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Bilma

Bilma est une ville oasis du Nord-Est du Niger. Elle fut une Ă©tape dans le commerce transsaharien au Moyen Ă‚ge.

Bilma
Bilma
Salines de Bilma
Administration
Pays Drapeau du Niger Niger
RĂ©gion Agadez
DĂ©partement Bilma
DĂ©mographie
Population 6 481 hab. (2011)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 18° 41′ 12″ nord, 12° 55′ 12″ est
Altitude 355 m
Localisation
GĂ©olocalisation sur la carte : Niger
Voir sur la carte administrative du Niger
Bilma

    GĂ©ographie

    Bilma est une commune urbaine du département de Bilma, dans la région d'Agadez au Niger.
    C'est le chef-lieu de ce département.

    Situation

    Bilma est situĂ©e Ă  environ 570 km au nord-est d'Agadez, et Ă  1 300 km au nord-est de Niamey la capitale du pays [1].

    Climat

    Bilma connaĂ®t un climat dĂ©sertique chaud (classification de Köppen BWh), extrĂŞmement aride, au domaine hyper-aride avec des prĂ©cipitations annuelles presque nulles, typique du TĂ©nĂ©rĂ©, une rĂ©gion dĂ©sertique situĂ© dans la zone saharienne hyper-aride au cĹ“ur du plus grand dĂ©sert chaud au monde. Le climat est ultra chaud (près de 28 °C de moyenne annuelle) : l'Ă©tĂ© est torride, très long, la tempĂ©rature atteignant couramment 40 - 45 °C sur une pĂ©riode de cinq Ă  sept mois en moyenne; l'hiver est chaud, mĂŞme inexistant mais le thermomètre est dĂ©jĂ  descendu en dessous de 0 °C la nuit en janvier par le passĂ©, cela reste cependant très exceptionnel. La tempĂ©rature du jour tombe rarement en dessous de 45 °C en juin, mois le plus chaud. Le TĂ©nĂ©rĂ© est aussi la partie du Sahara oĂą l'amplitude thermique moyenne diurne est la plus Ă©levĂ©e, la moyenne annuelle de cet Ă©cart approchant 20 °C. Les journĂ©es sont toujours toujours très chaudes et très ensoleillĂ©es. La durĂ©e moyenne annuelle de l'insolation y est supĂ©rieure Ă  4 000 h par an et les prĂ©cipitations moyennes annuelles sont environ de 12 mm mais possèdent une grande variabilitĂ© inter-annuelle. De plus, le degrĂ© hygromĂ©trique de l'air au TĂ©nĂ©rĂ© est excessivement faible, se situant entre 15% et 20% en moyenne par an et l'air y est encore plus sec que le reste du Sahara. C'est une des rĂ©gions plus chaudes, les plus arides et les plus ensoleillĂ©es au monde.

    Données climatiques à Bilma (climat désertique chaud - zone saharienne hyper-aride), altitude : 355 m
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 8,7 11,4 14,5 20,1 24,1 25,3 25,5 26,6 23,6 19,5 12,2 8,3 18,32
    Température moyenne (°C) 18,2 21,7 24,9 30,4 33,5 35,1 34,3 34,4 32,7 29,3 22,7 18,5 27,93
    Température maximale moyenne (°C) 27,7 31,9 35,3 40,6 42,8 44,9 43 42,1 41,8 39,1 33,1 28,7 37,53
    Précipitations (mm) 0 0 0 0 0 0 1,8 2,2 7,4 0,9 0 0 12,3
    Humidité relative (%) 17 14 12 10 11 13 18 24 16 14 15 19 15,3

    Population

    La population de la commune urbaine Ă©tait estimĂ©e Ă  6 481 habitants en 2011[2] - [3]. Le fait que la ville fasse partie du RĂ©seau des villes secondaires de l'UEMOA[4] composĂ© de ville ayant entre au moins 70 000 et 1,5 million d'habitants (sauf Tiebissou qui en aurait plutĂ´t 20 000) fait penser que la dĂ©mographie de Bilma est peut-ĂŞtre largement sous-estimĂ©e.

    Économie

    Depuis des siècles, l'extraction du sel des salines environnantes constitue la principale activitĂ© des 6 000 habitants de Bilma. La production de sel destinĂ© Ă  l'alimentation des animaux Ă©tait estimĂ©e Ă  20 700 tonnes annuelles en 2013 et celle du sel de cuisine de 12 000 tonnes [5].

    Cependant cette activité est menacée par l'avancée du sable sur le sol argileux des salines et l'enclavement de la ville qui provoque un surcoût conséquent puisque le sel ne peut être transporté que par dromadaires[5]. Ainsi les caravaniers achetaient, en 2013, la galette de sel de deux kilogrammes à 100 francs CFA (environ 0,2 dollar US) et la revendaient à 500 francs (un dollar) à Agadez (la principale ville de la région, au nord).

    Transport et communication

    La ville de Bilma est Ă  l'Ă©cart des grandes routes. L'aĂ©roport le plus proche est celui de Dirkou, Ă  35 km au nord.

    Histoire

    Oasis de Bilma, avec l'escarpement de Kaouar en arrière-plan : un vestige de la période du « Sahara vert ».

    La grande richesse de Bilma a été constituée par les sources de Timero, Tchi-intchiyé, Aboubou, Tchololo et leurs salines environnantes. La présence de l'eau permet d'une part la possibilité de riches plantations de dattiers, et d'autre part le commerce du sel gemme. Ce commerce transsaharien a perduré pendant des siècles, et persiste encore aujourd'hui.

    L'isolement de Bilma en a fait la destination des fonctionnaires en disgrâce sous le régime autoritaire de Seyni Kountché. Une prison y est installée. Des personnalités politiques aussi y ont été détenues dans les années 1980, comme Elhadji Adily Toro, Sanoussi Tambari Djakou, actuel président du PNA-Al Ouma, un parti politique du Niger. Plus récemment l'isolement de la ville a aussi aidé à des pratiques frauduleuses de la part des autorités politiques locales, à tel point que son conseil municipal a été dissout en juin 2017[6]. Il faut dire que la municipalité fait l'objet d'un regain d'attention dans un contexte de découverte de gisements d'or dans la vallée de Djado[7] et de déstabilisation militaire à la suite de la chute de Kadhafi dans la Libye voisine.

    Culture et patrimoine

    Bilma a Ă©tĂ© une des principales villes des Kanouris et un riche carrefour de caravanes. De l'ouest, la traversĂ©e transsaharienne rĂ©alisĂ©e par des caravanes de dromadaires, appelĂ©e AzalaĂŻ, durait 25 jours depuis Agadez Ă  travers les dunes du TĂ©nĂ©rĂ©. Les Touaregs y apportaient des produits du sud, mil, or, des esclaves aussi et en rapportaient du sel et des dattes, Ă  dos de chameau. Le film de Nathalie Borgers Vents de sable, femmes de roc en donne une illustration contemporaine intĂ©ressante.

    Personnalités notables

    Voir aussi

    Bibliographie

    • RenĂ© Chudeau, « Le cercle de Bilma », GĂ©ographie, vol. 21, no 4,‎ , p. 264–266
    • Louis Desplagnes, « Les oasis de la rĂ©gion de Bilma », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de GĂ©ographie de l’AOF, vol. 2, no 30,‎ , p. 608–656; 740–794
    • Louis Desplagnes, « Notes sur Bilma et les oasis environnants », Revue Coloniale, vol. 7, no 51,‎ , p. 361–386
    • Knut S. Vikør, The oasis of salt. The history of Kawar, a Saharan centre of salt production, Bergen, Centre for Middle Eastern and Islamic Studies,

    Articles connexes

    Notes et références

    1. Distances, coordonnées et altitude sont mesurées à l'aide de Google Earth
    2. Institut national de la statistique du Niger : Le Niger en chiffres 2011, p. 24
    3. Population dans le territoire de la commune urbaine
    4. APANEWS, « Le maire de Bouaké élu premier président du Réseau des villes secondaires de l’UEMOA - Apanews.net », sur mobile.apanews.net (consulté le )
    5. Ousseini Issa, « Le sel de Bilma est menacé par le sable et la mévente », sur http://www.ipsinternational.org/fr/index.asp, (consulté le )
    6. « Niger: opération «mains propres» dans 200 municipalités - RFI », RFI Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le )
    7. « Ruées vers l'or au Sahara », sur Echogeo, (consulté le )
    8. « Madame Sidibé Maman Dioula Fadjimata, ministre de l'Education nationale : une riche expérience professionnelle doublée de pédagogie », sur web.archive.org, (consulté le )

    Liens externes


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