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Joseph-Marie de Saget

Joseph-Marie de Saget est un architecte français, directeur des travaux de la province du Languedoc pour la sénéchaussée de Toulouse, né à Toulouse le , et mort pendant une épidémie de suette le [1].

Joseph-Marie de Saget
Fonctions
directeur des travaux de la province du Languedoc
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  57 ans)
Toulouse
Activité
Père
Enfant

Biographie

Joseph-Marie de Saget naît en 1725 à Toulouse, au domicile de ses parents, rue des Paradoux. Son père, Jacques de Saget, est un influent parlementaire, conseiller, puis avocat général au Parlement de Toulouse. Sa mère, Marie-Anne de Cambolas, fille de François de Cambolas, seigneur de Fossat, appartient à l'une des familles de la noblesse de robe toulousaine.

En 1752, Joseph-Marie de Saget devient directeur des travaux publics de la Province de Languedoc pour la sénéchaussée de Toulouse et le canal de Brienne. Il est l'auteur d'un mémoire sur Toulouse souterraine, que l'on n'a jamais retrouvé, et qui décrivait les parcours des aqueducs antiques à Toulouse.

Il épouse en 1775 Antoinette Pétronille Marquier de Fajac, fille de Baptiste Marquier de Fajac et de Marie-Philiberte de Lévis-Mirepoix. Ils ont ensemble un fils, né en 1776, Charles de Saget.

Joseph-Marie de Saget fut le directeur des travaux des quais, de Saint Cyprien et du canal de Brienne à Toulouse ainsi que de nombreux travaux dans les environs de la ville et de différents ponts sur le canal Royal. Son nom est aujourd’hui surtout lié au plan Saget un de ses premiers travaux. Il est né le dans une famille originaire de Picardie installée à Toulouse, rue Paradoux, depuis le milieu du XVIIe siècle. Son père Jacques de Saget (1699-1773) fut avocat général du Parlement et mainteneur des Jeux floraux. Joseph-Marie eut un frère, Charles-François (1734-1790), qui travaillait avec lui et lui succéda après sa mort au poste de directeur des travaux publics. Nous ne savons pas grande chose sur les 25 premières années de sa vie, excepté qu’il eut une formation d’ingénieur, probablement sous la conduite de Garipuy et peut être complétée par des études à Paris. Son nom apparaît pour la première fois lors de la commande d’un plan général de la ville de Toulouse par Garipuy en 1747 et il est parmi les inspecteurs des travaux pour la réalisation du Boulingrin. Tout porte à croire qu’il eut un ou plusieurs protecteurs importants car à l’âge de 26 ans, en 1752, il succéda à Garipuy au poste de Directeur Ingénieur des travaux publics et des ouvrages particuliers de la sénéchaussée de Toulouse, sur la recommandation de celui-ci, qui partit occuper ce même poste à Carcassonne. Joseph-Marie de Saget devint ainsi fonctionnaire avec la charge de tracer des routes, de bâtir des ponts, d’endiguer des rivières et de les entretenir en état de navigabilité, d’assainir les marécages, de creuser des canaux et des ports, enfin de diriger l’extension et l’embellissement des grandes villes de la province sous le contrôle de l’intendant.

Plan de Saget

Le peu d’exactitude qui se trouvoit dans ce plan, n’ayant pĂ» permettre Ă  Mr Garipuy de fixer certaines choses essentielles, et pour lesquelles il Ă©toit nĂ©cessaire d’une plus grande prĂ©cision, il le marqua de M l’Intendant, qui lui fit sentir dans un autre voyage qu’il fit Ă  Montpellier qu’il en faudroit lever un nouveau. Mr Garipuy jeta les yeux sur nous et nous engagea d’entreprendre cet ouvrage. Avant que de commencer nous crumes devoir en avertir M.M. Les Capitouls qui Ă©toient pour lors en pace; ils accueillirent très favorablement la proposition que nous leur en fĂ®mes, et nous promirent de nous donner une main forte toutes les fois que nous en aurions besoin (MĂ©moire de MM de Saget et Dufourc au sujet du plan de la ville de Toulouse, 1752?; Archives dĂ©partementales de la Haute-Garonne doc C 331 Ce plan aujourd’hui appelĂ© le plan de Saget est conservĂ© aux archives municipales de Toulouse et son format, 3,88 m en hauteur sur 5,18 m en largeur, ne permet pas une consultation du document sauf sous la forme de photographies. Le plan est marouflĂ© sur toile et d’une Ă©chelle d’une ligne par toise. C’est la source graphique la plus dĂ©taillĂ©e de la ville de Toulouse au milieu du XVIIIe siècle ; tous les moulons sont dessinĂ©s, sans faire apparaĂ®tre les parcelles, mais les plans des monuments de la ville ainsi que ses nombreux jardins et Ă  l’extĂ©rieur du rempart la campagne. Saget et Dufourc commencèrent le travail en 1748 ou 1749. En , les Capitouls leur accordèrent un soldat pour le levĂ© du plan et le travail Ă©tait bien avancĂ© au dĂ©but de 1750. Ils utilisaient les mĂ©thodes les plus sures quoi que plus pĂ©nibles/.../ nous sommes entrĂ©s dans le moindre dĂ©tail et ils firent diverses vĂ©rifications pour corriger les erreurs. Ils prĂ©cisent dans leur mĂ©moire que "la copie seule nous a occupĂ©s 6 mois quoi que nous ayons eu plusieurs aides". En , le plan fut refusĂ© par Baylot, le syndic gĂ©nĂ©ral de la ville, sur l’argument qu’un plan avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© relevĂ© par Lebrun. Le Saget prĂ©senta le plan achevĂ© Ă  Saint Priest intendant de Languedoc. Ce dernier adressait le mĂŞme jour un mĂ©moire au MarĂ©chal de Richelieu, commandant en chef de la Province, oĂą il exposait diverses questions touchant la gestion des affaires toulousaines, dont celles de la voirie. Il se plaignait que la voirie soit mal exercĂ© et il proposait de faire dresser deux plans, un sur la ville dans son Ă©tat actuel complĂ©tĂ© par un deuxième plan avec les corrections d’alignements jugĂ©es convenables. Il prĂ©cise qu’il « a nommĂ© des Commissaires pour examiner celui de Saget qu’on avois cru jusqu’à maintenant inutile d’adopter, mais qu’il Ă©toit naturel de prĂ©fĂ©rer puisqu’il se trouve fais et que d’ailleurs il est l’ouvrage d’un citoyen qui Ă  mĂ©rita Ă©gal doit obtenir la prĂ©fĂ©rence Â». La rĂ©ponse de Richelieu fut positive mais le plan fut quand mĂŞme refusĂ© et les auteurs l’offriraient quelques annĂ©es plus tard Ă  la municipalitĂ© sans avoir obtenu aucune rĂ©compense pour leur travail. Les rapports des commissions des travaux publics, de 1775-1776, mentionnent Ă  plusieurs reprises que M. Gleyses Ă©tait chargĂ© de faire deux copies du plan de Saget et les utiliser pour dresser le plan gĂ©nĂ©ral de la ville avec les projets d’alignements Ă  faire.

Recueil des quais et façades de la ville de Toulouse

Il est le seul document iconographique aujourd’hui conservĂ© montrant le projet prĂ©vu pour ces quais. Nous ne connaissons pas les dates de ces huit folios ni l’auteur des dessins; deux portent la signature Lacan declineavit. 1788, la date que porte la reliure est tardive et nous porte Ă  croire qu’il s’agit soit d’une « compilation » des premiers dessins du projet, celui qui fut progressivement prĂ©sentĂ© et modifiĂ© par Saget, soit d’une mise au propre plus tardive d’après les dessins de ce dernier. Ce sont des dessins Ă  la plume, Ă  l’encre de Chine sur papier et partiellement colorĂ©s Ă  l’acquarelle, certains se dĂ©plient. La première planche montre un plan de Toulouse sous forme de moulons en relief. Il est beaucoup plus simple que le premier plan de Saget mais montre les modifications que l’ingĂ©nieur des travaux publics proposa. Ce plan fut aussi gravĂ© par P. G. Berthault, dĂ©diĂ© et prĂ©sentĂ© au frère du Roi le , et un exemplaire fut offert aux Capitouls en 1780. Le conseil des bourgeois dĂ©cida, le , de remercier M. de Saget pour cette gravure et que pour rĂ©parer l’omission « RĂ©sultante des Registres concernant le don du plan original fait dans le temps par M de Saget/.../ que pour donner Ă  M de Saget une faible marque de la Reconnaissance de la ville Ă  son Ă©gard/.../ il lui sera fait Present d’une Ă©pĂ©e poignĂ©e d’or aux armes de la ville et aux pierres de la valeur de 1.500 livres Â». Cette planche est suivi de sept planches montrant le plan gĂ©nĂ©ral des quais ainsi que ses Ă©lĂ©vations, la dernière montre diffĂ©rentes vues du projet, des places prĂ©vues pour St-Cyprien. Nous ne savons pas Ă  qui ces planches Ă©taient destinĂ©es, il est probable que ce fut un cadeau fait Ă  la municipalitĂ© ou Ă  une autre instance ou personne, importante pour la rĂ©alisation des quais.

Armoiries

Blason : d'azur, à douze besants d'argent, posés 5, 4 et 3; au chef cousu de gueules, à la bisse d'argent mise en fasce, accompagnée de onze étoiles d'or, six en chef et cinq en pointe.

Ĺ’uvres

Ă€ Toulouse

  • Ancienne grille du cours Dillon.
    Ancienne grille du cours Dillon.
  • Place intĂ©rieure Saint-Cyprien.
    Place intérieure Saint-Cyprien.
  • Ponts-Jumeaux.
    Ponts-Jumeaux.

Dans le Toulousain

Plans de villes

  • Plan de la ville de Toulouse, par Joseph-Marie de Saget, 1750 ;
  • Plan de la ville de Toulouse, par Joseph-Marie de Saget, 1777.

Notes et références

  1. Dartein 1908, p. 15-16.

Voir aussi

Bibliographie

  • [Dartein 1908] Fernand de Dartein, « De Saget aĂ®nĂ© », dans Études sur les ponts en pierre remarquables par leur dĂ©coration antĂ©rieurs au XIXe siècle, vol. III Pont français du XVIIIe siècle - Languedoc, Paris, Librairie polytechnique Ch. BĂ©ranger, (lire en ligne), p. XI, 14, 15-16, 37-39, 41-55, 67-89, planches III-7, III-8, III-9, III-10, III-11, III-12, III-13, III-14, III-19, III-20, III-21, III-22, III-23, III-24, III-25
  • [MesplĂ©-1 1946] Paul MesplĂ©, « L'Ĺ“uvre d'un grand constructeur toulousain, Joseph-Marie de Saget, Directeur des travaux publics de la province de Languedoc », L'Auta : que bufo un cop cado mĂ©s, no 166,‎ , p. 36-41 (lire en ligne)
  • [MesplĂ©-2 1946] Paul MesplĂ©, « L'Ĺ“uvre d'un grand constructeur toulousain, Joseph-Marie de Saget, Directeur des travaux publics de la province de Languedoc », L'Auta : que bufo un cop cado mĂ©s, no 167,‎ , p. 51-59 (lire en ligne)
  • [MesplĂ©-3 1946] Paul MesplĂ©, « L'Ĺ“uvre d'un grand constructeur toulousain, Joseph-Marie de Saget, Directeur des travaux publics de la province de Languedoc », L'Auta : que bufo un cop cado mĂ©s, no 168,‎ , p. 70-74 (lire en ligne)
  • [GĂ©rard 1985] Pierre GĂ©rard, « Toulouse au XVIIIe siècle: des hommes au service de la collectivitĂ© », MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 16e sĂ©rie, vol. 147, t. 6,‎ , p. 21-33 (lire en ligne)
  • [Marrey 1990] Bernard Marrey, Les ponts modernes, 18e et 19e siècles, Paris, Picard, .
  • LinnĂ©a Rollenhagen Tilly, Les quais de Toulouse, maĂ®trise en histoire de l'art sous la direction de M. Bruno Tollon, universitĂ© de Toulouse Le Mirail, .
  • LinnĂ©a Rollenhagen Tilly, « L'Ă©dification des quais de Toulouse au XVIIIe siècle: rĂ©fĂ©rences architecturales nationales ? Â», L'Art du Sud, de la crĂ©ation Ă  l'identitĂ©, Congr. nat. soc. hist. scient., Toulouse, 2001, p. 165-180.
  • Christian Maillebiau, Toulouse au fil de l'eau, 2002.

Liens externes

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