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Katharine Stewart-Murray

Katharine Marjory Stewart-Murray, duchesse d'Atholl, née Ramsay le et morte le , est une femme politique écossaise.

Katharine Stewart-Murray
Fonctions
Membre du 37e Parlement du Royaume-Uni
37e Parlement du Royaume-Uni (d)
Kinross and Western Perthshire (en)
-
Membre du 36e Parlement du Royaume-Uni
36e Parlement du Royaume-Uni (d)
Kinross and Western Perthshire (en)
-
Membre du 35e Parlement du Royaume-Uni
35e Parlement du Royaume-Uni (d)
Kinross and Western Perthshire (en)
-
Membre du 34e Parlement du Royaume-Uni
34e Parlement du Royaume-Uni (d)
Kinross and Western Perthshire (en)
-
Membre du 33e Parlement du Royaume-Uni
33e Parlement du Royaume-Uni (d)
Kinross and Western Perthshire (en)
-
Titres de noblesse
Marquise (d)
à partir du
Duchesse d'Atholl
à partir du
Biographie
Naissance
Décès
(à 85 ans)
Édimbourg
Nom de naissance
Katharine Marjory Ramsay
Nationalité
Formation
Royal College of Music
Wimbledon High School (en)
Activités
Famille
Père
James Henry Ramsay (en)
Mère
Charlotte Fanning Stewart (d)
Fratrie
Agnata Butler (sœur consanguine et sœur aînée)
Conjoint
John Stewart-Murray (à partir de )
Parentèle
Agnata Butler (sœur consanguine)
George Ramsay (d) (grand-père)
Grizel Margaret Burn-Clerk-Rattray (d) (nièce)
Statut
Noblesse (depuis le )
Titre honorifique
Sa Grâce (en)
à partir du

Biographie

Katharine Marjory Ramsay est la fille de James Henry Ramsay, dixième baronnet, propriétaire terrien, historien et juriste, et de Charlotte Fanning Stewart, chanteuse et musicienne. Sa demi-sœur, Agnata Butler, est une étudiante brillante de Girton College[1]. Elle-même fait ses études au lycée de filles de Wimbledon et au Royal College of Music, envisageant peut-être une carrière de musicienne[2]. Le , elle épouse John George Stewart-Murray, marquis de Tullibardine, qui devient duc d'Atholl en 1917, elle est après cette date connue sous le nom de duchesse d'Atholl.

Katharine Stewart-Murray est active dans les services sociaux du Perthshire, circonscription électorale de son époux, qu'elle aide à organiser à partir de 1902. Son mari est élu au Parlement de Westminster pour la circonscription de Perthshire Western, en 1910, il reste en fonction jusqu'en 1917, lorsqu'il devient pair[2]. Elle partage son intérêt pour l'histoire militaire et contribue à l'ouvrage Military History of Perthshire[2]. Elle est présidente de l'association féminine unioniste du Perthshire de 1908 à 1918[2]. Elle participe à des nombreuses associations, et siège comme présidente du conseil consultatif des Highlands et des îles de 1920 à 1924[3]. En 1918, elle est distinguée comme Dame commandeur de l'ordre de l'Empire britannique (DBE).

Elle se montre tout à fait opposée au droit de vote des femmes et prononce une allocution en ce sens lors d'une importante manifestation antisuffragiste écossaise en 1912 et, en 1913, elle devient vice-présidente de la branche de la ligue antisuffragiste de Dundee[4]. Cependant, elle se présente aux élections législatives comme candidate du parti unioniste écossais, après y avoir été invitée par David Lloyd George, Premier ministre libéral. Elle est élue de peu, dans la circonscription de Kinross et du West Perthshire en 1923, l'ancienne circonscription de son époux. Elle est la première femme élue à un siège écossais au parlement de Westminster[5].

Alors que l'historien William Knox estime qu'elle a, comme d'autres femmes élues dans la circonscription de leur mari, hérité du siège de son époux, Kenneth Baxter quant à lui conteste cette hypothèse, rappelant que Stewart-Murray avait quitté son siège de West Perthshire en 1917, et qu'entre-temps, le siège avait été remporté par un candidat du Parti libéral en 1918 et 1922[6] - [7]. Kenneth Baxter affirme en outre que le succès électoral de 1923 n’était pas acquis d'avance : Katharine Stewart-Murray a subi des critiques, notamment de la députée Nancy Astor, pour s'être opposée, avant 1918, au droit de vote des femmes[7] - [8] - [9].

Après le retour des conservateurs au pouvoir en 1924, elle est nommée secrétaire parlementaire du Board of Education par Stanley Baldwin, qui souhaite la présence d'une femme au sein du gouvernement[2]. Elle travaille sous la responsabilité d'Eustace Percy. Elle reçoit un doctorat honorifique de l'université d'Oxford (DCL) en 1926[2]. La défaite des conservateurs aux élections de 1929 la prive de son poste, et elle n'est pas renouvelée lorsqu'ils reviennent au pouvoir en 1931. Nancy Astor mène campagne contre elle, mettant en garde le parti conservateur contre l'antiféminisme de Katharine Stewart-Murray, auquel celle-ci n'avait jamais renoncé, ne voyant pas en quoi les femmes avaient besoin d'obtenir le droit de vote[2]. Elle vote notamment contre un projet de loi exigeant l'égalité salariale pour les femmes fonctionnaires. Cependant, elle soutient l'ordination des femmes pasteurs dans l'Église presbytérienne d'Écosse et publie Women and Politics (1931), ouvrage destiné à informer les femmes sur leurs devoirs de citoyennes[2]. Elle participe également à la création d'un comité contre les mutilations sexuelles des femmes dans les colonies musulmanes, notamment au Kenya, avec la députée de gauche Eleanor Rathbone, début d'une collaboration entre députées de différents bords politiques[2]. Elle permet également l'adoption d'une loi garantissant aux mères célibataires écossaises les mêmes aides financières que celles qui existent en Angleterre et au pays de Galles[2]. Elle dénonce la violation des droits du travail en Union soviétique et publie The Conscription of a Peaople (1931) et critique Lady Houston (en) pour son soutien déclaré à Benito Mussolini[10].

Katharine Stewart-Murray s'oppose à plusieurs décisions du parti conservateur, pour le projet de nouvelle constitution indienne, ou en soutenant Randolph Churchill contre le candidat officiel du parti conservateur à l'élection partielle de , et elle est menacée d'exclusion du groupe conservateur au parlement, mais elle choisit de siéger hors du groupe quelque temps. Elle revient au sein du groupe parlementaire après l'invasion de l'Abyssinie par l'Italie en , mais se trouve à nouveau en désaccord avec le parti conservateur à propos de la guerre d'Espagne. Elle s'efforce d'obtenir l'accueil humanitaire d'enfants espagnols en Angleterre, puis se rend en Espagne avec deux autres députées britanniques, Eleanor Rathbone et Ellen Wilkinson, pour observer les conséquences de la guerre civile. À son retour, elle publie Searchlight on Spain, un manifeste en soutien aux républicains édité et traduit à 300 000 exemplaires[2], qui lui vaut d'être surnommée « la duchesse rouge »[11]. Elle s'indigne que le gouvernement britannique n'intervienne pas en Espagne, alors que l'Allemagne et l'Italie le font, malgré le pacte de non-intervention. Elle s'aliène le soutien de conservateurs qui voit dans Franco un rempart contre le communisme et s'inquiètent des initiatives trans-partis politiques de Katharine Stewart-Murray[2]. Elle a lu Mein Kampf, et mène des attaques répétées contre la politique de Neville Chamberlain à l'égard de l'Allemagne nazie, ce qui lui vaut d'être exclue du groupe parlementaire conservateur en . Ses conflits avec le parti conservateur mènent à sa démission en , ce qui provoque une élection partielle. Elle n'est pas réinvestie par le parti conservateur, et se présente, sans succès, comme candidate indépendante[2]. Le parti conservateur mène campagne contre elle, soutenant la thèse qu'elle est en faveur de la guerre, et Winston Churchill et Robert Boothby, qui partagent ses idées, n'osent pas s'opposer à leur parti en faisant campagne pour elle[2]. Elle se consacre ensuite aux préparatifs contre la guerre, comme secrétaire honorifique du Scottish invasion commitee et au sein de la Croix-Rouge du Perthshire. Elle succède à son mari comme colonel en chef du Scottish Horse (en) et est membre fondateur de la British League for European Freedom, qui dénonce l'oppression soviétique en Europe de l'Est, ce qui lui aliène la sympathie des partis de gauche[2]. Elle publie, en 1958, une autobiographie empreinte de désillusion, Working Partnership[2].

Elle meurt à Édimbourg, âgée de 85 ans, le [12] et est enterrée au château de Blair, propriété des ducs d'Atholl, dans le Perthshire[2].

Distinctions

Publications

  • Military History of Perthshire (1660–1899) and (1899–1902), Perth: RA & J Hay
  • Conscription of a People, 1931
  • Women and Politics, Philip Allen, 1931
  • Main Facts of the Indian Problem
  • Searchlight on Spain, Middlesex: Penguin, 1938
  • Working partnership, being the lives of John George, eighth duke of Atholl, and of his wife Katharine Marjory Ramsay, Londres: Arthur Baker Ltd, 1958

Références

  1. Sara Delamont, « Butler [née Ramsay], Agnata Frances (1867–1931) », sur oxforddnb.com, Oxford Dictionary of National Biography (consulté le ).
  2. Sutherland 2004.
  3. « Highlands and Islands. The Major Health Services », The Glasgow Herald, (consulté le )
  4. Leah Leneman, A Guid Cause. The Women's Suffrage Movement in Scotland, Édimbourg, 2nd, , 304 p. (ISBN 1-873644-48-5), p. 272
  5. Kenneth Baxter, The Shaping of Scottish Identities : Family, Nation and the Worlds Beyond, Guelph, Ontario, Centre for Scottish Studies, University of Guelph, (ISBN 978-0-88955-589-1), « Chapter Nine: Identity, Scottish Women and Parliament 1918–1979 », p. 153
  6. William W. J. Knox, The Lives of Scottish Women. Women and Scottish Society 1800–1980, Édimbourg, Edinburgh University Press, , 234 p. (ISBN 0-7486-1788-4), p. 167
  7. Baxter, « 'The Advent of a Woman Candidate Was Seen … As Outrageous': Women, Party Politics and Elections in Interwar Scotland and England », Journal of Scottish Historical Studies, vol. 33, no 2,‎ , p. 265–66 (lire en ligne, consulté le )
  8. Kenneth Baxter, The Shaping of Scottish Identities : Family, Nation and the Worlds Beyond, Guelph, Ontario, Centre for Scottish Studies, University of Guelph, , 263 p. (ISBN 978-0-88955-589-1), « Chapter Nine: Identity, Scottish Women and Parliament 1918–1979 », p. 160
  9. « NEW SCHEDULE.—(Provisions as to Franchise.) »,
  10. Richard Griffiths, Fellow Travellers of the Right : British Enthusiasts for Nazi Germany, 1933–39, Oxford University Press, , 406 p. (ISBN 978-0-19-285116-1), p. 235
  11. Brian Masters, The Dukes, London, UK, Frederick Muller, , 438 p. (ISBN 0-09-173700-1)
  12. Alison Campsie, « The "Red Duchess" – Scotland's first female MP », The Scotsman,

Voir aussi

Bibliographie

  • Maurice Cowling, The Impact of Hitler - British Politics and Policy 1933–1940, Cambridge: Cambridge University Press, p. 403, (ISBN 0-521-20582-4)
  • Shelia Hetherington, Katharine Atholl 1874-1960, Aberdeen University Press, 1989
  • William Knox, « Katherine, Duchess of Atholl: The Red Duchess? », in Lives of Scottish Women. Women and Scottish Society, 1800–1980, Édimbourg: Edinburgh University Press, (ISBN 0-7486-1788-4)
  • Frank Maitland, Searchlight on the Duchess of Atholl, Édimbourg: Revolutionary Socialist Party (Great Britain), 1937 [lire en ligne]
  • Beverly Parkers Stobaugh, Women and Parliament, 1918–1970, Hicksville, NY: Exposition Press, 1978: Exposition Press, (ISBN 0-682-49056-3)
  • (en) Duncan Sutherland, « Murray, Katharine Marjory Stewart- [née Katharine Marjory Ramsay], duchess of Atholl (1874–1960) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne) Inscription nécessaire

Liens externes

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