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La Merveilleuse Visite

La Merveilleuse Visite est un film franco-italien réalisé Marcel Carné, sorti en 1974.

La Merveilleuse Visite

Réalisation Marcel Carné
Scénario Marcel Carné, Didier Decoin, Robert Valey
Acteurs principaux
Sociétés de production ORTF
Paris-France-Films
Mandala Films
Zafes Films
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de l'Italie Italie
Genre Drame
Fantastique
Durée 107 minutes
Sortie 1974

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Un jeune homme, inanimĂ© et nu, est dĂ©couvert sur une plage par le curĂ© d’un village de la cĂ´te bretonne. Conduit au presbytère et examinĂ© par le mĂ©decin qui le dĂ©clare indemne et en bonne santĂ©, l’homme reprend connaissance, incapable de dire comment il s’appelle tout en prĂ©tendant venir d’un autre monde, sans toutefois pouvoir prĂ©ciser d’oĂą exactement. Le curĂ© hĂ©berge celui qu’il nomme « Jean », se rĂ©fĂ©rant au jour saint oĂą il l’a dĂ©couvert. Jean crĂ©e l’émoi dans le village en fonction des croyances et des prĂ©jugĂ©s de ses habitants : est-ce un ange tombĂ© du ciel, un illuminĂ© ou un imposteur ?

Fiche technique

Distribution

Production

Distribution des rĂ´les

Marcel Carné[2] raconte ses péripéties pour dénicher l'oiseau rare devant incarner son « ange ». Ne l'ayant pas trouvé en France, il part à sa recherche à Rome, et le découvre en la personne du jeune acteur américain révélé en 1969 par Fellini dans son Satyricon, Hiram Keller, bien qu'il reproche à celui-ci de faire « un peu pervers pour un ange ». Mais ce n'est pas ce qui va éliminer l'acteur du casting, c'est son incapacité à apprendre le français comme Marcel Carné le lui a demandé deux mois avant le début des prises de vues. Car, fin , bien que Hiram Keller se soit engagé par contrat à dire son texte en français, il n'a pas suffisamment travaillé et demeure incapable de parler correctement notre langue[3]. Marcel Carné fait alors appel à son 2e choix repéré lors des essais, le cover-boy Gilles Kohler. Marcel Carné avait également trouvé à Rome une jeune actrice italienne « très belle et ayant du caractère », Agostina Belli (parlant parfaitement le français), pour le rôle de Deliah. Mais à cause du temps perdu avec la valse des producteurs, Agostina Belli n'était plus libre quand vint le moment du tournage.

Tournage

  • Marcel CarnĂ©[2] : « Commença la plus incroyable aventure que j'aie vĂ©cue durant le tournage d'un film. Ç'allait ĂŞtre un maelström d'Ă©vĂ©nements, un tourbillon d'incidents incessants, suscitant une tension nerveuse qui faisait parfois se dresser les techniciens les uns contre les autres... Cela tenait au temps, anormalement capricieux, qui nous faisait sans cesse courir d'un lieu Ă  un autre ; aux dĂ©fraiements qui n'arrivaient jamais chaque fin de semaine comme prĂ©vu ; aux payes non effectuĂ©es ; aux grèves rĂ©pĂ©tĂ©es qui en rĂ©sultaient et occasionnaient des bouleversements dont on n'a pas la moindre idĂ©e dans le plan de travail ; Ă  l'intendance qui suivait rarement... » S'ajoute Ă  tout cela la profusion de « chèques en bois » Ă©mis par un producteur peu scrupuleux, (« l'Ă©mission de chèques sans provision — un rien vingt-sept ! ») qui fait jaillir la flamme qui couvait sous la cendre...

Musique

Marcel Carné[2] : « Le premier combat que je dus livrer fut pour imposer la musique d'Alan Stivell... Personne n'en voulait. […] J'avais beau leur faire savoir que plusieurs airs, tels que la musique du bal et surtout les trois partitions de violon, avaient été enregistrés en play-back, qu'il faudrait tout recommencer, que cela coûterait « très cher », pour reprendre une formule dont on m'avait rabâché les oreilles, rien n'y faisait... […] Je finis par l'emporter en pratiquant la force d'inertie. Imperturbable, je continuai de monter le film et sa musique comme je l'entendais, sans me soucier davantage des criailleries... »

Diffusion à la télévision française

Accueil

Marcel Carné[2] : « Quintard [producteur] tenait absolument à ce que le film soit présenté au Festival de Cannes. J'étais d'accord, à la condition qu'il ne figure pas dans la compétition. » Mais la Commission de sélection rejette le film. Le producteur ne capitule pas et le présente au Marché du film de Cannes. La projection a lieu au cinéma « Le Paris ». Marcel Carné se souvient que « L'accueil est plus que favorable... À la sortie, des mains se tendent vers moi. Je saisis vaguement : — Le meilleur film du Festival... Vic Vance, photographe à Paris Match est aussi de cet avis... Que n'est-il critique cinématographique au même journal ! […] De fait, les jours qui suivent, les échos entendus sur La Croisette sont extrêmement favorables au film... Une deuxième projection est organisée ; elle attire la même affluence que la première... Et il faudra en organiser une troisième... […] Malgré le succès indéniable que le film vient de remporter à Cannes, Quintard déclare rencontrer des difficultés pour sa sortie à Paris. » Après avoir reçu un accueil « extrêmement flatteur » lors des projections en août à La Baule et à Deauville, la première parisienne est envisagée pour l'inauguration du nouveau cinéma Publicis Champs-Élysées prévue en décembre, mais le producteur veut que la projection soit effectuée à la rentrée. La première a donc lieu en septembre dans une salle d'un passage de l'avenue des Champs-Élysées. Le film est projeté en présence d'Arletty et de Michèle Morgan. L'accueil du public est chaleureux et l'interprétation de Roland Lesaffre est très remarquée, « succès qu'il n'avait pas connu depuis Thérèse Raquin », dixit Marcel Carné. Mais contrairement à l'accueil public, celui de la critique est beaucoup plus réservé. Henry Chapier aurait voulu « que le réel ne fut pas réel (?) » tandis que Louis Chauvet, critique au Figaro voit une débutante en Mary Marquet (70 ans de carrière...) et Robert Chazal, de France-Soir, trouve la réalisation d'un « conventionnel figé ». Ce qui ne refroidit pas l'accueil enthousiaste que le public continue de réserver à La Merveilleuse Visite. Après la projection à Quimper, un vieux breton, ému, dit à Marcel Carné : « Je ne savais pas que j'habitais un si beau pays ». Et malgré sa distribution dans un circuit de salles médiocres, le film continuera de faire de nombreuses entrées jusqu'à ce qu'il soit, sans raison apparente, brusquement retiré de l'affiche.

Notes et références

  1. Édité en France sous le titre La Merveilleuse Visite [« The Wonderful Visit »] (trad. de l'anglais par Louis Barron) (roman), Paris, Le Mercure de France, (1re éd. 1895), 274 p., in-18 (BNF 31636458).
  2. Extrait de son livre de souvenirs La Vie à belles dents, Paris, Éditions Jean-Pierre Ollivier, , 488 p.
  3. Hiram Keller tournera ultérieurement en France sous la direction de Catherine Breillat dans le premier film de celle-ci, Une vraie jeune fille (1976).
  4. Lieux de tournage cinématographique, L2TC.com
  5. « Les films à la télévision française : 1977 », sur ahbon.free.fr (consulté le )
  6. « 1974 – La Merveilleuse Visite | Marcel Carné », sur www.marcel-carne.com, (consulté le )

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