn (Argentine)

La Razón (« la raison » en français) est un journal gratuit distribué dans les gares et stations de métro de Buenos Aires, en Argentine.

Image illustrative de l’article La Razón (Argentine)
La une du premier numéro, 1er mars 1905.

Pays Drapeau de l'Argentine Argentine
Langue espagnol
Périodicité quotidien
Format tabloĂŻde
Genre généraliste
Fondateur Emilio Morales
Date de fondation 1905
Ville d’édition Buenos Aires

Propriétaire Groupe Clarín
Directeur de publication Luis Vinker
Site web larazon.com

FondĂ© en 1905 comme quotidien du soir, La RazĂłn ne cessa ensuite de se dĂ©velopper dans l’entre-deux-guerres et pouvait se targuer, sous le premier pĂ©ronisme, et aprĂšs sa nationalisation, d’avoir le plus fort tirage d’Argentine. RestituĂ© Ă  leurs propriĂ©taires lĂ©gitimes Ă  la chute de PerĂłn, mais pĂ©riclitant progressivement, il passa Ă  la fin des annĂ©es 1980 Ă  la municipalitĂ© de Buenos Aires, qui en fit un tabloĂŻde gratuit, avant d’ĂȘtre acquis en par le puissant groupe de presse ClarĂ­n.

Histoire

La RazĂłn (litt. la Raison) fut fondĂ© en 1905 par le journaliste argentin Emilio Morales comme journal Ă  grand format du soir (Quinta ediciĂłn) et du matin (Sexta ediciĂłn). Le quotidien fut ensuite acquis en 1911 par l’éminent homme de presse JosĂ© A. Cortejarena, devenant par lĂ  le premier journal en Argentine Ă  ĂȘtre propriĂ©tĂ© d’un journaliste. À la mort de Cortejarena en 1921, le titre fut repris par Ángel L. Sojo, sous la direction de qui La RazĂłn se signala en particulier par sa capacitĂ© Ă  prendre de vitesse tous les nombreux autres journaux de Buenos Aires. En 1928, le journal sera aussi le premier Ă  publier PatoruzĂș, rĂ©siliente bande dessinĂ©e du dessinateur Dante Quinterno.

La RazĂłn fut acquis en 1939 par Ricardo Peralta Ramos, descendant des fondateurs de la ville balnĂ©aire de Mar del Plata. Peralta Ramos nomma pour directeur FĂ©lix Laiño, qui procĂ©da Ă  une refonte de la mise en page et augmenta la part des illustrations. En 1947, le journal, qui n’avait entre-temps cessĂ© de croĂźtre, fut expropriĂ© sur ordre du prĂ©sident Juan PerĂłn et placĂ© sous tutelle d’un pouvoir de plus en plus autocratique. PilotĂ© par l’influente PremiĂšre dame Eva PerĂłn, La RazĂłn, tirant en 1952 Ă  quelque 500 000 exemplaires, supplanta son concurrent La NaciĂłn comme journal le plus lu d’Argentine, et devint le plus grand journal d’AmĂ©rique latine. La junte issue du coup d’État militaire, dit RĂ©volution libĂ©ratrice, qui Ă©vinça PerĂłn en 1955, se proposa de garder le lucratif quotidien, mais fut attaquĂ© en justice par la famille Peralta Ramos ; Marcos Satanowsky, avocat des proches de l’ancien propriĂ©taire, qui plaida le dossier, sut faire de La RazĂłn l’un des rares pĂ©riodiques restituĂ©s par le pouvoir militaire Ă  leurs proprĂ©taires lĂ©gitimes, Ă  l’inverse de beaucoup d’autres qui furent revendus par le rĂ©gime Ă  des acquĂ©reurs dociles[1] - [2].

En 1964, le journal inaugura un nouvel atelier d’impression dans la ville pampĂ©enne de General Hornos, et resta l’un des plus grands journaux argentins, devancĂ© seulement par ClarĂ­n. Le rĂ©dacteur en chef FĂ©lix Laiño prit sa retraite en 1984 et fut remplacĂ© par l’ancien Ă©diteur de La OpiniĂłn, Jacobo Timerman, revenu de son exil en Israel, oĂč il avait trouvĂ© refuge aprĂšs son enlĂšvement et les tortures subies sous la dictature militaire entre 1977 et 1979. Timerman convertit en un journal du matin le dĂ©clinant quotidien et s’attacha Ă  en rĂ©duire la voilure. Cependant, Timerman ne rĂ©ussit pas Ă  remettre le journal Ă  flot, et une grĂšve du personnel dĂ©clenchĂ©e en 1987 suffira Ă  entraĂźner sa fermeture[1].

L’insolvable RazĂłn passa alors aux mains de la municipalitĂ© de Buenos Aires, qui transforma la publication en un quotidien du soir, de format tabloĂŻde, distribuĂ© gratuitement, Ă  quelque 100 000 exemplaires, du lundi au samedi, dans la plupart des gares argentines et dans les stations du mĂ©tro de Buenos Aires, ainsi que dans les taxis et les avions. Le enfin, il fut repris des mains de la municipalitĂ© portĂšgne par ClarĂ­n, le groupe de presse le plus important du pays[3], et en 2008, le journal revint Ă  une Ă©dition matinale[4].

Corrélats

Notes et références

  1. (es)Diario La Razón. Historia Breve. Marcos Satanowsky sera assassiné en juin 1957, semble-t-il par les services secrets de la junte militaire.
  2. MartĂ­n Andersen, Dossier Secreto: Argentina's "Desaparecidos" and the Myth of the 'Dirty War', Westview Press, Boulder 1993.
  3. (es)ClarĂ­n (12/28/2000)
  4. (es)ClarĂ­n (7/20/2008)
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