Kégham Atmadjian
Kégham Atmadjian (en arménien Գեղամ Աթմաճեան), connu sous le nom de plume littéraire A. Séma (Ա. Սեմա), né le à Bafra dans l'Empire ottoman et mort le en France, est un poète, écrivain et essayiste franco-arménien.
Rédacteur en chef Mechagouyt | |
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Rédacteur en chef Tchank | |
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Naissance | |
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Décès |
(à 29 ans) Front de l'Ouest |
Nom dans la langue maternelle |
Գեղամ Միհրան Աթմաճեան |
Pseudonymes |
A. Séma, Ա. Սեմա |
Nationalités | |
Domiciles | |
Formation |
Université de Paris (à partir de ) |
Activités | |
Fratrie |
A travaillé pour |
Mechagouyt (- Tchank (- Loussapats |
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Parti politique |
Parti communiste français (depuis les années 1930) |
Arme | |
Conflit | |
Maître |
Kévork Garvarentz (d) |
Biographie
Kégham Atmadjian naît en 1910 à Bafra, où il fait ses études primaires[1]. Survivant des déportations du génocide arménien, lors desquelles il perd son père Mihran Atmadjian[2], Kégham Atmadjian vit ses premières années dans des orphelinats de Corfou et d'Alep[3]. Il retrouve ensuite sa mère Parantsem (née Etmekdjian, 1890-1973)[2] et sa sœur[1].
En 1918, il retourne dans sa ville natale puis s'installe à Constantinople pour ses études[1]. Il est élève de l'orphelinat anglais, où il a pour professeur le poète Kévork Garvarents (le père de Georges Garvarentz), qui lui donne le goût de l'écriture[1].
Il est militant proche des communistes dès 1926, avant son arrivée en France[3]. Il s'installe à Lyon en 1926[1].
En 1929, il s'installe à Paris[1]. Il s'inscrit en tant qu'auditeur libre à la Sorbonne, où il suit des cours de lettres et de sciences sociales[1], et fonde en 1930 la revue culturelle arménienne Ջանք (Tchank, « Effort ») avec Missak Manouchian[4] - [5]. Il rentre ensuite au Parti communiste français[1].
Il se marie avec Emma Jeanne Charlotte Le Chevalier en 1934 et ils ont ensemble deux enfants, Erminne et Gilbert.
Avec Bedros Zaroyan, il publie en 1935-1937 une autre revue arménienne, intitulée Մշակույթ (Mechagouyt, « Culture »)[6]. On retrouve aussi sa signature dans Loussapats (« Aube », 1938-1939), publiée par Zaroyan et Zareh Vorpouni[7]. Dans ces publications, on pouvait lire des articles sur la littérature française et arménienne, mais aussi des traductions de poètes comme Baudelaire, Verlaine et Rimbaud[4].
Il est aussi l'auteur de poèmes, de pièces de théâtre, de nouvelles et d'articles, publiés dans les revues sus-mentionnées[3].
Il semblerait qu'il ait fondé, en 1938, une imprimerie nommée l'Imprimerie du Temple au 24 rue Notre-Dame-de-Nazareth à Paris, comme en témoignent les Archives commerciales de la France[8]. Dans son ouvrage sur la littérature arménienne, Krikor Beledian rapporte aussi qu'il a fondé sa propre imprimerie, sans toutefois en donner le nom[1].
Naturalisé français[1], il est mobilisé sous les drapeaux au sein du 72e Régiment d'infanterie[9] et est tué en 1940 lors de la bataille de France sur le front des Flandres[10] au début de la Seconde Guerre mondiale[11].
Sa sœur, l'autrice et poétesse Marie Atmadjian, qui avait participé aux revues de son frère (notamment Tchank), est très marquée par sa mort et lui consacre certaines de ses œuvres : par exemple, dans son premier recueil, Les Lys de Golgotha (1948), la première partie est intitulée « Encensoir pour bénir les cendres dispersées de Séma » ; elle lui dédie aussi des poèmes[12].
- Titre de la revue Tchank (1930-1931).
- Titre de la revue Mechagouyt (1935-1937).
Œuvre
- Voie sans issue (roman, manuscrit perdu, extraits publiés dans Abaka)[13]
- (hy) Համաթլոս [« Heimatlos (Apatride) »], Paris, , nouvelle publiée dans le double numéro 3-4 de Mechagouyt, p. 97-111, [lire en ligne]
- (hy) Զրահածոր գարուն [« Le Printemps cuirassé »], Paris, Éditions Mechagouyt, , 64 p. (BNF 43671385)[14] - [15]
- (hy) Շամիրամ : Թատերաքերթուած հինգ արար [« Sémiramis - Pièce en cinq actes »], Paris, Imprimerie du Temple, , 52 p.[15]
- (hy) Պարոն Կալունի : Երգիծախաղ մէկ արարուած [« Monsieur Galouni »], Paris, Imprimerie du Temple, , 34 p.[15]
- (hy) Երկեր, RSS d'Arménie, ՀՍՍՀ հրատ. Պետ. Կոմ. Թիւ 6 տպարան, , 356 p.[15]
Notes et références
- Krikor Beledian 2001, p. 442.
- Archives de la famille Vartanian.
- Krikor Beledian 2001, p. 261.
- Hélène Kosséian-Bairamian, L'Arménie au cœur de la mémoire, Monaco/Paris, Éditions du Rocher, , 212 p. (ISBN 978-2-268-07743-7, lire en ligne)
- Krikor Beledian 2001, p. 86.
- Krikor Beledian 2001, p. 239.
- Krikor Beledian 2001, p. 241.
- « 44.338 - Société Imprimerie du Temple », Archives commerciales de la France, Paris, no 59, , p. 1444-1445 (lire en ligne)
- « Kegham ATMADJIAN », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
- « Atmadjian, Kegham (1910-1940) », sur catalogue.bnf.fr
- « Le poète Séma (Kégham Atmadjian né en 1910) », sur globalarmenianheritage-adic.fr
- Krikor Beledian 2001, p. 333.
- Krikor Beledian 2001, p. 262.
- Krikor Beledian 2001, p. 290.
- « Ա. Սեմա », sur bibliotheque-eglise-armenienne.fr
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Krikor Beledian, Cinquante ans de littérature arménienne en France : Du même à l'autre, CNRS Éditions, , 487 p. (ISBN 978-2-271-05929-1), voir surtout les p. 261-265 et sa notice biographique p. 442
Liens externes
- Ressource relative aux militaires :
- « Ա. Սեմա », sur bibliotheque-eglise-armenienne.fr