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Jules Rouch

Jules Alfred Pierre Rouch, également connu sous le nom de plume Clément Alzonne, né le à Marseille et mort le à Monaco[1], est un officier de marine, explorateur, météorologue, océanographe et auteur français, spécialiste des terres polaires.

Jules Rouch
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  88 ans)
Monaco
Pseudonyme
Clément Alzonne
Nationalité
Activités
Enfant
Autres informations
Membre de
Distinctions
Prix Montyon ( et )

Biographie

Fils d'un commis principal des postes, après des études au lycée de Tulle puis de Rochefort (1900), il devient élève de Julien Thoulet à l’École navale (1901-1903)[2]. C'est donc en tant qu'élève qu'il prend part, en 1902, à la croisière du Bougainville qui le mène à la mer du nord. Aspirant de 1re classe () il embarque sur les croiseurs Infernet et D'Entrecasteaux à la division de l'Océan Indien et est chargé de faire des sondages entre Madagascar et les Iles de la Réunion et Maurice en vue de la pose d'un câble sous-marin[3].

Enseigne de vaisseau (), il entreprend sur le Victor-Hugo une croisière qui le mène aux États-Unis puis est mis à la disposition, en du commandant Charcot en vue d'une mission scientifique au pôle Sud. Il voyage ainsi en Antarctique de 1908 à 1910 avec Charcot à bord du Pourquoi pas ?[4] au cours de laquelle il est chargé de la météorologie, de l'océanographie et de l'étude de l'électricité atmosphérique.

En 1911, il commande l'aviso Chevigné en Afrique occidentale française où il effectue des levées hydrographiques et travaille au balisage des côtes. Second du transport Seine en Méditerranée (1913), en 1914, il participe aux opérations en Adriatique et aux Dardanelles et est promu lieutenant de vaisseau (). Il commande alors une canonnière à la 1re flottille de canonnières fluviales sur le front de Belgique et dans la Somme où il obtient deux citations.

En 1916, il est envoyé en mission à la 6e armée pour y organiser le Service météorologique dont il est nommé chef en novembre 1916 puis, en 1918, est nommé chef du Service de la météorologie nautique. Il reçoit en un témoignage ministériel de satisfaction pour son efficacité dans l'utilisation de la météorologie pour améliorer les tirs d'artillerie.

Il devient ensuite professeur de météorologie à l'école d’aérostation de Rochefort de 1919 à 1922 ainsi que de météorologie, de navigation et d'hydrographie à l’École navale (1920) et reçoit en 1921 la médaille d'or de la Société de géographie de Paris pour ses travaux sur la météorologie marine.

Capitaine de corvette (), il est nommé commandant de La vaillante à Brest et de la 2e escadrille de dragage à la mission hydrographique de l'Atlantique et mérite deux témoignages de satisfaction en 1923 et 1924 pour avoir mis au point une méthode de dragage hydrographique. Officier d'ordonnance du ministre (1925, sous-chef du cabinet militaire, capitaine de frégate (), il sert comme chef d'État-Major de la Marine en Algérie en [5], puis, en 1929-1930, commande la flottille du Rhin.

Commandant de la marine du Maroc (-1932), capitaine de vaisseau (), il est envoyé en 1932 comme attaché naval à Ankara avec autorité sur la Grèce, la Roumanie, la Bulgarie et la Yougoslavie. Membre de la Commission internationale de la météorologie maritime, il prend sa retraite en [6].

En 1940, professeur à l'Institut océanographique de Paris de 1937 à 1945, il plaide en faveur de l'installation d'un laboratoire d'Océanographie Physique à la station de biologie marine d'Endoume. Il devient ensuite directeur du Musée océanographique à Monaco d'avril 1945 à 1957.

Président de l'Académie de marine (1944-1945), il était membre de l'Académie des sciences d'outre-mer (1948)[7]. Il est le beau-frère de Louis Gain et le père du réalisateur et ethnologue Jean Rouch (1917-2004).

Ĺ’uvres

  • Observations mĂ©tĂ©orologiques de la deuxième expĂ©dition antarctique française (1911)
  • Observations d'Ă©lectricitĂ© atmosphĂ©rique de la deuxième expĂ©dition antarctique française (1911)
  • Observations d'ocĂ©anographie de la deuxième expĂ©dition antarctique française (1911)
  • Impressions arctiques (Sn, 1912)
  • Notice mĂ©tĂ©orologique sur les cĂ´tes de France (1919)
  • ConfĂ©rences de mĂ©tĂ©orologie faites Ă  l'Ă©cole d'aĂ©rostation maritime (1920)
  • PrĂ©paration mĂ©tĂ©orologique des voyages aĂ©riens (1920)
  • Le compas de navigation aĂ©rienne (Masson, 1921)
  • Le PĂ´le Sud, histoire des voyages antarctiques (Flammarion, 1921)
  • Manuel pratique de mĂ©tĂ©orologie (Masson, 1921)
  • Manuel d'ocĂ©anographie physique (1922)
  • Pour voyager en paquebot. Guide du passager (Masson, 1923)
  • Le PĂ´le Nord, histoire des voyages arctiques (Flammarion, 1923)
  • Pour comprendre la mer (Hachette, 1923)
  • Les MĂ©thodes de prĂ©vision du temps (FĂ©lix Alcan, 1924)
  • Chateaubriand explorateur polaire (1925)
  • Pour comprendre le ciel et l'atmosphère (Hachette, 1925)
  • L'antarctide. Voyage du pourquoi-pas? 1908-1910 (1926)
- Prix Montyon 1928 de l’Académie française
  • Les rĂ©gions polaires (FĂ©lix Alcan, Nouvelle collection scientifique, 1927) puis Armand Colin, 1932
  • Les Traits essentiels de la gĂ©ographie humaine (Nathan, 1927)
  • La TempĂ©rature et les courants de la mer dans l'Antarctide amĂ©ricaine (1928)
  • Le Rhin navigable (1929)
  • Un ministre en Afrique du Nord (Pierre Roger, 1929)
  • Orages et tempĂŞtes dans la littĂ©rature (SociĂ©tĂ© d'Ă©ditions gĂ©ographiques, 1929)
  • Le Maroc maritime français (Institut scientifique chĂ©rifien, 1931)
  • L'atmosphère et la prĂ©vision du temps (Armand Colin, 1931)
  • Istanbul (Nathan, 1936)
  • La mer (Flammarion, Bibliothèque de philosophie scientifique, 1939)
- Prix Montyon 1942 de l’Académie française
  • Observations ocĂ©anographiques de surface dans l'ocĂ©an Atlantique et en MĂ©diterranĂ©e (1940)
  • MĂ©tĂ©orologie et physique du globe (vol.1) : MĂ©tĂ©orologie nautique (SociĂ©tĂ© d'Ă©ditions gĂ©ographiques, maritimes et coloniales, 1940)
  • MĂ©tĂ©orologie et physique du globe (vol.2) : Physique des mers (SociĂ©tĂ© d'Ă©ditions gĂ©ographiques, maritimes et coloniales, 1941)
  • Note sur les Ă©chantillons d'eau de mer recueillis dans l'OcĂ©an Indien austral par l'aviso Bougainville (1941)
  • TraitĂ© d'ocĂ©anographie physique (1942)
  • La MĂ©diterranĂ©e (Flammarion, Bibliothèque de philosophie scientifique, 1946)
  • La DensitĂ© de l'eau de mer et les courants au voisinage de Monaco (1950)
  • Le Canal de Panama (1950)
  • La Corse (Nathan, 1951)
  • Vagues et houles (1951) (avec Pierre Fleury)
  • Les mers polaires (Flammarion, Bibliothèque de philosophie scientifique, 1954)
  • Mers Ă  marĂ©es, mers sans marĂ©es (1955)
  • Bouteilles Ă  la mer (Scientia, 1956)
  • Histoire universelle des explorations (Nouvelle Librairie de France, 1956) (avec Paul-Émile Victor et Haroun Tazieff)
  • L'Antarctide amĂ©ricaine, Ă©tude mĂ©tĂ©orologique (1957)
  • Les ocĂ©ans (Armand Colin, 1957)
  • RĂ©cits et aventures polaires (Nathan, 1948, rĂ©Ă©ditĂ© en 1963 sous le titre Aventures et rĂ©cits de la conquĂŞte des PĂ´les)
  • Les DĂ©couvertes ocĂ©anographiques modernes (1959)
  • Les marĂ©es (Payot, 1961)

Bibliographie

  • Eric L. Mills, The Fluid Envelope of our Planet, 2011, p.6
  • Jean Pommier, Dialogues avec le passĂ©, 1967, p.303
  • Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Tallandier, 2002, p. 466-467

Liens externes

Notes et références

  1. Notice d'autorité de la Bibliothèque nationale de France.
  2. Louis-Henri Parias, Histoire universelle des explorations, 1956, p. 8
  3. Lucien Febvre, Membre de l'Institut, rédacteur de la notice biographique du Ct J. Rouch, Histoire Universelle des Explorations, Paris, Nouvelle Librairie de France, F. SANT'ANDREA, , p. 8
  4. Dans Le Pôle Nord, Flammarion, 1923, p.182, il explique que sa vocation polaire vient d'une boutade fait par un de ses professeurs concernant l'expédition Andrée.
  5. Espace tradition, École Navale
  6. Jules Rouch, Époque contemporaine, tome IV de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 118
  7. Académie des sciences d'outre mer
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