Tchank
Tchank (arménien : Ջանք, littéralement « Effort ») est une revue littéraire en langue arménienne fondée le à Paris et organisée par les poètes et écrivains franco-arméniens Kégham Atmadjian et Missak Manouchian. Sa publication cesse en après 12 numéros.
Tchank Ջանք | |
Sous-titre : Revue littéraire des jeunes | |
Titre de la revue Tchank pour le numéro double 8-9 | |
Pays | France |
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Zone de diffusion | France |
Langue | Arménien occidental |
Périodicité | Mensuel |
Genre | Revue littéraire |
Fondateur | Missak Manouchian Kégham Atmadjian |
Date de fondation | |
Date du dernier numéro | juin 1931 |
Ville d’édition | Paris |
Historique
Tchank est fondée le à Paris[1]. Cette revue, qui émane d'une « Association des jeunes écrivains » formée en , se veut le porte-parole des jeunes écrivains de la diaspora arménienne de France, comme en témoigne son sous-titre, « Revue littéraire des jeunes » et son objectif d'être leur « lieu de rendez-vous »[1]. Tchank est animée par les poètes et écrivains Kégham Atmadjian et Missak Manouchian[1].
Dans la revue, on retrouve des poèmes, nouvelles et articles de réflexion de Kégham Atmadjian, alias Séma[2], les premiers essais poétiques de sa sœur Marie Atmadjian, ou encore les premiers textes[3] de Missak Manouchian[1]. On y trouve aussi des traductions en arménien de poèmes de Pierre Louÿs (notamment Les Chansons de Bilitis), de Paul Gérady, de Baudelaire[4], de Verlaine ou encore de Victor Hugo (les trois derniers sont traduits par Manouchian)[3], ainsi que des traductions de nouvelles de Maxime Gorki, d'Erich Maria Remarque, etc.[1].
La ligne éditoriale de Tchank se réclame de gauche mais ses auteurs restent critiques vis-à-vis de la « littérature prolétarienne » que l'on retrouve alors en Arménie soviétique[1].
La revue cesse de paraître en au douzième numéro pour des raisons financières[5].
Liste des numéros[6]
- n° 1, , [lire en ligne] ;
- n° 2, , [lire en ligne] ;
- n° 3, , [lire en ligne] ;
- n° 4, , [lire en ligne] ;
- n° 5-6, novembre-, [lire en ligne] ;
- n° 7, , [lire en ligne] ;
- n° 8-9, février-, [lire en ligne] ;
- n° 10, , [lire en ligne] ;
- n° 11, , [lire en ligne] ;
- n° 12, , [lire en ligne].
Dans la fiction
Dans son roman consacré à Missak Manouchian, Didier Daeninckx évoque Tchank à la fin du chapitre 13[7]. Le narrateur décrit la revue comme suit :
« Tchank, ça veut dire « l'effort ». […] Elle a vu le jour en juillet 1930, […] avant de s'arrêter à l'été suivant. Elle se présente comme l'organe de l'Association des jeunes écrivains qui se résume en fait à trois membres, Manouchian, son ami Séma ainsi que la sœur de ce dernier, Marie Atmadjian. Moins de 25 ans de moyenne d'âge. On y discute des vertus comparées du surréalisme, du futurisme, de la tentation romanesque. Manouchian s'essaie à la traduction de poèmes de Baudelaire, livre les siens… […] Séma quant à lui tente de définir ce qui différencie Tchank des autres expériences littéraires, il réfléchit à la langue de l'exil, au caractère cosmopolite de l'écriture. »
Notes et références
- Krikor Beledian 2001, p. 86.
- Krikor Beledian 2001, p. 261.
- Jean-Pierre Besse, « Notice « MANOUCHIAN Missak » », Dictionnaire biographique des fusillés et exécutés par condamnation et comme otages et guillotinés en France pendant l'Occupation, (lire en ligne)
- Tchank, n° 2.
- Krikor Beledian 2001, p. 87.
- (hy) « ՋԱՆՔ », sur tert.nla.am
- Didier Daeninckx, Missak, Paris, Éditions Gallimard, (1re éd. 2009), 352 p. (ISBN 978-2-07-276308-3, lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Krikor Beledian, Cinquante ans de littérature arménienne en France : Du même à l'autre, CNRS Éditions, , 487 p. (ISBN 978-2-271-05929-1)
Liens externes
- Les numéros numérisés sont consultables sur le site de l'Union Catalog of Armenian Continuing Resources : (hy) « ՋԱՆՔ », sur tert.nla.am