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Jude Stéfan

Jacques Dufour dit Jude Stéfan, né à Manneville-sur-Risle (Eure) le [1] et mort le [2] à Saint-Désir (Calvados) est un poète et un nouvelliste français.

Jude Stéfan
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jacques Louis Georges Dufour
Nationalité
Activités
Autres informations
Distinctions

Biographie

Jude Stéfan a fait des études de droit, de philosophie et de lettres. Il a été professeur au lycée Augustin Fresnel de Bernay où il a enseigné le français, le latin et le grec. Il vit à Orbec. Poète, nouvelliste, essayiste, épistolier, moraliste, il a publié de nombreux livres.

Jude StĂ©fan est un pseudonyme intentionnellement choisi. Jude : Jude l'obscur de Thomas Hardy ; StĂ©phen, le hĂ©ros de Joyce ; « steorfan Â», terme Ă  propos duquel Jude StĂ©fan Ă©crit : « en vieil anglais steorfan veut dire mourir/ et si j'en retranche l'or/ reste ma vie terne » (Jude StĂ©fan, Cahier 8, Le Temps qu’il fait, Cognac, 1993, p. 86).

En 1954, au cours d'une maladie, il rĂ©dige Satires. La poĂ©sie lui est venue du goĂ»t des mots et surtout des langues. Dans sa « lettre Ă  Bertrand » [rĂ©f.?], Jude StĂ©fan dĂ©clare que s'il Ă©crit, c'est pour « ne pas crever la bouche close Â». Il ajoute qu'il espère « ne pas voir le XXIe siècle, car la littĂ©rature aussi s'Ă©teindra au profit des images Â».

Jude StĂ©fan rĂ©sume ainsi sa vie de poète « fleurs, femmes, jeunes, arbres, animaux, haine de la mĂ©diocritĂ© Â». Enfin, il termine avec humour en conseillant au dit Bertrand : « Si vous voulez ĂŞtre poète (mauvaise voie !), il vous faudra vous exercer pendant dix ans d'abord ! Puis, « Hauzez Â» ! Â»

Il n'aime pas parler de lui-mĂŞme, de sa vie (?) — laquelle, celle qui passe Ă  la vitesse de rotation de la terre, 29 kilomètres par seconde, le temps de rire, faire blanchir les cheveux, vous cadavĂ©riser ? — il n'aime pas la mort, qui origine tout destin. « Sans intĂ©rĂŞt tout cela, disparu en quelques dĂ©cennies. Du vent Â».

Son Ĺ“uvre a fait l'objet d'un dossier dans le revue Europe (mars 2023).

Style poétique

La poĂ©sie de Jude StĂ©fan se dĂ©finit selon ses propres termes comme une « poĂ©sie malgrĂ© Â», une « poĂ©sie-contre Â» : contre le fait que le langage puisse justifier d'une manière ou d'une autre la condition humaine, naĂ®tre pour mourir. Ce refus pourrait servir de guide pour aborder une Ĺ“uvre complexe oĂą la division des genres n'est pas acceptĂ©e.
Ses intentions poétiques, il les déclare lui-même « La poésie n'existe pas, c'est une erreur complète [...] mon intention serait d'écrire des poèmes qui ne veulent rien dire, chaque vers détruit le précédent ; puis un résultat nul. Il ne faut pas qu'il y ait de fin comme dans Hugo [...]. Il ne faut pas que ça commence, il ne faut pas que ça finisse. C'est trop facile de faire un dernier vers...». Stéfan veut rester dans l'informe pour éviter le « trop poli, parfait léché ». Il veut laisser parler la matière c'est-à-dire les mots et tourne donc résolument le dos à toute poésie formelle c'est-à-dire toute règle de métrique, de rime et même de sens[3].

Prix et récompenses

Jude Stéfan a reçu le prix Max-Jacob en 1985 et le Grand prix de Poésie de la Ville de Paris en 2000.

Distinctions

Bibliographie

Poésie

  • Cyprès, poĂ©sie, Ă©ditions Gallimard, Paris, 1967.
  • Libères, poĂ©sie, Gallimard, Paris, 1970.
  • Idylles suivi de Cippes, poĂ©sie, Gallimard, Paris, 1973.
  • PoĂ©sie, Ă©ditions Guanda, Parme, 1978.
  • Aux chiens du soir : poèmes en titre, poĂ©sie, Gallimard, Paris, 1979.
  • Suites slaves, RyĂ´an-ji, Marseille, 1983.
  • Laures : poèmes, poĂ©sie, Gallimard, Paris, 1984.
  • Litanies du scribe, poèmes, Le Temps qu’il fait, Cognac, 1984.
  • Alme Diane, poèmes, Le Temps qu’il fait, Cognac, 1986.
  • Ă€ la vieille Parque prĂ©cĂ©dĂ© de Libères, poĂ©sie, Gallimard, Paris, 1989.
  • Stances : ou 52 contre-haĂŻ-ku, poĂ©sie, Le Temps qu’il fait, Cognac, 1991.
  • ElĂ©giades suivi de Deux mĂ©ditations, poĂ©sie, Gallimard, Paris, 1993.
  • ProsopĂ©es, poĂ©sie, Gallimard, Paris, 1995.
  • PovrĂ©sies ou 65 poèmes autant d’annĂ©es, poĂ©sie, Gallimard, Paris, 1997.
  • Épodes ou poèmes de la dĂ©suĂ©tude, poĂ©sie, Gallimard, Paris, 1999.
  • GĂ©nitifs, poĂ©sie, Gallimard, Paris 2001.
  • La Muse Province, poĂ©sie, Gallimard, Paris, 2002.
  • Caprices, poĂ©sie, Gallimard, Paris, 2004.
  • DĂ©sespĂ©rance, dĂ©position, poĂ©sie, Gallimard, Paris, 2006.
  • Que ne suis-je Catulle, poĂ©sie, Gallimard, Paris, 2010.
  • Disparates, poĂ©sie, Gallimard, Paris, 2012.

Nouvelles

  • Vie de mon frère, nouvelles, Gallimard, Paris, 1973.
  • La Crevaison, nouvelles, Gallimard, Paris, 1976.
  • Lettres tombales, proses, Le Temps qu’il fait, Cognac, 1983.
  • Les États du corps, nouvelles, Champ Vallon, Seyssel, 1987.
  • La FĂŞte de la patronne, nouvelles, Champ Vallon, Seyssel, 1991.
  • Le nouvelliste, nouvelles, Champ Vallon, Seyssel, 1993.
  • Scènes dernières : histoires de vie-mort, nouvelles, Champ Vallon, Seyssel, 1995.
  • Vie de Saint, nouvelles, Champ Vallon, Seyssel, 1998.
  • Oraisons funestes, nouvelles, Champ Vallon, Seyssel, 2003.
  • L’Angliciste, nouvelles, Champ Vallon, Seyssel, 2006.
  • L'idiot de village, nouvelles, Champ Vallon, Seyssel, 2008.

Essais

  • Gnomiques ou de l’Inconsolation, pensĂ©es et maximes, Le Temps qu’il fait, Cognac, 1985.
  • Faux journal, notes, Le Temps qu’il fait, Cognac, 1986.
  • De Catulle : et vingt transcriptions, essai, Le Temps qu’il fait, Cognac, 1990.
  • XĂ©nies, essai, Gallimard, Paris, 1992.
  • Scholies, comptes-rendus critiques, Le Temps qu’il fait, Cognac, 1992.
  • EpitomĂ© ou Chrestomathie Ă  l’usage des dĂ©butants en littĂ©rature, lectures, Le Temps qu’il fait, Cognac, 1993.
  • Senilia, notes, Le Temps qu’il fait, Cognac, 1994.
  • VariĂ©tĂ© VI, essais, Le Temps qu’il fait, Cognac, 1995.
  • Chroniques catoniques, essai, La Table ronde, Paris, 1996.
  • Silles, journal de lettres, Le Temps qu’il fait, Cognac, 1997.
  • VariĂ©tĂ© VII, essais, Le Temps qu’il fait, Cognac, 2000.
  • Pandectes ou le neveu de Bayle, essai, Gallimard, Paris, 2008.

Autres

  • Les Accidents, RyĂ´an-ji, Marseille, 1984.
  • La Vieille Parque, L'Instant perpĂ©tuel, Rouen, 1984.
  • Dialogue avec la sĹ“ur, Champ Vallon, Seyssel, 1987.
  • Dialogue des figures, Champ Vallon, Seyssel, 1988.
  • Les courtisans de Saint-Simon, Ă©ditions Guillemets, postface de Jude StĂ©fan, 1992.
  • PrOsEMES, L’Instant perpĂ©tuel, Rouen, 1997.
  • Quatre Ă©podes, Clarisse, Martigny, 1998.
  • 25 lettres d’alphabet, Caedere, Chartres, 2000.
  • Litanies du scribe avec rajouts, Caedere, Chartres, 2001.
  • Lettre Ă  une morte, L’Instant perpĂ©tuel, Rouen, 2002.
  • L’Anti-PĂ©dagogue, tirage(s) limitĂ©(s), 2003.
  • Le Sillographe (Diurnal invectif 1997-2003), Champ Vallon, Seyssel, 2004.
  • Les StĂ©fan, L’Instant perpĂ©tuel, Rouen, 2004.
  • Thanasies, L’Instant perpĂ©tuel, Rouen, 2005.
  • Jude StĂ©fan, rencontre avec Tristan HordĂ©, Ă©ditions Argol, Paris, 2005.
  • Grains & issues, La Ligne d'ombre, [S.l.], 2007.
  • Les Commourants, Argol, Paris, 2008.
  • MĂ©nippĂ©es. P(r)o(s)Ă©sies, Ă©ditions Argol, Paris, 2011.
  • Factum, Caedere, Chartres, 2012.

Entretien

  • Participation aux entretiens du CD Je Ă®l(e) dĂ©serte (avec Ivar Ch'Vavar, Philippe Blondeau, Maurice Mourier, etc.)[4], Tristan Felix / Laurent NoĂ«l, production L'Usine Ă  muse, 2011.

Notes et références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. Anne Blanchard, « Le poète Jude Stéfan a quitté sa vie d’ombre(s) », sur ouest-france.fr, (consulté le )
  3. Pascale Bouhénic, L'Atelier d'écriture de Jude Stéfan, Paris, Avidis production, Centre Georges Pompidou, [vidéo] 26 min
  4. On peut Ă©couter l'entretien sur Myspace.

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel Sicard, Jude StĂ©fan, Seghers, coll. Poètes d'Aujourd'hui, Paris, 1988, 231 p. (ISBN 9782232102981).
  • Cahier Huit - Jude StĂ©fan, Le Temps qu'il fait, 1993
  • Jude StĂ©fan - Rencontre avec Tristan HordĂ©, Argol, 2005.
  • Europe, n°1127 (mars 2023), dossier Jude StĂ©fan coordonnĂ© par GĂ©rard Cartier.

Liens externes

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