LĂ©opoldine de Saxe-Cobourg-Gotha
Léopoldine (en allemand : Leopoldine Blanka Maria Josepha Ignatia Pankrazia Michaela Gabriele Raphaele Gonzaga von Sachsen-Coburg und Gotha) de Saxe-Cobourg-Gotha, née au château de Gerasdorf bei Wien, Empire d'Autriche-Hongrie, le et morte en Hongrie, probablement à Szolnok, le , est une princesse de Saxe-Cobourg-Gotha, membre de la branche dite « brésilienne » de sa famille.
Titulature | Princesse de Saxe-Cobourg |
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Dynastie | Maison de Saxe-Cobourg |
Nom de naissance | Leopoldine Blanka Maria Josepha Ignatia Pankrazia Michaela Gabriele Raphaele Gonzaga von Sachsen-Coburg und Gotha |
Naissance |
Château de Gerasdorf bei Wien, Empire d'Autriche-Hongrie |
Décès |
probablement Ă Szolnok, Hongrie |
Père | Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha |
Mère | Caroline de Toscane |
Conjoint | sans |
Enfants | sans |
Religion | Catholicisme romain |
Famille
La princesse Léopoldine est la quatrième fille et la septième des huit enfants du prince Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha (1867-1922) et de son épouse l'archiduchesse Caroline de Toscane (1869-1945), mariés en 1894[1]. Elle appartient à la branche dite « brésilienne » de sa famille[2] - [3].
En effet, par sa grand-mère paternelle dont elle porte le prénom, la princesse Léopoldine du Brésil (1847-1871), la princesse Léopoldine est l'arrière petite-fille de l'empereur Pierre II du Brésil (1825-1891) et de son épouse la princesse Thérèse-Christine des Deux-Siciles (1822-1889), tandis que, par son grand-père paternel, elle descend du prince Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha (1818-1881) et de son épouse la princesse Clémentine d'Orléans (1817-1907)[4].
Ses grands-parents maternels sont l'archiduc Charles Salvator de Habsbourg-Toscane (1839-1892) et son épouse la princesse Marie-Immaculée de Bourbon-Siciles (1844-1899). Dès lors, la princesse Clémentine est apparentée aux maisons de Habsbourg et de Bourbon-Siciles[4].
Léopoldine, est la septième d'une fratrie de huit enfants comprenant : 1) Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha (1895-1909), 2) Clémentine de Saxe-Cobourg-Gotha (1897-1975), 3) Marie Caroline de Saxe-Cobourg-Gotha (1899-1941), 4) Rainer de Saxe-Cobourg-Gotha (1900-1945), 5) Philipp Josias de Saxe-Cobourg-Gotha (1901-1985), 6) Theresa de Saxe-Cobourg-Gotha (1902-1990) et 7) Ernst de Saxe-Cobourg-Gotha (1907-1978)[5] - [6].
Biographie
Jeunesse
La princesse Léopoldine, née en 1905 au château de Gerasdorf bei Wien, passe sa jeunesse dans les diverses propriétés des Cobourg, avec ses frères et sœurs[7]. L'harmonie familiale est troublée par la mort, le , des suites d'une maladie pulmonaire, de son frère aîné Auguste à l'âge de 13 ans[7]. Son père, Auguste, officier retiré des marines brésilienne et austro-hongroise, gère maintenant ses domaines et s'adonne à la chasse. Sa mère, l'archiduchesse Caroline, douce et dévote est dévouée à l'éducation de ses enfants[7].
Leur mère estime, contrairement à l'usage dans beaucoup de familles royales, qu'une instruction à l'extérieur de la cellule familiale est préférable. Dès lors, Clémentine et sa sœur Theresa sont éduquées dans une institution catholique privée : le couvent du Sacré-Cœur de Pressbaum, près de Vienne. Léopoldine souffre d'un léger retard mental, mais elle est correctement éduquée et parle couramment plusieurs langues, dont l'allemand et le hongrois. Pianiste douée, elle est capable, sans avoir pu apprendre le solfège, de jouer des morceaux de Beethoven et de Mozart[8].
En 1918, la fin de la guerre bouleverse profondément le monde dans lequel Léopoldine a grandi. À partir de 1919, après la vente du château de Gerasdorf, la famille de la jeune fille réside au château de Schladming en Styrie[9].
Sous le Troisième Reich
Le , à l'instar de ses frères Rainer et Ernst, membres depuis 1930, Léopoldine s'inscrit au parti nazi. Le doute subsiste, en raison de son léger handicap mental, quant à la part personnelle de l'initiative de cette affiliation[8].
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, en 1939, la princesse Caroline et sa fille Léopoldine viennent s'installer auprès de Philipp Josias à Budapest car le prince Ernst a vendu leur propriété de Schladming. Le , la princesse Marie Caroline est soustraite de l'institution religieuse où elle demeurait. Elle est emmenée de force au château de Hartheim, à Alkoven, près de Linz. Le jour même, en raison de son handicap mental, elle est assassinée, victime du programme T4 conçu par les nazis et visant à euthanasier toute personne jugée inadaptée ou antisociale[10] - [11] - [12].
Tandis que sa mère et sa sœur Léopoldine demeurent toujours à Budapest, le , le prince Philipp Josias épouse Sarah Aurelia Hálasz, issue d'une ancienne famille de la noblesse hongroise. Un mois plus tard, le l'armée allemande se rend maîtresse de la Hongrie par le biais d'un gouvernement pro-nazi dirigé par Ferenc Szálasi[13].
Au printemps 1945, Philipp Josias, incorporé de force dans un régiment hongrois, réussit à se désister comme officier, mais est il affecté à un régiment de transport naval en Méditerranée[14]. Hajnal Hálasz, sœur de Sarah, demeurant également à Budapest s'enquiert du sort réservé à Léopoldine et sa mère. Hajnal découvre, dans leur palais de la Uri utca en grande partie détruit, les princesses Caroline, clouée dans un fauteuil roulant et sa fille Léopoldine. La famille de Sarah Hálasz vient dès lors en aide aux deux princesses en leur procurant quotidiennement des vivres[13].
Les années après-guerre
En , lorsque les combats cessent, une autre sœur de Sarah, Laura-Louise prend le relai et vient en aide aux princesses. La décision est prise de leur permettre de quitter les lieux devenus inhabitables, après le sauvetage des objets de valeur qui ont échappé aux pilleurs. Tandis que Sarah et son fils Philipp August se relogent dans un appartement à Pest, Léopoldine et sa mère Caroline emménagent dans une villa louée par le secrétaire de Philipp Josias. Deux semaines plus tard, le , la princesse Caroline meurt[15].
En 1947, Philipp Josias quitte clandestinement la Hongrie, mais il a confié sa sœur Léopoldine aux bons soins de la famille Hálasz : depuis la fin de la guerre chez Laura-Louise Hálasz, puis chez Hajnal Hálasz, épouse d'un médecin de Szolnok, Károly Rozmanith, où elle demeure jusqu'à sa mort[16].
Ascendance
Références
- Enache 1999, p. 695.
- Defrance et van Loon 2017, p. 4.
- Defrance 2013, p. 1.
- Enache 1999, p. 694-696.
- Enache 1999, p. 695-698.
- Huberty et Giraud 1976, p. 556-557.
- Defrance et van Loon 2018, p. 6.
- Defrance et van Loon 2013, p. 212.
- Defrance 2013, p. 2.
- Defrance et van Loon 2018, p. 11.
- Defrance et van Loon 2017, p. 5.
- Rushton 2018, p. 115.
- Defrance et van Loon 2013, p. 267.
- Defrance et van Loon 2018, p. 13.
- Defrance et van Loon 2013, p. 267-268.
- Defrance et van Loon 2013, p. 269.
Voir aussi
Ouvrages généraux
- Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8)
- Michel Huberty et Alain Giraud, L'Allemagne dynastique : HESSE-REUSS-SAXE, t. I, Le Perreux-sur-Marne, , 597 p..
- Olivier Defrance et Joseph van Loon, La Fortune de Dora : une petite-fille de LĂ©opold II chez les nazis, Bruxelles, Racine, (ISBN 2873868171).
- (en) Alan R. Rushton, Charles Edward of Saxe-Coburg : The German Red Cross and the Plan to Kill “Unfit” Citizens 1933-1945, Cambridge, Cambridge Scholars Publishing, , 225 p. (ISBN 978-1-5275-1340-2).
Articles biographiques
- (en) Olivier Defrance, « Between Egypt and Europe - The curious fate of Clémentine of Saxe-Coburg and Gotha », Royalty Digest Quarterly, no 4,‎ , p. 1-13 (ISSN 1653-5219).
- Olivier Defrance et Joseph van Loon, « Philipp Josias de Saxe-Cobourg et Gotha, un cousin méconnu de nos rois », Museum Dynasticum, vol. XXX, no 1,‎ , p. 5-21 (ISSN 0777-0936, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Olivier Defrance et Joseph van Loon, « The Last Kohary - The life of Philipp Josias of Saxe-Coburg and Gotha », Royalty Digest Quarterly, no 4,‎ , p. 1-12 (ISSN 1653-5219).
Articles connexes
Liens externes
- (en) Paul Theroff, « Online Gotha (Saxony) », sur Onlinegotha, (consulté le ).