Julien Dufau (rugby Ă XV)
Julien Dufau, né le à Biarritz et mort pour la France le à Agadez (Niger), est un joueur français de rugby à XV. Il a évolué aux postes d'ailier ou de trois-quarts centre à Bordeaux, Biarritz et en équipe de France. Mobilisé lors de la Première Guerre mondiale, il part en en mission au Niger comme commandant d'une section de méharistes où il trouve la mort dans une embuscade à la fin de l'année 1916.
Naissance |
Ă Biarritz (France) |
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Décès |
Ă Agadez (Niger) |
Taille | 1,74 m (5′ 9″) |
Poste | Centre, ailier |
Période | Équipe | M (Pts)a |
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1911-1914 ?-1911 | Stade bordelais Biarritz olympique | ? (?) |
? (?)
Période | Équipe | M (Pts)b |
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1912-13 | France | 5 (6) |
a Compétitions nationales et continentales officielles uniquement.
b Matchs officiels uniquement.
Biographie
Fils d'Adolphe et de Marie Chastain son épouse, il est domicilié rue de Vauréal à Biarritz. Il épouse Laurence Dupau le à Biarritz. D'abord menuisier, il s'engage le au 49e régiment d'infanterie de ligne. Il rejoint deux ans plus tard la 3e division d'infanterie coloniale cantonnée à la caserne Xaintrailles à Bordeaux[1].
Carrière sportive
Ailier ou trois-quarts centre, Julien Dufau joue au Stade bordelais lors de la saison 1910-1911[2]. Le club est champion de France le en gagnant les 23 matchs qu'il dispute. Lors de la finale, il marque l'un des quatre essais de son club qui gagne la partie 14 à 0[3]. Il quitte l'armée le et rentre à Biarritz. Il joue alors pour le Biarritz Stade puis est sélectionné pour le Tournoi des Cinq Nations 1912. Il participe aux quatre rencontres (autant de défaites), mais marque un essai lors de France-Irlande le lors de sa première cape, et en marque un autre lors de France-Angleterre le lors de sa quatrième. Il est appelé au dernier moment à jouer le match France-Écosse le pour pallier la défection de Pierre Faillot[4].
Carrière militaire
Il est mobilisé le et rejoint le 7e régiment d'infanterie coloniale à Bordeaux. Promu sous-lieutenant le , il quitte Bordeaux le et arrive au Niger le . Il est nommé commandant d'une section de méharistes sénégalais. Il combat alors la révolte Senoussiya. Ces insurgés, armés et équipés par les Allemands et les Turcs, profitent de la guerre pour tenter de conquérir leur indépendance.
Les 17 et 25 octobre 1916, le sous-lieutenant Dufau commande la colonne française lors des combats de Zurrika, Amazalla et Tarbardak. Son chef le capitaine Bosch dit de lui : « Son activité, son énergie, jointe à une résistance peu commune, lui ont permis de devenir rapidement un méhariste comme les Touaregs en ont peu connu... Il serait souhaitable que nous ayons à la tête de nos unités méharistes de tels chefs »[5]. Le , le père de Foucauld est tué par les hommes de Kaossen, qui poursuivent vers Agadès pour l'assiéger le et tenter de chasser les Français du Niger. Le , la section du sous-lieutenant Dufau de retour de mission à Bilma tombe dans une embuscade près de Tin Taboraq à 20 kilomètres à l'est d'Agadès. Les deux tiers de la colonne sont tués. Les quatre Français sont capturés, dont Julien Dufau, et décapités sur ordre de Tegama, sultan d'Agadès. Leurs têtes sont exposées pendant plusieurs jours devant le palais du sultan[6]. Ce n'est que le , après les trois mois de siège du fort d'Agadès, que les dépouilles des quatre militaires français sont retrouvées et enterrées dans le cimetière français de la ville.
Le sous-lieutenant Dufau reçoit en 1916 trois citations dont deux à l'ordre de l'armée[7]. Il est nommé Chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume en 1920. Le nouveau fort d'Agadès reçoit le nom de Fort Dufau[8].
Notes et références
- Ministère de la Défense, « Dossiers de personnel des officiers supérieurs et subalternes - Officiers des troupes coloniales,1791-1940 », Archives Services Historiques de la défense,‎ 1900-1926, p. 34 (lire en ligne)
- « Dufau Julien », sur finalesrugby.fr (consulté le ).
- « Bordeaux (Stade bordelais U.C.) 14-00 Paris », sur www.finalesrugby.com (consulté le )
- Frantz Reichel, « Le championnat international : L'Écosse bat la France », Le Figaro, no 2,‎ (lire en ligne).
- Cahiers d'études africaines - Année 1973 - Volume 13 - N°49
- Triaud 1995, p. ?
- « Dufau Julien », sur www.ffr.fr, FFR (consulté le )
- Kayser 2009, p. ?
Annexes
Bibliographie
: source utilisée pour la rédaction de l’article
- Claude Kayser, Agadès la Sainte ou les secrets d'une cité mythique, COLORADOC, , 215 p.
- Jean-Louis Triaud, La légende noire de la Sanûsiyya : une confrérie musulmane saharienne sous le regard français (1840-1930), Paris, Maison des Sciences de l'Homme, , 1151 p., broché (ISBN 978-2-7351-0584-7, lire en ligne)
- Daniel Grévoz, Les méharistes français à la conquête du Sahara : 1900-1930, Paris, L'Harmattan, , 197 p. (ISBN 978-2-7384-2408-2, lire en ligne)
Liens externes
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