Jules-Jean Mabit
Jules-Jean Mabit est un médecin français né à Toulouse le et mort à Caudéran le . À Bordeaux en tant que praticien à l'hôpital Saint-André et professeur à l’École de médecine, il adopte en précurseur et promeut de nouvelles techniques comme l'usage du stéthoscope et l'homéopathie.
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Biographie
Jules-Jean Mabit naît à Toulouse le dans une famille d'origine bretonne. Mobilisé en 1797 en tant que chirurgien de troisième classe dans l'armée des Alpes, il participe aux campagnes d'Italie et d’Égypte[1]. En 1802 il est chirurgien de deuxième classe au sein du corps expéditionnaire envoyé reprendre le contrôle de l'île de Saint-Domingue, qu'agite le mouvement indépendantiste dirigé par Toussaint Louverture[1]. Blessé à la bataille du Cap-français, il est capturé par les Anglais ; sur le bateau qui l'emmène captif en Angleterre se déclare une épidémie de fièvre jaune qu'il contribue à soigner[1]. Détenu deux ans à Plymouth, il regagne enfin la France grâce à un échange de prisonniers[2] - [3].
Après qu'il s'est installé comme chirurgien de marine en Bretagne, Mabit épouse en 1806 la cousine[4] de l'évêque de Quimper — par l'intermédiaire duquel il fait la connaissance de son confrère René Laennec, originaire de cette ville[1].
En 1816 Mabit déménage à Bordeaux, où il est nommé médecin à l'hôpital Saint-André. Il enseigne la pathologie interne[5] à l'École élémentaire de médecine de la ville à partir d'octobre 1822[1]. Il est médecin de l’Hospice des enfants assistés, membre de la Société médicale d’émulation, et de la Société de médecine de Bordeaux[5]. En 1829, Mabit est nommé membre titulaire du Conseil de santé[3].
Catholique pratiquant, royaliste affirmé, il reste à l'écart d'un milieu médical local plutôt libre-penseur, républicain ou bonapartiste[1]. Son enthousiasme pour de nouvelles techniques passe mal chez ses confrères : il se fait ainsi le promoteur du stéthoscope, un instrument que Laennec vient d'inventer et dont il lui offre un exemplaire lors d'un passage à Bordeaux[1].
Mabit s'essaie aussi à l'homéopathie, qu'il utilise notamment lors d'une épidémie de choléra en 1832[1] - [6]. Il ouvre une « clinique homéopathique » à l'hôpital de Bordeaux, s'attirant les foudres de ses confrères[5].
En 1841 il est réquisitionné par le préfet de Dordogne pour soigner à Périgueux une épidémie de suette miliaire, une infection aujourd'hui disparue[5].
Il accède à la charge de directeur de l'École de médecine de la ville[3], et est brièvement maire de Caudéran, en 1845, une commune désormais englobée dans Bordeaux[1].
Il meurt le , laissant au moins un fils, Jules-Joseph (1808-1881), médecin comme lui[7] - [1].
Publications
- De l'influence des études et de la pratique de la médecine sur les opinions religieuses du médecin, Bordeaux,
- Du choléra Morbus asiatique ou spasmodique, Bordeaux,
- Rapport sur le choléra morbus qui a été observé à Bordeaux depuis le 4 août 1832, Bordeaux, [5]
- Rapport et instruction pratique sur le choléra morbus, rédigés et publiés d'après la demande du gouvernement, Académie Royale de Médecine,
- Du Choléra Morbus asiatique ou spasmodique, rapport lu à l'intendance sanitaire du département de la Gironde, dans la séance du 24 avril 1832, Bordeaux, Gassiot & Béchet
- Rapport sur le Choléra Morbus asiatique qui a été observé à Bordeaux depuis le 4 août 1832 jusqu'à ce jour et sur la nécessité du complet assainissement de la ville, pour diminuer la durée et prévenir de nouvelles invasions de cette maladie; Fait au nom d'un Commission de l'Intendance sanitaire de la Gironde, et lu dans la séance du 12 septembre 1832, Bordeaux
- Lettre au conseiller Samuel Hahnemann sur le traitement homéopathique du choléra-morbus asiatique, Bordeaux, Peletingeas, (lire en ligne)
- Observations sur l'homéopathie relatives à la décision prise par l'Académie Royale de Médecine sur cette nouvelle doctrine, Bordeaux,
- Étude sur le choléra asiatique ou spasmodique, et sur les traitements qui lui sont opposés, spécialement par la doctrine homéopathique, Bordeaux, [8]
Hommages
Chevalier de la LĂ©gion d'honneur
À Bordeaux la place Mabit est nommée en son honneur en 1906 : là était alors l'école de médecine de la ville[5] (la rue Jules-Mabit de la même ville est quant à elle dédiée à son fils[9]).
Références
- Philippe Gallon, Jules-Jean Mabit, médecin bordelais., Bordeaux, coll. « Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde » (no 11-12), (lire en ligne), p. 133-135
- Claude Renner, Évolution du stéthoscope, de Laennec à Cammann, Histoire des sciences médicales, tome XLIII, numéro 4, (lire en ligne), p. 408
- (en) Bradford (trad. Dr Robert Séror), Les pionniers de l’Homéopathie, (lire en ligne), Biographe de Jules-Jean Mabit
- Joséphine de Poulpiquet du Hardouët.
- Michel Colle, « Mabit (place) », sur Une rue, un médecin dans Bordeaux, (consulté le )
- Guy Devaux, « Les débuts de l'homéopathie à Bordeaux : Monique Avrillaud, L'homéopathie à Bordeaux au XIXe siècle », Revue d'Histoire de la Pharmacie, vol. 66, no 236,‎ , p. 69–70 (lire en ligne, consulté le )
- « Sèze, Pierre Marie Joseph de. Biographie de la Cour des comptes », sur www.ccomptes.fr (consulté le )
- Kâ-Mondo, « MABIT (Jules Jean) », sur Kâ-Mondo (consulté le )
- Michel Colle, « Jules Mabit (rue) », sur Une rue, un médecin dans Bordeaux, (consulté le )