Jules Mary
Victor Anatole Jules Mary, né le à Launois-sur-Vence et mort le à Paris (17e), est un écrivain, dramaturge et feuilletoniste français.
Nom de naissance | Victor Anatole Jules Mary |
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Naissance |
Launois-sur-Vence |
Décès |
Paris |
Activité principale | |
Distinctions |
Officier de la Légion d'honneur (médaille de 1870 comme engagé volontaire) |
Langue d’écriture | Français |
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Genres |
Roman populaire, pièce de théâtre |
Biographie
Il naquit en 1851 dans les Ardennes. Son père, Pierre Mary, était bonnetier et sa mère, Anne marie Julie Lacatte, sans profession[1]. Il alla à l'école de son village puis au petit séminaire de Charleville. Il y fit la connaissance d'Arthur Rimbaud, avec lequel il se lia[2]. Exclu pour son goût excessif de la littérature exotique, il entra à l'Institution Rossat. À l'âge de 19 ans, en 1870, il s'engagea comme franc-tireur dans la guerre franco-prussienne. Refusant la reddition, il s'enfuit et parvint à gagner Paris. Il y retrouva Rimbaud et mena une vie de bohème extrêmement pauvre. Le Quartier latin lui semblait un paradis. Il travailla pour quelques journaux, quand enfin Le Temps publie son récit de la guerre, ce qui le fait connaître. Il parvint à faire représenter une pièce de théâtre et écrit des romans durant des nuits entières. À 23 ans, il devint rédacteur en chef de L'Indépendant de Châtillon. Il fut ensuite, en 1875, rédacteur parlementaire au Petit Moniteur. Il publia en 1878, dans ce journal, Le Docteur Madelor, qui obtint un grand succès et augmenta considérablement le tirage du journal. Le Petit Moniteur accepta désormais ses conditions. Il devint en quelques années l'un des principaux « auteurs populaires » de son temps, fécond et talentueux, et fut même surnommé l’ « Alexandre Dumas moderne » et « roi des feuilletonnistes ». Il passa du Petit Moniteur au Petit Parisien, puis au Petit Journal. Il y donnait à peu près un roman par an, en feuilleton, tout en faisant paraître des textes plus courts dans d'autres journaux. Avec la Première Guerre mondiale, désormais riche et célèbre, il donna à ses œuvres une tournure plus patriotique. Il sera d'ailleurs nommé membre du comité directeur de la Ligue des patriotes en [3].
Entre l'influence des Misérables et celle du naturalisme, ses romans, construits avec habileté et efficacité, ont introduit le thème de l'erreur judiciaire commise contre une personne, injustement condamnée et finalement réhabilitée. Ses œuvres les plus connues (Roger-la-Honte, La Pocharde) furent adaptées au théâtre, puis au cinéma. Il créa d'ailleurs en 1919 à la Société des gens de lettres (SGDL), où il était entré en 1876 (membre sociétaire en 1881, membre du Comité en 1886 et président honoraire en 1913), une « commission du cinéma » qui élabora le statut de « roman-cinéma ».
Jules Verne travaille pendant plusieurs années avec Adolphe d'Ennery à l'adaptation au théâtre du roman Les Tribulations d'un Chinois en Chine. Les deux hommes finissent par se disputer et la collaboration cesse. En 1899, après la mort de D'Ennery, Pierre Decourcelle, neveu de ce dernier et Ernest Blum, sont envisagés pour reprendre avec Jules Verne le projet mais il ne verra jamais le jour. Jules Verne envisage de transposer l'action en Perse et la pièce prend alors le nom de Likao. Finalement, c'est Jules Mary qui est choisi pour collaborateur et un traité est signé avec le directeur du Théâtre du Châtelet Émile Rochard pour les représentations. Mais Rochard est remplacé par Alexandre Fontanes à la direction du Théâtre. Celui-ci fait monter Les Cinq Sous de Lavarède de Paul d'Ivoi qui se déroule au Japon et en Chine. A Likao, Fontanes préfère aussi faire monter L'Archipel en feu de Charles Samson et Georges Maurens. Les différentes étapes manuscrites de l'adaptation des Tribulations n'ont jamais été retrouvées[4].
Ĺ’uvres
- La Fiancée de Jean-Claude, 1877, 1880
- Les Frères d'adoption, Le Siècle, 1878
- Un mariage de confiance, Le Siècle, 1879
- La Fille sauvage, Combet, vers 1880 (paru sous forme de roman-feuilleton dans L'Écho d'Alger du au )
- La Faute du Docteur Madelor, Paris : Jules Rouff , 1881
- Les Nuits rouges ou l'Irlande en feu, 1881
- L'Aventure d'une fille, Paris : E. Dentu, 1882, 374 p.
- La Comtesse Jeanne, 1883 (paru sous forme de roman-feuilleton dans Le Petit Parisien du 23 puis au )
- Le Roman d'une figurante : étude de mœurs, 1883
- Le Docteur Rouge, Paris : Jules Rouff, 1883
- Les Damnées de Paris : L'Endormeuse, Paris : Jules Rouff, 1884, 1 vol., 586 p.
- Les Damnées de Paris : L'Outragée, Paris : Jules Rouff, 1884, 2 vol., 425 & 419 p.
- Les Deux Amours de Thérèse, Paris : chez Dentu, 1884, 464 p.
- La Marquise Gabrielle, Paris : J. Rouff, . — Il fut publié en feuilleton, à partir du 29 aout 1885, dans Le Petit Journal[5]
- La Bien-aimée : roman parisien, 1885
- Roger la Honte, Paris : Jules Rouff, 1886 /
- Les Amours parisiennes, Paris : Librairie illustrée, 1886
- Le Wagon 303, Paris : E. Dentu, 1886 — Ce roman parut en feuilleton dans le Petit Parisien en 1884 et, en Belgique en 1885 dans La Réforme, organe quotidien de la démocratie libérale[6], sous le titre: La Fille d'un autre ; il est rebaptisé pour la parution en volume. Il y a donc deux versions, le feuilleton original et le livre en version augmentée qui ont fait l'objet de publications plus ou moins tronquées, selon les formats commerciaux, par les deux éditeurs Tallandier et Rouff[7]. Il fut aussi édité en roman-photo[8]
- Les Vaincus de la vie : Les Pigeonnes, 1887 & Paris : Fayard, 1900, . Ce roman fut publié en feuilleton dans Le Figaro[9].
- Le Baiser, Paris : Librairie illustrée, 1887
- La Revanche de Roger la Honte, 1887-89, en 2 vol.
- Un coup de revolver, 1888 (publié sous forme de roman-feuilleton dans Le Radical du au )
- La Belle Ténébreuse, Paris : Librairie illustrée, 1888
- La Sœur aînée, Paris : Librairie illustrée, 1888
- Guet-apens, Paris : Ernest Kolb, 1889
- Paradis perdu, Paris : Ernest Kolb, 1889
- Quand même !, Paris : Ernest Kolb, 1889 — Il est republié par la Librairie Jules Tallandier, en 1933, sous le titre : La Femme aux yeux changeants [7].
- Amour défendu, Paris : E. Kolb, 1890
- Le Régiment, Paris : E. Kolb, 1890, en 2 vol. — vol.1 & vol.2
- La Course au bonheur (publié dans Le Figaro du au et, la même année, en un volume, chez Ernest Kolb)
- En détresse !, Paris : E. Kolb, 1891, 469 p. — version tronquée : Paris : Tallandier, 1930, 158 p.
- Le Maître d'armes de Jules Mary et Georges-Auguste Grisier, Théâtre de la Porte-Saint-Martin,
- Les Vaincus de la vie : Tante Berceuse, Paris : E. Kolb, 1892, 332 p.
- La Fée Printemps, Paris : E. Kolb, 1892 (paru sous forme de roman-feuilleton dans L'Éclair de Montpellier du au )
- Le Boucher de Meudon, Rouff, 1893 — Il est republié par Tallandier, sous le titre : Les Amours du grand Lauriot, en 1929[7].
- Amour d'enfant, amour d'homme, Paris : L. Boulanger, (1893) (Petite bibliothèque diamant, no 27)[10];Réédition: Paris, Didier et Méricant, 1897 (Nouvelle Collection illustrée, no 1); Paris, Ed. du Livre national, 1928
- Pantalon rouge, Paris : L. Boulanger, 1895
- Blessée au cœur, 1895 /
- Mademoiselle Guignol, Paris : LĂ©on Chailley, 1895, en 2 vol., 296 p. + 319 p.
- Fanchon la vielleuse, Paris : H. Geffroy, 1896
- La valse des maris, Librairie illustrée (Montgredien), 1897, 332 p.
- Sabre au clair !, Paris : Jules Rouff, 1897, en 2 vol. — vol.1 & vol.2
- La Pocharde, 1898 .
- Les Filles de la Pocharde, 1897-1898 / & en livre audio
- Mortel outrage, 1899
- La Charmeuse d'enfants, 1900
- La Contumace ou Vivre pour expier : grand drame de la vie réelle, en trois parties, Lévis : Mercier & Cie, 1900
- Les Dernières Cartouches, 1902 .
- Les Briseurs de chaîne, Paris : E. Flammarion, 1903, en 2 vol.
- La Montreuse de marionnettes (publié sous forme de roman-feuilleton dans L'Éclair, journal quotidien du Midi du au )
- Le DĂ©mon de l'amour, Paris : Tallandier, 1909 .
- Le Châtiment d'un monstre, Paris : J. Tallandier, 1909, 301 p.
- La Bête féroce, Paris : Tallandier, 1908 - Il fut d'abord publié en feuilleton dans le Petit Parisien.
- Le Dernier Baiser : dramatique roman d'amour, Paris : Tallandier, 1910
- La Beauté du diable : dramatique roman d'amour, Paris : J. Tallandier, 1910 & 1920
- DĂ©serteur (roman patriotique), Paris : Tallandier, 1910
- Le Régiment : Une mère martyre, Paris : Tallandier, 1910
- La Nuit maudite , 1912
- Roule-ta-bosse ; drame en cinq actes, six tableaux, avec Émile Rochard, Paris : P.-V. Stock, 1912
- Les Amants de la frontière, Paris : Tallandier, 1912, en deux volumes (dont le premier est intitulé : La Vierge en Danger) — vol.1 & vol.2
- Trompe-la-mort, Paris : Tallandier, en 3 vol. — vol.1 : La Duchesse Amoureuse, 1913, vol.2 : La dame au sourire terrible, 1913 & vol.3 : La marque d'infamie, 1914 — Il parut d'abord en feuilleton dans Le Petit Parisien, en 1911.
- L'Avocat des gueux : Aimée jusqu'à la mort, Paris : J. Tallandier, 1913, 495 p.
- Jenny « Tire-l'Aiguille » : Le coup de foudre, Paris : J. Tallandier, 1914
- Zizi-la-gueuse, Paris : J. Tallandier, 1914
- Gringalette, 1915
- La Fiancée de Lorraine, Paris : Jules Tallandier, 1916, en 2 vol. (le second volume s'intitule : La Conquête d'Odile) — vol.1 & vol.2
- Soldats de demain, Paris : Jules Tallandier, 1916, en 2 vol : vol.1 : La bataille d'avant la guerre & vol.2 : Les filles du général
- Sur les routes sanglantes : récits de la Grande Guerre, Paris : J. Tallandier, 1916, 537 p.
- Les feuilles tombent, coll. Roman pour tous, Tallandier, 1918.
- Pour son enfant, Paris : Tallandier, 1920
- Les Écumeurs de guerre, Paris : Tallandier, 1921
- Sous la dénomination générique La Goutte de sang, Paris : Tallandier, 1926, en 2 vol. : Perdues dans Paris et La détresse d'une mère / .
Adaptations au cinéma et au théâtre
Plusieurs de ses ouvrages ont connu des adaptations au cinéma et au théâtre, notamment :
- Roger-la-Honte[11] :
- Roger-la-Honte, drame en trois parties, cinq actes et dix tableaux, adapté par Georges Grisier et créé à l'Ambigu-Comique le 28 septembre 1888[12]
- Roger la Honte (film, 1913) par Adrien Caillard, avec Paul Capellani
- The Man of Shame (film, 1915) par Harry Myers
- VĂctima Del Odio (film, 1921) par JosĂ© Buchs
- Roger-la-Honte (film, 1922) par Jacques de Baroncelli, avec Gabriel Signoret
- Roger la Honte (film, 1933) par Gaston Roudès
- Roger-la-Honte (film, 1946) suivi de Le Revanche de Roger-la-Honte (1946), par André Cayatte
- Roger la Honte (film, 1966), par Riccardo Freda.
- Une mise en scène théâtrale fut également réalisée, en 1979, par le Théâtre de l'Oseraie[13].
- En détresse ! : Pathé frères en produisit un film, réalisé par Henri Pouctal en 1917[14].
- La Pocharde, 1898 : deux films en furent adaptés, La Pocharde (film, 1936), réalisé par Jean Kemm et Jean-Louis Bouquet, puis La Pocharde (film, 1953), réalisé par Georges Combret.
- Les Dernières Cartouches : Émile Rochard en tira une pièce, qui fut créée au Théâtre de l'Ambigu, le [15].
- La Bête Féroce, Paris : il fut adapté au théâtre, par Émile Rochard, sous la forme d'un drame en 5 actes et 8 tableaux et il fut créé en 1908, au théâtre de l'Ambigu.
- Trompe-la-Mort : une pièce de théâtre en fut adaptée : Trompe-la-Mort, drame en 11 tableaux.
- Perdues dans Paris et La détresse d'une mère : D'après ces deux romans, le film La Goutte de sang fut réalisé dans l'entre-deux-guerres par Jean Epstein, puis Maurice Mariaud, produit par Société des Cinéromans et sorti en France le [16].
Distinctions
- Médaille commémorative de la guerre 1870-1871
- Chevalier de la Légion d'Honneur au titre du Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts (décret du ). Parrain : le journaliste et dramaturge Paul Anthelme.
- Officier de la Légion d'Honneur au titre du ministère de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts (décret du ). Parrain : le journaliste Léon Touchard.
Notes et références
- « Acte de naissance (image 98/632) », sur Archives départementales des Ardennes. Registre des actes d'état-civil de Launois 1848-1869
- Jean-Jacques Lefrère, Arthur Rimbaud, Paris, Fayard, 2001, p. 59-60.
- La Presse, 28 mai 1920, p. 2.
- Volker Dehs, Likao ou le Chinois éclipsé, in Jules Verne & Co no 1, 2011, p. 61-66
- Affiche : Le Petit journal publiera le 29 août La marquise Gabrielle — https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90130290/f1.zoom.langPT
- La Jeune Belgique, 1885, vol.4, p.592
- Isabelle Diu & Elisabeth Parinet, Histoire des auteurs, Perrin, 2013.
- Un roman-photo: Le wagon 303, dans le Bulletin des amis du roman populaire, n°13, 1990, p. 16-26
- André Dhôtel, dans Lointaines Ardennes, 1979, p.28, le qualifie de « grand succès du Figaro ».
- BNF 30900148
- (en) Alan Goble, The Complete Index to Literary Sources in Film, Walter de Gruyter, (ISBN 978-3-11-095194-3, lire en ligne), p. 311
- Un Monsieur de l'orchestre, « Soirée théâtrale : Roger la Honte », Le Figaro,‎ , p. 3 (lire en ligne)
- « Les enfants du XIXe siècle », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- Notice Filmographie Pathé : En détresse – Henri Pouctal – 1917
- Selon « International theatre », 1903, vol.1, p.4 : Le drame évoque un des, épisodes les plus saisissants et les plus connus de la guerre de 1870-71. voir Maison de la dernière cartouche (musée)
- Notice Unifrance films : La Goutte de sang
Voir aussi
Bibliographie
- GĂ©rard Coulon, "Ă€ Argenton sur les pas de Jules Mary", in Argenton et son histoire, no 8, 1991, Cercle d'histoire d'Argenton, Argenton-sur-Creuse
- Pierre Brunaud et GĂ©rard Coulon, Argenton-sur-Creuse et ses Ă©crivains, 135 p., chapitre "Jules Mary", p. 87-92, Royer, Paris, 1996 (ISBN 2-908670-41-0)
- Qui ĂŞtes-vous? : Annuaire des contemporains; notices biographiques, Paris : G.Ruffy, 1924, vol.3, p.519
- Jules Mazé, Jules Mary: l'homme et son œuvre (1851-1922), [s.e./s.d.], 53 p. — inclus les discours prononcés aux obsèques de Jules Mary, le .
- Sur cette littérature
- [PDF] Takashi Yasukawa, Poétique du support et captation romanesque : la « fabrique » de son lecteur par le roman de la victime de 1874 à 1914, thèse pour obtenir le grade de Docteur de l’Université de Limoges, , vol.1
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