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La Madone de Cimabue portée en procession à Florence

La Madone de Cimabue portée en procession à Florence est une peinture à l'huile de l'artiste anglais Frederic Leighton réalisée à Rome de 1853 à 1855. C'est la première grande œuvre de ce peintre ; elle mesure plus de deux mètres de haut et plus de cinq mètres de large[1]. Elle est exposée à la National Gallery de Londres, à laquelle la reine Élisabeth II l'a prêtée. La peinture est accrochée bien en vue, au-dessus du vestibule principal, juste en face de l'entrée du musée[2].

Le tableau de Leighton dans l'entrée de la National Gallery.

La Madone de Cimabue portée en procession à Florence
Détail de La Madone de Cimabue.
Voir le tableau complet ci-après.
Artiste
Date
1853–1855
Type
Dimensions (H × L)
222 × 521 cm
Mouvement
No d’inventaire
L275, RCIN 401478
Localisation
La National Gallery, Londres

Description

D'après la description que l'historien de l'art Giorgio Vasari en a faite au XVIe siècle, le tableau montre une scène de la procession d'une Madone (un retable d'église) qui avait lieu au XIIIe siècle dans les rues de Florence[1]. La Madone est portée du domicile de l'artiste florentin Cimabue à l'église Santa Maria Novella. Cimabue lui-même précède immédiatement la Madone, couronné de lauriers. Il est flanqué d'un aréopage de personnages, dont son protégé, le jeune Giotto, l'architecte Arnolfo di Cambio[3], les peintres Gaddo Gaddi, Andrea Tafi, Buonamico Buffalmacco et Simone Memmi, le sculpteur Nicola Pisano[4] et, à cheval, sur la droite du tableau, le roi de Naples, Charles d'Anjou et enfin, appuyé contre le mur de droite, le poète Dante Alighieri[1].

Erreur d'attribution de La Madone

La Madone reproduite est non pas une œuvre de Cimabue, mais la Madone Rucellai de l'artiste siennois Duccio di Buoninsegna. Cette erreur d'attribution dans le titre de l'œuvre de Leighton est le résultat de l'erreur que Vasari a commise en attribuant cette madone à Cimabue et qui n'a été corrigée qu'en 1889 par Franz Wickhoff[5]. La description de la supposée procession accompagnant la Madone Rucellai à Santa Maria Novella, dont aucun document ne fait mention avant Vasari, est calquée sur celle de la manifestation organisée pour le transfert de la Maestà de Duccio au Duomo de Sienne le [6].

La Madone Rucellai et une œuvre semblable correctement attribuée à Cimabue, la Maestà de Santa Trinita, sont toutes deux exposées à la galerie des Offices à Florence.

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La peinture connut un succès immédiat en 1855 lorsque Leighton la présenta à l'exposition de la Royal Academy à Londres : elle valut à son auteur des louanges presque unanimes[7]. La reine Victoria l'acheta le premier jour de l'exposition pour 600 guinées. La National Gallery cite ce que la reine écrivit dans son journal sur cette peinture :

« Il y avait un très grand tableau d'un homme appelé Leighton. C'est une belle peinture, si brillante et si lumineuse, qui rappelle tout à fait une peinture de Paul Véronèse. Albert en était charmé, à tel point qu'il me l'a fait acheter[1]. »

L'artiste anglais Dante Gabriel Rossetti écrivit que l'œuvre prouvait la grande aptitude de Leighton à concevoir de riches arrangements[8]. Son frère, le critique d'art et écrivain William Michael Rossetti, ne fut pas charmé autant par cette peinture : « Son tableau a du volume mais non pas de grandeur, du style mais non pas d'intensité, du design plutôt que de la réflexion, de l'arrangement plutôt que de la conception : c'est une œuvre individuelle, pas particulièrement originale[9]. »

Vue complète de La Madone de Cimabue portée en procession à Florence.

Notes et références

  1. (en) « Cimabue's Celebrated Madonna », sur nationalgallery.org.uk (consulté le ).
  2. (en) « Virtual Tour », sur nationalgallery.org.uk (consulté le ).
  3. Arnolfo di Lapo est le nom que Vasari donna à Arnolfo di Cambio et qui figurait dans le premier catalogue d'exposition.
  4. Monkhouse 1899, p. 94.
  5. Clark 2009, p. 81.
  6. Joseph Archer Crowe, Giovanni Battista Cavalcaselle, Anna Jameson, « Cimabue et la Madone Rucellai », dans Les primitifs italiens, Paris, Parkstone, (ISBN 1844848663, lire en ligne), p. 58
  7. Barker 1999, p. 181.
  8. Barrington 1906, p. 191.
  9. Rossetti 1867, p. 254.

Bibliographie

  • (en) Emma Barker, « Case Study 5: Academic into Modern: Turner and Leighton », dans Gill Perry et Colin Cunningham (dir.), Academies, Museums, and Canons of Art, Yale University Press, (ISBN 0300077432), p. 268.
  • (en) Emilie Isabel Wilson Barrington, The Life, Letters and Work of Frederic Leighton, vol. 2, Harvard University, .
  • (en) Robert Clark, Dark Water : Art, Disaster, and Redemption in Florence, Random House, , 368 p. (ISBN 978-0-7679-2649-2 et 0-7679-2649-8), p. 368.
  • (en) William Cosmo Monkhouse, British Contemporary Artists, New York, Charles Scribner's Sons, , p. 266.
  • (en) William Michael Rossetti, Fine Art, Chiefly Contemporary : Notices Reprinted, with Revisions, Macmillan & Company, , p. 392.

Liens externes

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