Joseph Gueusquin
Joseph Gueusquin, né le à Forges-sur-Meuse (Meuse)[1], mort le au Plessis-Piquet (Seine), aujourd'hui Le Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine)[2], est un restaurateur et entrepreneur français du XIXe siècle. La commune du Plessis-Robinson doit son nom à son restaurant Au Grand Robinson, ainsi que le gentilé de ses habitants (les Robinsonnais)[3].
Naissance |
Forges-sur-Meuse (Meuse) |
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Décès |
Le Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine) |
Nationalité | Française |
Profession |
Restaurateur, entrepreneur |
Biographie
Né d'un père tisserand dans un village de Meuse, il est l'avant-dernier d'une fratrie de quatre garçons. Il monte à Paris tenter sa chance, et se marie en 1845 à Croissy-sur-Seine avec Olimpe-Amable Arnoult, tandis que, « garçon marchand de vin », il demeure au fort de Bercy chez Jean Souhaut, marchand de vin traiteur, son cousin germain et son témoin[4].
Une source indique qu'il aurait été marchand de vins et restaurateur rue d'Hauteville à Paris[5].
Il s'installe en 1848 au Plessis-Piquet, estimant que la nouvelle ligne de chemin de fer de Paris à Sceaux, inaugurée deux ans auparavant, prolongée par des calèches desservant le Plessis-Piquet, allait lui permettre de mettre en œuvre son idée : attirer une nombreuse clientèle parisienne avide d'air pur, de nature et de pittoresque, en construisant, au hameau Saint-Éloi[6] - [7], un restaurant perché dans un des énormes chataîgniers de la région, qu'il baptise Au Grand Robinson[N 1] - [N 2]. Un système de poulies et de cordes permet de hisser les repas dans des paniers[8] - [9] - [10]. Le succès est immédiat et important. Joseph Gueusquin fait de nombreux émules, que la concurrence conduit à proposer des distractions variées : restaurants, bars, guinguettes, dancings, manèges, balançoires, courses d’ânes et autres attractions apparaissent dans ce nouveau quartier qui prend vite le nom de l’établissement qui est à l’origine de son développement[5] - [11]. En juin 1849, un de ses fils naît au Plessis-Piquet, au « lieu-dit Robinson », où il est restaurateur[12].
Dès 1849, Joseph Gueusquin édite une brochure-guide touristique intitulée Guide des promeneurs dans la campagne de Sceaux, les bois d'Aunay, Plessis-Picquet, Fontenay-aux-Roses... avec une carte indiquant exactement tous les chemins[13].
En février 1859, il est restaurateur et adjoint au maire du Plessis-Piquet[14].
Les guinguettes de Robinson ont vu passer des têtes couronnées telles que le prince Louis Bonaparte futur Napoléon III en 1848[15], le roi d'Espagne et le tsar de Russie, ainsi que Lénine, et plus tard Maurice Utrillo en fera sept ou huit tableaux[16] - [6].
Au Grand Robinson devient rapidement une entreprise familiale : Philippe, frère de Joseph, lance à proximité Aux deux marronniers, puis avec son fils Eugène Le Pavillon Bleu et Le Gros Châtaignier. Ernest, qui succède à Joseph, son père, rebaptise en 1888 l'établissement paternel Le Vrai Arbre de Robinson. Il rachète par ailleurs un pavillon de l'Exposition universelle de Paris de 1889 pour en faire une guinguette nommée L'Ermitage[5] - [17] - [11].
Il y eut jusqu'à environ 200 restaurants à cabanes à la fin du XIXe siècle[9]. Les dernières guinguettes de Robinson cesseront leur activité au milieu du XXe siècle[18].
La Rue de Malabry et le vrai Robinson Le Vrai Arbre Ligne de Sceaux - Carte "Restaurant fondé en 1848 par J. Gueusquin" Le vrai arbre - Intérieur des jardins
Chemin de Fer d'Orléans (1892). Restaurant perché dans un arbre à Robinson
Hommages
- En 1871, un opuscule intitulé À M. Gueusquin, créateur de Robinson lui est dédié[19].
- Un hommage indirect permanent lui est rendu par sa ville d'accueil, peuplée en 2019 de 30 000 habitants, depuis que le , à la demande de la municipalité, le Président de la République Armand Fallières a signé le décret « autorisant la commune du Plessis-Piquet (Seine) à porter à l'avenir le nom de Plessis-Robinson »[3] - [20].
- Un des squares du Plessis-Robinson porte son nom[17] - [21].
- À l'occasion des Journées européennes du patrimoine 2021, il figure dans l'exposition Ils ont fait le Plessis-Robinson organisée par la municipalité du Plessis-Robinson, et dans la brochure correspondante[22] - [5].
Notes et références
Notes
- Il avait tout d'abord appelé son établissement Au grand Saint- Éloi[6].
- Joseph Gueusquin s'est inspiré à la fois du héros du roman de Daniel Defoe, Robinson Crusoé, et de celui du roman de Johann David Wyss, Le Robinson suisse, qui construit une cabane dans un gros arbre pour y héberger sa famille naufragée.
Références
- Archives départementales de la Meuse, « État civil - Forges-sur-Meuse 1819 : Acte de naissance de Joseph Gueusquin », sur archives.meuse.fr (consulté le ), p. 153.
- Archives départementales des Hauts-de-Seine, « État civil – Le Plessis-Robinson 1889 : Acte de décès de Joseph Gueusquin », sur consultations.archives.hauts-de-seine.net (consulté le ), p. 3.
- Armand Fallières (Président de la République), « Décret autorisant la commune du Plessis-Piquet (Seine) à porter à l'avenir le nom de Plessis-Robinson », sur gallica.bnf.fr, Bulletin des lois de la République française, (consulté le ).
- Archives départementales des Yvelines, « État civil – Croissy-sur-Seine 1845 : Acte de mariage Gueusquin/Arnoult », sur archives.yvelines.fr (consulté le ), p. 23.
- Municipalité du Plessis-Robinson, « Ils ont fait le Plessis-Robinson : Le père des guinguettes : Joseph Gueusquin », sur fr.calameo.com, (consulté le ), p. 11/28.
- « Dans les Hauts-de-Seine : le vrai arbre de Robinson », sur gallica.bnf.fr, Sites et monuments, juillet-août-septembre 1980 (consulté le ), p. 27-30.
- Au restaurant Robinson, « Guide des promeneurs dans la campagne de Sceaux, les bois d'Aunay, Plessis-Picquet, Fontenay-aux-Roses... avec une carte indiquant exactement tous les chemins » (carte), sur gallica.bnf.fr, (consulté le ), NP.
- Municipalité du Plessis-Robinson, « Du Plessis à Robinson : Comment les guinguettes ont changé l'histoire d'un petit village » [PDF], sur www.plessis-robinson.com, Supplément illustré au journal Le Petit Robinson n°353, (consulté le ).
- Bibliothèque nationale de France – Blog Histoire, « Les images ont parlé ! Où pouvait-on déjeuner dans un arbre au XIXe siècle ? », L'histoire à la BnF, sur histoirebnf.hypotheses.org, (consulté le ).
- « Chemin de Fer d'Orléans. Paris à Sceaux & Limours » (Affiche), sur gallica.bnf.fr, Paris, Imp. F. Champenois, (consulté le ).
- Municipalité du Plessis-Robinson, « Les Guinguettes de Robinson », sur www.plessis-robinson.com (consulté le ).
- Archives départementales des Hauts-de-Seine, « État civil – Le Plessis-Robinson 1849 : Acte de naissance de Paul Armant Gueusquin », sur consultations.archives.hauts-de-seine.net (consulté le ), p. 3.
- Au restaurant Robinson [Joseph Gueusquin] (Carte à la quatrième page NP – Plessis-Piquet et Robinson : p. 17-22), Guide des promeneurs dans la campagne de Sceaux, les bois d'Aunay, Plessis-Picquet, Fontenay-aux-Roses... avec une carte indiquant exactement tous les chemins, , 34 p. (OCLC 466455585, BNF 36397902, lire en ligne).
- Archives départementales des Hauts-de-Seine, « État civil – Le Plessis-Robinson 1859 : Actes de naissance de Charles et Paul Gueusquin », sur consultations.archives.hauts-de-seine.net (consulté le ), p. 3.
- « P.S. Un de nos lecteurs nous écrit », Le Journal,‎ , p. 7 (lire en ligne, consulté le ).
- Municipalité du Plessis-Robinson, « Les transformations du XIXe siècle au Plessis-Piquet », sur www.plessis-robinson.com (consulté le ).
- Municipalité du Plessis-Robinson, « Promenade N°3 : Des Guinguettes aux Cités-jardins » [PDF], Les parcours du patrimoine, sur www.plessis-robinson.com (consulté le ).
- Sébastien Ramnoux, « 150 ans de flonflons au Plessis-Robinson », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- A. Téodiles, À M. Gueusquin, créateur de Robinson, Paris, Impr. de Viéville et Capiomont, (OCLC 458230416, BNF 31442997).
- « Sur les traces de Crusoé », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Le square Gueusquin », sur www.guidigo.com (consulté le ).
- Municipalité de Plessis-Robinson, « Journées du patrimoine 2021 », sur www.plessis-robinson.com, (consulté le ).
Annexes
Bibliographie et sitographie
- Bibliothèque nationale de France – Blog Histoire, « Les images ont parlé ! Où pouvait-on déjeuner dans un arbre au XIXe siècle ? », L'histoire à la BnF, sur histoirebnf.hypotheses.org, (consulté le ).
- « Dans les Hauts-de-Seine : le vrai arbre de Robinson », sur gallica.bnf.fr, Sites et monuments, juillet-août-septembre 1980 (consulté le ), p. 27-30.
- Municipalité du Plessis-Robinson, « Les transformations du XIXe siècle au Plessis-Piquet », sur www.plessis-robinson.com (consulté le ).
- Municipalité du Plessis-Robinson, « Les Guinguettes de Robinson », sur www.plessis-robinson.com (consulté le ).
Articles connexes
Liens externes
- « Le Plessis Robinson : guinguettes » [vidéo], sur ina.fr, France Régions 3 Paris, (consulté le ).
- « Chemin de Fer d'Orléans. Paris à Sceaux & Limours » (Affiche), sur gallica.bnf.fr, Paris, Imp. F. Champenois, (consulté le ).