Rainer de Saxe-Cobourg-Gotha
Le prince Rainer Maria Joseph Florian Ignatius Michael Gabriel Raphael Gonzaga de Saxe-Cobourg-Gotha, né à Pola, Empire d'Autriche-Hongrie, Empire d'Autriche-Hongrie, le et tué à Gyömrő, Hongrie le , est un prince de Saxe-Cobourg-Gotha, membre de la branche dite « brésilienne » de sa famille.
Titulature | Prince de Saxe-Cobourg |
---|---|
Dynastie | Maison de Saxe-Cobourg |
Distinctions | Grand-croix de l'ordre souverain de Malte |
Nom de naissance | Rainer Maria Joseph Florian Ignatius Michael Gabriel Raphael Gonzaga von Sachsen-Coburg und Gotha |
Naissance |
Pola, Empire d'Autriche-Hongrie |
Décès |
Gyömrő, Hongrie |
SĂ©pulture | lieu inconnu |
Père | Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha |
Mère | Caroline de Toscane |
Conjoints |
Johanna Károly de Károly-Patty (1930-1935) Edith de Kozol (1940-1945) |
Enfant | Johannes Heinrich de Saxe-Cobourg-Gotha |
Religion | Catholicisme romain |
Famille
Entourage familial
Le prince Rainer est le second fils et le quatrième des huit enfants du prince Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha (1867-1922) et de son épouse l'archiduchesse Caroline de Toscane (1869-1945), mariés en 1894[1]. Il appartient à la branche dite « brésilienne » de sa famille[2].
En effet, par sa grand-mère paternelle, la princesse Léopoldine du Brésil (1847-1871), le prince est l'arrière petit-fils de l'empereur Pierre II du Brésil (1825-1891) et de son épouse la princesse Thérèse-Christine des Deux-Siciles (1822-1889), tandis que, par son grand-père paternel, il descend du prince Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha (1818-1881) et de son épouse la princesse Clémentine d'Orléans (1817-1907)[3].
Ses grands-parents maternels sont l'archiduc Charles Salvator de Habsbourg-Toscane (1839-1892) et son épouse la princesse Marie-Immaculée de Bourbon-Siciles (1844-1899). Dès lors, le prince Rainer est apparenté aux maisons de Habsbourg et de Bourbon-Siciles[3].
Rainer, né en 1900, est le quatrième d'une fratrie de huit enfants comprenant :
- 1) Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha (1895-1909),
- 2) Clémentine de Saxe-Cobourg-Gotha (1897-1975),
- 3) Marie Caroline de Saxe-Cobourg-Gotha (1899-1941),
- 4) Philipp Josias de Saxe-Cobourg-Gotha (1901-1985),
- 5) Theresa de Saxe-Cobourg-Gotha (1902-1990),
- 6) LĂ©opoldine de Saxe-Cobourg-Gotha (1905-1978) et
- 7) Ernst de Saxe-Cobourg-Gotha (1907-1978)[4] - [5].
Mariages et postérité
Le , le prince Rainer épouse civilement et morganatiquement, à Munich, Johanna Károly de Károly-Patty, née à Salzbourg, le et morte à Innsbruck le , fille de Heinrich Károly de Károly-Patty et de Paula Gamon[1]. Le couple a un fils avant de divorcer à Munich le :
- Johannes Heinrich de Saxe-Cobourg-Gotha, né à Innsbruck le et mort le , cadre de banque, épouse en premières noces en 1957 Gabriele von Fürstenberg (1921-2007), dont une fille (Felicitas de Saxe-Cobourg-Gotha, née à Lugano le ), puis après son divorce en 1968, il épouse en secondes noces, la même année, Mathilde princesse de Saxe (1936-2018), fille de Frédéric-Christian de Saxe, chef de sa maison, et divorce en 1995, dont un fils (Johannes de Saxe-Cobourg-Gotha (1969-1987))[6].
Après son divorce, le prince Rainer épouse en secondes noces civilement à Budapest le Edith de Kozol, née à Budapest le et morte à Munich le , fille de Sándor de Kozol, directeur de la banque nationale de Hongrie et d'Aloisia Heissler, sans postérité[1].
Biographie
Jeunesse et formation
Né à Pola – aujourd'hui Pula en Croatie – dans la villa que son père, officier de marine, possède sur la côte Adriatique le ,le prince Rainer, passe sa jeunesse dans les diverses propriétés des Cobourg, avec ses frères et sœurs[7]. L'harmonie familiale est troublée par la mort, le , des suites d'une maladie pulmonaire, de son frère aîné Auguste à l'âge de 13 ans[7]. Quelques jours après les funérailles de son frère, le prince Rainer, âgé de neuf ans, est atteint des mêmes symptômes que son frère défunt, mais il recouvre la santé[8].
Son père, Auguste, officier retiré des marines brésilienne et austro-hongroise, gère maintenant ses domaines et s'adonne à la chasse. Sa mère, l'archiduchesse Caroline, douce et dévote est dévouée à l'éducation de ses enfants. À l'instar de ses frères cadets Philipp Josias et Ernest, Rainer étudie au Collège des Jésuites de Kalksburg à Vienne. Il se montre moins appliqué que son frère Philipp Josias et apparaît comme plutôt dilettante[7] - [9].
Conséquences de la Première Guerre mondiale
En 1918, la chute de la monarchie autrichienne met en péril l'existence du majorat des Cobourg-Kohary[N 1]à la tête duquel figure le prince Philippe de Saxe-Cobourg-Gotha, réputé comme le troisième homme le plus riche de l'empire austro-hongrois[10]. Le prince Auguste ne perçoit plus la rente liée au fidéicommis, le contraignant à mener une vie plus modeste. Lorsque son grand-oncle Philippe de Saxe-Cobourg doit choisir un héritier, il désigne, non pas son neveu Auguste, ni Rainer le fils aîné de ce dernier, mais il leur préfère son filleul et petit-neveu le prince Philipp Josias[7]. La mort de son grand-oncle, en 1921, oblige Philipp Josias à réorganiser sa vie et il demeure au palais Cobourg à Vienne, tandis que Rainer, écarté de la succession des Saxe-Cobourg, ses parents et ses frères et sœurs continuent - depuis 1919 - à résider à Schladming, en Styrie[11].
Après la mort de son père, advenue en 1922, le prince Rainer abandonne ses droits d'héritage à ses frères, contre une importante compensation financière qui lui permet de mener un grand train de vie et d'assouvir sa passion pour les automobiles. En 1924, il rédige un protocole du syndicat d'initiative de Schladming afin d'améliorer le secteur touristique dans la région[12].
Les années 1930
Le , quelques mois après l'engagement de son frère cadet Ernst, le prince Rainer s'affilie lui aussi au parti nazi[9], à l'instar du prince Charles Edouard, chef de la maison de Saxe-Cobourg qui rejoindra le parti en 1935. Contre l'avis de sa famille, Rainer se marie le avec Johanna Károly de Károly-Patty, issue de la noblesse autrichienne, d'origine hongroise et de confession catholique. En 1931, ils deviennent parents d'un fils, Johann Heinrich, mais la mésentente s'installe rapidement entre Rainer et son épouse. Leur mariage est dissout en 1935[13].
Le , le chancelier autrichien Engelbert Dollfuss échappe à un attentat commis par le parti nazi. Une série d'arrestations suit cet événement. Les princes Rainer et Ernst, sujets allemands, sont officiellement expulsés d'Autriche car des éléments rassemblés lors d’une perquisition à Schladming les relient directement à la tentative d’attentat[14]. Les deux frères s'installent à Munich et intègrent tous deux les SA. En réalité, seul Ernst a été effectivement expulsé car Rainer vit déjà depuis quelques mois à Munich où, criblé de dettes, il est poursuivi par ses créanciers[14]. Il fuit Munich après la Nuit des Longs Couteaux en été 1934. En , Rainer s'installe auprès de son frère Philipp Josias dans le prestigieux petit palais de la Uri Utca que ce dernier a fait rénover à Buda[15].
Seconde Guerre mondiale
Au début de la Seconde Guerre mondiale, le prince Rainer est établi à Budapest. À Pest, dans sa villa, Rainer mène, grâce à la rente que lui verse Philipp Josias, une vie plutôt agréable et donne des réceptions destinées aux aristocrates. Il fait la connaissance d'Edith de Kozol, fille du directeur de la banque nationale de Hongrie, et l'épouse en [16]. Peu après, de sinistres nouvelles parviennent d'Autriche. Le , au château de Hartheim, la princesse Marie Caroline, handicapée mentale, est euthanasiée, victime du programme T4 conçu par les nazis et visant à éliminer toute personne jugée inadaptée ou antisociale[16] - [17].
L'idylle entre Rainer et Edith est marquée sous le sceau des fêtes qui s'interrompent brutalement lorsqu'à la fin de 1944, l'Armée rouge et les forces armées roumaines envahissent Budapest. Leur appartement est endommagé par les bombes ennemies. Rainer et Edith, aidés par la Croix-Rouge, organisent des secours pour les habitants de Budapest et installent une cantine de fortune dans leur résidence[18].
Au début de l'année 1945, Rainer est emmené de force par des hommes armés. Son épouse pense que son passé national-socialiste a pu jouer en sa défaveur[19]. On perd toute trace du prince officiellement déclaré mort le par le nouveau régime hongrois. Toutefois, en réalité, le prince Rainer a été abattu par des soldats russes à Gyömrő le , mais différentes rumeurs circuleront longtemps sur son sort réel, prétendant qu'il a survécu à son arrestation. Il n'est officiellement déclaré décédé que sur décision judiciaire en 1961[20].
Honneur
Le prince Rainer de Saxe-Cobourg-Gotha est[1] :
Ascendance de Rainer de Saxe-Cobourg-Gotha
Notes et références
Notes
- Ce nom ne fait pas l'unanimité auprès des historiens et nombreux sont ceux qui, comme Olivier Defrance, considèrent que la famille d'Auguste n'a jamais adjoint le nom de Kohary à celui de Saxe-Cobourg. De fait, la correspondance de la reine Victoria montre qu'elle-même doutait qu'une telle modification ait été faite à l'occasion du mariage des grands-parents paternels d'Auguste. Malgré tout, le nom de Saxe-Cobourg-Kohary est largement utilisé dans la littérature consacrée à la famille. Defrance 2007, p. 68
Références
- Enache 1999, p. 695.
- Defrance et van Loon 2017, p. 4.
- Enache 1999, p. 694-696.
- Enache 1999, p. 695-698.
- Huberty et Giraud 1976, p. 556-557.
- Enache 1999, p. 695-696.
- Defrance et van Loon 2018, p. 6.
- Defrance et van Loon 2018, p. 14.
- Defrance et van Loon 2013, p. 211.
- Defrance et van Loon 2017, p. 1.
- Defrance et van Loon 2018, p. 7.
- Defrance et van Loon 2013, p. 211-212.
- Defrance et van Loon 2013, p. 212.
- Defrance et van Loon 2018, p. 8.
- Defrance et van Loon 2018, p. 9.
- Defrance et van Loon 2018, p. 11.
- Defrance et van Loon 2017, p. 5.
- Defrance et van Loon 2013, p. 269-270.
- Defrance et van Loon 2013, p. 270.
- Defrance et van Loon 2018, p. 18.
Voir aussi
Ouvrages
- Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8).
- Michel Huberty et Alain Giraud, L'Allemagne dynastique : HESSE-REUSS-SAXE, t. I, Le Perreux-sur-Marne, , 597 p..
- Olivier Defrance et Joseph van Loon, La Fortune de Dora : une petite-fille de LĂ©opold II chez les nazis, Bruxelles, Racine, (ISBN 2873868171).
Articles biographiques
- Olivier Defrance et Joseph van Loon, « Philipp Josias de Saxe-Cobourg et Gotha, un cousin méconnu de nos rois », Museum Dynasticum, vol. XXX, no 1,‎ , p. 5-21 (ISSN 0777-0936, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Olivier Defrance et Joseph van Loon, « The Last Kohary - The life of Philipp Josias of Saxe-Coburg and Gotha », Royalty Digest Quarterly, no 4,‎ , p. 1-12 (ISSN 1653-5219).
- (en) Olivier Defrance, « Between Egypt and Europe - The curious fate of Clémentine of Saxe-Coburg and Gotha », Royalty Digest Quarterly, no 4,‎ , p. 1-13 (ISSN 1653-5219).