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LĂ©opold Kretz

Léopold Kretz est un statuaire, dessinateur et peintre polonais français d'origine polonaise[1], né le à Cloczow (aujourd'hui Zolotchiv en Ukraine) et mort le à Cambo-les-Bains.

LĂ©opold Kretz
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Vue de la sépulture.

Biographie

Léopold Kretz est né le à Cloczow, près de Lemberg en Galicie appartenant à l'empire d'Autriche-Hongrie. Il s'initie au dessin à l'Académie d'Art placée sous le mécénat du comte Andréi Sheptisky, métropolite de Lwow. Il est, durant quelques années l'élève de Novakivsky, peintre ukrainien attaché au mouvement romantique polonais. Il entre à l'Académie des Beaux-Arts de Cracovie[2] et devient le disciple du sculpteur polonais Dunikowski, ami personnel d'Antoine Bourdelle.

À la fin de ses études, en 1931, c'est en France qu'il choisit de venir perfectionner sa formation grâce à une bourse que lui octroie le métropolite Sheptisky.

Sa valeur artistique reconnue dès son arrivée, il exécute les bustes des professeurs Bellocq et Leriche, de la faculté de médecine, au cours d'un bref séjour à Strasbourg.

Il s'installe à Paris et fréquente divers ateliers : celui de Paul Landowski, de Gaumont à l'École Nationale des Beaux-Arts et de Bourdelle à l'académie de la Grande Chaumière.

Bourdelle s'est beaucoup intéressé à Kretz, à « son art sensible et raffiné qui constitue un maillon de la sculpture en France et dans le monde » (extrait d'un courrier de Rhodia Dufet Bourdelle du ) En 1932, à l'âge de 25 ans, il présente sa première exposition personnelle à Paris, à la Galerie Pierre. À cette époque, il exécute les bustes de Maurice Ravel, André Gide et Darius Milhaud. Il entre aussi en contact avec quelques artistes indépendants de sa génération : Grüber, Balthus, Humblot.

À trente ans, dans son nouvel atelier au 11 Impasse Ronsin, il a pour voisin Constantin Brancusi et fait la connaissance de Malfray, Pimienta et Aristide Maillol. Il participe aux salons les plus réputés comme celui des Tuileries et devient sociétaire du Salon d'Automne[3]. Il bénéficie alors d'une commande d'État pour le Musée du Luxembourg et, sous les auspices du Maître Maillol, réalise une grande figure en pierre pour le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris.

À la même époque, il rencontre quelques historiens d'art : Waldemar-George, René Huyghe, Paul Fierens, Bernard Champigneulle, Raymond Cogniat qui lui consacreront plusieurs articles et préfaces.

Survient la guerre. Enrôlé volontaire dans l'Armée Polonaise en France, il est réformé pour maladie, puis il participe à la Résistance. Poursuivi par la Gestapo, il en échappe par miracle et entre en clandestinité. Forcé d'abandonner son atelier et son travail, il ne peut pratiquer pendant ces années que le dessin, et ce dans des conditions très difficiles et aléatoires. Après la Libération, il reprend ses activités artistiques et obtient la nationalité française.

Il a alors son atelier rue d'Arsonval, et commence à partager sa vie entre sa création et l'enseignement : de 1945 à 1950 il sera professeur de dessin et de modelage, succédant à Charles Despiau et Robert Wlérick à l 'Académie de la Grande Chaumière; puis de 1950 à 1974, professeur de modelage et de sculpture à l'école des Beaux-Arts de Reims et de 1975 à 1983, professeur de portrait (buste) à l'École Nationale des Beaux-Arts de Paris.

Léopold Kretz est vice-président de la Société Nationale des Beaux Arts durant la deuxième moitié des années 1970.

À ses expositions personnelles, s'ajoute sa participation régulière à de nombreux salons, en tant que sociétaire, ou en qualité d'invité. Il est sollicité, lors de la création du groupe des Neuf, pour en faire partie. Kretz est aussi présent à diverses expositions prestigieuses telles que :

  • « Sculpture française contemporaine de Rodin Ă  nos jours » au MusĂ©e Rodin et prĂ©sentĂ©e ensuite Ă  Londres, Bruxelles, Prague et Vienne;
  • « Histoire du buste autour de Bourdelle » au MusĂ©e Bourdelle
  • « Dessins de sculpteur » au Château de Rohan, Ă  Strasbourg
  • « Grands sculpteurs contemporains » au MusĂ©e de Narbonne...

De nouvelles commandes d'État lui sont proposées, entre autres pour Crest, Marseille, Châteauroux, Soissons, Sainte Maure de Touraine.

En 1954, sur commande de la direction des Beaux-Arts de la Ville de Paris, il réalise les trois archanges en pierre de la fontaine Notre-Dame (Square Jean XXIII), au chevet de la cathédrale. Grâce à leur restauration en 1993, « les Archanges de Kretz : Michel, Gabriel et Raphaël ont retrouvé leur intégrité et leur sereine beauté. » (article de « Paris le journal », no 36 du )

En outre, il réalise diverses médailles pour l'Hôtel de la Monnaie dont celles de « Georges Auric », « Jorge Luis Borges », « Chaïm Soutine ».

Pendant plusieurs années, Kretz est membre du Comité de la Biennale des Formes Humaines, ainsi que président de la section Sculpture du Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts. Diverses distinctions le récompensent, entre autres : le Prix des Vikings, le Grand Prix de Sculpture (Arts en Yvelines, Orangerie du Château de Versailles), le Grand Prix du Conseil Général de Seine-et-Marne (Fontainebleau), le prix Rodin... En , il est nommé Chevalier des Arts et Lettres. Il rejoint également le fameux "Groupe des Neuf" à sa création le .

En 1983, il reçoit la Médaille de Vermeil de la Ville de Paris. Nombre d'hommages lui sont rendus, dont celui du Salon d'Automne (1988). Ses œuvres se trouvent dans de nombreuses collections publiques et particulières, en France et à l'étranger.

Travaillant jusqu'Ă  ses derniers jours, LĂ©opold Kretz meurt le .

Tombe de Léopold Kretz, cimetière du Montparnasse, division 14

Le , sa sculpture Le Prophète (bronze), est installée sur la tombe de l'artiste au cimetière du Montparnasse. En 1992 a eu lieu l'inauguration d'une sculpture : Jeune fille en ville , installée Place du Pilori, à Angers. En 1996, est organisée une grande rétrospective de ses œuvres au Château de Trévarez de Saint-Goazec. En 2005, une grande exposition lui est consacrée aux Anciennes écuries des ardoiseries de Trélazé.

Sa veuve Ana Kretz, aujourd'hui dĂ©cĂ©dĂ©e, et qui a consacrĂ© pendant de nombreuses annĂ©es toute son Ă©nergie Ă  la dĂ©fense de l'Ĺ“uvre de LĂ©opold Kretz, a fait en 2008, la donation de quelque 1 500 Ĺ“uvres (sculptures, dessins, peintures, gravures...) Ă  la Ville de Mont-de-Marsan.

L'œuvre de Léopold Kretz se trouve au Musée Despiau-Wlérick de Mont-de-Marsan où elle est présentée au public[4].

Ĺ’uvres

Sources

  • Nieszawer et Princ, Histoires des artistes Juifs de l'École de Paris, 1905-1939, (DenoĂ«l, 2000 - Somogy, 2015) Les Ă©toiles Ă©ditions, 2020, p. 236-237.
  • Documents de l'Association LĂ©opold Kretz. Association fondĂ©e Ă  Paris le Ă  l'initiative d'historiens et critiques d'art, de collectionneurs, d'amateurs d'art et d'anciens Ă©lèves dont le but Ă©tait d'assurer le rayonnement de l'Ĺ“uvre et les enseignements de Kretz. Son but Ă©tait d'obtenir pour l'Ĺ“uvre de Kretz un espace unique et permanent garantissant sa pĂ©rennitĂ© dans le patrimoine artistique universel.
  • Procès-verbal du conseil municipal de la Mairie de Mont de Marsan du , dĂ©libĂ©ration no 16.

Notes et références

  1. Nieszawer et Princ, « Ecole de Paris », sur Ecole de Paris
  2. Adrian M. Darmon, Autour de l'art juif, encyclopédie des peintres, photographes et sculpteurs, Carnot, , 336 p. (ISBN 978-2-848-55011-4, lire en ligne), p75.
  3. « Le salon d'automne », Beaux-arts, chronique des arts et de la curiosité · Volume 9,‎ (lire en ligne).
  4. Musée Despiau-Wlérick, Léopold Kretz, Christophe Richard, Karine Beaudet, Léopold Kretz (1907-1990), un legs majeur au Musée Despiau-Wlérick, Éd. des Musées de Mont-de-Marsan, , 62 p. (ISBN 978-2-914-09816-8, lire en ligne).
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