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L'Insoumise

L'Insoumise (Jezebel) est un film américain réalisé par William Wyler, sorti en 1938. En 2009, le film est rentré dans le National Film Registry pour conservation à la Bibliothèque du Congrès aux États-Unis.

L'Insoumise
Description de l'image Jezebel (1938 film poster).jpg.
Titre original Jezebel
RĂ©alisation William Wyler
Scénario Robert Buckner
Abem Finkel
John Huston
Clements Ripley (en)
Owen Davis (pièce)
Acteurs principaux
Sociétés de production Warner Bros. Pictures
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Drame
Durée 104 minutes
Sortie 1938

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Une scène du film

En 1852, pour se venger du fait que son fiancé, Preston Dillard "Pres" (Henry Fonda), un banquier de la Nouvelle Orléans, ait refusé de l'accompagner à l'essayage de sa robe, Julie Marsden (Bette Davis) décide de porter une tenue rouge écarlate au bal le plus important de l'année : celui où toutes les jeunes filles à marier sont vêtues de blanc. Sa famille et son fiancé sont choqués par sa décision, mais personne ne peut la convaincre de renoncer à son caprice.

Au bal de l'Olympe, l'arrivée du couple choque l'assemblée tout entière. Julie se rend compte de l'ampleur de son faux pas et supplie Pres de la ramener chez elle, mais, intraitable, il la force à danser avec lui. Les autres couples quittent la piste, les laissant poursuivre seuls. Quand l'orchestre s'arrête de jouer, Pres presse le chef d'orchestre de continuer. Pres et Julie terminent la danse, sous le regard désapprobateur des invités.

Une fois qu'il l'a ramenée chez elle, Pres fait ses adieux à Julie, rompant implicitement leurs fiançailles. Elle le gifle. Sa tante, Belle Massey (Fay Bainter), la supplie de le rappeler, pour lui demander pardon, mais elle refuse avec arrogance, certaine qu'il reviendra vers elle. Au lieu de cela, il quitte la ville pour aller dans le Nord. Julie s'enferme chez elle et refuse de recevoir les visiteurs.

Un an plus tard, Pres retourne à la Nouvelle-Orléans, pour aider le Dr Livingstone (Donald Crisp) à convaincre les autorités de la ville de prendre des mesures nécessaires pour prévenir une épidémie de fièvre jaune. En l'honneur de son ancien fiancé, Julie organise une réception chez elle, comptant sur le pardon de Pres et le retour de son amour. À son grand désespoir, Pres arrive au bras d'une autre femme, Amy (Margaret Lindsay), qu'il a épousée alors qu'il était dans le Nord.

Désespérée, Julie pousse un de ses admirateurs, duelliste réputé, Buck Cantrell (George Brent), à se disputer avec Pres, mais la querelle tourne mal. C'est le jeune frère inexpérimenté de Pres (Richard Cromwell) qui provoque Buck en duel, dont il sort victorieux.

Comme le Dr Livingstone l'avait prévu, une épidémie de fièvre jaune frappe la ville. Pres tombe malade et, comme les autres malades, doit être mis en quarantaine sur une île, à l'écart de la ville. Amy se prépare à aller au lazaret pour s'occuper de son mari, mais Julie l'arrête. Elle dit à la Nordiste qu'elle ne saura pas comment traiter avec les esclaves et les usages en vigueur sur l'île. Elle lui demande, en suppliant, d'y aller à sa place comme un acte de rédemption. Amy hésite, craignant que Pres aime encore son ancienne fiancée. Julie admet que Pres ne l'aime plus et Amy lui donne sa bénédiction pour accompagner son mari.

Fiche technique

Distribution

Et, parmi les acteurs non crédités :

  • Bette Davis dans le gĂ©nĂ©rique de l'Insoumise.
    Bette Davis dans le générique de l'Insoumise.
  • Henry Fonda dans le gĂ©nĂ©rique de l'Insoumise.
    Henry Fonda dans le générique de l'Insoumise.
  • Georges Brent dans le gĂ©nĂ©rique de l'Insoumise.
    Georges Brent dans le générique de l'Insoumise.
  • Donald Crisp dans le gĂ©nĂ©rique de l'Insoumise.
    Donald Crisp dans le générique de l'Insoumise.
  • Fay Bainter dans le gĂ©nĂ©rique de l'Insoumise.
    Fay Bainter dans le générique de l'Insoumise.

Production

Bette Davis in Jezebel
Bette Davis in Jezebel
  • En 1936, les relations entre Bette Davis et Jack Warner, un des patrons de la Warner Bros., Ă©taient plutĂ´t orageuses et l’actrice venait de perdre un procès qui l’opposait Ă  son studio de production[1]. MĂ©contente des rĂ´les que lui imposaient la compagnie, elle avait refusĂ© plusieurs films ce qui lui avait valu, d’ailleurs, une mise Ă  pied de trois mois[2]. Dans un esprit de rĂ©conciliation avec Bette Davis, Jack Warner avait achetĂ© les droits, en janvier 1937, d’une pièce d’Owen Davis pour en faire un vĂ©hicule pour la star[3]. Cette pièce, Jezebel, avait Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©e par Miriam Hopkins dans le rĂ´le principal mais n’avait pas obtenu un grand succès[4]. Avec cette production, la Warner Bros. pensait tenir non seulement le grand rĂ´le capable de faire oublier Ă  Bette Davis celui de Scarlett O'Hara qu’elle n’avait pas obtenu pour Autant en emporte le vent, mais aussi un film capable de rivaliser et mĂŞme d’exploiter la campagne publicitaire de ce dernier[5].
  • Les similitudes entre L’Insoumise et Autant en emporte le vent n’étaient pas dues au hasard[2]. Les deux films ont les mĂŞmes ingrĂ©dients : une hĂ©roĂŻne, riche hĂ©ritière passionnĂ©e, capricieuse et dĂ©terminĂ©e ; un bel homme du Sud ; un autre personnage fĂ©minin doux et exemplaire ; une vision du Sud assez glorieuse et des catastrophes en quantitĂ©[2]. Ă€ cause de cette proche similitude entre L’Insoumise et Autant en emporte le vent, la Warner, studio de production de L’Insoumise, mit les bouchĂ©es doubles pour terminer le film avant, malgrĂ© les protestations de David O. Selznick qui accusait la firme de concurrence dĂ©loyale. Mais prudents, les producteurs de la Warner Ă©ludèrent certaines scènes trop semblables Ă  celle du roman de Margaret Mitchell[2]. MalgrĂ© les retards, le film sortit sur les Ă©crans neuf mois avant le premier jour de tournage d’Autant en emporte le vent[2], avec comme slogan publicitaire : « MoitiĂ© ange, moitiĂ© sirène, entièrement femme ! »[6]
  • Pendant huit mois, les producteurs, rĂ©alisateurs et scĂ©naristes de la Warner s’attelèrent Ă  l’adaptation du film qui semblait insoluble[3]. Faute de rĂ©sultats probants, la compagnie engagea alors un rĂ©alisateur rĂ©putĂ© pour dĂ©nouer les scĂ©narios les plus ardus, William Wyler. Le rĂ©alisateur discuta de ses problèmes d’adaptation avec un scĂ©nariste qu’il hĂ©bergea provisoirement, John Huston. EmballĂ© par ces idĂ©es, il demanda Ă  Hal B. Wallis, un des producteurs du film, de laisser travailler Huston au scĂ©nario pour pouvoir se consacrer entièrement Ă  la rĂ©alisation[3].
  • Quand on lui offrit le rĂ´le de L’Insoumise, malgrĂ© ses aspirations pour le rĂ´le[3], Bette Davis pensa recevoir une mince consolation au fait de ne pas avoir obtenu celui de Scarlett O'Hara[2]. Elle fut dĂ©trompĂ©e par la suite, car outre le succès du film, l’un des plus grands de 1938, L’Insoumise reçut 5 nominations et deux Oscars dont celui de la meilleure actrice pour Bette Davis (son second, après celui de 1936 pour l’Intruse).

Critiques et commentaires

  • Pour Henri Colpi, « Wyler est le grand maĂ®tre du cinĂ©ma pour l’analyse psychologique dans une atmosphère donnĂ©e. L’Insoumise est la plus belle Ă©tude de caractère du parlant » [7]. De son cĂ´tĂ©, François Truffaut, avant sa pĂ©riode de cinĂ©aste, Ă©crivait : « Chef-d'Ĺ“uvre du cinĂ©ma psychologique, L'Insoumise prouve, peut-ĂŞtre, que rien ne vieillit plus mal que les films psychologiques. »
  • Le titre original (Jezebel) est mentionnĂ© dans un commentaire de Tante Belle (Fay Bainter) Ă  l'encontre de Julie Marsden (Bette Davis). Après que cette dernière a semĂ© la discorde parmi ses invitĂ©s, Tante Belle compare sa nièce au personnage biblique JĂ©zabel.

Distinctions

RĂ©compenses

Nominations

Notes et références

  1. Atlas des stars d'Hollywood : Les acteurs de l’âge d’or, Evreux, Atlas, , 343 p. (ISBN 2-7234-3655-1 et 978-2-723-43655-7, OCLC 469649565), p. 84.
  2. Le Cinéma Grande histoire illustrée du 7e art. Volume 2. Éditions Atlas, p. 438.
  3. Jean-Pierre Coursodon, La Warner bros, Paris, Centre Georges Pompidou, coll. « cinéma/singulier », , 366 p. (ISBN 2-85850-632-9), p. 106.
  4. Isabelle Champion, Bette Davis : Sa carrière. Ses films., Paris, Éditions Pierre Lherminier, , 175 p. (ISBN 2-86244-049-3), p. 91.
  5. Le Cinéma Grande histoire illustrée du 7e art. Volume 4. Éditions Atlas, p. 875.
  6. Clive Hirschhorn, La fabuleuse histoire de la Warner Bros, Paris, Celiv, , 480 p. (ISBN 2-86535-050-9), p. 189.
  7. Le cinéma et ses hommes - Henri Colpi

Liens externes

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