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LĂ©on Levavasseur

Léon Levavasseur, né le au Mesnil-au-Val (Manche)[1] et mort à Puteaux le [2], est un pionnier français de l'aviation et des canots de course à moteur.

LĂ©on Levavasseur
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  58 ans)
Puteaux
Nom de naissance
Léon Marie Joseph Clément Levavasseur
Nationalité
Activité
Autres informations
Distinction

Motoriste inspiré, il est le premier à produire des moteurs légers et puissants, indispensables au développement de l'aviation.

Biographie

LĂ©on Levavasseur en manteau de fourrure avec Hubert Latham.

Fils d'un officier de Marine, il fit des Ă©tudes classiques Ă  Rochefort, puis AngoulĂŞme. Après un passage Ă  Polytechnique et aux Beaux-Arts, il assista aux dĂ©monstrations d’un moteur Daimler montĂ© sur un bateau Ă©voluant sur la Seine. Ă€ 24 ans il se dĂ©couvrit donc une passion pour les moteurs Ă  combustion interne et choisit d’entrer dans l’industrie.

En 1889, il put observer Ă  l’Exposition universelle un nouveau moteur Daimler, mais aussi le premier moteur monocylindre Ă  pĂ©trole lĂ©ger de Dion-Bouton. IngĂ©nieur en chef chez Patin, firme produisant du matĂ©riel Ă©lectrique, il suit les travaux de Fernand Forest (1851-1914) et les progrès des firmes ChĂ©nu, Rossel-Peugeot, ClĂ©ment-Bayard et autre Panhard-Levassor tentant d’adapter des moteurs automobiles Ă  la propulsion de dirigeables. Il rĂ©alisa aussi ses premiers moteurs lĂ©gers (moins de 100 kg) Ă  essence qu’il monta sur des bateaux pour les essayer sur la Seine. Enfin en 1897, il dĂ©couvrit, par l’intermĂ©diaire de l’Office des Brevets, les travaux de ClĂ©ment Ader sur les premiers moteurs en V.

On commençait alors à entrevoir la possibilité de faire voler un « plus lourd que l’air », mais il manquait un élément essentiel, un moteur léger et puissant. Père de six enfants, jouissant d’une situation confortable, Léon Levavasseur allait alors se laisser entraîner dans l’aventure, poussé par Jules Gastambide, industriel disposant d’importants moyens.

En janvier 1902, il fut nommĂ© directeur technique de la SociĂ©tĂ© du propulseur amovible, Ă  Suresnes. Dès le , il faisait enregistrer sous no 333.068 un brevet pour un moteur capable de dĂ©velopper 80 ch, dont les cylindres Ă©taient disposĂ©s en V, groupĂ©s par paire pour que deux bielles opposĂ©es attaquent le mĂŞme maneton, le but Ă©tant de rĂ©duire la longueur du vilebrequin et de rĂ©duire le poids de l’ensemble. AssistĂ© du mĂ©canicien Eugène WelfĂ©ringer, de trois de ses frères et de son beau-frère Charles Wachter, Levavasseur se lança immĂ©diatement dans la rĂ©alisation de ce moteur. En s’acheva la rĂ©alisation d’un 8 cylindres en V de 157 kg dĂ©veloppant 80 ch. Si les cylindres et les pistons Ă©taient encore en fonte, les culasses Ă©tait en aluminium, l’alĂ©sage et la course identiques, et un circuit d’eau en laiton entourait les cylindres pour en assurer le refroidissement.

Tandis que diverses amĂ©liorations permirent de rĂ©duire le poids du moteur Ă  145 kg, la construction d’un aĂ©roplane destinĂ© Ă  recevoir le moteur fut lancĂ©e avec une subvention de 20 000 francs du ministère de la Guerre. Celui-ci fut dĂ©montĂ© le Ă  Suresnes, et transportĂ© par la route Ă  Villotran (Oise), oĂą des amis des Gastambide, la famille Mellon, possĂ©daient une vaste propriĂ©tĂ© propice aux essais. Le lourd monoplan ne parviendra jamais Ă  s’arracher des rails sur lesquels il doit glisser pour faciliter le dĂ©collage, malgrĂ© les efforts rĂ©pĂ©tĂ©s de Charles Wachter tout au long du mois d’aoĂ»t. Pire, il se brisa fin septembre. Levavasseur dĂ©cida alors d’abandonner l’avion et de se consacrer au dĂ©veloppement des moteurs, avec une Ă©quipe qui s’étoffait. Entre 1905 et 1908, les moteurs dessinĂ©s par Levavasseur devaient dominer le monde des canots de vitesse, mais aussi le monde de l’aviation.

Les moteurs de LĂ©on Levavasseur furent montĂ©s sur des canots de course qui apparurent en compĂ©tition en Ă  Monaco, pilotĂ©s par Hubert Latham et baptisĂ©s Antoinette, du prĂ©nom de la fille de Jules Gastambide : L’Antoinette III, 600 ch pour 12 mètres de long, est alors le bateau Ă  moteur le plus puissant jamais construit. Les Antoinette IV, V, VI… sont autant de racers qui furent Ă©quipĂ©s de moteurs de puissances variables.

Ă€ la mĂŞme Ă©poque, le capitaine d’artillerie Ferdinand Ferber, qui poursuivait des expĂ©riences au parc aĂ©rostier de Chalais-Meudon, demanda Ă  Levavasseur de lui fournir un moteur de 25 ch pour remplacer le Rossel-Peugeot de 12 ch Ă©quipant son planeur no 8. Ce moteur, qui intĂ©ressa Ă©galement Santos-Dumont, ne pesait que 100 kg mais se rĂ©vĂ©la trop fragile. MalgrĂ© cet Ă©chec, les moteurs Levavasseur s’allĂ©geaient progressivement tout en gagnant en fiabilitĂ©. Ils Ă©taient aussi pensĂ©s dans la perspective d’une production de sĂ©rie, avec des pièces plus ou moins standardisĂ©es, et en Jules Gastambide et LĂ©on fondèrent la SociĂ©tĂ© des moteurs Antoinette au 10 de la rue des Bas-Rogers, Ă  Puteaux.

Un Antoinette IV, carte postale de 1909.

Avec le monoplan Gastambide et Mangin, Levavasseur revint en 1907 Ă  la construction d'aĂ©roplanes et en 1908 apparut une nouvelle famille de moteurs V8 de 45-50 ch, tournant Ă  1 400 tr/min avec une cylindrĂ©e de 7 270 cm3. Ces moteurs restaient refroidis par eau, mais le système Ă  injection Ă©tait remplacĂ© par un carburateur, la bobine par un alternateur haute frĂ©quence, les culasses en aluminium par des culasses en acier forgĂ©, le tout permettant de rĂ©duire le poids en ordre de marche de 110 Ă  85 kg. Leur prix atteint 12 500 francs en 1910, les dĂ©lais de livraison Ă©tant de 10 mois. Plus de 200 moteurs de ce type furent vendus en trois ans.

Le Salon de la locomotion aérienne de décembre 1908 fut également l’occasion de présenter le superbe monoplan Antoinette IV.

Le « tonneau Antoinette », un des tout premiers simulateurs de vol.

À partir de 1909, Léon Levavasseur et la société Antoinette firent de gros efforts pour satisfaire aux besoins de l'Armée française, créant à Mourmelon, où s’effectuaient les premières expérimentations militaires, une école de pilotage et un atelier. C'est à Mourmelon que, sur initiative des commandants Clolus et Laffont et du lieutenant Clavenad, la société Antoinette construisit les premiers appareils d'entraînement pour l'instruction au sol au pilotage de ses avions. Le « tonneau Antoinette » est un des tout premiers simulateurs de vol. Mais malgré la sortie d’un nouveau moteur de 60 ch, les efforts de Gastambide pour vendre des monoplans en Grande-Bretagne, où le marché semblait plus favorable, et les exploits d'Hubert Latham dans les meetings, l'absence de commandes militaires et l'apparition d'un moteur plus compétitif, le Gnome de 50 ch, allaient précipiter la chute des affaires de Léon Levavasseur.

Léon Levavasseur se lança alors dans la construction de machines diverses, dont quelques avions. Il meurt à Puteaux le [3], dans la misère et l’indifférence et la société Antoinette fut radiée du registre du commerce.

Distinctions

Plaque en hommage Ă  LĂ©on Levavasseur et Jules Gastambide 28 rue des Bas-Rogers Ă  Puteaux (Hauts-de-Seine).
  • MĂ©daille d'or Ă  l'exposition de Milan[4].
  • MĂ©daille de vermeil offerte par l'AĂ©ro-club au constructeur du moteur qui a permis d'effectuer le kilomètre bouclĂ© en vol[4].
  • Hors-concours Ă  l'exposition franco-anglaise de Londres[4].
  • Chevalier de la LĂ©gion d'honneur[4].

Notes et références

Bibliographie

  • Stephen H. King, The Passion That Left The Ground: The Remarkable Airplanes of LĂ©on Levavasseur, Word Association, 2007 (ISBN 978-1-5957-1178-6), 158 p.
  • Philippe Busch, LĂ©on Levavasseur 1863-1922 : Le père de l'Antoinette Moteur et AĂ©roplane, Ă©d. de l'Officine, , 338 p.

Liens externes

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