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Julien Breton

Julien Breton est un artiste, calligraphe et performeur français, connu aussi sous le pseudonyme de Kaalam.

Julien Breton
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Naissance

NĂźmes, France
Autres noms
Kaalam
Nationalité
Français
Activité
Artise, calligraphe, performeur
Influencé par
Hassan Massoudy, Mehdi Saeedi, eL Seed

À ses dĂ©buts, il a Ă©tĂ© influencĂ© par l'art du graffiti et la calligraphie arabe. Julien Breton ne suivait pas les styles calligraphiques classiques mais cherchait Ă  trouver sa propre expression calligraphique qui reflĂ©tait les Ă©critures Diwani, Thuluth et Kufi. Le plus grand changement dans son esthĂ©tique s'est produit lorsqu'il a remplacĂ© la plume et le papier par la calligraphie lumineuse (light painting), et ce changement de support a fait de lui l'un des protagonistes de cet art.

En plus de l'exploration des possibilitĂ©s de la calligraphie lumineuse, Julien Breton collabore avec d'autres artistes, groupes de danse ou musiciens, et reflĂštent sa volontĂ© d’apporter et d’intĂ©grer l’art visuel sur scĂšne.

Biographie

Julien Breton, connu sous le pseudonyme de Kaalam, est essentiellement inspirĂ© par Khalil Gibran. Ils sont tous les deux animĂ©s par le mĂȘme dĂ©sir - le rapprochement de mondes apparemment diffĂ©rents. Julien Breton mĂȘle et fait cohabiter l’esthĂ©tique de l'Orient avec celle de l'Occident.

Julien Breton a commencé en tant que calligraphe inspiré par le graffiti, montrant les nouvelles possibilités de générer de nouvelles formes dans l'art islamique (Khoury 2015).


Bien qu'il se soit inspiré de la calligraphie traditionnelle, Julien Breton n'est pas un calligraphe classique et s'inscrit plutÎt dans le domaine de l'art contemporain.

DĂ©buts en calligraphie papier

Julien Breton est nĂ© en 1979 Ă  NĂźmes. Il vit depuis de nombreuses annĂ©es Ă  Nantes, dans l’ouest de la France. Cette ville est une ville d’eau, situĂ©e sur les deltas de trois fleuves et riviĂšres : la Loire, l'Erdre et la SĂšvre. Elle est un des plus grands ports de France et est souvent comparĂ©e Ă  Venise. NĂźmes et Nantes sont reliĂ©es par un multiculturalisme fort qui a imprĂ©gnĂ© sa pratique artistique.

Julien Breton ne traite pas de la thĂ©orie et de la critique de l'art, mais son art pourrait ĂȘtre dĂ©fini comme "art pĂ©renne" dans lequel s'incarne la philosphia perennis. Comme RenĂ© GuĂ©non, Frithjof Schuon, Ananda Coomaraswamy et Martin Lings, il cherche un trait commun au sein de diffĂ©rentes cultures. La preuve en est la forme de sa calligraphie, nĂ©e de deux graines - l'Ă©criture arabe et l'Ă©criture latine, qui sont les caractĂ©ristiques principales des Ɠuvres de Julien Breton.

La relation bipolaire de son approche calligraphique se retrouve Ă©galement dans son nom de famille, Breton, et dans le choix de son pseudonyme, Kaalam (plume arabe).

Son nom le rattache Ă  la Bretagne, rĂ©gion oĂč il vit et crĂ©e, tandis que son nom de scĂšne l’ancre au Moyen-Orient. C'est l'union de l'incompatible imaginaire, visible dans toute son Ɠuvre.

C'est par hasard qu'il a commencĂ© sa carriĂšre de calligraphe. Le dĂ©clencheur a Ă©tĂ© un livre d’Hassan Massoudy, calligraphe français d'origine irakienne, qu'il a reçu en cadeau d'une amie.

À partir de ce moment, l'impact d’Hassan Massoudy sur Julien Breton est indĂ©niable, et lui- mĂȘme ne le conteste pas. Leur pratique est cependant diffĂ©rente puisque l’Ɠuvre d’Hassan Massoudy est basĂ©e sur l'Ă©criture arabe, tandis qu’à ses dĂ©buts, Julien Breton a traduit l'esthĂ©tique de l'alphabet arabe en latin afin de dĂ©velopper son propre style.

En choisissant les couleurs, le rapport des masses, et la disposition du texte, Julien Breton suit le maĂźtre franco-irakien, de sorte que ses Ɠuvres, bien que latines, ressemblent Ă  une combinaison de Diwani, Thuluth et d’écriture Kufi (Figure 2). Le caractĂšre ludique de l'Ă©criture Diwani, la recherche de la hauteur du Thuluth et l'emphase horizontale du Kufi ne sont que quelques-unes des caractĂ©ristiques des premiĂšres Ɠuvres Julien Breton.

Bien qu'Hassan Massoudy ait eu une grande influence sur lui, il faut dire que les Ɠuvres de LassaĂąd Metoui, Mehdi Saeedi et EL Seed ont Ă©galement jouĂ© un rĂŽle dans la formation du style de Julien Breton (Zoghby, Stone, Hawley 2011 ; Lenon 2013).

Calligraphie lumineuse

À partir de la premiĂšre rencontre avec la calligraphie arabe, Ă  travers la recherche d'une expression personnelle, cinq annĂ©es se sont Ă©coulĂ©es avant que Julien Breton ne dĂ©couvre un mĂ©dium complĂštement nouveau : la calligraphie lumineuse. Il a dĂ©crit le changement dans son style en disant que "l'encre devient lumiĂšre, le papier devient photographie et la calligraphie elle-mĂȘme devient chorĂ©graphie " (Behiery 2012).

La calligraphie lumineuse appartient aux techniques de light painting (Keimig 2017). Le processus repose sur une longue exposition d'un appareil photo qui capture une scĂšne dans laquelle l'artiste utilise une source de lumiĂšre mobile.

DĂšs 2006, lorsqu'il s'est familiarisĂ© avec les possibilitĂ©s de la calligraphie lumineuse, Julien Breton a dirigĂ© l’essentiel de sa pratique artistique vers les aventures exploratoires de cette technique.

Contrairement à la calligraphie classique, la calligraphie lumineuse n'est pas limitée par l'espace papier, au contraire, l'espace est illimité.

Bien que la calligraphie lumineuse soit issue de la calligraphie sur papier, la premiĂšre n’autorise aucune erreur - chaque mouvement de l'artiste est enregistrĂ© par la photographie.

C'est pourquoi Julien Breton doit d’abord dessiner ses traits sur papier. Cette Ă©tape est suivie par une rĂ©pĂ©tition de la chorĂ©graphie, qui ressemble aux mouvements du Tai Chi (Be- hiery 2012).

Les formes présentes dans sa calligraphie lumineuse s'inscrivent dans la continuité de ses travaux de calligraphie sur papier. Dans l'exécution de la forme imaginée, le corps de l'artiste devient un stylo, qui doit non seulement répondre aux critÚres esthétiques des rÚgles calligraphiques, mais doit aussi s'adapter à l'environnement donné, l'espace physique.

Bien sĂ»r, l'artiste se sent libre grĂące Ă  l'espace illimitĂ©, mais en mĂȘme temps, l'environnement impose indirectement l'aspect final de l'Ɠuvre. On peut remarquer que Julien Breton utilise un peu plus l'alphabet arabe dans la calligraphie lumineuse.

Au-delĂ  de la pratique spĂ©cifique de Julien Breton et de son art, une observation peut ĂȘtre soulignĂ©e ici. D’autres artistes sont complĂ©mentaires du calligraphe afin de mener Ă  bien le processus de crĂ©ation d'un manuscrit islamique traditionnel : l’enlumineur, et le relieur (Ćœdralović 1988).

Ainsi, comment relier cette expression collective du passé avec le présent ?

Julien Breton travaille en Ă©quipe, avec les photographes Eloi Brignaudy et François Aenishlanlin (Lenon 2013). Par consĂ©quent, on peut dire que Julien Breton tient le rĂŽle du calligraphe et de l’enlumineur modernes, tandis que les photographes deviennent les relieur d'aujourd'hui, indispensables Ă  la qualitĂ© du rendu.

Le processus de crĂ©ation de la calligraphie lumineuse prend naissance principalement dans son atelier oĂč l'artiste esquisse un graffiti lumineux et s'exerce ensuite aux mouvements (Figure 3). Cette Ă©tape est suivie par une visite conjointe de Julien Breton et du photographe des lieux oĂč ils ont pu prendre des photos. AprĂšs les prĂ©paratifs, le processus de calligraphie lumineuse se dĂ©roule toute la nuit car la calligraphie lumineuse est conditionnĂ©e par l'obscuritĂ©. Pour rĂ©aliser la calligraphie lumineuse, Julien Breton utilise des lampes de diffĂ©rentes couleurs. Son rituel est enregistrĂ© par le photographe avec des photographies d'exposition allant de 30 secondes Ă  quelques minutes (Figure 4).

Comme la crĂ©ation de la calligraphie lumineuse se dĂ©roule dans un lieu public frĂ©quentĂ©, elle est classĂ©e parmi les Arts de la rue. Elle est aussi une performance car les mouvements que l'artiste exĂ©cute devant l'objectif de la camĂ©ra ont toutes les caractĂ©ristiques de l’art performatif.

L'expression calligraphique de Julien Breton, inspirĂ©e principalement des Ɠuvres de Hassan Massoudy, Mehdi Saeedi, et El Seed, a fusionnĂ© avec l'influence de l'artiste français de light graffiti français Marko 93 pour finalement proposer sa propre expression artistique, la calligraphie lumineuse. On pourrait rĂ©sumer et dire que son plus grand pas en avant, et sa plus grande contribution Ă  l'art du visuel est un mĂ©lange rĂ©ussi de lumiĂšre, de calligraphie et de graffiti (Zehra 2011).

Bien que la forme trouvĂ©e par Julien Breton soit rĂ©cente, elle a trouvĂ© des Ă©chos dans les jeunes gĂ©nĂ©rations, ainsi son influence est Ă©vidente dans les Ɠuvres de l'artiste pakistanais JZ Aamir ou Khadijah El Gawas (Islamic Arts Magazine 2013), et bien d'autres.

3D calligraphie

Bien que la calligraphie tridimensionnelle ou la sculpture tridimensionnelle n'occupent pas encore beaucoup de place dans la pratique de Julien Breton, il semble utiliser les possibilitĂ©s du multimĂ©dia dans toutes ses capacitĂ©s pour exprimer la calligraphie islamique traditionnelle. GrĂące Ă  la technologie numĂ©rique et Ă  l'infographie, il a crĂ©Ă© un modĂšle virtuel d'impression calligraphique dans Le Respect - Calligraphie Arabe" (Pascal, Stone et Hawley, 2011 : 120). La traduction de la calligraphie islamique en sculpture n'est pas nouvelle (comme le fait Parviz Tanavoli) (Blair 2008), mais la tentative de le faire dans un environnement virtuel est innovante (figure 5). Dans le cas de Julien Breton, la sculpture tridimensionnelle ne peut ĂȘtre qualifiĂ©e de phase mais plutĂŽt d'expĂ©rience et de recherche plus essentielle pour comprendre son art.

Calligraphie en temps réel


Julien Breton a essayĂ© une autre technique, la calligraphie temps rĂ©el. Contrairement Ă  la calligraphie lumineuse, oĂč la toile est "l'air", en calligraphie temps rĂ©el, la toile est une "surface physique". GrĂące Ă  la technologie numĂ©rique, l'artiste utilise une lampe pour rĂ©aliser des graffitis qui sont projetĂ©s sur les murs des bĂątiments ou les Ă©crans de projection. Un exemple en est Virtual Calligraphy v0.1 / Virtual Graffiti (Figure 6). Avec ce projet, Julien Breton ouvre les portes de son studio et transforme le monde entier en son atelier - l'intimitĂ© de l'Ɠuvre graphique est rĂ©vĂ©lĂ©e (au lieu d'un photographe, Julien Breton s'est fait aider par un groupe pluridisciplinaire d'artistes appelĂ© Digital Slaves). On peut dire que c'est de nouveau Hassan Massoudy dans les limites du temps et des possibilitĂ©s qui a tentĂ© une expĂ©rience similaire lorsqu'il a utilisĂ© un rĂ©troprojecteur et des feuilles pour rĂ©aliser des calligraphies projetĂ©es sur une toile (figure 7). L'esthĂ©tique, la gĂ©omĂ©trie, le rythme et le mouvement du texte calligraphiĂ©, Ă©crit par Hassan Massoudy, se dĂ©roulaient en prĂ©sence du public.

Il convient de mentionner plusieurs autres projets auxquels Hassan Massoudy a participĂ© et qui sont importants pour la comprĂ©hension de l'opus de Julien Breton. La premiĂšre Ă©tait Arabesque[1], Ɠuvre portĂ©e par Hassan Massoudy, l'acteur français Guy Jacquet et le musicien de oud irakien Fawzy Al-Aiedy et qui peut ĂȘtre caractĂ©risĂ©e comme une performance dans laquelle chaque artiste a donnĂ© une partie de lui-mĂȘme : Al-Aiedy pour la musique, Jacquet pour le thĂ©Ăątre et Massoudy pour la calligraphie. Ce projet a Ă©tĂ© un succĂšs et a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© de façon continue Ă  travers la France et l'Europe pendant treize ans (figure 8).

D’autres expĂ©riences d’Hassan Massoudy ont imprĂ©gnĂ© l’Ɠuvre de Julien Breton comme cette association en 2005 avec la chorĂ©graphe Carolyn Carlson et le musicien turc de ney Kudsi ErgĂŒner dans le projet MĂ©taphore[2] dans lequel le jeu d'acteur, les sons du ney et un subtil travail calligraphique ont fusionnĂ©.

Un exemple de ceci est un projet commun de Julien Breton, le danseur Malik Le Nost et plusieurs autres participants Ă  une performance lors des Abu Dhabi Awards 2010[3]. La performance peut ĂȘtre dĂ©crite comme un mĂ©lange harmonieux de la danse de Malik Le Nost et de la calligraphie temps rĂ©el de Julien Breton (figure 9).

Depuis Julien Breton s’est tournĂ© vers une autre technologie pour la calligraphie lumineuse en temps rĂ©el sur scĂšne, grĂące au travail de William Guignard et François Aenishlanlin de Studio-light-painting.

Avant ce projet Ă  Abu Dhabi, Julien Breton a Ă©tĂ© invitĂ© Ă  la cĂ©rĂ©monie "Ilm Day" organisĂ©e par Islam Channel[4] Ă  Londres en 2010. En plus de Julien Breton, le percussionniste et musicien Hussein Zahawy a contribuĂ© Ă  la performance (Figure 10). Il ne faut pas longtemps pour remarquer la ressemblance avec la performance d’Hassan Massoudy et Fawzy Al-Aiedy au dĂ©but des annĂ©es 70. La force motrice de Julien Breton et Hussein Zahawy est l'art - pendant la performance, Zahawy crĂ©e un rythme, ce qui inspire Julien Breton, afin que le calligraphe puisse Ă©crire symboliquement le mot al-Fan (art en arabe) sur une feuille de papier.

Performances

Le chorégraphe Benjamin Midonet, le peintre graffiti Saïd Boucenna, et un groupe de danseurs de hip-hop ont fondé en 2007 un groupe artistique appelé Compagnie Cortex, une sorte de projet combinant la danse, le graffiti, la chorégraphie et le DJing. Julien Breton a collaboré avec le groupe à plusieurs reprises, donnant à l'ensemble de la performance une expression complÚtement différente avec sa calligraphie. (Pascal, Stone et Hawley 2011).

Les mouvements des danseurs de hip-hop sous la direction du chorégraphe, les rythmes créés par les DJ, ont complÚtement fusionné avec la calligraphie lumineuse de Julien Breton et l'on voit que l'homme est devenu une plume, et le monde entier un papier.


Les danseurs recherchent l'harmonie de leurs corps avec les sons du hip-hop, afin d'harmoniser le rythme du spectacle. AprĂšs que le danseur ait performĂ©, Julien Breton complĂšte l'espace avec une calligraphie lumineuse, qui est enregistrĂ©e par le photographe avec Ă  l'aide d'un appareil photo pendant quelques secondes. Ce projet a Ă©tĂ© suivi d'autres ayant le mĂȘme objectif de combiner la lumiĂšre, la photographie, la calligraphie, la chorĂ©graphie et la danse. Parmi les plus importants, citons le projet Turn off the light[5] (Jadikan 2019), rĂ©alisĂ© sur scĂšne avec des Ă©lĂ©ments dramatiques. Julien Breton a travaillĂ© sur le projet Turn off the light[5] (composĂ© de Razy Essid, Stephanie Naud, Dj One Up, David Gallard et Vincent Potreau) en collaboration avec Pick Up Production[6] et Stereolux.

Bien que ce soit sa premiĂšre rencontre avec ce type de danse, Julien Breton a absorbĂ© chaque mouvement des danseurs, entraĂźnant une fermentation de sentiments d'oĂč la calligraphie lumineuse est nĂ©e. La performance a Ă©tĂ© symboliquement appelĂ© Kathak-Kaalam.

On peut dire que le kathak a trouvé sa forme dans la calligraphie (Keimig 2017). En plus du projet avec les danseurs de kathak, Julien Breton a utilisé chaque moment libre pour faire son travail de calligraphie lumineuse dans l'ambiance mystérieuse de l'Inde. La photographie était assurée par David Gallard cette fois-ci.

Dans une de ses interviews, Julien Breton dit de lui-mĂȘme : "Je suis biculturel dans la mesure oĂč tout en Ă©tant un occidental d'origine europĂ©enne, j'ai grandi dans un quartier Ă  dominante arabe de la rĂ©gion de Nantes oĂč j'ai Ă©tĂ© imprĂ©gnĂ© de culture arabo-musulmane (Behiery 2012). Dans un premier temps, on pourrait s'attendre Ă  ce que Julien Breton ne reste que dans le cadre de l’examen de la relation entre deux civilisations, l'Europe occidentale et le Moyen-Orient.

Au contraire, son art est comme un fluide, il prend la forme d'un vaisseau, ce qui est prouvĂ© dans l'Ɠuvre de Julien Breton. Pour cette raison, la calligraphie lumineuse de Julien Breton ne doit pas ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme de « l’art spĂ©cifique » (Kwon 2003), car elle s'adapte Ă  tout lieu et Ă  tout moment. Ceci est particuliĂšrement visible dans les collaborations qu’il a menĂ©es avec de nombreux artistes dans lesquelles on ne peut parler que d'un ensemble homogĂšne. Le facteur initial qui a poussĂ© Julien Breton Ă  se tourner vers la calligraphie a Ă©tĂ© la rencontre avec les Ɠuvres du cĂ©lĂšbre artiste franco-irakien Hassan Massoudy.

En plus d’Hassan Massoudy, l'influence du graffeur franco-tunisien EL Seed et du designer et artiste iranien Mehdi Saeedi ont jouĂ© un rĂŽle important. Le talent artistique de Breton lui-mĂȘme a Ă©galement contribuĂ© Ă  tout cela, en interprĂ©tant tout ce qui prĂ©cĂšde Ă  travers sa propre expression artistique. Sa calligraphie peut ĂȘtre qualifiĂ©e d'engagement social, et les Ɠuvres de Julien Breton portent certainement un message, tant par le choix de citations des penseurs individuels (Khalil Gibran, Edgar Allan Poe, Lewis Carroll, etc.) que par l'Ă©criture d'un seul mot (LumiĂšre, RĂ©volte, Solitude). En remplaçant la calligraphie sur papier par une calligraphie lumineuse, Julien Breton a partagĂ© les moments intimes du calligraphe avec le public. De cette façon, la calligraphie devient une partie de l'art de la rue. La question est de savoir si Julien Breton a dĂ©matĂ©rialisĂ© la calligraphie islamique (Lippard, Chandler 1999). Outre le fait que son art peut ĂȘtre qualifiĂ© de conceptuel, Julien Breton est un artiste de rue et de scĂšne.

Le jeu corporel de Julien Breton lors de la calligraphie lumineuse a certainement toutes les qualitĂ©s d'une performance. Les projets qui mĂ©ritent une attention particuliĂšre sont les collaborations de Julien Breton avec des danseurs, des musiciens, des photographes et d'autres artistes. Parmi eux, Turn off the Light[5] se distingue comme une combinaison de musique, de danse, de thĂ©Ăątre, la calligraphie et la photographie. Turn off the Light[5] peut ĂȘtre qualifiĂ© de performance multicouche (Goldberg 2004). L'Ɠuvre de Julien Breton se compose de cinq cycles : calligraphie sur papier, calligraphie lumineuse, calligraphie en 3D, calligraphie virtuelle, et performance. Jusqu'Ă  prĂ©sent, il semble que Julien Breton s’adapte avec succĂšs Ă  chaque nouveau support, Ă  partir duquel une nouvelle forme Ă©merge encore et encore. Bien que son travail ait Ă©tĂ© rĂ©sumĂ© en cinq phases, ce qui reste Ă  venir semble plus intĂ©ressant.

Cet article est une adaptation de la traduction de l’article "Julien Breton: Maestro of Light Calligraphy"[7] de Haris Dervisevic,[8] historien d’art specialisĂ© sur les arts islamiques de la facultĂ© de Sarajevo.

Principaux spectacles

  • Turn off the light avec Razy Essid, StĂ©phanie Naud et Dj One Up (2011)
  • Empreintes avec Razy Essid, StĂ©phanie Naud et Dj One Up
  • MĂ©diterranĂ©e avec Meivelyan et Rohan Hussein
  • Alif and exil avec le musicien Kyriakos Kalaitzidis
  • Trait d’union du chorĂ©graphe Amala Dianor avec Sarah Cerneau

Références

  1. « Festival Arabesques 2010 ● Hassan Massoudy » (consultĂ© le )
  2. « Vidéo-clip Kudsi Erguner METAPHORE A Kudsi Erguner Project, Carolyn Carlson choreography, Hassan Massoudy calligraphy », sur musicMe (consulté le )
  3. « Abu Dhabi Awards - Virtual calligraphy live performance » (consulté le )
  4. « Islam Channel | Discover the world of Islam », sur www.islamchannel.tv (consulté le )
  5. « Retour sur : Turn off the light », sur Institut des Cultures d'Islam (consulté le )
  6. « Pick Up Production - Accueil », sur Pick Up Production (consulté le )
  7. (en) Haris DerviĆĄević, « Julien Breton: Maestro of Light Calligraphy », DHS-DruĆĄtvene i humanističke studije: časopis Filozofskog fakulteta u Tuzli, vol. XVIII, no 18,‎ , p. 267–280 (ISSN 2490-3604 et 2490-3647, lire en ligne, consultĂ© le )
  8. « Doc. dr. Haris DerviĆĄević », sur www.ff.unsa.ba (consultĂ© le )

Liens externes

  • Behiery, Valerie (2012), ̋An Interview with a French Artist Julien Breton: Scripting Calligraphy with Light : http://islamicartsmagazine.com/magazine/view/scripting_calligraphy_with_light/
  • Blair, Sheila S. (2008), Islamic Calligraphy, Edinburgh University Press,Edinburgh 3. Goldberg, Rose Lee (2004), Performance: Live Art Since 1960, Thames and Hudson https://www.persee.fr/doc/bcai_0259-7373_2006_num_22_1_1025_t5_0105_0000_1
  • Islamic Arts Magazine (2009), ̋Interview, Julien Breton : http://islamicartsmagazine.com/gallery/view/julien_breton/
  • Islamic Arts Magazine (2013), ̋JZ Aamir, a Pakistani Light Calligraphy Artist ̋, Juni 3, http://islamicartsmagazine.com/magazine/view/jz_aamir_a_pakistani_light_calligraphy_artist/
  • Jadikan (2019), Les secrets du light painting, Paris, Éditions Eyrolles.
  • Keimig, Lance (2017), Night Photography and Light Painting: Finding Your Way in the Dark, Routledge, New York
  • Khoury, Nuha N. N. (2015), ̋Art ,̋ in: Reynolds, Dwight F. (Ed.), The Cambridge Companion to Modern Arab Culture, Cambridge Companions to Culture, Cambridge University Press, 191- 208.
  • Kwon, Miwon (2003), Ɛ ne Place After Another: Notes on Site Specificy ,̋ in: Wood, Paul (Ed.), Art of the 20th Century: A Reader, Yale University Press, New Haven – London, 213-222.
  • Lennon, John (2013), "Interview with Julien Breton”, Rhizomes, 25, http://www.rhizomes.net/issue25/lennon_breton/index.html
  • Lippard, Lucy R., John Chandler (1999), ̋The Dematerialization of Art ̋, Alberro, Alexander, Blake Smitson (Eds.), Conceptual Art: A Critical Anthology, MIT, 46-50.
  • Massoudy, Hassan, Isabelle Massoudy (2002), L’ABC daire de la calligraphie arabe, Flammarion, Paris
  • Massoudy, Hassan, Saeb Eigner (2017a), Calligraphies of love, prev. Sophie Lewis & Elisabeth Jacquette, Saqi, London
  • Massoudy, Hassan, Isabelle Massoudy (2017b), Calligraphies of the Desert, Saqi, London 15. Walker, Margaret E. (2014) India’s Kathak Dance in Historical Perspective, Ashgate Pub Co.
  • Zehra, Fatema (2011) ̋The World Enlightened – Art Profile ̋, Emel – The mu-slim life style magazine, 76, https://www.emel.com/article.php?id=80&a_id=2230&c=3&return=julien%20breton
  • Zoghbi, Pascal, Stone aka Don Karl, Joy Hawley (Eds.) (2011), Arabic Graffiti, From Here To Fame GmbH, Berlin
  • Ćœdralović, Muhamed (1988), Bosansko-hercegovački prepisivači djela u arabičkim rukopisima, I tom, Svjetlost, Sarajevo
  • Haris Dervisevic, Julien Breton: Maestro of Light Calligraphy, DHS 6 (18) (2021), 267-280 : https://www.ceeol.com/search/article-detail?id=1024573
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