L'Océan (1790)
L’Océan est un navire de guerre français, un vaisseau de ligne de 118 canons, en service de 1790 à 1855. D'abord baptisé les États de Bourgogne (1786-1793), puis la Côte d'Or (1793), la Montagne (1793-1795) et le Peuple (1795), il est finalement renommé l’Océan en .
Océan | |
La Montagne, vers 1794. par Philippe-Jacques de Loutherbourg | |
Autres noms | les États de Bourgogne (1786-1793) la Côte d'Or (1793) la Montagne (1793-1795) le Peuple (1795) |
---|---|
Type | vaisseau de ligne Classe Océan |
Classe | Classe Commerce de Marseille |
Histoire | |
A servi dans | Marine royale française Marine de la République République française |
Chantier naval | Brest |
Quille posée | |
Lancement | |
Armé | |
Statut | rayé du service |
Équipage | |
Équipage | 1 130 hommes |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 63,20 mètres |
Maître-bau | 16,50 mètres |
Tirant d'eau | 8,1 mètres |
Tonnage | 5 095 tonnes |
Propulsion | voiles (3 250 m2) |
Caractéristiques militaires | |
Blindage | bois |
Armement | 118 canons et 6 caronades |
Pavillon | France |
En raison de sa longue carrière entièrement au service de la marine française, il a parfois donné son nom à la classe des navires identiques (classe Océan) bien que formellement, elle soit nommée classe Commerce de Marseille, nom du premier navire de ce type construit.
Armement
- Batterie basse[1] : 34 canons de 36 livres.
- Batterie moyenne : 32 canons de 24 livres.
- Batterie haute : 34 canons de 18 livres.
- Gaillards : 18 canons de 8 livres et 6 caronades de 36 livres.
soit un total de 118 canons et 6 caronades[2], capable d'envoyer une bordée de 1 368 livres.
Carrière
Il fait partie du don des vaisseaux offerts à la marine royale par diverses institutions provinciales : commandé par les États de Bourgogne, sa construction est ordonnée le sous le nom d'États de Bourgogne, suivant un plan de l'architecte naval français Jacques-Noël Sané.
Sa quille est posée le , et il est lancé 4 ans et 3 mois après, le . Il est promptement armé et est en service en .
Comme ses vaisseaux-frères de la classe du même nom, le futur Océan est considéré dès ses premières sorties comme le chef-d’œuvre de Sané. De fait, ce vaisseau, le second de la série à être lancé après le Commerce de Marseille, était considéré comme étant le meilleur trois-ponts qui ait jamais navigué. Il était plus rapide et aussi maniable qu’un 74 canons et certains le prétendaient même capable de rivaliser avec des frégates sous le rapport de la maniabilité et de la vitesse.
Le , il est rebaptisé Côte d'Or, puis, le , Montagne.
Sous ce nom, il est criblé de boulets (on dénombra non moins de 400 à 500 boulets dans ses membrures) le par le HMS Royal Sovereign lors des Combats de Prairial, alors qu'il est le navire amiral de la flotte commandée par l'amiral Villaret-Joyeuse.
Renommé le Peuple le , il participe encore en tant que navire amiral, le , au combat de Groix. De retour à Lorient le , il prend son nom définitif, l’Océan (qu'il portait officiellement depuis le ).
En 1797, il rentre en radoub à Brest.
Le , le navire appareille de Brest, encore une fois en tant que navire amiral de la flotte de l'expédition de Saint-Domingue, avec l'amiral Villaret-Joyeuse à son bord. Cette expédition, pendant la courte paix d'Amiens avec l'Angleterre qui laisse les flottes évoluer librement, sera un désastre sur le terrain, militairement et politiquement. La France perd plus de 25 000 soldats et Saint-Domingue qui devient définitivement indépendante sous le nom d'Haïti. Pour échapper au massacre, 30 000 colons blancs s'enfuient, principalement vers la Louisiane.
En 1809, il est encore une fois utilisé comme vaisseau-amiral d'une flotte de 11 vaisseaux et 4 frégates, commandée par le vice-amiral Zacharie Allemand. Celle-ci, ancrée en rade de Rochefort, est prête à partir pour une campagne dans les Antilles en avril 1809, lorsqu'elle subit une attaque anglaise. Lors de cette désastreuse Bataille de l'ile d'Aix, les 11 et , L’Océan échappe aux brûlots ennemis et à l'échouage mais pas au constat d'impuissance de la flotte impériale lors de l'une de ses dernières entreprises.
Il subit une refonte en 1818, puis en 1836.
Le navire est désarmé le , et est transformé en batterie flottante à Brest à partir de . La commission navale le condamne le , et il est désarmé définitivement le . Le navire sera rayé des listes le . Par un curieux hasard, il sera démantelé dans la cale même où il fut construit quelque 65 ans avant.
Représentations
- Une maquette au 1⁄16 de ce navire est visible à Paris, dans l'entrée du Musée national de la Marine.
- L’Océan les sabords ouverts, Musée national de la Marine, Paris.
Notes et références
Bibliographie
- Collectif, Maquettes de la Marine impériale : Collection du musée de la Marine à Trianon, Union Européenne, Snoeck, , 184 p. (ISBN 978-94-6161-153-6)
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0, BNF 38825325)
- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655)
- Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris, Tallandier, coll. « Dictionnaires », , 537 p. [détail de l’édition] (ISBN 978-2847340082)
- Jean-Michel Roche (dir.), Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. 1, de 1671 à 1870, éditions LTP, , 530 p. (ISBN 978-2-9525917-0-6, OCLC 165892922, lire en ligne)
- Bruno de Dinechin, Duhamel du Monceau. Connaissance et mémoires européennes, 1999 (ISBN 2-919911-11-2)
- Dossier de marine
- Les vaisseaux de 118 canons de la Marine française