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Maison de la Reine

La Maison de la Reine (Queen's House en anglais), à Greenwich, construite de 1614 à 1617 a été conçue par l'architecte Inigo Jones, au début de sa carrière, pour la reine Anne de Danemark, épouse du roi Jacques Ier d’Angleterre. Elle a été modifiée et terminée par Jones, dans une deuxième campagne de construction vers 1635 pour la reine Henriette-Marie de France, épouse du roi Charles Ier.

Maison de la Reine
Présentation
Type
Palais, collection d'art, maison-musée (en)
Fondation
Architecte
Commanditaire
Occupant
Propriétaire
Royal Museums Greenwich (en)
Patrimonialité
Monument inscrit
Monument classé de Grade I (d) ()
Site web
Localisation
Localisation
Coordonnées
51° 28′ 52″ N, 0° 00′ 14″ O
Carte
Maison de la Reine

Historique

La Maison de la Reine est un des bâtiments les plus importants dans l'histoire de l'architecture britannique, étant le premier à avoir été construit de façon consciemment classique en Grande-Bretagne. C'était le premier travail important que l'on eût confié à Jones après qu'il fut revenu de son Grand Tour de 1613-1615 consacré à l'architecture romaine, renaissante et palladienne en Italie.

Certains bâtiments anglais plus anciens, comme Longleat, avaient fait des emprunts au style classique, mais en se limitant à de petits détails et en ne l'appliquant pas de façon systématique. La forme de ces bâtiments n'était pas non plus inspirée par une compréhension de l'héritage classique. À son époque la Chambre de la Reine apparut révolutionnaire aux yeux des Anglais.

On attribue à Jones l'introduction du palladianisme avec la construction de cette Maison de la Reine. Elle s'écarte cependant des contraintes mathématiques de Palladio et il est probable que le précédent le plus proche de son plan en forme de H, à cheval sur une route, est la Villa Médicis à Poggio a Caiano, œuvre de Giuliano da Sangallo. Aujourd'hui c'est un monument à la fois classé et protégé, et son statut inclut la vue axiale sur la Tamise large de 115 pieds.

Le Queen's House abrite avec le Old Royal Naval College (devenu le Greenwich Hospital), le National Maritime Museum.

La demeure au XVIIe siècle

Premier projet d’Inigo Jones

Inigo Jones est appelĂ© par la reine pour Ă©laborer un stand (petit pavillon installĂ© sur un parc, pour suivre la chasse, regarder les courses de chiens, prendre la collation) dans les jardins de Greenwich, demeure royale. Le dessin du premier projet montre l’édifice vu de profil, Ă  cheval sur la route par un passage voĂ»tĂ©.  L’usage d’une grande serlienne surmontĂ©e d’un fronton triangulaire, d’arcades sur les avant-corps situĂ©s aux extrĂ©mitĂ©s rend compte de l’intĂ©gration d’un vocabulaire palladien. Cette Ă©lĂ©vation italianisante est en rupture avec l'architecture jacobĂ©enne qui se dĂ©veloppe dans la sphère privĂ©e.

Second projet

Dessiné par John Webb, le second projet reprend le premier et le modifie. La symétrie est mise à mal par l’intégration d’une loggia dans le volume de l’aile de la façade sud alors que l’autre façade du bâtiment a conservé ses colonnes.

L’élĂ©vation reste modeste avec deux niveaux et cinq travĂ©es d’ouverture. Le dessin montre un rez-de-chaussĂ©e Ă  bossage qui forme un socle, une porte centrale cintrĂ©e et des fenĂŞtres latĂ©rales rectangulaires, l’ensemble surmontĂ© de grands claveaux. Au premier niveau, le pavillon est ouvert en son centre par un portique Ă  colonnes, avec des baies rectangulaires surmontĂ©es de simples corniches. Ce dessin est tellement italianisant qu’il sera considĂ©rĂ© comme de Palladio lui-mĂŞme. Au XVIIIe siècle, il est copiĂ© comme un dessin de Palladio, qui n’a pourtant jamais dessinĂ© de façades de cette façon, comme le montrent les dessins tirĂ©s du Livre II de Quatre livres de l'architecture  (prĂ©sentant des projets de villa). Certes, le caractère de pavillon (portique Ă  fronton et colonnes) donne Ă  la composition de Jones et de Webb un caractère de villa. En revanche, le traitement de la paroi et le rapport de l’ordre au mur sont diffĂ©rents de la manière de Palladio.

Les apparentements avec Palladio sont flagrants sur son dessin pour le palais Porto à Vicence, dessin qu’achète Jones lors de son voyage en Italie. Il présente une élévation de palais d'après Bramante : le rez-de-chaussée forme socle à bossage, un ordre embrasse le premier étage et un demi étage au-dessus, et un toit dissimulé au sommet. On retrouve des similarités entre leurs dessins :

- Les ouvertures du rez-de-chaussée: grande baie centrale cintrée avec baies rectangulaires latérales.

- Principe de la grande baie rectangulaire Ă  fronton au premier Ă©tage.

Jones y a bien puisé son inspiration en donnant la silhouette d’une villa à sa construction ; mais en traitant l’ordonnance comme celle d’un palais. En mélangeant cela, il invente quelque chose de complètement nouveau.

Le plan bâtiment du bâtiment définitif est adopté dès le début de la construction en 1616 (les recherches sur fondations n’ont pas montré de transformations). On suppose donc que c’est en 1616 qu’a été conçu le hall, carré et ceinturé de galeries, dépourvu des éléments traditionnels des hall anglais comme l'écran, la cheminée, l'oriel et la tribune.


Bien peu sera achevé sous le règne de Jacques Ier d'Angleterre. La reine Anne de Danemark tombe malade en 1618 et meurt en 1619 : les travaux sont interrompus. À cette date, le pavillon est à peine sorti de terre.

Distribution intérieure et décors

Photo de l'escalier Tulip

La première pièce de l'édifice est la Grande Salle. Cette salle possède une forme de cube parfaitement symétrique qui mesure 12m de long, et est composée d'une galerie au premier étage qui permet d’ouvrir la salle sur d’autres pièces. Le sol de cette grande salle est agrémenté de marbre noir et blanc, posé lors de la deuxième phase de construction, et qui fait résonance avec la composition des carrés et des cercles au plafond.

Inigo Jones érige une villa de campagne selon les procédés évoqués par Andrea Palladio et par les architectes italiens de la Renaissance. En effet, la villa se situe en hauteur et fait face à un immense parc de chasse. D’autres éléments de la Renaissance italienne viennent ponctuer l’intérieur de l’édifice tel que le plafond peint de la chambre de la reine Henriette Marie de France qui relève du style grotesque, souvent employé par les artistes italiens.

Le célèbre escalier Tulip en colimaçon doit son nom aux tulipes en fer forgé bleues qui agrémentent la rampe. Il monte vers un plafond de verre donnant ainsi une source importante de luminosité. Cette réalisation est le premier escalier géométrique sans support central construit en Angleterre. L’escalier est probablement inspiré de l’escalier ovale du monastère Sainte-Marie de la Charité à Venise réalisé par Andrea Palladio.

Notes et références

Bibliographie

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